26 septembre 2005

LE MONDE CUIT

Les entreprises vertes et le réchauffement global

Lorsque les choses vont mal et que l'on a l’impression que le monde entier sombre de plus en plus dans le chaos…c’est toujours soulageant d’être exposé à la sagesse éclairée de grands penseurs qui nous montrent les sources des problèmes et les voies à suivre pour les régler…

Dans cette liste de sages j’inclus George Monbiot, le chroniqueur du journal britannique The Guardian qui cette semaine a écrit sur le réchauffement climatique.

C’est vraiment le monde à l’envers : de plus en plus d’entreprises demandent une plus forte réglementation pour limiter les rejets de GES, mais les gouvernements font la sourde oreille.

Monbiot nous rappelle que le déni du changement climatique est passé par quatre phases :

Tout d’abord, les lobbyistes de l’hydrocarbure nous ont dit que le réchauffement climatique est un mythe.

Ensuite ils ont dit ok ça l’existe mais que somme toutes c’était une bonne chose.

Après ils ont avoué que les effets négatifs étaient plus importants que les effets positifs, mais que ça coûterait plus cher d’attaquer le problème que de nous adapter.

Et maintenant nous sommes à la phase 4.

Ils concèdent que ça coûterait moins cher d’adresser le problème que de le négliger, mais de toute façon il est trop tard.

L’argument est solide : juste avec les dernières analyses de la glace sur la mer de l’Arctique où la glace est plus fondue que jamais on aurait peut-être atteint un point de non-retour :

Plus la glace fond, plus la surface de la mer s’assombrit, plus la chaleur de l’eau augmente…ce qui fera en sorte de faire fondre encore plus la glace, etc.

Dans l’ouest de la Sibérie, le pergélisol fond, éjectant dans l’atmosphère des tonnes de méthane, ce qui provoquera encore plus de réchauffement et qui fera fondre encore plus de pergélisol…vous voyez les cercles vicieux à l’œuvre.

C’est effets qui s’auto-stimulent sont très difficile à arrêter et ils sont actifs bien avant que les climatologues l’avaient supposé.

Ils sont tellement en avance que l’organisation mondiale qui calcule le réchauffement global à venir n’a pas encore eu le temps de les inclure dans ses estimations!

Ça veut dire que la prédiction d’un réchauffement d’1,4 à 5,8 degrés au cours du prochain siècle est certainement trop basse.

Si nous sommes trop tard pour empêcher le réchauffement climatique, il y a un facteur au-dessus de tous les autres à blâmer, selon Monbiot : la domination de la big business sur la politique économique.

En empêchant les gouvernements d’intervenir dans le Marché, les transnationales nous obligent à ne faire rien d’autre que de regarder la planète cuire.

Mais George Monbiot affirme que ce n’est pas si simple que ça.

Lors d’une conférence en GB organisée par le Building Research Establishement des entreprises ont demandé plus de réglementation et le gouvernement a refusé de leur concéder.

Des entrepreneurs à conscience plus écologistes se sont plaints que l’absence de standards plus sévères auxquels tous devraient se soumettre fait en sorte que leur compagnie se place à un désavantage en étant plus vert.

Mais les gouvernements de la planète dopés à la théorie économique dominante voient de telles mesures comme des interventions nuisibles au Marché.

Le pire c’est que se sont les règlements qui font en sorte que le marché puisse fonctionner!

Alors si l’on veut que les firmes qui nous proposent de la technologie plus propre, innovatrice, il faut de nouveaux règlements.

Monbiot ne croit pas qu’il est trop tard pour minimiser le réchauffement climatique.

On peut encore empêcher les écosystèmes de fondre, mais seulement qu’en coupant les GES de 80% d’ici 2030.

Il écrit un livre pour démontrer comment cet objectif peut être atteint techniquement et politiquement…disons qu’on a hâte que ça sorte!

Aucun commentaire: