05 septembre 2005

BRÛLER LE PÉTROLE PAR LES DEUX BOUTS

L'Alberta : riche, mais pour combien de temps?

On comprend que la nation canadienne est une création artificielle quand l’anniversaire d’une de ses composantes est totalement ignoré par le reste du pays.

Levez la main ceux qui étaient au courant que le 1er septembre dernier était le centenaire de la province d’Alberta…

Dans les médias on parle plutôt des coûts liés au pétrole : le prix à la pompe, la guerre en Irak, l’ouragan Katrina.

Et là, le 100ième anniversaire de la province qui s’enrichi de plus en plus à cause de l’or noir ne nous donne pas vraiment le goût de la célébrer.

Si le Canada était une vraie nation, l’Alberta aura trouver le moyen de partager un peu plus l’immense richesse qui lui revient à cause du pétrole qui dort dans son sous-sol.

Mais il paraîtrait que Ralph Klein ne veut rien savoir d’un quelconque partage…

Duncan Cameron, du site rabble.ca souligne avec raison que les albertains devront sérieusement planifier comment ils utiliseront leurs réserves de pétrole et de gaz au cour du prochain siècle.

Avec tous les débats sur l’essence la véritable question est souvent oublié, à savoir à qui devrait appartenir la ressource? Combien devrait-on produire et à quelle vitesse? À qui devrait revenir les dividendes?

Et surtout : quel devrait être le rôle de cette industrie concernant la protection de l’environnement et le bien-être de la société?

Dans le cas de l’Alberta, ça fait une éternité que ses citoyens mettent au pouvoir des hommes qui ne croient pas à la nationalisation et la propriété directe de cette richesse par le peuple.

À la place, la province loue les droits à l’exploitation, et charge des montants dérisoires sur les revenus de production.

Les profits appartiennent donc aux compagnies privées, et avec la hausse des prix ça risque d’aller encore mieux pour eux.

Mais il y a une exception en Alberta. La ville de Medecine Hat où on a découvert du gaz naturel en 1883.

Le conseil municipal a eu la bonne idée de ne jamais privatiser ses ressources et aujourd’hui la ville a le taux de taxes municipales le plus bas du pays tout en ayant d’excellents services publics.

Le danger avec la propriété privée de ressources épuisables comme le pétrole, c’est qu’il faut savamment calculer à quel vitesse on l’épuise.

Mais dans le marché on calcul surtout l’offre et la demande. Y’a des épais qui adorent regarder des courses d’auto comme la formule-1 et ça rapporte des millions, alors y’a pas de problèmes à ce qu’on gaspille du pétrole pour les faire tourner en rond.

Le marché est incapable de voir loin, est incapable de comprendre ce qu’il fait à l’environnement.

La haute société est capable d’absorber les coûts de remplir leur gros 4X4 alors on les laisse gaspiller le pétrole et provoquer encore plus le réchauffement global.

En fait, non seulement le pétrole n’appartient pas aux Albertains, mais il n’appartient pas à des compagnies canadiennes non plus.

On a eu la bonne idée de donner la ressource aux compagnies pétrolières américaines lorsqu’on a signé le traité de libre-échange en 1988 et l’ALÉNA en 1994.

Sous les règles de l’ALÉNA, les compagnies américaines ont autant de droits à nos ressources énergétiques que nous.

Sauf qu’ils ont pas mal plus de cash que nous, alors aussi bien dire que nous ne sommes plus souverains en ce qui concerne le gaz et le pétrole.

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