26 septembre 2005

LE MYTHE DU RISQUE DE LA GUERRE CIVILE

Sortir d’Irak OPC!

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté leur opposition à la guerre en Irak samedi aux ÉU et en GB.

En somme, on demandait rien de moins que le retrait immédiat des troupes en Irak.

C’était la plus grande manifestation anti-guerre depuis l’invasion en 2003…y’avait pas mal plus de monde là que la fameuse marche de la liberté où il y avait 4000 personnes qui appuyaient la guerre en face du Pentagone le 11 septembre dernier…

Les plus récents sondages montrent qu’un taux record de 67% des États-uniens n’aiment pas la manière d’agir de Bush en Irak et 52% croient qu’il serait mieux de retirer les troupes le plus tôt possible.

C’est mieux qu’il y a juste deux mois lorsque 58% des répondants croyaient qu’il valait mieux laisser les troupes tant que l’ordre public ne sera pas restauré.

L’administration Bush parle de réduire graduellement les troupes à partir de 2006…mais Washington a quand même l’intention de laisser 50 000 troupes sur place avec d’immenses bases militaires permanentes.

Et même si les troupes terrestres devaient se retirer éventuellement il n’est pas question de cesser les campagnes aériennes.

On est plus ou moins d’accord aux ÉU avec l’idée de retirer les troupes éventuellement, mais ceux qui veulent le retrait immédiat on du mal à contrer ceux qui affirment qu’un retrait immédiat ne fera rien d’autre que de provoquer une guerre civile.

On craint chez plusieurs l’avènement d’une guerre ethnique, voire des massacres génocidaires si les troupes américaines et britanniques se retirent en un coup.

Eh bien comme nous verrons avec l’analyse de Michael Schwartz, un professeur de sociologie à l’université de l’État de NY; l’argument de la guerre civile ne tient pas si on analyse la situation d’un peu plus près…

Oui, il existe un début de guerre civile en Irak, mais elle est provoquée par la présence d’envahisseurs étrangers.

Juste le 14 septembre dernier 12 voitures piégées ont sauté à Bagdad tuant 160 irakiens et en blessant 600.

Mais en moyenne, la violence d’irakiens contre irakiens équivaut à 100 décès de civils par semaine.

Si le but c’est de réduire le plus rapidement le nombre de décès par semaine en Irak il faut sans hésitation exiger le retrait immédiat des troupes.

Pourquoi? Parce que l’armée américaine tue plus de civils irakiens qu’une guerre civile.

C’est la présence américaine qui a partie et qui nourrit l’activité terroriste d’irakiens contre irakiens.

La majorité des activités terroristes cesserait dès que les ÉU quitterait l’Irak.

Pire, plus que les ÉU resteront sur place plus le risque de l’avènement d’une guerre civile augmente.

Le magazine réputé de sociologie The Lancet affirme que l’occupation a causé la mort de 40 000 civils irakiens par année depuis 2003.

Les forces occupantes sont donc responsables du 2/3 des décès de civils causés par des actions militaires.

Les troupes américaines réussissent ce beau massacre principalement de 4 manières : les zones de contrôle; la réplique démesurée à toute attaque; les fouilles dans les maisons; et les attaques aériennes.

On parlait donc des possibilités d’une guerre civile en Irak si les troupes américaines devaient faire ce que plus en plus d’États-uniens exigent : retirer immédiatement les troupes de là.

Michael Schwartz, professeur de sociologie à l’université de l’État de NY a dressé un bilan de la situation là-bas qui contredit tous les arguments de ceux qui affirment que seule une présence militaire empêchera la violence en Irak de s’accentué.

On retrouve une centaine de zones de contrôle autour de Bagdad et d’autres villes et à cause du danger des kamikazes les soldats ont l’ordre de tirer sur le véhicule qui présente la moindre activité suspecte.

Bagdad a 600 zones de contrôle et avec près de 100 véhicules par heure la journée qui approche chaque zone, c’est 250 000 risques par jour qu’un chauffeur fasse une manœuvre qui pourrait faire réagir les soldats sur place.

Si seulement 1 conducteur sur 40 000 fait une gaffe et se fait tirer dessus ça fait 6 incidents meurtriers par jour.

Les troupes américaines sont constamment en train de patrouiller des quartiers de villes irakiennes et elles ont les ordres d’utiliser leur force écrasante dans des combats contre des résistants réels ou suspects.

On peut détruire ou attaquer des édifices qui abriteraient des snipers même s’il y a du monde dedans…

Des centaines de patrouilles par jour une sur dix résulte en une attaque directe.

Même si la moitié de ces combats résulte en la mort d’un seul civil, ce petit pourcentage est assez pour élever le nombre de décès à 5000 par année.

La troisième source de mort violente pour les irakiens c’est la fouille de maisons où se trouverait des résistants…les propres statistiques de l’armée démontrent que 75% des maisons fouillées où la plupart du temps on défonce les portes en plein milieu de la nuit, on ne trouve pas un seul insurgeant.

Il va sans dire que l’on tire sur tout ce qui ressemble à une menace.

Avec près de 2000 fouilles par jour, si l’on estime qu’une sur 100 résulte en une rencontre violente ou disons que la moitié cause la mort d’un civil on arrive à la coquette somme de 3500 morts par année.

Et enfin, une agression constante que les Irakiens connaissent maintenant depuis 14 ans : les attaques aériennes. Moindrement qu’il y a un engagement violent où les troupes sur le sol se sentent dépassés ils font appel à la force écrasante des bombardements aériens.

L’armée ÉU reconnaît avoir lancé 50 missions aériennes par jour vers toutes les zones chaudes, principalement des villes. Si 1 sur 5 missions cause des décès de civils en moyenne 4 et bien 15 000 civils irakiens en mouraient chaque année.

En somme 25 000 civils meurent chaque année à cause de l’armée qui était supposé venir libérer le peuple irakien…c’est cinq fois le total des victimes causées par les voitures piégées et les autres actes de terroristes.

Et en plus les ÉU ont enfermé 15 000 Irakiens dans ses prisons où on peut imaginer ce qui s’y passe…sur une population de 25M on peut facilement comprendre pourquoi autant d’Irakiens détestent les Américains et qu’ils veulent les voir partir le plus tôt possible.

Concernant l’avènement d’une guerre civile il faut comprendre deux choses : les Sunnites résistent à l’occupation américaine en attaquant les forces militaires directement dans les zones de contrôle.

La mort de civils n’est donc pas voulue.

Ceux qui s’en prennent aussi aux autres irakiens qui s’associent directement à l’occupation, les Chiites et les Kurdes, deviennent la cible des Jihadistes (10% des forces de résistance, mais leurs attaques sont plus spectaculaires) qui attaquent aussi les forces de l’ordre irakiennes et des membres du gouvernement.

Le leadership Jihadiste espère créer une méga-nation d’Arabes Sunnites au Moyen-Orient et les Chiites leur barrent le chemin.

La tâche des Jihadistes pour recruter des kamikazes est facilitée par l’oppression américaine, tout simplement.

On voit donc qu’un retrait immédiat des armées qui occupent illégalement l’Irak réduirait en grande partie les décès de civils, en plus la motivation qui pousse autant à se joindre aux Jihadistes disparaîtrait.

POUR UNE BONNE CAUSE?

Des dons de charité pour l’Irak

On l’a vu avec le passage de l’ouragan Katrina, lorsque vient le temps d’ouvrir leur porte-feuilles pour une bonne cause les États-uniens sont parmi les personnes les plus généreuses de la planète.

Juste l’an dernier, ils ont contribué 250G aux œuvres de charité.

Et là avec les suites de Katrina et Rita, l’administration Bush demande au peuple américain d’être encore une fois généreux pour une autre cause méritante : la reconstruction de l’Irak.

Et ce même si 30G en fond venant des payeurs de taxes ont été déjà alloués pour la reconstruction du pays envahi illégalement.

Le nouveau site Internet «Iraqpartnership.org» pour cette levée de fonds fait appel aux États-uniens qui veulent contribuer à la construction d’un Irak libre et prospère.

Ceux qui contribueront à ce fonds ne pourront pas savoir à qui ira l’argent et encore moins où il ira…tout ça parce que le gouvernement affirme vouloir garder ces détails secrets pour des raisons de sécurité.

Les officiels affirment que ces montants serviront à améliorer les efforts de reconstruction plutôt que d’alléger le fardeau des payeurs de taxes.

L’argent servirait entre autres à acheter des ordinateurs pour des entrepreneurs irakiens, pour acheter des meubles et du matériel scolaire pour les écoles primaires et pour acheter des pompes à eau pour les fermiers.

Il y aurait cinq organisations associées aux projets de l’Iraqpartnership mais on ne peut pas les connaître encore une fois pour des raisons de sécurité.

Mais au moins toutes les contributions seront déductibles d’impôts…

Tous les projets seront sous la supervision de USAID, l’agence de développement internationale des ÉU.

Les porte-parole de USAID affirment que ceux qui enverront de l’aide à la reconstruction de l’Irak seront surtout des personnes aisées, des entreprises et des Irakiens vivant aux ÉU.

Après quelques jours en fonction, le site a permis d’amassé la somme de 39$.

Semblerait que les ÉU ne soient pas si généreux que ça : l’an passé l’ensemble des dons pour l’aide international comptait pour 2,1% des dons de charité.

Alors comme tout le reste dans la globalisation de l’économie de marché, les coûts sont publics et les profits, eux, sont privés.

LE MONDE CUIT

Les entreprises vertes et le réchauffement global

Lorsque les choses vont mal et que l'on a l’impression que le monde entier sombre de plus en plus dans le chaos…c’est toujours soulageant d’être exposé à la sagesse éclairée de grands penseurs qui nous montrent les sources des problèmes et les voies à suivre pour les régler…

Dans cette liste de sages j’inclus George Monbiot, le chroniqueur du journal britannique The Guardian qui cette semaine a écrit sur le réchauffement climatique.

C’est vraiment le monde à l’envers : de plus en plus d’entreprises demandent une plus forte réglementation pour limiter les rejets de GES, mais les gouvernements font la sourde oreille.

Monbiot nous rappelle que le déni du changement climatique est passé par quatre phases :

Tout d’abord, les lobbyistes de l’hydrocarbure nous ont dit que le réchauffement climatique est un mythe.

Ensuite ils ont dit ok ça l’existe mais que somme toutes c’était une bonne chose.

Après ils ont avoué que les effets négatifs étaient plus importants que les effets positifs, mais que ça coûterait plus cher d’attaquer le problème que de nous adapter.

Et maintenant nous sommes à la phase 4.

Ils concèdent que ça coûterait moins cher d’adresser le problème que de le négliger, mais de toute façon il est trop tard.

L’argument est solide : juste avec les dernières analyses de la glace sur la mer de l’Arctique où la glace est plus fondue que jamais on aurait peut-être atteint un point de non-retour :

Plus la glace fond, plus la surface de la mer s’assombrit, plus la chaleur de l’eau augmente…ce qui fera en sorte de faire fondre encore plus la glace, etc.

Dans l’ouest de la Sibérie, le pergélisol fond, éjectant dans l’atmosphère des tonnes de méthane, ce qui provoquera encore plus de réchauffement et qui fera fondre encore plus de pergélisol…vous voyez les cercles vicieux à l’œuvre.

C’est effets qui s’auto-stimulent sont très difficile à arrêter et ils sont actifs bien avant que les climatologues l’avaient supposé.

Ils sont tellement en avance que l’organisation mondiale qui calcule le réchauffement global à venir n’a pas encore eu le temps de les inclure dans ses estimations!

Ça veut dire que la prédiction d’un réchauffement d’1,4 à 5,8 degrés au cours du prochain siècle est certainement trop basse.

Si nous sommes trop tard pour empêcher le réchauffement climatique, il y a un facteur au-dessus de tous les autres à blâmer, selon Monbiot : la domination de la big business sur la politique économique.

En empêchant les gouvernements d’intervenir dans le Marché, les transnationales nous obligent à ne faire rien d’autre que de regarder la planète cuire.

Mais George Monbiot affirme que ce n’est pas si simple que ça.

Lors d’une conférence en GB organisée par le Building Research Establishement des entreprises ont demandé plus de réglementation et le gouvernement a refusé de leur concéder.

Des entrepreneurs à conscience plus écologistes se sont plaints que l’absence de standards plus sévères auxquels tous devraient se soumettre fait en sorte que leur compagnie se place à un désavantage en étant plus vert.

Mais les gouvernements de la planète dopés à la théorie économique dominante voient de telles mesures comme des interventions nuisibles au Marché.

Le pire c’est que se sont les règlements qui font en sorte que le marché puisse fonctionner!

Alors si l’on veut que les firmes qui nous proposent de la technologie plus propre, innovatrice, il faut de nouveaux règlements.

Monbiot ne croit pas qu’il est trop tard pour minimiser le réchauffement climatique.

On peut encore empêcher les écosystèmes de fondre, mais seulement qu’en coupant les GES de 80% d’ici 2030.

Il écrit un livre pour démontrer comment cet objectif peut être atteint techniquement et politiquement…disons qu’on a hâte que ça sorte!

LES DANGERS DU PRAGMATISME

L’échec de Lula au Brésil

On a souvent parlé ici du virage à gauche des pays d’Amérique latine, mais peu du pays qui est parti le bal : le Brésil du Président Luiz Inacio LULA DA SILVA depuis le 1er janvier 2003.

C’est reconnu par beaucoup d’observateurs, le Partido dos Trabalhadores — le parti de travailleurs — au niveau national est coupable de corruption systématique.

Et là la gauche brésilienne est dans un état profond de stupeur et de confusion.

C’est l’analyse dont nous fait part Hilary Wainwright qui a fait des recherches sur le Brésil pour le New Politics Project of the Transnational Institute.

C’est encore sous enquête, mais il est généralement admis que le groupe dominant le PT a offert des pots-de-vin aux partis politiques à la droite afin qu’il joigne leur alliance pour former le gouvernement ou pour appuyer leur législation.

Concernant la législation, le parti de Lula a fait passer des réformes néo-libérales dignes du gouvernement de Tony Blair.

La réputation du gouvernement Lula est telle que même le FMI ne sent plus le besoin de surveiller les affaires financières du Brésil!

La corruption faisait même parti de la stratégie du PT pour remporter d’autres élections.

Ce qui implique des contributions de groupes intéressés à obtenir des contrats gouvernementaux.

Alors les vrais mouvements de gauche reprochent surtout le fait que Lula n’ait pas été en mesure de profiter de son mandat fort pour remettre le FMI et les grandes entreprises à leur place et de lancer d’ambitieux programmes sociaux.

Pourtant, au niveau municipal, le PT a réussi à combattre la corruption en ouvrant les finances aux citoyens par un processus transparent de décision participative.

Meilleur exemple Porto Alegre où le PT a organisé le premier Forum social mondial.

Des analystes affirment qu’au niveau national, c’est la structure même de l’État brésilien qui favorise la corruption.

Le gouvernement brésilien a le plus grand pouvoir de patronage probablement sur Terre.

Le président peut distribuer 25 000 emplois en cadeau. Le président français en comparaison peut nommer 150 personnes à des postes.

Le système électoral brésilien met de l’importance sur les individus plutôt que les partis qu’ils représentent…ce qui fait en sorte que le parti au pouvoir doit distribuer des bonbons pour faire passer des lois.

Et pour remporter le pouvoir au niveau national, le PT a dû faire appel à des pragmatiques qui n’avait pas la démocratie participative à cœur.

Le groupe qui entourait Lula avant la victoire de 2003 s’était coupé de la base militante avec des promesses de victoire en retour.

Et maintenant, un groupe de dissidents menacent de s’investir totalement dans une nouvelle formation nommée le Socialisme démocratique.

Ça nous fait un peu penser à ce qui est arrivé au Québec avec le PQ et la création de l’UFP et l’Option citoyenne, non?

VEILLER À L'HÉRITAGE

Parents non-oppressifs

On entend souvent dire qu’il n’existe pas un guide parfait pour les nouveaux parents…qu’en fait c’est très essais et erreurs…que l’important c’est d’être à l’écoute de son enfant et lui donner une tonne d’affection et tout ira pour le mieux.

Bien que tout ça soit vrai, c’est toujours utile pour les parents et ceux à venir de connaître certains principes de base qui permettraient d’élever ses enfants d’une manière non-oppressive.

J’ai trouvé un entretien avec Cynthia Peters, une activiste et écrivaine pigiste de Boston qui a des idées très intéressantes sur ce qui fait de bons parents.

Elle souligne que les parents ont beaucoup de pouvoir sur les enfants.

Ils décident où ils vivront, comment ils s’appelleront, avec qui ils vivront, la langue qu’ils parleront, à quelles sous-cultures ils s’intègreront, ce qu’ils mangeront et la quantité d’affection qu’ils recevront.

Mais tout ce pouvoir n’émane pas que du parent.

Car celui-ci est influencé par les institutions de la société.

Son salaire décidera d’où il vivra, donc dans quelle communauté l’enfant grandira.

La manière dont a été élevé le parent décide en grande partie comment sera élevé l’enfant.

L’accès aux privilèges et la prévision de ce qui s’en vient pour l’enfant affectera en grande partie ce que le parent transmettra comme attentes pour l’avenir.

Alors le parent est sous l’influence de plusieurs pressions sociales, économiques et culturelles qui affectera profondément les options qui seront mises à la disposition de l’enfant.

Rendre ces institutions moins oppressives est la chose la plus importante que nous puissions collectivement réaliser afin d’influencer les parents à être moins oppressant envers leurs enfants.

Par exemple, enlever le stress de la pauvreté et les valeurs culturelles dictées par l’économie de marché libèreraient les familles; leur permettant d’évoluer loin des soucis financiers.

Les parents seraient moins oppressants envers leurs enfants dans la mesure qu’ils n’auraient pas à les élever dans des quartiers violents, près de décharges toxiques ou dans des villes surpeuplées et des banlieues mal conçues qui isolent les gens au lieu de créer des communautés.

C’est important aussi de faire en sorte d’humaniser le plus possible le monde à l’extérieur de nos portes.

Parce que, comme le dit avec raison Cynthia Peters, dépendre de la sphère privée comme seul endroit dans notre vie où les personnes fonctionnent selon les principes du partage, de l’affection et de l’altruisme gratuit…tout ça c’est beaucoup trop à demander à un seul lieu.

Elle suggère aux parents de faire en sorte que la famille ne soit pas le lieu unique où les enfants peuvent recevoir leurs besoins affectifs.

Peters dit aux parents de prendre surtout garde contre la tendance dangereuse de vouloir faire de leurs enfants l’expression de leurs vœux inassouvis.

Mais d’un autre côté il est important de leur servir de guide, de leur transmettre des normes de comportement et de les éclairer sur les interactions auxquelles ils devront s’attendre dans le monde.

Il faut, avant tout, baser la relation avec son enfant sur le respect mutuel et surtout pas la peur.

L’autorité devrait être ancrée dans la volonté d’accomplir honnêtement ce qui est le mieux pour l’enfant.

Si l’enfant fini par comprendre que le pouvoir et le contrôle importent plus que le souci honnête pour le bien-être de l’enfant…ça sera ne pas bien long avant qu’il n’écoute plus les conseils du parent.

L’attitude importante à adopter envers l’enfant est de l’écouter et non pas de constamment dicter; de donner l’exemple plutôt que de commander.

C’est crucial pour un parent de bien comprendre la nature du pouvoir qu’il a sur son enfant — un petit être humain qui n’a pas la possibilité d’échanger ses parents pour des adultes ayant moins de défauts.

Plus de raisons pour être bien conscient des défauts que l’on a en nous en plus des institutions qui nous entourent.

19 septembre 2005

BOLTON RUINE LA CÉLÉBRATION

60ième anniversaire de l’ONU

C’est très important de rappeler que l’organisation des nations unies a été fondée aux lendemains de la menace du nazisme et du fascisme durant une guerre qui a causé la mort de 60 millions de personnes, sans compter les blessés à vie.

Suite à cette hécatombe, la communauté des nations comprenait l’importance d’une organisation vouée à la paix et au bien-être humain.

Autant que les fascistes étaient la plus grande menace pour l’avenir de l’humanité…aujourd’hui se sont les néo-conservateurs de Washington qui jète leur ombre sur la famille humaine.

l’ONU vient d’avoir 60 ans et au cours des derniers jours 151 nations sur 191 se sont donner rendez-vous à New York pour le plus gros sommet de son histoire.

On y a discuté surtout de l’ambitieux plan de réforme de 36 pages qui a pris des années à compléter.

Le document devait indiquer clairement les idéaux de l’ONU concernant la pauvreté et la faim; les changements climatiques; le contrôle des maladies; l’éducation des enfants et l’aide au développement.

Fallait que les ÉU s’en mêlent et le nouvel ambassadeur John Bolton ne s’est pas gêné pour biffer à gros traits rouges le rapport que les 150 autres pays étaient aller à New York pour signer.

En fait, Bolton a apporté pas moins de 750 amendements au document, proposant à la place sa propre version de 39 pages et non, contrairement à Kyoto et la cour pénale internationale, les autres pays ne pourront pas procéder sans les ÉU est un membre permanent du Conseil de Sécurité et contribue pour le quart du budget de l’ONU.

Bolton a déjà dit que les nations unies n’existe pas, qu’il y a en fait qu’une communauté internationale menée par la seule superpuissance restante, les ÉU.

Certains disent qu’il serait mieux maintenant de mettre le fameux document sur la glace et de se reprendre dans trois ans, plutôt que de signer le document de réforme made in USA…

On a fini par signer un document dilué de 35 pages vendredi dernier où on retrouvait les buts au plus bas dénominateur commun ce qui a fait rager plusieurs représentants dont ceux du Venezuela, Cuba et de Biélorussie qui ont vertement dénoncé les dommages causés par les ÉU.

Alors par la main de Bolton on a considérablement réduit la portée du document pour imposer un agenda axé sur la lutte au terrorisme et à la démocratisation…

Il y avait cinq idéaux que le représentant de Bush ne voulait pas voir dans le document : 1. réduire l’extrême pauvreté de moitié d’ici 10 ans 2. l’appel à une lutte encore plus sévère contre le réchauffement climatique 3. garantir l’accès universel à l’éducation primaire 4. Arrêter la pandémie du SIDA et 5. l’aide des pays riches vers les pays pauvres de l’ordre de 0,7% de leur PNB.

Avec ce qui vient de se produire à l’ONU les peuples de la terre devront trouver le moyen de sauver l’ONU et remettre les ÉU à sa place.

Comment? En bâtissant un réseau de solidarité mondial qui saura influencer la population américaine vers la bonne direction; trouver globalement des moyens d’élever les coûts de la politique de Bush de saboter l’ONU.

Quand les grands investisseurs et l’élite politique des ÉU verront leur richesse et leur pouvoir chuter en conséquence de l’hostilité de leur pays envers l’ONU… à ce moment-là nous aurons remporté une grande victoire comme c’était le cas en 1945.

LES BANQUES DU CÔTÉ DES PAUVRES?

Réformes ratées de la sécurité de revenu

On sent qu’un peu de bon sens et d’intelligence commence à faire son chemin chez certains économistes au Canada avec la sortie d’une étude menée par le groupe financier TD qui dénonce les réformes menées contre l’assurance-chômage par Paul Martin en 1995 et la réforme de Mike Harris de la sécurité de revenu au cours des années 1990 : le fameux workfare.

La coalition qui a signé le rapport qui s’appelle le Task Force on Modernizing Income Security for Working Adults inclus la Cie Noranda, le Congrès du travail du Canada, le CD Howe Institute et le Calderon Institute.

On recommande au gouvernement fédéral d’accroître et d’améliorer le filet de sécurité sociale de manière à ce que les très pauvres puissent survivre et que les pauvres qui travaillent puissent avoir un revenu supplémentaire.

La réforme de Mike Harris a été dénoncé parce qu’elle décourageait les bénéficiaires à ce trouver un emploi et empêchaient trop de personnes à avoir accès à une sécurité de revenu.

Les personnes recevant de la sécurité de revenu qui retournaient dans le marché du travail non seulement perdaient tout simplement trop de bénéfices comme les soins médicaux et dentaires aux enfants, en plus de l’aide aux médicaments.

On dit aussi dans le document que les gouvernements en demande tout simplement trop au système de sécurité de revenu qui grâce aux coupures de Paul Martin aux programmes de chômage en 1995 est passé de l’aide de dernier recours à l’aide de premier recours.

Il y a la nouvelle réalité du marché de l’emploi à prendre en considération aussi : la présence grandissante des travailleurs autonomes qui pour la plupart n’ont aucune protection contre la perte d’emploi.

Les économistes de la banque TD affirment que la sécurité de revenus ne doit pas être seule à aider les pauvres et les sans-emploi.

Qu’en fait, il est primordial que les gouvernements trouvent des moyens pour encourager positivement les personnes à se trouver un emploi et d’assurer que ceux qui travaillent auront assez de revenus pour en vivre convenablement.

Ils suggèrent donc deux nouveaux programmes fédéraux : une allocation de salaire pour les travailleurs au salaire de base et un remboursement de taxe accru pour ceux qui vivent dans la misère.

L’idée c’est que les très pauvres rempliraient un formulaire qui décrirait leur situation et le gouvernement leur enverrait des chèques…c’est le vieux principe du revenu de base garanti qui revient.

Une idée qui a été mis de l’avant par la gauche et la droite au cours du dernier siècle.

Enfin, dans les hautes sphères on commence à comprendre que la misère sa nuit à la productivité d’une nation et éventuellement à leur propre prospérité…il était temps!

PRÉVENIR LE CANCER URBAIN

Pullulement des bidonvilles

Un nouveau rapport du programme pour l’habitation des Nations unies, a averti les gouvernements de la planète qu’il faudra construire 96 150 unités de logement par jour si l’on souhaite éviter une crise massive dans les centres urbains dans les années à venir.

Concernant les objectifs du millénaire pour le développement on espère améliorer la situation de 100 millions d’habitants des bidonvilles d’ici 2020.

Il est clair qu’on ne pourra pas atteindre les autres objectifs du Millénaire : réduire la pauvreté et la faim; l’éducation primaire; l’autonomisation et l’égalité des femmes; réduire la mortalité infantile; améliorer la santé maternelle; combattre les maladies comme le SIDA et le paludisme et assurer un environnement durable si des millions de personnes continuent d’accroître la population des bidonvilles!

Près de la moitié des 6 milliards d’humains de la planète vivent dans des milieux urbains; parmi ceux-ci on estime que le tiers vis dans les bidonvilles.

La directrice exécutive de l’UN-HABITAT Anna Tibaijuka croit que 2 milliards de personnes de plus se trouveront dans les bidonvilles d’ici 2030 si rien de significatif n’est fait pour construire des habitations convenables.

C’est donc 35 millions d’unité de logement qui devront être construit au cours des 25 prochaines années.

Le problème consiste donc, bien sûr, à trouver le financement pour la construction et les services liés au logement social : ça inclut l’eau potable et les égouts, en plus de trouver le moyen d’éduquer et de guérir tout ce monde-là et trouver le moyen de leur fournir un emploi convenable.

Mme Tibaijuka souligne que les efforts devraient avant tout s’axés sur la planification urbaine qui traîne de la patte dans trop de parties du globe.

On dit aussi dans le rapport que les gouvernements ont tout intérêt à favoriser l’achat et la propriété de maison pas juste pour les biens nantis mais pour les classes moyennes en descendant parce que la propriété d’une maison n’a que des bénéfices pour l’ensemble de la société : économiquement, socialement et politiquement.

Il faudra donc améliorer l’accès au micro-crédit — des prêts entre 500 et 5000 dollars sur un à huit ans — pour faciliter l’accès à la propriété dans les pays en voie de développement.

La plus grande barrière à l’achat d’une maison est bien sûr les prix, puisqu’une maison typique coûte entre 2,5 et six fois le salaire moyen annuel…un montant qui s’élève à 10 fois plus dans les pays sous-développés.

Mme Tibaijuka cite comme exemple à suivre le Brésil qui a lancé d’importants programmes pour améliorer le sort des habitants de bidonville qui commence à rapporter des dividendes.

Il est clair que sans investissements massifs des gouvernements pour la construction d’habitations convenable les tensions dans les milieux urbains atteindront le niveau de crise de toutes sortes qui, on ne peut pas le dire assez, coûteront beaucoup plus cher aux sociétés touchées.

L'EXCUSE DE LA GUERRE AU TERRORISME...ENCORE

Manigances américaines au Paraguay

On parlait donc de la nouvelle mission divine des ÉU : beurrer de la démocratie dans des pays qui n’ont rien demandé, surtout pas l’agression militaire qui précède ce beau cadeau empoisonné…

Faudra garder un œil sur l’Amérique Latine au cours des prochains mois, parce que l’Oncle Sam ne doit pas trop apprécier le virage général vers la gauche qui se déroule là-bas.

Et là on vient de découvrir que l’armée américaine s’amuse en secret au Paraguay où 500 troupes sont là depuis le 1er juillet avec des avions, des armes et des munitions à près de 200 kilomètres de la frontière bolivienne dans la contré de Maricsal Estigarribia.

Washington justifie sa présence militaire là-bas avec la bonne vieille rengaine de la lutte au terrorisme, dans ce cas-ci, il y aurait des menaces dans la région où trois frontières se croisent, soit le Paraguay, le Brésil et l’Argentine.

Comme en Irak et en Afghanistan, faut toujours voir quelles richesses naturelles se trouvent dans le coin qui attire l’intérêt militaire états-unien avant de gober la justification galvaudée du terrorisme.

Dans le coin des trois frontières on trouve l’aquifère Guarani, une des plus larges réserves d’eau potable au monde et près de la base d’Estigarribia on trouve la plus de la réserve de gaz naturelle de la Bolivie qui s’avère être la deuxième plus grande réserve en Amérique latine.

On peut donc facilement supposer que la présence militaire américaine a plus à voir avec le contrôle de ces ressources et la suppression des mouvements sociaux en Bolivie.

La base aérienne d’Estigarribia a été construite durant les années 1980 lors de la dictature paraguayenne d’Alfredo Stroessner et peut accueillir jusqu’à 16 000 troupes.

La piste d’atterrissage est plus grande que l’aéroport de la capitale du Paraguay à Asunción.

Bien que les ÉU et le Paraguay aient officiellement dénoncé vouloir développé la capacité militaire américaine dans la région…rappelons que le Pentagone a menti de la même manière jusqu’à temps que l’on ait vu apparaître une base militaire valant 80M$ en Équateur.

Par hasard, le 26 mai dernier, le sénat paraguayen a accordé l’impunité aux troupes états-unienne contre les cours nationales et internationales pour des actions commises sur leur territoire.

Washington aurait souhaité que le Pérou, l’Équateur, le Venezuela se joigne au Paraguay pour lui offrir ce beau cadeau d’impunité.

L’administration bush menace donc de retenir jusqu’à 25M$ en aide économique et militaire aux intransigeants.

En gros ça sent le coup d’État contre la Bolivie si les Boliviens choisissent d’élire un président trop à gauche ou si leur préféré de droite Jorge Quigora ne gagne pas lors des élections du 4 décembre prochain.

L’administration Bush est bien capable de jouer le jeu des coups d’État dans sa cour arrière, celui porté contre le Venezuela en 2002 et contre Haïti en 2004 en sont des preuves flagrantes.

