30 mai 2005

DE HAUT EN BAS

La vérité derrière le château de cartes d'Enron. Les salaires des PDG explosent et c'est loin d'être mérité. Au Venezuela, on s'éloigne de la fausse démocratie de représentation pour ériger de véritables conseils participatifs. En Russie, le Kremlin se casse la tête à trouver des dates pour célébrer autre chose que le communisme.

Enron le film : comprendre la nature de la bête

On peut voir un excellent documentaire sur le grand écran en ce moment, j'ai nommé Enron : the smartest guys in the room. Réalisé par Alex Gibney ; et écrit par Peter Elkind et Behtany Mclean.
Ça parle de la chute et de l'escroquerie qu'a été Enron, une entreprise très complexe et profondément impliquée dans l'échange et la distribution de l'énergie...
La faillite d'Enron a été la plus grosse de l'histoire et des milliers d'emplois ont été perdus, sans parler de la disparition des fonds de pension des travailleurs d'Enron qui avait mis un peu trop d'œufs dans le même panier.
Le documentaire nous décrit en détails qui étaient les responsables de la débâcle et fait le lien entre Enron et la crise énergétique qui avait frappé la Californie en l'an 2000.
C'est un portrait détaillé de Jeffrey Skilling et Kenneth Lay, les deux patrons d'Enron et Andy Fastow, celui qui avait créé un réseau complexe de 700 entreprises fictives et de partenariats à l'étranger afin qu'Enron puisse faire accroire au monde que la valeur de ses actions représentait fidèlement ses revenus.
Les auteurs du documentaire assument qu'on en sait déjà pas mal sur ce qui est arrivé dans le cas d'Enron, alors je vous conseillerais de consulter le site Internet du film avant d'aller le voir : www.enronmovie.com
Avant sa chute, c'était la 7ième plus grande compagnie des ÉU, la 16ième au monde.
Mais malgré sa taille, Enron n'avait pas payé ses taxes en 4 de ses 5 dernières années d'existence.
Le cœur du scandale d'Enron s'était sa fausse comptabilité et son influence en politique énergétique aux ÉU et ailleurs.
Enron avait des liens sans précédent avec les hautes instances du pouvoir à Washington : Bush père, Bill Clinton et Bush fils ont retourné l'ascenseur à Enron pour les contributions massives qu'ils ont reçues pour leurs campagnes électorales.
La firme de comptabilité d'Enron, Arthur Andersen a travaillé de pair avec Enron pour cacher ses dettes et inventer des revenus qui n'existaient pas.
Andersen et Enron avaient détruit des milliers de documents sur les faux états financiers jusqu'au début de janvier 2002.
Tout ça dans le but suicidaire de garder le prix des actions le plus élevé possible, peu importe les conséquences sur la durée de vie de l'entreprise et les conséquences sur les travailleurs et les petits épargnants.
Les hauts placés d'Enron s'en sont mis plein les poches, dompant leurs actions avant la chute qu'ils savaient inévitable.
Depuis l'écroulement de la compagnie pas longtemps après le 11 septembre 2001, il y a eu des enquêtes de la part d'11 comités du congrès, le département de la justice et de la securities exchange commission.
Les leçons d'Enron sont qu'il ne faut jamais faire confiance à une entreprise…sa motivation première est le profit et c'est pour ça qu'on exige des firmes de comptabilité qu'elles soient indépendantes dans leurs analyses de l'état financier d'une compagnie.
La privatisation et la déréglementation sont des cancers qu'il faut combattre sans relâche, parce qu'entre l'intérêt des actionnaires et l'intérêt du public, c'est toujours le premier qui remporte.
Enron n'est pas un cas à part, mais l'exemple parfait du nouveau capitalisme de l'ère néo-libérale…
À Montréal, on peut voir le documentaire sur Enron à l'AMC Forum…On consulte le site au www.enronmovie.com

Salaires de PDG : les habitants de la stratosphère en orbite

Nous sommes donc dans la nouvelle économie du pillage : les grandes entreprises cuisinent leurs finances pour gonfler artificiellement la valeur de leurs actions et ce sont les hauts dirigeants, notamment les Président directeur général qui raflent les gros prix.
Ça vous dirait une augmentation de salaire de 54% ?
C'est pourtant l'augmentation qu'a obtenue pour les PDG des 500 plus grandes entreprises aux ÉU, selon la revue Forbes.
Pendant ce temps-là, le salaire réel des travailleurs rapetisse, l'économie ralentie, mais le salaire des grands patrons est toujours sur les stéroïdes.
Le PDG le mieux payé aux ÉU en 2004 a été le patron de Yahoo ! Terry Semel qui a récolté 230,6 M$…Et oui, c'est à peu près 4M$ par semaine.
Yahoo est une entreprise reconnue pour son cheap labour à l'étranger…
Ça ne m'étonnerait pas que ce soit le cas des entreprises où la haute direction est grassement payée.
Les PDG peuvent aussi gagner gros même si l'entreprise traîne de la patte : les actions de la Cie pharmaceutique Marck est tombé de 28% l'année passée, mais le PDG du temps Ray Gilmartin a quand même eu ses bonus de performance.
Son salaire pour 2004 s'est élevé à 37,8M$.
Alors, aux ÉU, le salaire moyen du PDG est en moyenne de 10,2M$ en 2004, en comptant le salaire, les bonus et autres compensations.
Le salaire moyen des travailleurs montait à 32 500$, c'est 11% de moins que la moyenne de 1973, même si la productivité a augmenté de 78% entre là et aujourd'hui.
En 1973, les PDG gagnaient 45 fois le salaire moyen des travailleurs…En 1991 la moyenne était 140 fois le montant alloué aux travailleurs…L'an dernier, c'était 300 fois.
La paie du big boss arrache le double aux revenus de l'entreprise qu'il y a 10 ans.
En plus, dans le monde des PDG, plus on gagne de l'argent, moins on doit payer pour ses produits et services…Dont les frais sont de plus en plus couverts par l'entreprise.
On peut lire un peu plus sur ce phénomène scandaleux dans le livre d'Holly Sklar «Raise the floor» ainsi que dans «Pay without performance» de Lucian Bebchuck et Jesse Fried.

Venezuela : on se retrousse les manches pour la démocratie !

Saviez-vous que la démocratie prend ses racines dans la gestion des déchets ?
Les anthropologues nous disent que la première organisation politique dans les tribus est née avec le besoin de gérer l'hygiène de l'habitat.
La première mention déchetterie se trouve lors de la naissance de la démocratie à Athènes en Grèce antique.
Aujourd'hui on peut faire le parallèle entre la pollution excessive de la planète et le pouvoir tyrannique des entreprises transnationales et la globalisation financière.
La véritable démocratie, la participation du peuple aux décisions qui le touche, viendra peut-être d'un mouvement de masse pour la défense de la biosphère et le développement durable.
C'est un peu ce qui se passe au Venezuela avec la révolution bolivarienne d'Hugo Chavez.
On tente au Venezuela de s'éloigner de la démocratie traditionnelle où l'on élit un représentant qui finit toujours par penser à ses propres intérêts et ceux de ses amis, et d'aller vers une démocratie participative.
La participation et la démocratie participative sont mentionnées une quarantaine de fois dans la nouvelle constitution adoptée en 1999.
Les articles clés de la constitution pour la démocratie participative sont les paragraphes 166 et 184 qui parlent de Conseils de planification du public local.
Mais l'implantation de ces conseils se fait trop lentement selon certains, et est bien sûr le cauchemar de la haute société.
On trouve aussi beaucoup de résistance chez les élus locaux qui ne veulent pas perdre leur monopole de pouvoir.
La démocratie participative ne veut pas dire voter à l'accès, mais de donner aux communautés le droit de contrôler les décisions qui les touchent dans la mesure qu'ils en sont affectés.
C'est un effort de dépersonnalisation des élections, de décentralisation du pouvoir d'un chef vers les membres d'une communauté.
Un problème grave en Amérique latine, dans le reste du monde aussi d'ailleurs, est la gestion des déchets.
Au Brésil, dans la ville de Porto Alegre, des personnes ont fait du recyclage des déchets un processus collectif à travers le budget participatif…
Les citoyens de Porto Alegre ont décidé d'allouer une partie du budget municipal pour donner du travail aux chômeurs pour la collecte des déchets, tout en fournissant des cours d'alphabétisation.
Au Venezuela on compte commencer par là. Les déchets s'accumule d'une manière chaotique, avec les odeurs et les maladies dont ça incombe.
Les ramasser et les recycler avec des budgets décidés par la communauté sera la fondation d'un renouveau démocratique…Comme ça l'a été en Grèce il y a plus de 2500 ans.

Fêtes nationales russes : pas grand chose à célébrer...

Les choses ne sont pas roses en Russie.
Souvent je tombe sur des articles de Boris Kagarlitsky dans les pages Internet à contenu progressiste et il nous apprend beaucoup sur la Russie d'aujourd'hui…
Il écrit dernièrement que l'autorité à Moscou n'arrive même pas à imposer des jours de fête officiels.
Les jours de fête ont une fonction politique importante, elles renforcent les liens entre le peuple et l'État, pour créer l'effet d'une expérience commune.
Le problème c'est que L'État russe post-soviétique n'a absolument rien à célébrer, du moins, rien qui lui est propre…
Quoi, on devrait célébrer l'arrivée du capitalisme sauvage, l'élévation des oligarchies, de la mafia, de la corruption systématique ?
La Russie a hérité toutes ses fêtes nationales de l'ancienne union soviétique et n'arrive pas à s'en détacher.
L'autorité post-soviétique a tenté en vain de prendre le contrôle du 7 novembre qui honorait la révolution d'octobre et de la transformer en journée de réconciliation et d'accord.
C'était un échec flagrant, la date est liée en permanence à la révolution bolchevik.
À la place, on tente d'imposer la journée nationale de l'unité le 4 novembre, la date approximative de la libération de la Russie du joug de la Pologne au 17ième siècle.
Mais pour qu'une fête fonctionne vraiment, faut que le peuple y participe sans que l'État ait besoin de mousser l'événement.
Tenez, le jour de l'an, politiquement neutre et tout le monde aime ça.
Y'a le 1er mai, la fête des travailleurs, très populaire parmi les masses pauvres…L'autorité russe tente d'enlever son caractère idéologique depuis des années.
On a changé le nom à la journée du printemps et du travail…Ça fait changement du nom soviétique la journée de la solidarité internationale des travailleurs.
Il reste le 9 mai, la journée de la victoire sur les forces nazies, qui inspire les hommes au Kremlin qui peuvent ainsi se rallier au passé soviétique sans se tâcher avec l'idéologie communiste.
La mémoire de la guerre renforce le patriotisme et la foi du peuple aux institutions gouvernementales.
En même temps, c'était une journée où l'URSS s'était battue aux côtés des forces de l'ouest alors c'est une bonne excuse pour inviter une brochette de politiciens de l'Occident riche.
On a invité George Bush et on lui a donné un show à l'américaine avec feux d'artifices et un cortège de chars militaires rutilants.
La fête du 9 mai est aussi vouée à l'échec.
Pas facile de célébrer le marché libre et la privatisation à outrance quand ça donne du chômage endémique, la réduction de l'espérance de vie et que ça draine l'espoir de voir des jours meilleurs…

23 mai 2005

PERCEPTIONS

En Ouzbékistan, l'absence de démocratie et de droits humains ne semble pas déranger Washington. Le réseau de nouvelles Al-Jazeera se globalise. L'État et corporation racontés par le professeur Noam Chomsky. La Chine en Haïti, histoire de contrôler les foules pour mieux concrétiser le coup d'État! Des stéréotypes scientifiques peuvent surgir si la méthodologie et les conclusions sont biaisées...


Ouzbékistan : les amis de Washington sont pures comme la neige


L'Ouzbékistan est un peu plus gros que la Californie et est entouré de l'Afghanistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan. La population de l'Ouzbékistan s'élève à 26,851,195 personnes.
Les forces de l'ordre en Ouzbékistan on tiré sur une foule qui manifestait pacifiquement, le 13 mai dernier à Andijan.
Le bilan des morts s'élève à 169 selon le pouvoir, mais à 1000 selon la fédération d'Helsinki des droits de l'homme.
Craig Murray, ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, avait des choses intéressantes à dire dans le journal The Guardian.
Évidemment, Washington a tenu à appuyer son ami, le président tyrannique Islam Karimov, en disant que ceux qui se sont fait tirer étaient des terroristes islamiques.
La porte-parole de la maison-Blanche a ajouté que l'opposition au régime de Karimov devait utiliser des moyens démocratiques pour faire part de leur mécontentement.
L'affaire c'est que lors des élections du 26 décembre dernier, l'opposition n'avait pas le droit de participer.
Il n'y a pas non plus de liberté de presse en Ouzbékistan, ni de système de justice - 99% des personnes qui sont accusés d'un crime se retrouvent en prison.
C'est que le président Karimov est un fervent amateur de la torture…Notamment en bouillant vif des prisonniers en 2002.
Un rapport de l'ONU sur la torture dénonçait vertement le régime de Karimov.
Une des utilités de la torture systémique en Ouzbékistan sert à créer des liens entre l'opposition à Karimov et le réseau Al-Quaïda.
Karimov est l'homme de confiance à George Bush en Asie centrale : En 2002, les ÉU lui ont donné 500 M$ en aide, incluant 120M$ pour l'aide militaire et 80M$ pour les forces de l'ordre.
Les ÉU ont une base militaire dans le pays, non pas pour des opérations en Afghanistan, le pays voisin, mais bien pour protéger ses intérêts pétroliers dans la région, notamment la construction d'un pipeline qui apportera le pétrole de l'Asie centrale jusqu'à la mer arabe.
De plus en plus, j'ai l'impression de voir du sang coulé dans nos voitures lorsqu'on fait le plein à la station-service…

Al-Jazeera : une alternative globale à CNN

En quelques années, le réseau d'information continue Al-Jazeera, qui veut dire l'île en Arabe, est devenu la source de nouvelle par satellite du monde arabe et la cinquième marque de commerce la mieux connue de la planète.
Les studios d'Al-Jazeera sont dans la capitale Doha situés au Qatar, un pays en bordure de l'Arabie saoudite, une population de 900 000 habitants ayant un des plus hauts taux de revenus par tête au monde à cause de ses sources pétrolières colossales.
Al-Jazeera a été fondé par le dirigeant du Qatar, le Cheikh Hamad Al Thani qui a aussi permis l'installation de la plus grande base militaire ÉU en dehors de l'Irak.
Depuis l'invasion de l'Irak, Al-Jazeera ne se gêne pas de couvrir les actions ÉU avec des angles sévères et extrêmement critiques.
C'est sur la chaîne d'Al-Jazeera que l'on voit les apparitions ponctuelles de ben Laden.
En 2006, Al-Jazeera compte se globaliser avec une chaîne en anglais; couvrant les événements internationaux sous un angle complètement différent à ce que nous sommes habitués.
La chaîne a réuni une équipe venant de la BBC, CNN et d'autres et aura 40 bureaux à travers le monde.
L'île ne manque pas d'argent, mais il reste à savoir si le monde est prêt à regarder une chaîne de nouvelle à laquelle on n'a pas hésité à associer au terrorisme islamique.
Et vous, cher auditeur, allez-vous inclure Al Jaz dans vos choix de nouvelles télévisées ?

État et corporation : le professeur Chomsky nous explique...

Je ne le dis pas assez, mais Noam Chomsky est l'intellectuel qui a le plus profondément influencé comment je vois la dynamique sociale de la planète.
Cette émission aurait pu facilement s'appeler The Chomksy show, ou Chomsky pour les francos, mais non, c'est La Levée, lève-toi et marge.
Si vous trouvez que le monde est fou et incompréhensible, trop compliqué, un monde de fuckés, c'est que vous n'avez pas lu assez de Chomsky.
Y'a en masse de ses livres de traduits en français, et sinon Z Magazine affiche tous ses textes.
Chomsky donne encore beaucoup d'entrevues et des conférences partout sur Terre, malgré son âge vénérable de 77 ans.
Lors d'une entrevue récente en Allemagne, on lui a demandé d'expliquer les deux structures dominante de pouvoir en ce moment : l'état-nation et l'entreprise transnationale.
Parlant de l'état nation, Chomsky dit que c'est une création européenne si artificielle qu'elle a été imposée partout sur terre par une violence extrême.
L'État-nation est la raison qui explique que l'Europe a été l'endroit le plus violent sur terre pendant des siècles.
Avec l'implantation de l'État nation s'est annexé un système économique qui est devenu le capitalisme contemporain, une créature des systèmes judiciaires et non pas de la législation.
Aujourd'hui, on ne peut pas dissocier les états dominants des entreprises transnationales.
Avec l'État nation s'est créée une culture de la centralisation du pouvoir, ce qui fait en sorte par exemple que la banque centrale européenne est la force financière dominante du continent, ce qui enlève une bonne partie de souveraineté à chacun des pays membre.
La remise du pouvoir des États nations aux entreprises transnationales, des entités privées tyranniques, selon Chomsky, n'était qu'une question de temps.
On exige aux corporations par la loi de maximiser leur pouvoir et leurs profits peu importe l'effet que ça a sur le reste du monde.
On exige que l'entreprise externalise ses coûts de production, c'est-à-dire à faire payer le public et les générations futures le plus possible afin d'augmenter les marges de profits.
Les transnationales sont donc devenues des personnes morales immortelles dans le sens judiciaire, ont des comportements de psychopathe selon les termes médicaux et sont liées intimement l'une à l'autre, ce qui laisse très peu de place au soi-disant libre marché que l'on enseigne dans les cours d'économies.
Les transnationales, dit Chomsky, sont les régimes totalitaires contemporains.
La planification centralisée de l'ère soviétique a gagné, et non pas la belle démocratie parlementaire.
Suite à libéralisation du capital au cours des années 70, c'est la grande finance qui domine le monde, et les Parlements s'arrangent avec les miettes…
Tout ça à cause de la centralisation artificielle du pouvoir de l'État nation qui a fini par tout remettre aux tyrannies privées, car après tout, l'élite politique et des affaires forment une espèce de corporatocratie, un club de riches qui rappelle parfaitement l'aristocratie d'antan…
Comme au moment de la Révolution française, c'est au peuple de faire tomber les tours de pouvoirs et de reprendre le contrôle sur leurs vies.

La Chine en Haïti : comment tirer sur une foule efficacement...

Le 18 mai dernier était la journée du drapeau en Haïti, un jour pour commémorer la lutte qui a mené à la première république noire de la planète.
Ainsi que la libération de l'esclavage et du colonialisme.
Plusieurs à travers le monde ont tenté d'en faire une journée de solidarité internationale envers Haïti.
Surtout que le pays est sous le règne d'un gouvernement pantin imposé par les ÉU et le Canada, un gouvernement qui laisse des gangs criminels faire la loi.
Depuis le coup d'État contre Aristide en février 2004, on assiste au retour au pouvoir des classes riches et d'anciens membres d'escouades de la mort.
La nouvelle police nationale haïtienne s'amuse à terroriser des coins pauvres du pays, surtout à Bel Air et à la Cité du Soleil.
Le gouvernement pantin de Latortue s'appuie sur l'aide militaire du Brésil pour consolider son pouvoir.
En 2004, il a même fait appel à 126 membres de la police du peuple chinois…ils sont plutôt des troupes que des polices parce qu'ils font partie de l'armée chinoise.
Le but officiel des troupes chinoises est d'aider et d'entraîner la police locale haïtienne à régler des questions de sécurité lors de menaces à la sécurité publique.
En réalité, ça veut dire entraîner la police haïtienne à consolider le coup d'État contre Aristide et l'élimination des membres du mouvement Lavallas qui le supportait.
La spécialité des Chinois envoyés en Haïti est le tir à longue distance, le sniping du haut des toits.
Récemment, une manifestation pacifique à Bel Air a servi de classe à ciel ouvert pour montrer à la police haïtienne comment tirer efficacement de loin.
On l'a déjà dit : la Chine sera la prochaine superpuissance.
Certains étaient portés à croire que la Chine serait un bon contre-pouvoir aux ÉU une superpuissance qui ne chercherait pas à imposer son hégémonie.
Peut-être, mais vu ça propre histoire par rapport aux droits humains, et son appui au régime fasciste de la Birmanie, et là son travail en Haïti, il ne faut pas s'attendre à ce que la Chine fasse la promotion de la justice et de la liberté non plus.

Stéréotypes scientifiques : un humain est un humain est un humain

Deux ouvrages supposément scientifiques ont tenté de démontrer la différence de perception liée à la génétique entre les Européens et les Asiatiques.
Richard Nisbett : «The geography of thought : how culture colors the way our mind works» il dit que les Européens et les Asiatiques ne pensent pas pareille.
Il tente de justifier les stéréotypes voulant que les Européens se concentrent sur les détails tandis que les Asiatiques sont plutôt concernés par le contexte des choses.
William C Hannas «The writing on the wall : how asian orthography curbs creativity : argumente que l'utilisation du kanji - les idéogrammes - empêche les asiatiques de se lancer dans la pensée abstraite profonde.
On a deux beaux cas ici de pseudo-science, parce que pour ceux qui prennent la peine de fouiller un peu l'argumentaire des deux chercheurs on voit que du côté des méthodologies et des conclusions de recherche, rien ne tient debout très longtemps.
Problème majeur avec le travail de Nisbett : ses «européens» sont des universitaires des ÉU qui ont été payés pour prendre part à la recherche.
D'autant plus que les résultats des tests menés sur des universitaires américains et asiatiques ne sont pas assez différents pour sauter aux conclusions de la différence profonde de perception.
Il faut dire que l'on retrouve du vrai travail scientifique rigoureux que du moment où notre hypothèse se mesure à toutes les autres, et qu'on est prêt à laisser tomber une de nos théories si elles ne tiennent pas la route.
Du côté de Hannas, il s'appuie sur la psycholinguistique traditionnelle voulant que les idéographies ne soient pas abstraites comme nos chiffres et notre alphabet.
Il argumente que les idéographies mènent à une pensée plus passive et moins abstraite.
Cette dépendance sur des symboles toutes faites plutôt que des ensembles de lettres empêcherait la créativité abstraite et profonde.
Les Asiatiques souffriraient donc d'un déficit de créativité par rapport aux sociétés européennes.
Encore, une analyse de la méthode et des faits étaler dans l'ouvrage de Hannas ne démontre pas que l'orthographie détermine le niveau de créativité.
Suite à la chute de l'empire romain, la culture européenne avait pratiquement reculé dans les cavernes, pendant ce temps-là les sociétés arabes et asiatiques étaient les véritables porteurs de savoir.
Oui, l'Europe a connu une révolution scientifique qu'on n'a pas connu en Asie, mais il y a beaucoup de régions du monde où l'on n'utilise pas les idéographies qui n'ont pas connu de révolution comme en Europe.
De toute manière, la domination des institutions académiques ÉU s'érode, parce-que la plupart des étudiants asiatiques ont commencé à rester dans leur pays plutôt que d'aller prendre leur expertise aux States.
Lorsque l'Asie du sud-est sera en mesure de consolider son propre réseau académique et de garder leur meilleurs cerveaux, gageons que l'ébullition créative qui en émanera sera une belle grosse surprise pour nos chers Nisbett et Hannas.

16 mai 2005

LA TERRE, GRAIN DE POUSSIÈRE

La souveraineté du Québec pour bientôt ? Peut-être dans cinq ans. En attendant, tâchons d'être des citoyens canadiens actifs et responsables. Les sources d'hydrocarbures faciles d'accès sont en chute; le prix de tout risque de monter, même celui de la paix. Les économistes du FMI et de la Banque mondiale rationalisent l'attribution de subventions aux industries agricoles du nord et l'absence de celles-ci au sud. La misère liée à la globalisation oblige un nombre croissant de familles à expatrier un des leurs à l'étranger pour recevoir quelques fruits de ses labeurs dans un pays riche. L'industrie de la pornographie rapporte plus de revenus qu'Hollywood, mais les MTS risquent de faire chuter la machine à fantasmes masculins.


Canada : en attendant le grand soir…

On pouvait lire en une du Devoir de cette fin de semaine que certains chroniqueurs dans la presse au Canada anglais ne s'énervent plus comme avant avec la possibilité que le Québec accède à la souveraineté.
On commence à comprendre que les Québécois forment un peuple et que résister à son indépendance, c'est un peu résister à la suite normale de l'histoire canadienne…
Avec l'effondrement du parti libéral, on assiste au plus haut taux de popularité de la souveraineté dans les sondages au Québec depuis le dernier référendum, 54% des personnes ayant répondu sont favorables à la souveraineté accompagnée d'un partenariat avec le Canada.
Mais la souveraineté ne pourra pas être atteinte avant un minimum de quatre ans, alors d'ici là, il faut travailler avec nos concitoyens canadiens pour améliorer le sort des plus démunis de la planète tout en protégeant notre indépendance face aux États-Unis.
Amnesty international Canada accuse notre grand pays d'être complice de la torture, parce qu'on évite nos obligations internationales en plus de livrer certains de nos citoyens à des pays qui pratiquent la torture.
Le Canada serait donc complice, parce que laisser les autres torturer allègrement sans rien dire, c'est accepter de fait de telles pratiques.
Rappelons que Human Rights Watch a sorti un dossier exhaustif montrant comment des hauts dirigeants à Washington ont donné le feu vert pour torturer de plus en plus de prisonniers de la guerre au terrorisme.
Bien sûr, nos dirigeants politiques n'ont rien dit là-dessus, et certains pourraient justifier ça en disant qu'il ne faut pas fâcher notre plus gros partenaire commercial avec nos objections à la barbarie…
Ça rend nostalgique de la belle époque des 60-70 où Lester Pearson et Pierre Trudeau ne se gênaient pas de critiquer vertement la politique étrangère américaine et même à prendre le leadership mondial pour humaniser un peu notre monde.
C'est Pearson, en 1969, qui a proposé aux pays riches de contribuer 0,7% de leur PNB pour venir en aide aux pays du tiers-monde et réduire la marge grandissante entre riches et pauvres…
On a compris à l'époque qu'il était parfaitement logique de contribuer à la santé des autres économies et programmes sociaux nationaux afin d'améliorer non seulement le sort de millions de personnes, mais le nôtre aussi en même temps.
Aujourd'hui, le Canada est au bas de l'échelle par rapport à un programme qu'il a lui-même créé :
Notre aide s'élève à un faible 0,26% de notre PNB et ça malgré huit années consécutives de surplus dans le budget fédéral.
Derrière nous, on retrouve la Grèce à 0,23% et les ÉU à 0,11%…
Ottawa a trouvé 12 milliards à investir dans notre machine militaire, mais 3 milliards de plus pour l'aide étrangère. Il nous semble que la meilleure manière de rendre notre monde plus sécuritaire aurait été d'inverser ces sommes…


Lutte globale pour l'énergie : la tension monte !

Le déclin des sources de pétrole et de gaz est à nos portes, et partout dans le monde nous assisterons à une hausse drastique des tensions pour l'appropriation de ce qui reste.
Les réserves d'énergies n'arrivent pas à fournir à la demande globale croissante, venant surtout de pays émergeants comme la Chine, l'Inde et l'Amérique latine…
On prévoit même que la consommation augmentera de 50% lors du prochain quart de siècle.
L'énergie est le moteur de base de toute économie. On a besoin d'énergie pour produire nos biens et services.
Depuis la deuxième guerre mondiale, la croissance de l'économie mondiale a été nourrie presque exclusivement par l'accès relativement facile à d'immenses sources d'hydrocarbures.
En 55 ans, la consommation mondiale s'est multiplié par huit, passant de 10 à 80 millions de barils par jour.
Les hydrocarbures satisfont 62% des besoins énergétiques, une donnée qui augmentera facilement à 65% d'ici 25 ans, sans que l'on trouve pour autant de nouvelles sources importantes.
On assistera alors de plus en plus à des conflits diplomatiques et militaires pour s'approprier les sources restantes.
Les ÉU ont envahi l'Irak précisément pour ça.
La Chine et le Japon frôlent présentement le conflit militaire à cause de zones contestées entre les deux pays.
D'autres zones chaudes risquent d'exploser en conflits ouverts dans la mer Caspienne au sud de la Russie, la région de la mer Rouge dans le Proche-Orient, en Inde, en Iran et au Venezuela, etc.
Lorsque George Bush a rencontré le prince Abdullah de l'Arabie saoudite dans son ranch le 25 avril dernier, on a parlé beaucoup plus d'augmenter la production de pétrole et la baisse des prix que le conflit israélien et la lutte au terrorisme…
Avec le déclin prochain des ressources en hydrocarbures, nous risquons non seulement de voir le coût de l'ensemble de nos produits et services augmenter, mais de voir aussi l'avènement d'un nombre grandissant de conflits militaires.
Parce que dès qu'un problème comme l'énergie deviendra une question de sécurité nationale, il passe du domaine de l'économie au domaine militaire.
Et dans le monde militaire, même de petits conflits peuvent se transformer en crises et des crises... en guerre.

Subventions agricoles : juste pour les riches ?!

