29 août 2005

SURVIVRE AVEC 200$ PAR MOIS?

Les travailleurs en Argentine se soulèvent

Les travailleurs argentins en ont marre de bosser pour un salaire bien en dessous du seuil de la pauvreté et la situation s’échauffe en conséquence…

Des travailleurs du domaine de la santé publique ont accentué les moyens de pression dernièrement avec des grèves de 72 heures au cours des trois dernières semaines, demandant que leur salaire mensuel s’élève à 600 dollars, soit 1800 pesos.

L’administration du président Nestor Kirchner et les médias de masse ont lancé une vaste campagne pour diaboliser les travailleurs de la santé et pour détourner l’attention du public du problème généralisé des faibles revenus et de la nécessité d’améliorer les services publics.

Certains disent que cette attitude rappelle l’époque de la dictature militaire en Argentine.

Le point chaud du conflit est à l’hôpital pour enfant Garrahan où l’administration menace de congédiement tous les grévistes.

En juillet, le seuil de la pauvreté national avait passé de 750 à 786 pesos.

Pourtant, la moyenne des salaires en Argentine est de 600 pesos par mois, soit 200 dollars.

Le gouvernement argentin s’inquiète des effets d’une victoire des grévistes de Garrahan, un mouvement qui reçoit l’appui d’une majorité d’Argentins.

Il s’inquiète que maintenant les travailleurs voudront aussi gagner le minimum pour les besoins de base pour faire vivre une famille, soit 1800 pesos.

Les travailleurs du secteur public maintiennent donc les moyens de pression depuis trois mois…

Et bien sûr le Fond monétaire international doit s’en mêler et a exigé du gouvernement qu’il garde les salaires au niveau actuel et qu’il coupe le budget aux services publics.

Rappelons que les salaires en Argentine sont gelés depuis 10 ans et qu’entre 1984 et 2004 la valeur réelle des salaires a chuté de 52,7%.

Mais pendant la même période la productivité a augmenté de 257%, alors pendant que les travailleurs produisent plus rapidement pendant plus d’heures, leur pouvoir d’achat s’est dramatiquement réduit.

Et qui dit augmentation de productivité, dit mise à pied… alors le taux de chômage s’élève à 19%.

Le pays a donc les yeux rivés sur le conflit à l’hôpital Garrahan où les travailleurs montrent aux autres Argentins qu’ils ont le droit de demander un salaire décent.

Un réseau national de solidarité se forme autour des grévistes…l’époque de la soumission passive des argentins est peut-être révolue.

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