22 mai 2008

LA LEVÉE 21 MAI 2008

1. Israël a 60 ans, Canada
2. Venezuela et Interpol
3. La bombe à retardement de Guantanamo
4. Les Américains sont progressistes
5. Famines et agrobusiness

ISRAEL ET CANADA



L’appui du Canada envers Israël date des tous débuts de l’État hébreux.

Mais la nature de cet appui, particulièrement sous le gouvernement minoritaire de Stephen Harper, est méconnaissable par rapport à ses débuts.

Encore sous le choque de l’Holocauste, le Canada a joué un rôle important au sein des Nations unies menant à la formation d’Israël en 1948.

Mais ce qui a été approuvé par le Canada à l’époque était la partition de la Palestine en deux États : un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes.

Rien comme la réalité d’aujourd’hui, où six décennies plus tard la population arabe beaucoup plus nombreuse serait sans État, sous l’occupation militaire israélienne… vivant sous un régime d’Apartheid.

Mais pas un mot de tout ça a été mentionné par Harper qui a célébrer le 60e anniversaire d’Israel en rappelant l’appui indéfectible du Canada… oubliant du coup, que l’anniversaire signifie vraiment autre chose pour les 700 000 palestiniens expulsés de leur terres il y a 60 ans pour faire de la place aux colonisateurs juifs.

Même au sein du Canada, plusieurs se questionnait sur le fait de remettre 65% du territoire palestinien aux Juifs alors qu’ils en étaient propriétaires que de 6%.

Oui… des missiles artisanaux palestiniens se rendent encore en Israël…

Mais l’existence d’Israël ne fait plus aucun doute. La 4e ou 5e armée du monde, avec la bombe nucléaire et l’appui indéfectible des ÉU et du Canada.

Pendant ce temps là les Palestiniens survivent à peine dans des camps de réfugier, sous l’occupation militaire en Cisjordanie et dans leur prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza.

Si Harper est absolument incapable de voir les côtés de la médaille en Israël… bien ça l’aiderait s’il n’essayait pas de jouer un rôle dans la poudrière du Proche-Orient.


VENEZUELA ET INTERPOL




Le 1e mars dernier, l’armée colombienne – avec l’aide de forces spéciales américaines – a attaqué illégalement un camp des rebelles FARC en Équateur.

Un satellite espion américain a trouvé le site.

Plus de 20 personnes ont été ensuite froidement tués, dont 16 membres des FARC pendant qu’ils dormaient.

La cible principale était Paul Reyes, le 2e aux commandes, le principal médiateur de paix qui négociait la relâche d’otages avec la Colombie.

Tous les candidats à la présidence ont appuyé l’acte d’agression.

Évidemment, tous les pays d’Amérique latine ont vertement dénoncé l’invasion du territoire de l’Équateur par l’armée colombienne.

La tension a monté d’un cran lorsque le vice-président de la Colombie a révélé que son armée avait mis la main sur trois lap-top et d’autre matériel au camp des FARC.

Il affirmait qu’on y trouvait des preuves de liens plus que tangibles entre Chavez, Correa et le FARC…

Des preuves indiquant que le Venezuela a fourni des armes, des munitions, 300 millions de dollars au groupe rebel.

En plus, on indique que le FARC aurait acheté 50 kg d’uranium… et vendu pour plus de 700 kg de cocaïne et etc.

Et bien, rien de tout ça ne constitue des preuves solides sur quoi que ce soit… mais les médias d’ici et du monde ont sauté là-dessus comme si c’était la vérité incarnée.

En mars, donc, la Colombie a demandé à Interpol d’examiner les fichiers des lap-top pour confirmer leur authenticité.

… et Interpol a sorti son rapport le 15 mai dernier.

On affirme que les experts n’ont trouvé aucune trace de modification ni d’altération, d’addition sur les fichiers des trois lap-top, clés USB et deux disques durs externes saisi sur le camp du FARC en Équateur le 1e mars dernier.
Mais, mais, mais… ce qui n’a pas été rapporté, c’est que profondément dans le rapport Interpol affirme que l’absence de preuves n’indique aucunement l’absence de manipulation.

En effet, selon Interpol certains fichiers révélaient effectivement certaines traces d’altérations.

Encore, profondément dans son rapport, Interpol avoue que la Colombie aurait effectivement manipulé le contenu des ordinateurs.

C’est que la précision des données ne peut pas être vérifié, pire – les données pourraient être complètement frauduleuses, avec l’intervention d’un informaticien ou deux de Washington.

Ce que l’on indique dans le rapport c’est qu’entre le 1e et le 3 mars, l’accès direct aux ordinateurs saisis n’a pas du tout suivi les principes internationaux de manipulation de preuve électronique.

Longue histoire courte, les données sur les disques dures ne prouvent absolument rien, et pire, pourraient être entièrement fausses.

Donc cette partie ci du rapport a été complètement ignorée par les grands médias, et on a préféré titrer Chavez a des liens militaires direct avec les FARC.

Et le plus inquiétant dans cette histoire, c’est que le tandem Washington Colombie est parfaitement capable de provoquer une guerre régionale… pour justifier une intervention américaine au Venezuela.

Pourquoi pas? Tant qu’à y être le Pentagone a annoncé en avril dernier qu’il allait ramener à vie son Fourth Fleet en Amérique latine et les Caraïbes après … 60 ans d’absence.

La flotte commencera ses opérations en juillet et aura sa base en Floride.

Mais on peut se demander avec l’absence de menace, et l’armée qui a les mains pleines au moyen orient… pourquoi réactiver une flotte marine puissante pour patrouiller ces eaux là?

La réponse, on le devine, commence et fini par le Venezuela… qui comme l’Irak est assis sur une tonne de pétrole.

Et la rumeur court que Washington planifie de bâtir une base militaire tout près de la frontière du Venezuela.

Ne manquait que ça.

GUANTANAMO



Les États-Unis semblerait-il sont «coincés» avec le centre de détention controversé de Guantánamo, à Cuba, a reconnu hier le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.

L'ancien patron de la CIA voudrait bien fermer le site, mais il avoue ne pas savoir comment le faire.

M. Gates a expliqué que l'incertitude entourant le sort des terroristes présumés qui seraient libérés en cas de fermeture rendait le processus fort complexe.

Quelque 800 terroristes présumés sont passés par le camp de Guantánamo et 270 y sont toujours incarcérés. Le Pentagone affirme que 36 anciens détenus sont «suspectés d'avoir repris leurs activités terroristes».

Et lorsque l’on a appris la semaine dernière que Abdallah Salih al-Ajmi s’est fait exploser dans le nord de l’Irak, le gouvernement américain a utilisé cet exemple pour justifier la politique de guantanamo.

C’est que Al-Ajmi était un ancien prisonnier de guantanamo…

… et qu’il fallait donc pas le laisser partir.

Voilà une belle logique tordue à quoi on pourrait contrer avec un peu de raison : au contraire, son cas montre à quell point c’était dangereux de créer un endroit comme ce camp de concentration.

Al-Ajmi fait donc parti, comme l’affirme le Pentagone, des 30 ex-prisoniers qui ont depuis participer à des activité anti-coalition…

Et donné le fait que l’on a lâché ces gens parce que innocent de tout crime, du moins, innocenté après souvent plus de trois ans d’interrogation très musclé , c’est un méchant taux de récidive que l’on a là.

Ce qui nous amène bien sûr à la torture… et le fait que toutes les preuves obtenues à guantanamo et autres centres de détention secrète de la CIA est par définition inutilisable… car obtenu sous une coercition extrême que l’on appel la torture.

Il est reconnu que la torture a tendance à faire pondre des confessions fausses, parce que tout simplement les gens sont prêt
à dire n’importe quoi pour que ça cesse.

Et un autre danger, évident celui là aussi : les hommes qui ont commencé à s’impliquer dans des conflits armés après leur relâchement, qui n’ont rien fait de violent avant la détention… se sont tout simplement radicalisés dans leur cage.

… et d’après tout ce qui sort comme rapport et témoignage de gens qui sortent de guantanamo, dont je vais vous éviter les détails ici mais ça vaut la peine d’aller voir, auraient radicalisé quasiment n’importe qui.

Dans son livre Five Years of My Life, Murat Kurnaz affirme qu’un des guardes qui l’a acceuilli à son arrivée lui a dit : tu sais ce que les Allemands ont fait aux Juifs, bien c’est exactement ce que l’on va te faire à toi.

Des pères battus devant leur fils, des fils battus devant leur père… des prisonniers constamment forcés dans des postures de stress, que l’on empêchait de dormir, que l’on menaçait d’exécuter.

Donc dans plusieurs cas un Afghan aurait pu entrer là simple fermier… et ressortir en tant que jihadiste enragé.

Donc au lieu d’avoir créer un endroit d’enquête et de justice… on a créé un processus par où les preuves générées ne valent rien… où on n’est totalement incapable de séparer les coupables des innocents.
… et au lieu de protéger des vies innocents, on a crée un centre qui produira selon toutes vraisemblances de futures atrocités.

AMERICAINS PROGRESSISTES

À entendre des gens comme moi ou mon genre d’émission, certains seraient portés à croire que je suis anti-américains… et encore, faut que je rappelle que c’est plutôt aux institutions politiques et économiques américaines que j’en veux…. Et que je dénonce.

Oui on peut s’exciter avec la venue probable d’une présidence sous Barak Obama… reste qu’il est aussi un fondamentaliste néo-libéral et en faveur d’une hégémonie militaire globale de son pays… quoique plus soft que Bush.

Mais ça vaut vraiment la peine d’aussi se rappeler que sur plusieurs points critiques, le peuple américains, les citoyens qui composent le pays, sont farouchement à gauche de la culture politique officielle.

Dans un livre récent, Katherine Adams et Charles Derber : "The New Feminized Majority" (Boulder, CO: Paradigm, 2008).

On y trouve une grande quantité de données de sondage qui contredisent le préjugé comme quoi les américains forment un people conservateur et impérialiste… Par exemple :
* 69 percent of U.S. voters agree that "government should care for those who cannot care for themselves" (Pew Research, 2007).
* 54 percent of voters agree that "government should help the needy even if it means greater debt" (Pew Research, 2007).
* 58 percent of Americans believe the U.S. government should be doing more for its citizens, not less (National Elections Survey, 2004).
* Twice as many Americans back more government services and spending (even if this means a tax increase) as the number who support fewer services and reduced spending (National Elections Survey, 2004).
* 64 percent of Americans would pay higher taxes to guarantee health care for all U.S. citizens (CNN Opinion Research Poll, May 2007).
* 69 percent of Americans think it is the responsibility of the federal government to provide health coverage to all U.S. citizens (Gallup Poll, 2006).
* 80 percent of Americans support a government-mandated increase in the minimum wage (Associated Press/AOL Poll, December 2006).
* 71 percent of Americans think that taxes on corporations are too low (Gallup Poll, April 2007).
* 66 percent of Americans think taxes on upper-income people are too low (Gallup Poll, April 2007).
* 59 percent of Americans are favorable toward unions, with just 29 percent unfavorable (Gallup Poll, 2006).
* A majority of American voters think that the United States' "most urgent moral question" is either "greed and materialism" (33 percent) or "poverty and economic injustice" (31 percent).
Thus, nearly two-thirds (64 percent) of the population think that injustice and inequality are the nation's leading "moral issues."
* 67 percent of Americans think the U.S. should emphasize diplomatic and economic means over military methods in combating terrorism (Public Agenda and Foreign Affairs, 2007).
* Just 15 percent of Americans think the U.S. should play "the leading role in the world" (Gallup Poll. February 2007) - a remarkable rejection of U.S. global hegemony and empire.
* 62 percent of Americans in September of 2007 thought the invasion of Iraq was "a mistake" (CBS News, September 2007).
* A majority of Americans want a firm deadline for U.S. withdrawal from Iraq (Washington Post/ABC News, February 2007).
* 70 percent of Americans want a multilateral nuclear disarmament treaty (Pew Poll, November 2005).
* Just 29 percent of Americans support the expansion of government spending on "defense."
By contrast, 79 percent support increased spending on health care, 69 percent support increased spending on education, and 69 percent support increased spending on Social Security (CCFR, "Global Views,"2004).
* 58 percent of Americans in 2004 did not think the U.S. should have long-term military bases in Iraq (CCFR, 2004).
* 59 percent of Americans in 2004 thought the U.S. should remove its military presence form the Middle East if that's what the majority of people there want (CCFR, 2004).
* 72 percent of Americans in 2004 thought the U.S. should remove its military presence form Iraq if that's what the majority of people there want (CCFR, 2004)[2].
* To counter terrorism, 87 percent of Americans think the U.S. should work through the United Nations (UN) to strengthen international law and make sure that the UN enforces that law; 67 percent think the U.S. should work to develop poor economiesJust 29 percent think the U.S. should use torture to extract information from terrorists.
* 89 percent of Americans reject the United States' right to overthrow a government supporting terrorists who might pose a threat to the U.S. without UN approval (CCFR, 2004).
* Two thirds (66 percent) of Americans think the US should be more willing to make international relations decisions within the UN even if this means the U.S. will sometimes have to go along with a policy that is not it first choice (CCFR, 2004).
* Fifty-seven percent of Americans favor general compliance with the decisions of the World Court, not just case-by-case (as under current US policy) compliance (CCFR, 2004).
* Seventy-six percent of Americans think the US should participate in the International Criminal Court, with powers to try individual American military and other officials for war crimes even if their own country will not prosecute them of such crimes (CCFR, 2004).
* Seventy-one percent of Americans think the US should participate in the Kyoto Accord on global warming (CCFR, 2004).
Pas si pire, non? Donc oui on peut se permettre de critiquer allègrement la classe politique et capitaliste américaine, car c’est, dans le fond, pour eux que Washington commet autant d’atrocités depuis plus d’un siècle…

AGROBUSINESS PRÉDATEUR



Les prix des aliments continue de monter à travers le monde… amenant son lot de conditions intolérables pour les plus vulnérables comme la famine… associé aux effets pervers des changements climatiques tels que la sécheresse et les inondations…

Robert Zoellick, maintenant à la tête de la Banque mondiale, a annoncé que les prix resteront élevés pour plusieurs années encore et qu’il sera nécessaire que renforcer l’aide alimentaire pour affronter la crise.

Monsieur Zoellick, qui a pris le poste rappelons le après avoir été le négociateur en chef de l’OMC pour les ÉU, connaît bien le sujet :

Il avait tout fait à l’époque pour détruire la souveraineté alimentaire des autres pays afin de favoriser les intérêts des transnationales de l’agro-business.

Même, aujourd’hui, sa prescription d’aide alimentaire n’est rien d’autre que de l’assistance, du BS d’entreprise, aux transnationales à qui on achète les récoltes que l’on remet si gentiment aux gens qui crient famine… et le tout sous la condition qu’ils ne tentent pas eux même de produire la bouffe eux même.

Les grands gagnants dans cette crise sont donc les mêmes qui gagnent à la promotion des bio-essence, les transnationales qui dominent les échanges internationaux de grains, la méga-business des semences ainsi que ceux qui produisent des pesticides et des herbicides…

Six compagnies contrôle la totalité des semences génétiquement modifiées, ce qui par hasard coïncide avec LA solution mise de l’avant pour régler la crise alimentaire… regarde dont ça!

Et avec tout ça, 80% du marché mondial des céréales qui est contrôlé par sept compagnies qui ont vu leur profits augmenter au cours de la dernière année :

2007, Cargill 36%; Archer Daniels Midland 67 %; ConAgra 30%; Bunge 49%; et Dreyfus qui a vu ses profits augmenter de 77% pour le dernier quart de 2007 seulement Monsanto 44% de plus qu’en 2006 et Dupont-Pioneer19%

À cette situation on peut ajouter le fait que, faisant face à une crise financière globale, les grands spéculateurs globaux transfèrent leur argent à coups de milliards vers des produits agricoles dans le marché mondial.

Au moment où je vous parle, ces fonds contrôlent 60% du blé et de larges pourcentages des grains de base.

La bouffe de base est devenu juste une autre commodité pour le marché de la spéculation… dont les prix montent et descendent non plus selon les mouvements des marchés locaux, ou les besoins alimentaires de base des peuples, mais selon l’avarice sans fin des spéculateurs.

Et malgré tout, les transnationales ne sont pas rassasiées et en veulent encore plus.

On se prépare maintenant pour le prochain grand coup : la monopolisation à travers les brevets des caractéristiques génétiques pour rendre supposément les plantes plus résistantes aux sécheresse, l’eau salée et d’autre éléments liés aux changements climatiques.

Et nos gouvernements sont à leur service… donc au lieu de promouvoir la souveraineté alimentaire, laisser les familles de paysans contrôler et posséder la génétique des semences…

On propose plutôt d’aller de l’avant avec la recette qui a mené à ce désastre : des récoltes génétiquement modifiés qui iront de plus en plus dans les autos plutôt que les ventres affamées…

20 mai 2008

LA LEVÉE 14 MAI 2008

1. Ne touchez pas au téléphone du Hezbollah : les origines de la crise actuelle au Liban
2. Pendant que nos troupes meurent pour la liberté en Afghanistan, l’Arabie saoudite continue d’être une prison à ciel ouvert sans se faire troubler.
3. Un partenaire inattendu pour la paix et la justice dans le monde : le mouvement souverainiste hawaïen.

LIBAN



Le Liban fait présentement face à une crise politique majeur, alors que des combats armés ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale Beyrouth entre des forces pro- gouvernementales et l’opposition politique menée par l’aile libanaise du mouvement Hezbollah.

Ça fait un an maintenant que le gouvernement libanais maintient le pouvoir étatique sans représentation du Hezbollah ou d’autres partis d’opposition.

Cette semaine le gouvernement a annoncé que le réseau de télécommunications indépendant que le Hezbollah opère à l’intérieur du Liban est illégal… la flammèche qui a parti la crise actuelle.

C’est le système de télécommunications de le Hezbollah qui est considéré comme l’élément clé du succès de sa résistance contre l’armée israélienne durant les attaques de l’été 2006.

On pourrait donc dire que d’annoncer le réseau d’illégal comme l’équivalent d’exiger le dépôt des armes… ce que nous ne sommes vraiment pas sur le point de voir.

Et en trame de fond de la crise libanaise : l’avenir du pays qui se décide selon des points de vue radicalement différents.

C’est un conflit qui oppose le gouvernement pro-occidental, pro-Washington en fait, contre l’opposition menée par le Hezbollah qui refuse toutes formes d’intervention de l’Ouest au Moyen Orient.

Cette semaine avait lieu aussi une grève générale par les opposants au gouvernement libanais… ajoutant encore de l’huile sur le feu.

La grève a été déclenchée la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), la principale organisation syndicale, avec le soutien de l'opposition… qui n’apprécie pas trop la proposition d’un nouveau salaire minimum qui s’élève à près de 160$ par mois.

Et un autre côté de l’histoire implique l’aéroport de Beyrouth où le gouvernement reproche au Hezbollah d’avoir installé des caméras cachées.

Selon certaines sources, le Hezbollah auraient installé les caméras pour garder un œil sur un atterrissage de troupes israéliennes.

Il y a une rumeur qui persiste à Beyrouth voulant que les israéliens fussent sur le point de lancer une attaque contre le Hezbollah à la fin du mois d’avril…

Donc de son côté le gouvernement s’est débarrassé de l’homme en charge de l’aéroport l’accusant d’être trop sympathique au Hezbollah.

Mais encore, faut faire attention de ne pas tomber dans le piège et de voir les conflits au Liban comme étant exclusivement d’origines sectaires.

Non le Hezbollah n’est pas un groupe venant de l’extérieur du Liban, voulant transformer Beyrouth en enclave chiite…
Parce que même parmi les populations Sunnites on considère le Hezbollah comme étant plutôt un mouvement qui défend la cause arabe et palestinienne…

Faut avant tout considérer la réalité économique derrière la situation libanaise, les taux de pauvreté, le peu d’opportunités d’emploi… et bien sur le salaire minimum ridiculement bas qui empêchent qui que ce soit de vire de manière décente…

Mais les gens qui se battent pour l’opposition sont très bien organisés, ce à quoi nous assistons n’est pas un soulèvement ou une rébellion improvisée… non les leaders de l’opposition ont des buts et une vision spécifiques.

Important aussi de noter qu’une bonne partie des forces pro gouvernementales qui se sont battus avec l’opposition venaient d’une région extrêmement pauvre du nord du Liban, mené à Beyrouth par le Mouvement Future qui leur offraient des sous…
Donc le gouvernement libanais est depuis un an anticonstitutionnel… dans le sens que le gouvernement est tenu de représenter toutes les sectes et communautés du Liban.

Dès que les ministres du Hezbollah se sont retirés du gouvernement il y a un an, bien c’est tout le gouvernement qui est devenu illégitime.

Au niveau international, ce qui reste du gouvernement est allié avec les EU, la France, l’Arabie saoudite, et l’Égypte… se voyant donc en tant que partie de la stratégie de UE, EU au Moyen-Orient.

Et dans cette stratégie on vise le désarmement du Hezbollah… ou par une autre passe le démantèlement de son réseau de communication.

On peut se demander que fait l’armée du Liban dans tout ça? Les troupes patrouillent les rues, seulement pour empêcher des tueries sectaires.

Mais c’est bel et bien le Hezbollah qui est la force de l’ordre au Liban.

En parallèle, lorsque le Hamas était devenu une part entière du gouvernement palestinien démocratiquement élu, il a été rejeté par l’Occident. Résultat le Hamas envahit la bande de Gaza… le Hezbollah devient membre du gouvernement libanais, Washington refuse… alors le Hezbollah envahi Beyrouth.

Alors non… ce qui se passe au Liban n’est pas une guerre civile… ni un coup d’État, même si ça ressemble à ça… ce qui se passe c’est une scène parmi d’autres de la guerre contre les ÉU au Moyen Orient…

Le Hezbollah est donc une autre créature qui cause du trouble pour Washington… s’additionnant à la liste : comme le Taliban, Al-Qaida, les insurgés irakiens, et le Hamas, …et Allah seul sait quelles autres sont à venir!

ARABIE SAOUDITE




Je vous parle maintenant du système juridique de l’Arabie saoudite, un pays avec un peu moins population que le Canada… un véritable cirque fondamentaliste qui n’a rien à voir avec les règles de base du droit international.