En ce moment, l'industrie agricole des pays membres du club des riches de l'OCDE, l'organisation la coopération et le développement économique, profite d'un château fort auquel les fermiers des pays pauvres n'ont pas droit.
Les fermiers des pays pauvres doivent s'exposer aux forces brutales du marché mondial, les fermiers des pays riches ont le droit de se protéger avec 320 milliards en subventions gouvernementales.
C'est parfaitement, totalement, complètement injuste, alors ce n'est pas surprenant de voir les économistes du FMI et de la BM justifier ça en disant que les subventions permettent aux pays importateurs de bouffe de payer moins cher…
Et tant pis pour l'agriculture du tiers-monde, qui doit absolument abolir toutes ses barrières et éliminer les subventions afin de se joindre à l'économie globale.
Cette belle logique économiste à repousser 54 pays de l'état d'autarcie en matière d'alimentation au rôle d'importateur.
Une majorité de pays du tiers-monde a vu son auto-suffisance alimentaire détruite par la compétition globale injuste.
L'Inde et la Chine avaient réussi au dernier siècle à nourrir leur population justement en fermant leurs frontières aux produits agricoles des pays riches et en investissant massivement dans un système agricole florissant.
C'est à cause de son auto-suffisance alimentaire chèrement gagné que la Chine est sur le point de devenir la prochaine super-puissance.
Mais ni la Chine ni l'Inde auraient la force qu'elles ont aujourd'hui si elles avaient suivi les prescriptions du FMI/BM.
Cette prescription consiste à rembourser les immenses prêts accordés pour des projets d'infrastructures démesurés, rarement efficaces, par la voie d'ajustements structurels qui consistent à tout privatiser, abolir les barrières à l'exploitation des richesses nationales par de riches étrangers…
Et à transformer l'industrie agricole nationale en machine à rembourser les prêts plutôt que de nourrir la population.
Les entreprises transnationales ne peuvent s'assurer une part grandissante de profits que si la moitié de la planète a faim.
Si on réduit l'autosuffisance alimentaire, on augmente la dépendance envers les géants de l'agrobusiness.
Des millions de paysans à travers le monde doivent abandonner leurs terres et aller joindre les cohortes de travailleurs dans les centres urbains parce que leurs récoltes ne font pas le poids devant les produits agricoles des pays riches injectés de subventions.
C'est pour ça que 320 millions d'indiens se couchent le ventre vide, et non pas par manque de savoir-faire ou de ressources naturelles en Inde.
Alors la prochaine fois que vous entendrez parler de la faim dans le monde, ayez une petite pensée pour ces chers économistes néo-libéraux qui ont rendu légitimes un système agricole mondial qui remplit les poches des riches et qui chasse les paysans de leurs terres.

L'argent à travers les frontières: un besoin essentiel coupé par les requins

L'argent qu'envois des travailleurs immigrants dans les pays riches vers leurs familles restées dans les pays pauvres s'élève à 250 milliards de dollars par année, selon la BM et l'ONU.
C'est une pratique qui a augmentée de 13% à 18% au cours des 5 dernières années.
Juste aux ÉU, en 2001, c'est 30 milliards que l'on envoie annuellement vers les pays d'origine.
On note que ce sont surtout les travailleurs les plus pauvres qui envois les plus gros montants vers les êtres aimés laissés derrière.
Tout ce capital doit passer par des canaux pour la plupart légaux, et les firmes qui s'occupent d'acheminer cet argent à travers les frontières en profitent pour accumuler sa part de dollars.
Quelques firmes américaines comme MoneyGram, Western Union, Wells Fargo, Bank of America et Citibank chargent des frais de transactions de l'ordre de 7% à 13% et d'autres frais qui en s'accumulant enlèvent à peu près 16% à 28% du montant destiné à aider les plus démunis à survivre.
L'immigration du sud vers le nord a explosé au cours des années 90, les politiques du FMI/BM en sont les grands responsables.
Avec les programmes d'ajustements structurels imposés aux pays du sud, forçant les états a coupé dans leurs programmes sociaux et d'aide aux industries nationales, ces économies se sont écroulées.
Pour des centaines de milliers de familles, on n'avait pas d'autres choix que d'exporter un membre vers le nord pour en recevoir les fruits de ses labeurs.
À travers le monde, l'envoie de membres familiaux vers les pays riches est devenu une nécessité économique.
Cette aide économique familiale en est venu à dépasser de loin tout autres formes d'aide ou d'investissement et ce, pour 36 des 153 pays du sud.
Juste en Haïti, les remises de la diaspora haïtienne vers la mère-patrie équivalent au quart du PNB, pour le Mexique, les remises des travailleurs au nord de la frontière surpassent les revenus d'exportation agricoles.
En Colombie, l'argent qui entre au pays s'élève à la moitié des revenus d'exportation de café.
Il va sans dire que ces pays sont profondément dépendants des migrants.
Mais tout cet argent n'améliore pas le sort à long terme de ceux qui le reçoit. On s'en sert pour survivre jusqu'à demain.
Devant l'avarice des firmes qui transigent les remises à travers les frontières, les migrants ont commencé à utiliser les guichets et les cartes de crédits pour réduire les frais.
Certains proposent comme mesure provisoire de fournir des canaux presque sans frais afin d'acheminer cet argent sans voir les montants charcutés par les avares de la finance.
Une autre solution serait dès maintenant d'éliminer les dettes étrangères des pays pauvres, qui de toutes façons ont été remboursés, mais avec les intérêts aidant ils en auront pour des décennies à éliminer leurs programmes sociaux pour rembourser des dettes qui ont été contractées odieusement.
Pour une part considérable des migrants vers les pays riches, le déracinement n'était pas un choix libre, mais forcé par des politiques néo-libérales depuis les 15 dernières années.

Industrie de la pornographie : outsourcing et MTS à l'horizon

Un phénomène de plus en plus présent dans notre société, surtout depuis l'avènement d'Internet, est la pornographie.
Depuis l'an 2000, l'industrie de la pornographie aux ÉU produit près de 11 000 films par années, on estime les revenus liées au porno s'élevant à 13 milliards par année.
Juste en comparaison, le box-office d'Hollywood, l'industrie du cinéma américain, a récolté 9,5 milliards en 2003.
Avec sa présence de plus en plus acceptée, la porno pousse constamment les limites du hardcore et offre des produits encore plus humiliant, dégradant ou violent envers les femmes qui en font partie.
Presque tous les services de câblodistribution offrent des chaînes de pornographie et 50% des clients dans les hôtels regardent la porno offerte dans les chambres.
Mais l'industrie fait face à une menace grave : le VIH et le Sida.
Une incidence où trois acteurs porno ont testé positif du VIH, les producteurs majeurs de porno ont dû fermer leurs studios pour 60 jours au mois d'avril.
Des efforts des producteurs d'engager que des acteurs qui sont testés régulièrement pour des MTS comme le VIH, la gonorrhée et la syphilis n'ont pas amélioré la situation.
L'industrie de la porno est surtout située dans la vallée de San Fernando en Californie, pas très loin de Los Angeles.
Les autorités publiques de santé de LA ont tenté en vain de forcer les acteurs mâles a porté des condoms lors des tournages.
Seulement 2 des 200 maisons de production de porno ne font que des films avec condom et 1/5 des 1200 acteurs porno portent régulièrement le condom.
Les réalisateurs ont remarqué que leurs produits où l'on ne porte pas de condom vendent mieux.
Devant le risque d'une plus grande réglementation, et dans le souci très capitaliste de réduire les coûts de production, l'industrie de la porno de San Fernando tente d'expatrier la production à l'étranger, notamment au Brésil et en Inde.
Au Brésil, on paie des prostitués à peu de frais pour tourner des scènes avec des acteurs américains, en Inde, on profite de l'expertise cinématographique sur place…
Mais si on regarde les taux très élevés d'infection au VIH et au SIDA dans ces deux pays, la crise qui secoue la pornographie ne partira pas de sitôt.