DÉMOCRATIE CHEEZ WHIZ

Élections en Afghanistan

L’Afghanistan menait des élections parlementaires hier pour la première fois en 40 ans et c’était bien sûr l’occasion pour Bush et Cie de montrer au monde à quel point ils sont bons pour répandre la démocratie après des années de bombardements sur les têtes de civils innocents.

Les pseudo-démocraties créées par les ÉU en Irak et maintenant en Afghanistan sont vraiment en train de salir la réputation de la représentation parlementaire…

Oui, même si les deux pays sont maintenant dotés d’éléments essentiels à la démocratie : des élus, une constitution…mais ça ne comble pas les autres éléments nécessaires à une démocratie où la solidarité, la justice et la liberté sont bien représentés!

L’Afghanistan est encore mené par des gangs militaires, la pauvreté est toujours endémique, et il y a encore des combats militaires un peu partout sur le territoire, surtout à cause de troupes étrangères venant des ÉU et du Canada.

Dans de telles conditions, la démocratie parlementaire est impraticable, voire dangereuse.

Une enquête menée par la Human Rights Research and Advocacy Consortium auprès des Afghans a révélé que la majorité d’entre eux craignent que les élections servent à cimenter l’autorité des grands commandants de milices privées.

Oui, même si 208 candidats ont vu leur candidature refusée justement parce qu’ils sont des chefs de guerre notoire, les plus importants ont eu le droit de se présenter histoire de faciliter la réconciliation nationale, selon les mots du président pantin des ÉU Hamid Karzai.

Plusieurs analystes affirment donc que les élections d’hier ne changeront pas grand chose en Afghanistan : 5800 candidats se sont présentés pour remplir les 249 sièges de Wolesi Jirga (la maison du peuple) et pour les 34 postes de représentant de conseils provinciaux.

Fait très étrange pour une élection, Karzai et Washington ont décidé que les noms des candidats seront affichés sur les bulletins de vote, mais par leur affiliation à un parti.

Les Afghans avaient donc à choisir essentiellement entre 5800 candidats indépendants.

Malgré tout, la moitié des Afghans iront voter et les femmes auront 68 sièges de réservées pour elles au parlement.

Alors en somme les élections d’hier se tenaient entre le groupe du président Karzai et ses technocrates, un autre groupe contrôlé par des chefs de guerre et un groupe d’intellectuels…malheureusement les intellos manquent de fonds et d’appui de la communauté internationale et sont sous la menace physique des chefs de guerre.

Le parti de la solidarité de l’Afghanistan s’oppose à Karzai et aux chefs de guerre; entre 30% et 40% des membres sont des femmes, il fait partie des 16 organisations politiques qui sont pour la séparation de l’Islam et de l’État dans le pays.

Ces partis n’ont bien sûr aucun appui des ÉU qui préfère nettement le régime de Karzai avec les chefs de guerre les plus influents.

Comme d’habitude, pour la naissance d’une démocratie émancipatrice made in USA on repassera…gare à la poudre aux yeux de la fausse démocratie!

12 septembre 2005

AVALANCHE DE CHARITÉ

Katrina : la charité c’est bien, mais la justice c’est mieux

Parlons encore une fois de la Louisiane et des dégâts causés par Katrina parce que cette tragédie représente parfaitement, en gros traits, comment fonctionne notre société dans le monde du capitalisme contemporain où les consommateurs ont remplacé les citoyens et où les marchés ont remplacé les communautés.

On l’a vu à la télé américaine toute la semaine, tout le monde demande de l’argent pour venir en aide aux victimes de Katrina; c’est le même message à la radio et partout dans les villes : donnez généreusement.

Petite note en passant : L’origine étymologique de Katrina vient d’une variation du nom Grec Aikaterini ou Katerina, des termes qui viennent possiblement de Ekaterini, voulant dire «un des deux»…c’est vraiment à propos chers auditeurs!

Les États-Uniens avaient deux manières de réagir au passage de Katrina : politiquement et économiquement.

Politiquement, l’incompétence crasse de l’administration Bush a été dévoilée au grand jour, en fait, c’est surtout sa foi aveugle au libre-marché qui s’est manifestée…

Et les États-uniens se sont donc tourné massivement vers les dons de charité pour venir en aide à la population de la Louisiane, alors au lieu d’agir politiquement, on agit de la seule manière qui reste, avec son porte-feuille.

La Croix-Rouge croule sous les dons, avec plus d’un demi-milliard d’amassé en une semaine, un montant qui dépasse celui collecté pour les victimes du tsunami.

Le congrès a aussi débloqué 10,5 milliards pour la cause…mais on se demande bien laquelle.

En lançant autant d’argent au problème, on espère donc qu’il s’en ira, mais sans agir politiquement, les victimes de Katrina risquent de subir une autre forme d’ouragan.

Avec tout cet argent neuf, enfin débarrassé des pauvres afro-américains, les développeurs salivent devant la perspective de reconstruire la Nouvelle-Orléans en y bâtissant encore plus de casinos, d’hôtels, des condos et des centres d’achats.

Pendant ce temps, il commence à avoir un consensus morbide qui veut que les réfugiés éparpillés dans une quarantaine d’États se trouvent une job et qu’ils poursuivent leur vie ailleurs.

On a vu la même chose se produire dans les pays touchés par le tsunami. Bon débarras les pauvres et on bâtit sur vos terrains.

Malgré tout, y’a des hommes et des femmes courageux qui ont choisi de lutter politiquement pour le droit au retour à la maison pour les réfugiés : Le People’s Hurricane Fund et le People’s Institute for Survival and Beyond.

Deux organisations militantes qui veillent à ce que tous ces millions donnés généreusement par les Américains soient dépensés non pas pour de nouveaux casinos, mais pour rebâtir une Nouvelle-Orléans plus juste pour les pauvres, de meilleures écoles, de meilleurs hôpitaux, des emplois payants…

Après-tout, les millions amassés au cours de la dernière semaine leur appartiennent et il faudra des actions politiques pour qu’ils y aient accès.

L'ÉCONOMIE DE GUERRE

L’Asie : client numéro un des marchands d’armes russes et américains

En cette ère de lutte au terrorisme nous vivons plus que jamais dans une économie basée sur la guerre perpétuelle, et les affaires sont très bonnes pour les marchands d’armes, surtout pour les pusher d’armement vers les pays en voie de développement.

Les marchands d’armes des pays industrialisés ont trouvé un très bon client en la région de l’Asie qui vient de remplacer le Proche-Orient comme meilleur acheteur d’armes conventionnelles, selon un rapport du Congressional Research Service.