Un système qui réprime sévèrement le droit et la liberté de parole, et qui en plus est totalement barbare envers les femmes…

Et malgré les injustices quotidiennes, pas un mot de la part de Washington ou d’Ottawa pour dénoncer ce pays ami… Et dans le cas de Bush, ses liens avec l’Arabie saoudite vont encore plus loin… je vous conseille de voir Fahrenheit 911 pour mieux comprendre…

La cour à Jeddah a récemment chargé un coiffeur d’origine turque d’avoir insulté l’Islam…

Un autre, Ra’if Badawi a été accusé d’avoir monté un site internet pour critiquer la police de la religion…

Bien que ça prenne des lois pour contrer des discours qui incitent à la haine et à la violence

Mais le gouvernement saoudien utilise ces lois pour réduire ses critiques au silence.

Donc depuis mars de cette année Badawi est harcelé, et a même été battu par la police et les services secrets, et des hackers sont allés sur son site pour inclure des messages de menaces de mort, ainsi que ses informations privées.

Il a fuit le pays il y a deux semaines.

Et dans le cas du barbier torque, Sabri Bogday, accusé d’avoir sacré… il a été condamné à mort le 31 mars dernier.

Déjà que la sentence est totalement ridicule par rapport au pseudo crime commis, mais la raison et l’histoire indique que les pénalités sévères pour les blasphèmes n’empêchent pas les insultes envers le nom de Dieu…

À la limite, si un pays tient tant à des lois contre le blasphème faudrait que les règles soient très étroitement définies… mais ne doit en aucun cas être jugés des offenses criminelles.

L’Arabie saoudite n’a pas de code pénal, alors les crimes pour des insultes envers l’Islam ou envers Dieu ne sont pas du tout clairement définis…

Alors des avocats et des juges en Arabie saoudite vont souvent attacher des charges criminelles sur un acte sans jamais cite la base légale pour une telle charge.

Donc on met une tonne de personnes en prison pour des allégations d’insulte à l’Islam…

Hadi al-Mutif attend son exécution pour avoir proférer deux mots d’insulte envers le prophète Mohammed en 1993… les exemples abondent d’enseignants mis en prison pour avoir partager des point de vue non orthodoxes sur l’Islam, aussi.

Ça c’est pour la religion… mais il y a aussi un programme de rééducation pour terroristes dans certaines institutions carcérales qui, fait inquiétant, semble faire l’envie du secrétaires aux affaires étrangères britanniques David Miliband…

On estime à 1500-2000 détenus en ce moment dans les programmes de rééducation qui sont retenus depuis plus de trois ans sans accusations ni aucune autre forme de procès légal.

Non, l’Arabie saoudite n’a pas de loi écrite définissant clairement ce qui peut être une offense terroriste.

Plus pathétique encore, lorsque des avocats saoudiens menés par Sulaiman al-Rashudi ont tenté de poursuivre le Ministère de l’intérieur concernant l’emprisonnement arbitraire de ces détenus… ils ont été eux même arrêtés en février 2007.

Alors pour sortir de prison, faut participer avec succès et réussir le programme de rééducation… mais même ça n’est pas une garantie de libération.

Une étude de Human Rights Watch dévoilée à Londres le mois dernier indique à quel point le système de justice saoudien ne respecte aucunement les principes de base de la justice, la règle de loi ou même les standards internationaux de droits humains…

Le rapport était sorti avant que Miliban n’apporte son admiration pour le programme de rééducation…

Parlons du sort des femmes en Arabie saoudite maintenant… ou les politiques d’infantilisation et la ségrégation sexuelle enlèvent aux femmes leurs droits humains de base.

Les saoudiennes doivent obtenir un permis de leur gardien (père, mari, ou même un fils) pour travailler, étudier, se marier ou même avoir accès aux soins de santé.

Essentiellement, les autorités traitent les femmes adultes comme des mineures légales qui n’ont pas d’autorité sur leur propre vie et bien-être…

On empêche même les femmes d’avoir un droit légal sur des décisions quotidiennes par rapport à leurs propres enfants…

Les saoudiennes n’ont pas accès aux agences gouvernementales qui n’ont pas de sections clairement séparées pour les femmes, à moins d’être accompagné d’un gardien mâle.

… et le fameux gardien male peut donc conserver un contrôle sur la femme même s’il a un passé violent ou abusif avec elle.

Et même si la permission d’un gardien mâle n’est pas obligatoire ou exigé selon la politique gouvernementale, des fonctionnaires zélés vont la demander pareil.

Malgré une décision du ministère de l’intérieur de permettre aux femmes de plus de 45 ans de voyager sans permission écrite, les aéroports continues dans demander une…

Côté justice, l’Arabie saoudite n’a pas établi d’âge minimal de responsabilité criminelle pour les filles, alors que la différence de statut juridique d’enfant ou d’adulte est déterminée pour les garçons… selon l’apparition des signes de la puberté!

Alors que l’on s’excite avec la supposée lutte pour la libération du peuple afghan… un pays ami comme l’Arabie saoudite peut continuer à mettre du monde en prison ou des camps de rééducation tout simplement sur des charges de désobéissance au roi, ou pour s’être approché un peu trop de l’autre sexe, les femmes, que l’on infantilise au point d’en perdre toute dignité humaine…

Quand est-ce que l’on envoi nos troupes là-bas?

HAIWAII



Le mouvement souverainiste Kanaka Maolie, des Hawaïens d’origine, a récemment tendu la main aux progressistes de la planète… Et je vous transmets donc l’essentiel de leur message…

Deux projets américains touchant les îles d’Hawaï pourraient faire en sorte de consolider et d’accroître l’hégémonie américaine, ou son empire si vous préférez…

On parle donc d’une militarisation massive et une législation au congrès qui menace l’existence même du mouvement souverainiste Maoli.

Ils disent donc que si vous appuyer la paix et la justice dans le monde, de bien vouloir appuyer la démilitarisation et l’indépendance d’Hawaï.

Depuis 1893, les ÉU ont transformé Hawaï en centre de commande et de contrôle pour l’impérialisme américain en Océanie et en Asie.

À partir des côtes du district de O’ahu, le US Pacific Command dirige ses troupes et son équipement militaire vers pratiquement la moitié de la planète.

Des communautés entières ont souffert d’étranges maladies venant des toxines militaires qui se sont infusés dans le sol et l’eau.

L’économie est menée comme une plantation servant des actionnaires étrangers de transnationales…
Les touristes se prélassent sur les plages ensoleillées de Waikiki pendant que les plages habitées par les Maoli sont polluées de munitions chimiques.

Le mouvement souverainiste Maoli recule quand même assez loin : en 1897 95% de la population Kanaka Maoli avait signé une pétition contre un traité forçant l’annexion d’Hawaï aux ÉU.

Au cours des dernières années la langue et la culture propres aux Hawaïens ont fait un retour en force parmi les familles et les écoles… même les pratiques spirituelles indigènes reviennent…Et les conversations sur la possibilité de la souveraineté d’Hawaï gagnent en popularité.

Mais en arrière fond de tout ça se trouve le Akaka Bill, le Native Hawaiian Government Reorganization Act… discuté dans les corridors du Congrès américain.

Le projet de loi est promu par l’élite corporative et politique d’Hawaï comme étant un véhicule pour la justice raciale.

Mais il enterrerait, selon ses critiques, la plus importante victoire des quatre dernières décennies, c’est-à-dire la montée d’un mouvement d’auto-détermination, et la possibilité d’une indépendance politique… mettant à la place une loi qui effacera les réclamations historiques de terre et de souveraineté.