09 mai 2005

JEUX DE CHAISES

Le parti de Tony Blair remporte un troisième mandat malgré le fait d'avoir trompé la population sur l'Irak. À Ottawa, les néo-démocrates tordent le bras du parti fédéral et soutirent quelques milliards de plus pour le nouveau budget fédéral. À New York, on discute de non-prolifération de l'arme nucléaire sans trop y croire. Einstein parlait souvent de Dieu et de spiritualité, mais pas de la manière traditionnelle.


Élections en Grande-Bretagne : en attendant Gordon Brown...

Tony Blair a démontré, tout comme George Bush l'a fait, qu’il était un homme-téflon, remportant ses élections malgré le fait d’avoir éhontement menti à sa population concernant la présence d’armes de destruction massives en Irak.

Rappelons que Blair avait dit, huit mois avant l’invasion de l’ancienne colonie britannique, que Saddam avait développé des armes de destruction massive qui pouvaient atteindre Londres en 45 minutes...même s'il savait fort bien que c'était faux.

Le parti travailliste a remporté son troisième mandat consécutif jeudi dernier, gagnant juste assez de sièges au parlement pour obtenir une majorité mince, mais assez confortable pour gouverner.

Là-bas, comme ici, le Premier ministre est choisi par les députés…pour plusieurs britanniques, ça ne valait tout simplement pas la peine de voter contre leur candidat local pour donner une leçon à Tony Blair.

Alors, jeudi dernier, le parti de Blair a vu son appui baisser de 42% à 36%…et cette chute en popularité leur ont fait perdre 47 députés.

Ils retournent quand même 356 députés au parlement britannique.

Le plus curieux dans tout ça, c’est qu’aucun des autres partis n’a pu bénéficier du mouvement anti-travailliste.

Les conservateurs, à droite des travaillistes, sont restés pris à 33% du vote national, le même niveau qu’aux dernières élections, malgré tout, ils ont augmenté de 33 sièges leur place au parlement.

À la gauche des travaillistes, les démocrates-libéraux ont été les seuls à connaître une croissance en popularité, augmentant leur part de vote de 18,8% à 22,7%…ils ont terminé la soirée avec 63 députés, la plus haute représentation en huit décennies, mais loin derrière les conservateurs.

Il demeure que Blair a aidé l’administration Bush à envahir illégalement un pays, causant la mort de 100 000 civils innocents, la destruction de Falluja, une ville de 300 000 habitants; renversant le système politique et judiciaire international; et provoquant de la sorte l'ouverture du plus grand terrain de recrutement pour le fondamentalisme islamiste.

Mais faut essayer de comprendre les Britanniques : les rapaces du parti conservateurs n’auraient pas fait le contraire et la plupart des députés travaillistes ont tout de même de l’allure.

L’espoir, pour plusieurs, est de voir Blair prendre sa retraite à mi-mandat et qu’il se fasse remplacer à la tête du pays par Gordon Brown, un Écossais favorable à l’État providence, les droits des travailleurs, et pas très content d’envahir d’anciennes colonies.

Jeux de chaises à Ottawa

On assiste à Ottawa à des relations étranges : le Bloc québécois et les conservateurs travaillant main dans la main.

Les libéraux et les néo-démocrates (j’ai dont hâte qu’ils arrêtent d’être nouveaux, eux-autres ! Non, mais, on peut être nouveau combien de temps ? 40 ans ?) bref, le NPD et les libéraux fédéraux ont formé une coalition provisoire le temps d’un budget.

Dans le fond, rien n’a vraiment changé, les néo-démocrates n’appui pas la corruption libérale parce qu’ils veulent voir plus de dépenses sociales.

Et non, les Conservateurs ne supportent pas l’indépendance du Québec parce qu’ils ont besoin du Bloc pour faire tomber le gouvernement.

En fait, logiquement, on devrait voir le Bloc s’allier au NPD et les Conservateurs avec les Libéraux.

La semaine dernière, le chef des conservateurs Stephen Harper a qualifié de disgracieux l’entente conclue entre le NPD et les Libéraux sur le prochain budget fédéral.

Ça nous montre vraiment qui est Stephen Harper, vraiment, qu’est-ce qu’il y a de disgracieux dans l’ajout d’1,6 milliards en logement social; l’ajout d’1,5 milliards de transfert vers les provinces pour baisser les frais de scolarité et de meilleurs programmes d’entraînement à l’assurance-chômage ?

Qu’est-ce qu’il y a de si disgracieux dans l’ajout de 900 millions pour de nouveaux programmes environnementaux et de l’argent pour le transport en commun ?

Le NPD a aussi forcé les Libéraux a augmenté l’aide à l’étranger de 500 millions, ce qui rapproche le Canada un peu plus de notre promesse de consacrer 0,7% de notre PNB à l’aide des misérables du tiers-monde.

Harper avait eu sa chance au dernier budget fédéral d’influencer son contenu, mais n’a rien fait…tout ce qu’il veut, ce sont des élections hâtives qu’il est certain de gagner…probablement à tort parce qu’il n’est pas très haut dans les sondages.

En gros, le nouveau budget boosté par le NPD ajoute 4,6 milliards en dépenses sociales…la preuve qu’Ottawa accumule des surplus depuis un bon bout de temps,

60 milliards au cours des sept dernières années et que sa prend une menace sérieuse pour le que le parti au pouvoir réajuste le tire un petit peu plus équitablement.

Négociations nucléaires : à quelle fin ?

La conférence de révision du traité de non-prolifération nucléaire, une rencontre quinquennale, a commencé à NY le 2 mai dernier sans programme précis.

En gros, deux groupes de nations s’affrontent : ceux qui ont déjà un arsenal de bombes nucléaires sous les termes du traité, j’ai nommé : ÉU, Russie, GB, France et la Chine.

De l’autre côté, qu’on pourrait appeler les proliférateurs, viennent de s’approprier l’arme atomique ou aimerait l’avoir bientôt : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et l’Iran, semblerait-il.

Ceux qui ont la bombe veulent empêcher tout les autres de l’avoir, et ceux qui la veulent aimeraient que les premiers réduisent considérablement leur arsenal avant de faire la morale aux autres.

En fait, en ce qui concerne le nucléaire en générale, tous devraient pouvoir y avoir accès ou aucune nation ne devrait en avoir.

Mais avec l’administration Bush, on risque de voir un retour à la course à l’armement nucléaire, Washington ayant clairement indiqué que le pays ne gênera pas d’utiliser son arsenal atomique s’il se sent menacé.

Il demeure que tout les membres des deux groupes augmentent leur capacité nucléaire, dans un sens, mêmes s’ils menacent mutuellement d’éradiquer toute vie sur terre, ils poussent le monde vers la globalisation atomique.

Dire que la fin de la guerre froide était sensée menée à la fin de la menace nucléaire, mais là, 15 ans plus tard, nous commençons l’ère de la renaissance nucléaire.

Y’a même Ben Laden qui veut jouer avec les grands, ayant déclaré que c’est la responsabilité religieuse des musulmans d’obtenir la bombe atomique.

Le pire c’est que la population mondiale préfère de loin une planète sans armes nucléaires, unanimement.

La population des 183 pays présents à la conférence est d’accord avec ça, incluant les ÉU à un niveau de 66%.

Einstein religieux ?

L’année mondiale de la physique en 2005 parce qu’on célèbre le 100ième anniversaire de l’année miraculeuse d’Albert Einstein.