Menée par les achats de la Chine et de l’Inde, les deux pays ayant les démographies les plus imposantes du monde, l’Asie a acheté 50% des armes vendues aux pays en voie de développement entre les années 2001 et 2004.

C’est l’Inde qui a mené en 2004 avec l’achat valant 5,7 milliards de dollars US en nouvelles armes.

Le rapport confirme bien sûr que la Russie et les ÉU dominent les autres marchands d’armes vers les pays en voie de développement, vendant pour 7 et 6 milliards respectivement l’année passée.

Les deux pays comptent pour 60% des ventes d’armes vers les pays en voie de développement.

La Grande-Bretagne est troisième et Israël est entré dans le top cinq l’année passée pour la valeur de leurs contrats de vente.

Ironique quand même que ce sont tous des pays qui disent combattre le terrorisme, mais qui s’amusent à distribuer des armes aux plus offrant partout sur terre.

Les pires ce sont, sans surprise, les ÉU qui domine le marché des ventes avec 53,4% des transferts d’armes — 18,6 milliards — vers les pays émergeants, loin devant la Russie et la France qui ont transféré respectivement 4,6G et 4,4G.

Entre les années 2001-2004, les pays en voie de développement ont reçu 57,3% des transferts en armements des mains des pays industrialisés.

L'Asie remplace donc le Proche-Orient qui dominait durant les années 1997 à 2000.

En somme, pour la période de 1997 à 2004, l’Inde a mené le bal des achats avec 15,7 G, suivit par la Chine (15,3G), les émirats arabes unis (15 G), l’Égypte (12,8G), l’Arabie Saoudite (10,5G), Israël (9,8G) et la Corée du sud (8,2G).

Les pays d’Amérique latine et de l’Afrique semblent vouloir moderniser leur forces militaires, mais manque de ressources financières pour y arriver, notamment à cause des hausses des coûts de l’essence.

Ce qui n’a pas empêché l’Amérique latine d’augmenter ses achats de 3,3G entre 1997-2000 à 4,7G entre 2001-2004.

C’est ça l’économie de guerre, un racket mondial où les conflits et les tensions sont payants et la solidarité et la coopération entre nations sont sans valeurs, du moins pour les grands fabricants d’armes.

LA PRIVATISATION DE L'EAU PAR L'EMBOUTEILLAGE

Le combat pour l’eau potable : une lutte à finir entre l’avarice et la coopération

Les Nations Unies ont annoncé que vers 2025, à peu près 1,8 milliards de personnes vivront dans des pays ou des régions presque sans eau potable.

Et on tentera au Sommet de l’ONU qui aura lieu à NY dans les prochains jours d’assurer le libre accès à l’eau pour au moins les 2/3 de l’humanité d’ici 2015.

L’accès gratuit à l’eau devrait être un droit humain, mais cette ressource essentielle se raréfie à cause de l’avarice des transnationales qui voit l’eau uniquement comme une source de profit.

Le prix de l’eau augmente donc bien au-delà de la capacité des pauvres de la payer.

Dans deux décennies, plus de trois milliards de personnes auront du mal à boire à leur soif et aujourd’hui l’industrie de l’eau récolte 400 milliards en revenus.

La compagnie Suez se spécialise dans la privatisation des systèmes d’eau et Coca-Cola son embouteillage : ces deux transnationales sont très puissantes et sont en mesure d’influencer les gouvernements à travers le monde.

Devant la mauvaise gestion de l’eau potable dans plusieurs pays développés, une marge de plus en plus grande de la population préfère nettement l’eau embouteillée.

Juste aux ÉU, on achète pour 9,8 milliards en bouteille d’eau, qui fini par coûter 250 à 10 000 fois plus chère que l’eau du robinet.

À Delhi, en Inde, ceux qui ont les moyens ne boivent que de l’eau embouteillée. Alors les personnes aisées ont complètement abandonné le système public et sont devenues dépendantes des sources privées pour leur eau.

Avec le recul de l’État partout sur terre et l’avancée des transationales, la tendance à l’abandon des infrastructures d’eau potable et le recours systématique à l’eau embouteillée pour le profit des entreprises privées ira en s’accélérant.

Et plusieurs craignent que l’objectif l’ONU voulant que l’on ait réglé les problèmes d’accès à l’eau pour les pauvres en 2015 ne sera pas atteint, ce qui serait, en somme, un crime contre l’humanité.

***

Le Moyen-Orient a été longtemps une zone de guerre à cause de la richesse sous son sol, c’est-à-dire l’or noir.

Cette région a été bénie en hydrocarbures mais manque ironiquement de sources d’eau potable, l’or bleu.

Un pays du golfe persique creuse pour trouver de l’eau et fini invariablement par trouver du pétrole…

Avec le réchauffement planétaire et les pressions démographiques on peut se demander maintenant si on risque de voir plus de guerres pour l’eau que des guerres pour du pétrole.

Sunnita Narain, la récipiendaire du Prix de l’eau de Stockholm en 2005 a dit que les guerres de l’eau ne sont pas inévitables parce que c’est une ressource renouvelable, contrairement au pétrole, et il s’agit plutôt de veiller sur notre relation commune avec les sources d’eau.

Ce qu’il faut éviter, dit-elle, c’est de donner uniquement une valeur économique à l’eau et de considérer cette ressource comme un bien échangeable, ce qui serait bien sûr une source de tension et de conflits.

Faut plutôt prendre exemple sur la gestion commune du bassin des rivières Tigris et Euphrates entre la Turquie, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Koweit et même le nord de l’Arabie Saoudite.

La coopération entre l’Irak, la Turquie et la Syrie de cette ressource commune est étonnamment paisible pour une région de la terre où on trouve autant de conflits militaires.

On a compris que les coûts d’un conflit militaire sur l’eau serait dramatique pour tous les partis.

Pour mieux gérer l’eau à l’avenir il faudra développer des partenariats dans des zones économiques plutôt que géographiques.

Comme dans le sous-continent de l’est de l’Inde où le Bangladesh, le Népal et la Birmanie doivent voir l’eau partagée comme une richesse pour l’ensemble de la zone, plutôt que de développer la ressource chacun de son côté.

L’eau pourrait devenir un aspect positif de la mondialisation, contribuant à abattre des barrières géographiques et à promouvoir la coopération entre les peuples…tout simplement parce que ça serait totalement suicidaire de procéder autrement!

05 septembre 2005

BRÛLER LE PÉTROLE PAR LES DEUX BOUTS

L'Alberta : riche, mais pour combien de temps?