Je rappelle qu’Hawaï est avant tout une colonie militaire des ÉU, bien avant d’être une colonie pour vacanciers…
… et que les trios candidates à la présidence ont signalé leur appui au Akaka Bill.

Les pacifistes et humanistes qui veulent un meilleur monde devraient appuyer le mouvement pour l’indépendance d’Hawaï… Aloha!

08 mai 2008

LA LEVÉE 8 MAI 2088

1. Bolivie
2. Attaque démocratie Amérique latine
3. Obama et Wright
4. Pharmaceutiques et OMS


BOLIVIE



Commençons l’émission par le pseudo référendum tenu dimanche dernier en Bolivie…

Près de 86% des votants, sur une population de 2,5 millions d'habitants, se sont prononcés pour l'autonomie, mais 40% se sont abstenus…

Donc dans un référendum pour l'autonomie de ce département riche en gisements de gaz, qui concentre 30 % du PIB du pays andin - le plus pauvre du sous-continent.

Premier d'une série de quatre consultations organisées par les dirigeants conservateurs des régions de l'est du pays, était rejeté par le président Evo Morales et boycotté par ses partisans.

Au coeur des nouvelles tensions en Bolivie se trouvent les plans par l’élite du département de Santa Cruz à l’Est, le château fort de l’oligarchie de la Bolivie, de reprendre le contrôle face au gouvernement central d’Evo Morales.

Malgré le fait que le référendum ait été déclaré illégal par la cour électorale nationale, la cour électorale de Santa Cruz a décidé d’appuyer le processus.

Les géants de l’agrobusiness sont en guerre contre Morales à la suite de récentes décisions de limiter les exportations de certains produits agricoles, pour affronter la crise alimentaire qui sévit partout.

Depuis l’inauguration de Morales en 2006, l’élite politique et économique du pays se sent menacée par le premier gouvernement autochtone de la Bolivie… et vue que la Bolivie est composée au 2/3 de population autochtone bien l’élite s’est retranchée dans l’est du pays.

Nationalisation du gaz, la convocation d’une assemblée constituante pour réformer la constitution, l’implantation de programmes sociaux importants pour renverser la pauvreté et des siècles d’oppression… bref, toutes des actions qui ont motivé l’élite d’accélérer leur campagne de déstabilisation.

Ils en veulent surtout à la réforme agraire, qui a redistribué des centaines de milliers d’hectares de terres aux paysans…

Derrière les appels à l’autonomie se trouvent donc des intérêts économiques qui espèrent remettre plus de pouvoir à l’opposition de Morales qui contrôle l’est du pays, et donc plus de contrôle sur les ressources naturelles qui se trouvent en majorité dans l’est.

Je rappelle que la Bolivie est assise sur la deuxième plus grande réserve de gaz naturelle de l’Amérique du sud, après le Venezuela.

La campagne référendaire sur l’autonomie a comme but donc de déstabiliser le gouvernement Morales mais surtout d’atteindre l’avènement d’un État indépendant dans l’est où il y a toutes les richesses… et tous les blancs…

Il y a donc beaucoup de racisme dans cette campagne, une peur de la «revanche indigène».

La Bolivie semble donc être la première cible d’une attaque en règle contre la révolution rose en Amérique latine.

Le 22 avril dernier a eu lieu le sommet de l’alternative bolivarienne des Amériques, réunissant le Venezuela, Cuba, Nicaragua la Bolivie et l’île de Dominique.

Une déclaration de solidarité envers le peuple de la Bolivie a été signée par les chefs des pays présents.

La déclaration affirme que les nations de l’ABA rejetaient les plans de déstabilisation qui visent la paix et l’unité de la Bolivie.

Que les pays de l’ABA ne reconnaîtront aucune figure juridique qui souhaite se séparer de l’État national de la Bolivie ou qui viole l’intégrité territoriale de la Bolivie…

Espérons que ce soit la même approche du Canada, des États-Unis et des pays de l’Ouest en général…

Mais… sans chercher à créer des théories de conspiration… j’ai l’impression que Washington a du avoir un rôle à jouer dans tout ça… je parlais donc d’une attaque en règle contre la révolution rose en Amérique latine?

Après la musique on se déplace au cœur de cette attaque : la Colombie et le Venezuela…


ATTAQUE SUR LA DÉMOCRATIE AMERIQUE DU SUD




Au-delà de l’horrible chaos de sa guerre en Iraq en Afghanistan et de ses plans contre l’Iran, Washington mène une autre sorte de guerre sur un autre continent : sa cour arrière, l’Amérique latine.
Utilisant des pantins, Washington vise à restaurer et renforcer le contrôle politique des groupes privilégiés qui s’appellent eux même la classe moyenne…. Mais qui est dans les faits la classe riche et dominante.
Le but c’est d’éteindre les espoirs des masses pauvres, encouragées par les réformes politiques au Venezuela, l’Équateur et la Bolivie.
… et comme en Afrique du sud, le racisme joue pour beaucoup dans la lutte des classes en Amérique latine. Par exemple au Venezuela, où on a longtemps ignoré les pauvres, voire détesté.
Dans les médias privés au Venezuela, on a du mal à cacher sa haine pour le mouvement d’Hugo Chavez et ceux qu’ils tentent de sortir de leur misère.
C’était le plus évident lors du coup d’état manqué contre Chavez en avril 2002… qui était rappelons le immédiatement appuyé par Washington.
Et maintenant la guerre contre la démocratie en Amérique latine a sa ligne de front en Colombie et sa première cible est bien sûr le Venezuela.
Pas difficile de comprendre pourquoi : un des premiers gestes de Chavez a été de revitaliser l’OPEC et de forcer la montée en flèche des prix du pétrole.
En même temps il réduisait le prix du pétrole pour les pays les plus pauvres des Caraïbes et de l’Amérique centrale… a utilisé la nouvelle richesse du Venezuela pour rembourser des dettes nationales, notamment celle de l’Argentine… rejetant le FMI d’un continent sur lequel il effectuait un contrôle morbide.
Chavez a réduit la pauvreté extrême de moitié… pendant que le PDN montait en flèche.
C’est ça la pire ironie : les riches sont juste devenus plus riches sous la gouvernement de Chavez!
Mais tout ça est noyé dans la propagande intraitable des médias locaux et de chez nous disant que Chavez planifie l’instauration d’une dictature…
L’autre côté de la frontière se trouve la Colombie, que les ÉU ont transformée en Israël de l’Amérique latine.
Sous le Plan Colombie plus de 6 milliards de dollars en armes, en avions, en forces spéciales, en mercenaires et en logistiques ont été données aux groupes les plus meurtriers de la planète.
Les paramilitaires de la Colombie, proches du gouvernement, ont commis des actes atroces entre les années 1996 et 2006 : 31 656 assassinats et disparitions forcées…
Les paramilitaires sont responsables du déplacement forcé de trois millions de personnes en Colombie.
L’homme de confiance de Bush et je dirais même de Harper en Colombie est le président Ivaro Uribe, un Pinochet des temps modernes.
Jusqu’à présent, 62 de ses alliés politiques se sont trouvés sous enquête pour leur proche collaboration avec les paramilitaires et leurs escouades de la mort.
Depuis 2002, au moins 31 journalistes ont été assassinés en Colombie… et l’an dernier seulement, quatre journalistes majeurs ont été menacés de mort après la publication d’articles critiques sur Uribe.
Le 10 mars dernier, l’administration Bush annonçait commencer le processus de la mise en place du Venezuela sur la liste des États terroristes, avec la Corée du Nord, la Syrie, Cuba, le Soudan et l’Iran… qui attend pour sa part une attaque de l’État terroriste numéro un : les ÉU.
Tout ça le résultat direct du Plan Colombie et sa pseudo guerre contre la drogue… dont le vrai but était d’éliminer les FARC….
Tout ça base sur le modèle de la campagne des Contras mené par la CIA au Honduras au cours des années 1980 qui visait l’élimination du gouvernement réformiste du Nicaragua.
La défaite des FARC est un prélude à une attaque en règle contre le Venezuela si l’élite du pays gagne confiance lors des élections générales en novembre prochain.