En 1905, Einstein a écrit trois articles, en quelques mois, qui ont complètement transformé le champ de la physique.

Le premier article affirmait que la lumière doit se comporter parfois comme un courant de particules ayant des énergies discrètes, des quanta.

Le deuxième offrait un test expérimental pour vérifier la théorie de la chaleur.

Le troisième était une percée révolutionnaire pour les physiciens de l’époque, Einstein a réglé le problème de la connexion entre la théorie de l’électromagnétisme et le mouvement ordinaire avec le principe de la relativité.

Dix ans plus tard, il avait terminé sa théorie générale de la relativité, renversant les veilles notions d’espace et de temps en imposant une nouvelle définition de la gravité.

Mais un mythe persiste encore aujourd’hui sur le bon vieux Albert. Le mythe que c’était un homme religieux.

Il a quand même utilisé le mot dieu et religion souvent, mais jamais d’une religion centralisée ou d’un dieu monothéiste.

Pour Einstein, l’existence même était Dieu. Et lorsqu’il parlait de sens religieux, il parlait plutôt d’éthique et de spiritualité générale chez l’humain.

Il ne croyait pas en un Dieu fait uniquement pour l’être humain et la Terre, dans ce sens il était panthéiste, il voyait la présence de Dieu partout dans l’univers.

Concernant sa propre religion, Einstein était Juif, il n’aimait pas beaucoup le concept de peuple choisi, il voyait ça comme une infantile divinisation d’un clan.

Einstein considérait Gandhi comme un guide spirituel exemplaire et sa plus grande peur n’était pas l’apocalypse de la bible, mais la destruction de la terre par un holocauste nucléaire.

La seule élévation spirituelle digne de mention pour lui était la libération de l’identification rigide à soi. Voilà une définition de la religion qui n’est pas pour tout le monde, la plupart préférant la division et l’exclusivité parce que ça justifie mieux nos ambitions matérialistes égoïstes.

02 mai 2005

BASES ET STRUCTURES

Le 30ième anniversaire de la victoire du Vietnam sur l'armée américaine pourrait nous inspirer aujourd'hui. Les coopératives sous la propriété des travailleurs : un outil d'émancipation nécessaire. Les terribles dilemmes du président palestinien Mahmoud Abbas, entre légitimité et survie. Le résultat le plus fâcheux du scandale des commandites : l'élection de Stephen Harper à la tête du pays. L'angle mort des financiers : un jour, nous atteindrons l'apogée du pétrole et la pente est raide après...

30 ans après, inspirons-nous du Vietnam !

Le 30 avril 1975, les troupes nord-vietnamiennes ont repris Saigon et les Etats-Unis ont fui le pays avant que les victorieux changent le nom de la ville pour Ho Chi Minh.
On assistait alors à une des réalisations militaires et politiques les plus impressionnantes du dernier siècle : une société de pauvres paysans a défait la plus grande puissance militaire de l'histoire après 20 ans de conflits.
Et ce, même après avoir subit un bombardement équivalent sur leur petit territoire équivalant à l'ensemble des bombes larguées sur l'Europe et au Pacifique lors de la deuxième guerre mondiale.
Les troupes du nord ont vaincu une armée de 500 000 soldats, sans compter les centaines de milliers de Vietnamiens qui étaient forcés de combattre à leur côté.
Malgré la mort d'un million de personnes et des millions de déplacés, le Vietnam a vaincu.
Il demeure qu'aux Etats-Unis, l'horreur de la guerre a provoqué une véritable révolution culturelle : elle a levé le voile sur la véritable nature des interventions militaires américaines à l'étranger, c'est-à-dire agrandir l'empire et volé les ressources des pays victimes et ce, peu importe le prix.
Dans la sphère publique, il était enfin permis de parler ouvertement des dictatures fascistes que Washington supportait en Amérique latine, centrale et ailleurs dans le monde.
On a assisté à une certaine émancipation des noirs, des femmes et des autochtones.
On a exposé et même interdit certaines pratiques du FBI et de la CIA non démocratiques et irrespectueuses des droits et libertés.
Avec Jimmy Carter comme président, on était en mesure de croire en une Amérique pacifiste, respectueuse de la justice et du bien commun.
Hélas, l'élection de Ronald Reagan en novembre 1980 était le début d'une contre-révolution domestique et internationale dont nous ressentons les effets 25 ans plus tard.
Aux ÉU d'aujourd'hui, le syndicalisme s'essouffle, les mouvements écologistes subissent des défaites cuisantes et les forces de l'ordre, depuis le 11 septembre 2001, sont de plus en plus libres de violer la vie privée et de brimer les libertés.
Pourtant, la victoire d'il y a trente ans des Vietnamiens pourrait servir d'exemple aux Américains progressistes d'aujourd'hui :
Ils ont gagné parce qu'ils avaient créé des organisations profondément enracinées au peuple.
Ils ont gagné parce qu'ils étaient en mesure de bâtir des coalitions et des fronts unis à même une vaste gamme de forces politiques au niveau local et international.
Ils ont gagné parce qu'ils savaient d'amblée qu'ils allaient subir des échecs et des revirements, des hauts et des bas, mais qu'éventuellement ils allaient se relever s'ils apprenaient de leurs erreurs et s'adaptaient aux situations.
Le Vietnam de 2005 n'est pas une société parfaite, et il subit encore les effets du conflit avec les ÉU, dont l'Agent orange qui continuera de faire des ravages au moins jusqu'en 2050.
Mais c'est un pays indépendant, en paix, en lutte pour se développer à une époque de globalisation financière qui repousse quotidiennement la justice sociale et économique partout sur Terre.
Profitons de l'inspiration du 30ième anniversaire de la victoire du Vietnam pour déclencher une autre révolution telle qu'on a connu durant les années 60 et 70, mais allons beaucoup plus loin cette fois-ci !

Coopératives sous propriété des travailleurs : retour de la démocratie...

C'était la fête des travailleurs hier alors le moment est approprié pour parler d'une autre manière d'organiser nos lieus de travail et la manière que nous produisons.
La première cause du dysfonctionnement de notre démocratie c'est le lieu de travail typique moderne : un lieu qui n'a pas de place pour la démocratie, mais toute la place pour une hiérarchie rigide qu'on ne questionne pas.
L'endroit où la majorité d'entre-nous passons nos journées sont de véritables dictatures.
On a beau voter une fois par quelques années, il demeure que la séparation de la société en classes qui tire chacune sur la couverture fait en sorte qu'à la fin, c'est les riches et les privilégiés qui gagnent.
80% de la société est fait de travailleurs qui suivent les ordres du 20% de coordonnateurs qui à leur tour répondent aux exigences du moins de 1% restant, la classe de capitalistes qui possèdent les moyens de production.
C'est cette concentration de la richesse entre quelques mains qui explique si bien pourquoi la sphère politique est si inefficace, voire corrompue.
La meilleure façon pour la majorité d'entre-nous de reprendre le contrôle sur nos vies, c'est de prendre le contrôle sur nos lieux de travail.
Et la meilleure façon d'atteindre ce contrôle-là, pour l'instant, c'est par les coopératives sous la propriété des travailleurs.
Au lieu d'une petite clique de propriétaires qui s'approprient pratiquement tous les profits, on assiste dans les coopératives sous la propriétaire des travailleurs à une distribution pas mal plus équitable.
Dans une société où la majorité des entreprises aurait cette nature-là, il y aurait pas mal moins de concentration de richesse pour corrompre le processus politique.
Si vous voulez un exemple d'une coopérative qui fonctionne à merveille, allez voir ce que fait Mondragon, la 12ième plus grande entreprise de l'Espagne.
Mondragon est partagé entre 68 000 membres, et le ratio du mieux payé au moins bien payé est de 6 pour 1, contrairement à l'entreprise privée typique où le PDG gagne près de 250 fois ce que le plus bas salarié remporte.
Je vous donne en rafale les avantages des coopératives sous propriété des travailleurs :
Une meilleure conscience environnementale, parce que les travailleurs pour la plupart vivent près de leur lieu de travail;
On élimine le conflit traditionnel entre les gérants et le syndicat pour le remplacer par une éthique coopérative;
Elle ne ferme pas leurs usines pour les déménager en Inde ou en Chine, à moins que les travailleurs s'entendent pour aller vivre là-bas;
Elles peuvent très bien performer dans une économie de marché;
Mais surtout, on y apprend les rouages de la véritable démocratie, c'est-à-dire l'autogestion participative;
On évite à tout prix les mises à pied lors de ralentissement économique, ce qui est un avantage lorsque l'économie rebondit, parce qu'elles n'ont pas besoin de réinvestir en ressources humaines;
Les coopératives de différentes industries peuvent s'unir et se donner du support financier ou structurel et faire avancer des causes sociales comme le commerce équitable et l'écologie;
Il n'y a pas de fonctionnement unique pour une coopérative sous contrôle des travailleurs, le succès n'est pas assuré, mais le potentiel pour démocratiser notre économie est incomparable.