On comprend que la nation canadienne est une création artificielle quand l’anniversaire d’une de ses composantes est totalement ignoré par le reste du pays.

Levez la main ceux qui étaient au courant que le 1er septembre dernier était le centenaire de la province d’Alberta…

Dans les médias on parle plutôt des coûts liés au pétrole : le prix à la pompe, la guerre en Irak, l’ouragan Katrina.

Et là, le 100ième anniversaire de la province qui s’enrichi de plus en plus à cause de l’or noir ne nous donne pas vraiment le goût de la célébrer.

Si le Canada était une vraie nation, l’Alberta aura trouver le moyen de partager un peu plus l’immense richesse qui lui revient à cause du pétrole qui dort dans son sous-sol.

Mais il paraîtrait que Ralph Klein ne veut rien savoir d’un quelconque partage…

Duncan Cameron, du site rabble.ca souligne avec raison que les albertains devront sérieusement planifier comment ils utiliseront leurs réserves de pétrole et de gaz au cour du prochain siècle.

Avec tous les débats sur l’essence la véritable question est souvent oublié, à savoir à qui devrait appartenir la ressource? Combien devrait-on produire et à quelle vitesse? À qui devrait revenir les dividendes?

Et surtout : quel devrait être le rôle de cette industrie concernant la protection de l’environnement et le bien-être de la société?

Dans le cas de l’Alberta, ça fait une éternité que ses citoyens mettent au pouvoir des hommes qui ne croient pas à la nationalisation et la propriété directe de cette richesse par le peuple.

À la place, la province loue les droits à l’exploitation, et charge des montants dérisoires sur les revenus de production.

Les profits appartiennent donc aux compagnies privées, et avec la hausse des prix ça risque d’aller encore mieux pour eux.

Mais il y a une exception en Alberta. La ville de Medecine Hat où on a découvert du gaz naturel en 1883.

Le conseil municipal a eu la bonne idée de ne jamais privatiser ses ressources et aujourd’hui la ville a le taux de taxes municipales le plus bas du pays tout en ayant d’excellents services publics.

Le danger avec la propriété privée de ressources épuisables comme le pétrole, c’est qu’il faut savamment calculer à quel vitesse on l’épuise.

Mais dans le marché on calcul surtout l’offre et la demande. Y’a des épais qui adorent regarder des courses d’auto comme la formule-1 et ça rapporte des millions, alors y’a pas de problèmes à ce qu’on gaspille du pétrole pour les faire tourner en rond.

Le marché est incapable de voir loin, est incapable de comprendre ce qu’il fait à l’environnement.

La haute société est capable d’absorber les coûts de remplir leur gros 4X4 alors on les laisse gaspiller le pétrole et provoquer encore plus le réchauffement global.

En fait, non seulement le pétrole n’appartient pas aux Albertains, mais il n’appartient pas à des compagnies canadiennes non plus.

On a eu la bonne idée de donner la ressource aux compagnies pétrolières américaines lorsqu’on a signé le traité de libre-échange en 1988 et l’ALÉNA en 1994.

Sous les règles de l’ALÉNA, les compagnies américaines ont autant de droits à nos ressources énergétiques que nous.

Sauf qu’ils ont pas mal plus de cash que nous, alors aussi bien dire que nous ne sommes plus souverains en ce qui concerne le gaz et le pétrole.

LOI FONDAMENTALE ÉCRITE À HUIS CLOS

Constitution irakienne : démocratie ou guerre civile

Pendant qu’on ramasse les morceaux en Nouvelle-Orléans, les soldats qui auraient du être là pour aider tuaient des irakiens pour que les ÉU puissent mettre la main sur les réserves de pétrole.

Bientôt les Irakiens voteront par référendum pour une nouvelle constitution et pour s’éclairer sur la situation, tournons-nous vers la sagesse de George Monbiot, le chroniqueur vedette du journal britannique The Gardian.

Il affirme que peu importe ce que font les parlementaires irakiens pour rétablir un certain ordre au pays, leurs efforts sont minés par le fait qu’ils sont au pouvoir à cause de l’armée américaine.

Quand George Bush a pris le téléphone la semaine passée pour pousser les négociateur à signer la constitution, il a rappelé aux irakiens que leur pays est toujours bel et bien en tutelle.

Rien ne peut être résolu en Irak tant que les armées américaines et britanniques sont sur place.

Les Chiites et les Kurdes ne veulent pas faire de compromis sur le régime fédéraliste proposé dans la constitution, un fédéralisme qui volerait les revenus pétroliers aux sunnites.

Si rien ne change, les sunnites voteront sûrement contre la constitution au mois d’octobre et on devra s’attendre à une guerre civile.

La seule solution à court terme, selon Monbiot, serait d’abandonner la constitution préférée par Bush et de tout recommencer le processus, mais en y intégrant la démocratie cette fois-ci.

On demande au peuple irakien de voter sur l’ensemble d’une constitution qui acceptable par endroit et inacceptable à d’autres.

Comment peut-on dire oui ou non à un document qui inclut des affirmations comme «l’islam est la religion officielle de l’état et sa source judiciaire de base : aucune loi ne peut contredire les règles de l’Islam» et ailleurs «le pouvoir judiciaire est indépendant, aucun pouvoir n’est au-dessus de la loi»

Il y a plein de contradictions dans cette constitutions, et répondre oui ou non sans pouvoir raffiner sa réponse c’est absurde…la même absurdité qu’on a connue en Europe au début de l’été.

Monbiot nous rappelle qui si le peuple ne se sent pas profondément impliqué dans les processus politiques qui l’affecte, et que les différences entre les parties peuvent être régler par des moyens démocratiques, alors on donne encore plus de légitimité à ceux qui veulent les régler par d’autres moyens comme la violence.

Le professeur Vivien Hart de l’université de Sussex propose aux irakiens de s’inspirer des expériences du Nicaragua qui en 1986 avaient permis à 100 000 personnes de participer directement à l’élaboration de leur constitution.

Même chose en Afrique du Sud, où le peuple a déposé près de 2 millions de mémoires durant la rédaction de la loi fondamentale du pays.

Mais en Irak, tout se fait à huis-clos, dans la zone verte interdite aux Irakiens et personne ne se sent véritablement impliqué.

Et puisque la démocratie par représentation ne mène à rien, beaucoup d’Irakiens poursuivront le combat par les armes et il ne faudra pas s’en étonner.