OBAMA ET WRIGHT



Jeremiah Wright, le preacher ex ami et guide spirituel de Barack Obama a fait beaucoup de bruit la semaine dernière… mais il a résumé sa motivation ensuite en disant qu’il a bien le droit de dire ce qu’il veut puisque ce n’est pas lui qui se présente pour une élection…
Le révérend Wright est un preacher afro-américain qui n’a aucune hésitation à utiliser des mots comme impérialisme, les opprimés, les oppresseurs et le désir de Dieu pour un changement radical…
Rev. Wright is an unapologetic African American preacher who has no hesitation speaking the truth in the best of the religious prophetic tradition.
Il a aussi dit qu’un pays ne peut pas terrorise d’autres peuples et ne pas s’attendre à des répliques terroristes…
Pour sa part, Barack Obama cherche à s’élever dans le monde à travers le parti democrate…qui est l’aile gauche du duopole au pouvoir avec le parti républicain…
Obama a dit le 29 avril dernier lors d’une conférence de presse où il reniait officiellement ses liens avec son pasteur de 20 ans que c’était devenu clair que le révérend Wright a un point de vue global en contradiction du mien…
On peut comprendre qu’avec l’attention médiatique mise sur Obama, qu’il ait voulu une fois pour toute exposer les profondes différences de point de vue global entre lui et Wright… qui existent vraiment, après tout… pour ceux qui prennent le temps de lire son livre The Audacity of Hope.
Mais ce n’était pas vraiment nécessaire pour lui d’utiliser des mots comme «diviseur et destructeur» pour qualifier les discours de Wright… spectacle, des railleries non fondées dans la vérité…
Il y avait du très bon comme du très mauvais dans le discours de Wright au National Press Club, l’endroit d’où émerge toute la controverse… mais Obama a tout rejeté en bloc.
Pourtant, Barack Obama a jusqu’à présent fait un réel effort pour mener une campagne électorale différente, une basée sur les sujets, la politique, plutôt que les attaques personnelles sur les adversaires.
Mais dans le cas du révérend Wright, Obama a échoué… les médias de masse américaines l’ont fait plier dans ses principes…
Si Obama gagne la nomination democrate et éventuellement la présidence, on devra s’attendre à d’autres moments où il rejettera ses positions progressistes.
Souhaitons maintenant qu’avec l’affaire Wright derrière lui qu’il garde le cap sur une campagne aux discours progressistes et qu’il mène le combat pour des politiques gouvernementales progressistes…


PHARMACEUTIQUES ET OMS



Les nations du monde débattent présentement sur la nature de nouveaux mécanismes de recherche et de développement dans le domaine médicale.
On cherche à faire la promotion de l’innovation tout en rencontrant les besoins particulier des pays en voie de développement afin d’assurer les médicaments essentiels leur soit rendu peu importe leur revenus.
Des conclusions positives aux cours de ces négociations aux bureaux de l’OMS, organisation mondiale de la santé… pourraient produire des bénéfices spectaculaires pour la santé publique aux cours des prochaines années et décennies.
Les besoins longtemps ignoré des pays pauvres pourront enfin être adressées…
De nouveaux produits importants pourraient devenir abordable pour tous les patients, pas seulement pour les gens vivant dans les pays riches ou tout simplement riche.
De nouveaux systèmes de collaboration, de nouvelles manières de mener de la recherche et du développement menant à des réalisations scientifiques concernant des nouvelles menaces à la santé publiques pourraient voir le jour.
Mais il y a une ombre sur les négociations à l’OMS, eh oui vous avez deviné : les grandes compagnies pharmaceutiques.
Ces compagnies sont très inquiètes du fait que de nouveaux mécanismes de recherche et de développement pourraient brasser le système du monopole des brevets autour duquel ils ont construit leur modèle d’affaire qui permet de générer des profits annuels indécents.
Dans un effort de rediriger les négociations à l’OMS qui mèneraient à des mesures visant le bien-être et le progrès public plutôt que les profits des actionnaires, l’industrie pharmaceutique déploie tous ses instruments d’influence politique.
Comme prévu, on tente donc d’influencer les positions officielles des gouvernements des pays riches assis à la table des négociations de l’OMS.
Récemment on note de l’intransigeance décevante de la part des ÉU, de l’UE et du Japon… qui fait dévier la ligne des négociations antérieures…
Le IFPMA, International Federation of Pharmaceutical Manufacturers and Associations a rempli les corridors à l’extérieur des salles de négociations de lobbyistes…
L’IFPMA a 59 personnes d’officiellement enregistré pour participer aux rencontres.
Encore plus insidieux, l’industrie finance des groupes d’intérêt pantin et des think tanks alliés qui ensemble discréditent toute l’initiative de l’OMS…
Un réseau global de soi disant penseurs indépendants avec des liens très proches à l’industrie pharmaceutique remplissent les journaux et médias du monde avec leurs opinions dénonçant les négociations de l’OMS.
On comprend la motivation de l’industrie pharmaceutique qui cherche à influencer les négociations à l’OMS concernant l’innovation et l’accès aux médicaments…
Mais on sait fort bien chez les hauts placés que l’industrie n’a pas tout à fait le point du vue favorable de la part du public… c’est la raison pour laquelle on procède d’une manière beaucoup plus subtile pour influencer les choses… comme la nouvelle politique globale sur la santé publique.
Ce que l’on tente de faire à l’OMS en ce moment est capitale pour la santé mondiale… ce n’est pas juste une question de donner de l’argent aux pays qui n’en ont pas… ça concerne surtout des changements aux règlements de l’innovation médicale… s’arranger pour que les nouvelles drogues dont on aura partout besoin soient bien développé et accessible à ceux qui en ont besoin.
Mais avec des intérêts financiers aussi élevés, est-ce que les gouvernements présents aux négociations auront le courage de passer à travers et faire la bonne chose?
Grâce à la campagne de pression de l’industrie pharmaceutique, bien, ça reste à voir.

LA LEVÉE 23AVRIL 2008

GREENWASHING




Hier c’était la 38e journée de la Terre, et encore une fois l’événement se produit avec sa dose épaisse de peinture verte qui couvre tout.

Des compagnies comme Wal-Mart qui annonce des initiatives environnementales, General Electric et sa campagne d’écomagination…

Le programme de conversion de factures papier en factures électroniques, en partenariat avec Desjardins et Vidéotron

De lundi à dimanche, les marchands IGA verseront à l'organisme 10 ¢ par transaction lorsque des clients apporteront leurs sacs, et les consommateurs seront également invités à faire une contribution.

L'argent amassé permettra de créer un Fonds Écomunicipalité IGA, permettant de financer un projet environnemental.

Home Depot Canada offrira pour sa part un soutien à une municipalité aux prises avec un problème d'algues bleues.

En surface, toutes de belles initiatives, mais qui en font plus pour l’image, la marque des entreprises que pour sauver la Terre.

Le plus gros problème avec le Jour de la Terre c’est que c’est devenu un rituel de sympathie pour l’idée de protection environnementale…

On nous répète sans cesse que de petites choses quotidiennes, comme retourner ses bouteilles, apporter ses sacs en coton, fermer le robinet lorsque l’on se brosse les dents…

Tout ça ne mène à absolument rien sur le long terme sans de grandes actions systémiques en plus.