Dilemmes de Mahmoud Abbas : que faire pour la Palestine ?

La visite qu'a rendue le président russe Vladimir Poutine au président palestinien Mahmoud Abbas le 29 avril dernier, selon certain, auraient mis en lumière la limite d'action et la crise de légitimité que vit le chef des Palestiniens.
Côté légitimité, Abbas n'a pas fait la preuve par ses actions passées qu'il est prêt à tout pour avancer la cause palestinienne face à un régime israélien intraitable et féroce.
Pire, depuis l'éruption palestinienne en septembre 2000, Abbas et une petite clique parmi les rangs de l'autorité palestinienne n'ont pas caché leur opposition à l'Intifada.
Laissé à eux-mêmes depuis les 5 dernières années, le peuple palestinien est abattu et épuisé.
Les Palestiniens n'ont donc pas Abbas dans leur cœur, ils le voient plutôt comme un moindre mal qui réussira par ses compromis face à Israël à gagner quelques miettes de dignité.
Sauf qu'Abbas s'apprête à accepter un plan de paix concocter par Washington et Israël qui tuera tout espoir de voir la naissance d'une véritable souveraineté palestinienne dans la bande de gaza, en Cisjordanie et l'est de Jérusalem, la fin et le recul de la colonisation juive dans les terres occupées et le droit de retour des réfugiés palestiniens, chassés de leur terre par la force militaire.
Abbas semble comprendre que sa carrière politique durera aussi longtemps qu'Ariel Sharon n'aura pas de raisons de l'éliminer comme il l'a fait impunément contre des centaines de dirigeants et activistes palestiniens auparavant.
Abbas ne pourra pas non plus compter sur l'aide de ses pays voisins arabes, qui semblent avoir hâte que la situation avec Israël se normalise pour qu'on passe à autre chose.
Rappelons que normaliser, dans le cas du conflit en Palestine, équivaut à réduire toute une population au statut de sous citoyens, comme un véritable apartheid moderne.
La popularité d'Abbas risque de chuter encore plus lors des prochains mois, car Israël ne lui a rien concédé, rien donner, même pas une victoire symbolique pour les Palestiniens qui croulent de plus en plus dans la misère.
On peut donc s'attendre à ce que les mouvements islamiques radicaux comme le Hamas et le Jihad gagnent en popularité et donc une accentuation du cycle de violence au Proche-Orient…

Stephen Harper : peut-on haïr la Canada et le diriger ?

On peut accuser le parti libéral de Jean Chrétien et de Paul Martin de bien des torts, mais la pire d'entre eux sera sans doute l'élection de Stephen Harper comme prochain Premier ministre canadien.
Depuis les débuts de sa carrière politique, Harper n'a jamais caché son admiration béate pour le système américain et le recul des acquis sociaux des Canadiens.
Lorsqu'il s'est joint au Parti Réformiste à la fin des années 80, il ne s'est pas gêné pour cracher sur la base militante du parti, qualifiant les propositions venant de la base comme étant simplets et de basse qualité.
En fait, l'ensemble des politiques du Reform Party ont été écrits par Harper et Preston Manning exclusivement.
Celles-ci incluent l'élimination de la loi sur la Santé, des politiques d'immigration draconiennes, l'élimination de l'universalité des programmes sociaux, et bien sûr des coupures profondes aux fonds alloués pour de tels programmes.
Harper a quitté le parti réformiste en 1997 pour diriger le national citizen's coalition, le groupe lobbyiste de droite le plus vicieux du pays qui a directement influencé l'idéologie du nouveau parti conservateur.
Harper admire la domination de l'entreprise privée en Alberta et croit que le Canada est un pays socialiste de seconde classe.
Rien n'indique qu'il a aujourd'hui changé ses points de vue dangereux, il les cache juste un petit peu mieux.
Remettre le pouvoir à un homme qui veut détruire ce qui nous distingue des états-uniens serait une grave erreur pour nous…du moins, tant que nous serons encore dans la fédération !

La fin du pétrole : dites adieu à notre mode de vie

La dernière chose que les banquiers de la planète veulent entendre c'est que la deuxième grande dépression est à nos portes.
Mais la semaine dernière, un groupe de financiers suisses ultraconservateurs ont demandé à un géologue anglais à la retraite de leur dire la vérité sur le début de la fin de l'ère du pétrole.
L'autorité de Colin Campbell ne fait aucun doute dans le domaine, il a fondé le Oil Depletion Analysis Centre ODAC, on peut consulter leur site au http://www.odac-info.org/
Ce qu'il avait à leur dire n'était pas rose : il juge que la méthode conventionnelle d'extraction de pétrole - genre des puits qui crache facilement l'or noir - atteindra son apogée aussi tôt que l'année prochaine.
S'il a raison, on peut s'attendre à un déclin de la production de l'ordre de 2% à 3% par année par la suite.
Le coût de tous les produits et services augmenteront en conséquence : le transport, le chauffage, l'agriculture, les échanges commerciaux, tout ce qui est fait de plastique.
Attendez vous à modifier drastiquement votre mode de vie à partir de là.
Nous sommes encore loin d'être en mesure d'utiliser des énergies alternatives comme l'hydrogène, du moins à assez grande échelle pour absorber les effets négatifs de la rareté du pétrole.
Même si l'apogée n'a lieu qu'en 2010 ou 2015, c'est pratiquement demain en termes de gestion sociale, surtout que notre mode de vie est profondément ancré dans sa dépendance au pétrole.
Est-ce que les banquiers suisses ont été en mesure de comprendre ce que Campbell leur avait dit ? Absolument pas, a-t-il dit.
Il n'y a pas une seule entreprise cotée en bourse qui n'assume pas que l'énergie est inépuisable et toujours disponible. C'est impossible pour les financiers de considérer la fin du pétrole, c'est dans l'angle mort de leurs perceptions.
Le capitalisme global a été construit sur 150 ans de dépendance au pétrole, nous avons atteint la moitié des ressources limitées, nous entrons maintenant dans l'ère du déclin du pétrole, et tout ce qui en dépend aussi.