La transformation du Jour de la Terre en cette nouvelle version corrompue par les entreprises n’a pas été un accident.

C’est le reflet de stratégies très méticuleusement calculées par l’industrie des relations publiques qui a compris à coup de sondages que la majorité des gens s’inquiètent de l’impact humain sur la planète et les dommages causés aux écosystèmes.

Donc au lieu de convaincre le public qu’il n’a pas à s’en faire autant, on a préféré prendre la voie de la propagande environnementale.

Les clients de l’industrie pourront ainsi poursuivre leurs activités profitables tout en se drapant d’intentions vertes.

C’est du lavage au vert, du greenwashing, l’appropriation de vertus environnementales par une entreprise, une industrie, le gouvernement et même une ONG pour créer une image écologique, pour vendre un produit ou une politique… ou pour réhabiliter leur image après s’être sorti une controverse.

L’industrie des relations publiques avec le lavage au vert est à la fin une tentative d’obscurcir la conscience écologique, de la polluer, en polluant le langage et la pensée…

Empêchant les masses de réfléchir clairement et d’amener des changements au seul endroit où ça compte : l’arène politique.

Une manifestation afin de « se réapproprier » le Jour de la Terre a d’ailleurs eu lieu dimanche à Toronto.

Les organisateurs voulaient notamment condamner les solutions faciles proposées par le Jour de la Terre, qui servent à déculpabiliser les gens par rapport à leur impact sur l’environnement.

Malgré tout, il y a de bonnes initiatives et ce n’est pas tout qui est complètement du greenwashing… Mais faut savoir reconnaître une campagne de lavage à vert avant.

Super site en anglais, SourceWatch donne des exemples de greenwashing à travers la planète.

Faut pas être totalement cynique non plus… Mais plus intelligent. L’hygiène de son environnement mental… Tiens! Pourquoi pas commencer votre ménage du printemps par l’intérieur de votre boîte crânienne?

NON VIOLENCE



L’émeute après le match du Canadiens lundi soir m’a fait réfléchir à toutes les fois où il y a de la casse et des conflits avec les escouades anti émeutes…

En 1933 Ghandi avait écrit que la stratégie de l’activisme non violent, qu’il appelait aussi la loi de l’amour, allait fonctionner tout comme la loi de la gravité, que l’on le veuille ou non…

Et si on regarde des exemples à travers l’histoire : en Chine antique, les débuts du christianisme, le démantèlement de l’Union soviétique, la fin de l’Apartheid en Afrique du sud… de bons exemple de mouvements non-violents qui ont fonctionné.

Et on serait porter à croire, en se rappelant d’autres exemple comme le soulèvement anti-colonial en Inde, le mouvement pour les droits civils aux sud des ÉU… que plus personne allait en douter.

LA LEVÉE 16 AVRIL 2008

1. Pendant que les Haïtiens affamés prennent les rues, nous verrons le rôle que la gauche au Québec a joué dans leur destin.
2. Alors que la junte militaire approfondi son pouvoir : nous retournons voir les progrès accompli par l’envoyé spécial de l’ONU au Myanmar
3. Et devant ses propres déboires financiers, est-ce que le Fond Monétaire International changera ses politiques économiques? C’est ce que nous allons voir…

HAITI




J’ai tenté d’avoir Yves Engler en studio ou du moins au téléphone… un activiste de Montréal, chaque fois qu’il publie quelque chose dans les médias indépendants je ne peux qu’être admiratif devant son travail d’enquête et la clarté de sa vision.

Dans sa plus récente publication, il expose pour tous les progressistes anglophones d’Amérique du Nord et ailleurs l’état lamentable de la gauche au Québec.

Vous êtes tous au courant des récentes manifestations des Haïtiens qui dénoncent la hausse rapide des coûts des aliments de base.

Bien que la planète fait face à la montée des prix du riz, du blé et du mais… la famine des Haïtiens est en grande partie la faute de la gauche au Québec.

Yves Engler rappelle à quel point des entreprises et des ONG bien de chez nous ont non seulement provoqué le coup d’État contre Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004, mais qu’ils ont su en tirer profit, aussi.

La police du Québec est aussi présente en Haiti depuis l’enlèvement forcé du président démocratiquement élu.

Les politiciens qui ont influencé la décision d’Ottawa d’aider au renversement d’Aristide sont tous des Québécois : Pierre Pettigrew, Denis Coderre, Denis Paradis… des libéraux qui ont agi avec l’appui indéniable du Bloc Québécois.

Au summum de la campagne de déstabilisation contre le gouvernement haïtien en février 2004 la FTQ, la fédération des travailleurs du Québec a activement participé à la campagne de salissage d’Aristide.

Je vous invite à lire l’article d’Engler qui est affiché sur le site de La Levée pour y voir tous les détails… qui pour une organisation de gauche qui se dit démocrate basé sur des valeurs humaniste… c’est assez choquant, même 4 ans après de constater ça.


La condamnation du gouvernement élu d’Aristide prenait place au même moment où une invasion paramilitaire terrifiait le pays…

Une invasion appuyée par la CIA, oui, la CIA, qui payait les salaires de grotesques criminels comme Guy Philippe et Jodel Chamblain.

Pas un mot de la FTQ sur le syndicat des transports qui a été détruit après le coup d’État, les bureaux de la Confédération des Travailleurs haïtiens qui ont été attaqué en septembre 2004… voire même les violations des droits humains flagrantes qui avaient lieu quotidiennement après le Coup.

La FTQ, ainsi que la CSQ, la Centrale des syndicats du Québec, sont membres de la CPH, la Concertation pour Haïti.

La CPH dont je rappelle avait traitée Aristide de tyran et son gouvernement de dictateur, de régime de terreur… moi-même, qui connaissait l’histoire récente d’Haiti par cœur à l’époque, n’en revenait pas de ce qui se disait… et si vous allez voir le site de La Levée dans le temps vous le constaterez…

Même Luck Mervil avait mené une marche dans les rues de Montréal demandant le renversement d’Aristide.

Engler nous rappelle le rôle de la douzaine d’organisations non gouvernementales qui oeuvrent, en fait, qui dépendent des fonds d’Ottawa et d’ailleurs pour œuvrer en Haïti…

Ces ONG divisent et minent les mouvements en Haiti, surtout le mouvement Lavalas, un exemple de ce que la démocratie de base peut accomplir, les ONG ont donc subventionnées et appuyé des groupes d’opposition.

En juin 2005, le représentant d’Alternatives François L’Écuyer a même admis que les 15 groupes avec lesquels Alternatives travaille sont anti-Lavalas.

Même Québec Solidaire n’a pas été foutu de dénoncer au cours des 4 dernières années le rôle du Québec dans le Coup qui a fait reculer les droits des Haïtiens les plus pauvres.

En 4 ans après le Coup, on ressent encore en Haïti la répression de l’État et des troupes de L’ONU… une hausse significative des enlèvements, des désordres sociaux de toutes sortes, ainsi que l’augmentation des prix des aliments de base.

Malgré tout, des dizaines de milliers d’Haïtiens continuent de manifester et de demander le retour de leur président en exil.

Y’a des preuves abondantes, en articles, en livres, en documentaires, de la vérité derrière le renversement du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide… Pourtant, la gauche au Québec continue soit de nier ce qui est arrivé, soit de rester totalement muet. Pourquoi??

MUSIQUE

Yves Engler pose la question et propose une réponse qui ma foi semble tout à fait plausible.

C’est peut-être à cause du nombre important d’entreprises et d’ONG qui oeuvrent en Haïti… et qui, pour des raisons totalement illégitimes, voire impérialistes, en voulaient au mouvement Lavalas.

L’Église catholique du Québec, qui depuis des décennies envoi des missionnaires en Haïti, en voulait au gouvernement Aristide d’avoir ouvert la porte à la religion voodoo, légalisant des mariages, des baptêmes et des funérailles voodoos.

Y’a la question de la langue qui joue aussi… la majorité haïtienne ne parle pas le français, mais plutôt le créole.

Le français c’est la langue de l’élite… alors qu’on le veule ou non, en allant renforcer le français en Haïti les Québécois participent à la lutte de classe brutale du pays.

Pour revenir à la FTQ, Engler fait le lien ignoré par nos médias entre la fédération et la compagnie de T-shirt Gildan dont il est propriétaire à 12%.

Gildan a une usine à Port-au-Prince, en fait, Gildan est même allée jusqu’à fermer ses usines en Amérique du Nord pour agrandir ses opérations en Haïti et en République dominicaine.

Et le sous-traitant principal de Gildan est Alpha industries, propriété de Andy Apaid, la tête du groupe des 184, l’opposition principale à Aristide menant au Coup d’État.

On présume que Gildan et Apaid n’étaient pas très heureux de la décision du gouvernement Aristide de doubler le salaire minimum en février 2003…

La FTQ a aussi des liens avec SNC-Lavalin… qui, par hasard, a été le principal bénéficiaire des contrats de reconstruction en Haïti après le Coup.

Alors, en somme, selon l’excellent article d’Yves Engler, il semble y avoir quatre raisons principales qui avaient mené la gauche au Québec à appuyer l’intervention brutale contre le gouvernement élu d’Haïti :

La langue française, les missionnaires, les entreprises basées au Québec, et les fonds d’Ottawa qui font vivre les ONG…

Qu’est-ce qui reste de la gauche au Québec? Un mouvement prêt à s’allier avec l’élite d’ici et celle d’Haïti contre la masse pauvre haïtienne…

Une gauche qui participe à notre forme d’impérialisme…même proche d’Ottawa et de Washington? J’espère vraiment que ça va changer… c’est à nous tous de faire en sorte que oui.

MYANMAR




Vous vous rappelez de la Birmanie, le Myanmar et sa répression contre les bouddhistes?
L’envoyé spécial des Nations unies est dans l’eau chaude parce qu’il n’a pas du tout réussi à faire bouger la junte militaire ne serait-ce d’un pouce vers une réforme politique véritable.
Mais faut pas trop en vouloir au pauvre Ibrahim Gambari… le blâme revient clairement aux pays avoisinants le Myanmar : la Chine, l’Inde et la Thaïlande.
En février dernier la junte militaire a annoncé la tenue d’un référendum le mois prochain sur une nouvelle constitution controversée.
… qui sera suivi par des élections générales en 2010… mais les critiques disent que la nouvelle constitution ne fera qu’approfondir et valider le contrôle de la junte militaire.
Pour revenir aux pays voisins, le Premier ministre de la Thaïlande, Samak Sundaravej, a mené une délégation au Myanmar le mois dernier pour signer des ententes bilatérales de toutes sortes.
La Chine pour sa part a obtenu les droits d’acheter le gaz naturel de la Baie du Bengale… le gaz montera par pipeline jusqu’au sud de la Chine.
Une autoroute longera le pipeline pour connecter la Chine au port principal du Myanmar.
L’Inde a été plus sévère envers la junte militaire et a donc cessé de leur vendre des armes depuis novembre dernier.
Mais l’Inde demeure en besoin de gaz aussi alors on y investira 100 millions $ pour développer les réseaux de transports entre les deux pays.
Tout ça pour dire que ces investissements à coup de centaines de millions ne seront pas redistribués à la population du Myanmar… ça ira plutôt dans les comptes en banque des généraux qui ont tout intérêt à solidifier leur mainmise sur le pays.
Alors oui dans ce contexte là, les missions de Gambari, monsieur l’envoyé spécial de l’ONU sont sans espoir…
Pas étonnant, donc, que les pays asiatiques voisins sont en faveur des visites répétées de Gambari… ça l’entretien la mascarade, l’illusion qu’ils sont le moindrement concernés par les droits humains au Myanmar.

FMI



Faut toujours garder un œil sur le FMI, le Fond monétaire international…

Le directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn a affirmé récemment que les gouvernements du monde devront être appelé à intervenir devant la crise financière globale…

C’est curieux venant de la part du FMI, qui n’a jamais été un fan de l’interventionnisme d’État dans l’économie… surtout chez les pays pauvres où il a tout fait au cours des 20 dernières années, à travers ses programmes d’ajustement structurels, pour imposer le fondamentalisme de marché, la privatisation, la déreglementation…

Bref, des politiques macro-économiques néo-libérales qui ont tout fait sauf réduire la pauvreté dans le monde, contrairement à sa mission officielle…

Le FMI tire son pouvoir par le rôle qu’il joue dans les grands cercles de créditeurs et de pays donateurs...

Qui avancent des prêts aux États sous les bonnes grâces du FMI qui prend soin de déterminer quels pays son en mesure d’adopter des politiques économiques en ligne avec son idéologie.

Des preuves de l’échec flagrant du FMI en voulez vous en voilà : les privatisations massives ont mené à des concentrations indécentes de richesse et fortement encourager la corruption.

La déréglementation a contribué à des crises financières.

Le modèle macro-économique a appauvri des dizaines de millions de personnes…

Les limites de dépenses imposées aux gouvernements et la lutte obsessive contre l’inflation a empêché les pays en développement d’investir dans leur systèmes de santé et d’éducation.

Et bien qu’au tournant de l’an 2000 le FMI a promis de réformer ses conditions imposées sur les pays pauvres, mais selon un nouveau rapport d’eurodad, le European Network on Debt and Development, on apprend que rien n’a changé au cours des 6 dernières années…

Une chose a changé, par contre. Peu impressionnés par les performances du FMI, des pays aux revenus moyen ont choisi de rembourser la totalité de leur dette au FMI… et ils ne comptent pas emprunter d’autres sous.

Le FMI a donc perdu sa mainmise sur ces pays là… mais continu d’imposer sa volonté sur les pays les plus pauvres de la planète.
Et de son côté, le fond monétaire international lui-même devra affronter une période d’austérité dans son budget, justement parce qu’il a perdu les revenus venant des intérêts de dettes des pays à revenu moyen.
Le FMI devra couper son nombre d’employés de 20%... et devra vendre une partie de son stock en réserves de lingots d’or…
Mais la vente d’or devra être approuvé par le congrès américain… c’est là que le jeu devient intéressant : si le congrès accepte que le FMI vend son or, l’institution financière gagnera son indépendance et le congrès n’aura plus de pouvoir sur ses opérations.
Il y a donc un mouvement progressiste aux ÉU qui exige du congrès qu’il impose ses conditions sur le FMI afin qu’il change sa politique économique.
Monsieur Strauss-Kahn dirige le FMI depuis septembre dernier… peut-être est-il prêt à revoir le fondamentalisme de marché de l’institution.
On verra. La semaine dernière le FMI annonçait que les pays africains n’ont pas besoin d’augmenter leurs taux d’intérêts en réponse à l’inflation causé par la hausse des prix en aliments et en essence… et que même, hérésie totale, les États peuvent subventionner les secteurs qui en ont besoin!
Petit progrès s’il en est un! Merci aux pays à revenu moyen de faire goûter au FMI sa propre médecine ça va peut-être les réveiller un peu…