05 septembre 2005

LOI FONDAMENTALE ÉCRITE À HUIS CLOS

Constitution irakienne : démocratie ou guerre civile

Pendant qu’on ramasse les morceaux en Nouvelle-Orléans, les soldats qui auraient du être là pour aider tuaient des irakiens pour que les ÉU puissent mettre la main sur les réserves de pétrole.

Bientôt les Irakiens voteront par référendum pour une nouvelle constitution et pour s’éclairer sur la situation, tournons-nous vers la sagesse de George Monbiot, le chroniqueur vedette du journal britannique The Gardian.

Il affirme que peu importe ce que font les parlementaires irakiens pour rétablir un certain ordre au pays, leurs efforts sont minés par le fait qu’ils sont au pouvoir à cause de l’armée américaine.

Quand George Bush a pris le téléphone la semaine passée pour pousser les négociateur à signer la constitution, il a rappelé aux irakiens que leur pays est toujours bel et bien en tutelle.

Rien ne peut être résolu en Irak tant que les armées américaines et britanniques sont sur place.

Les Chiites et les Kurdes ne veulent pas faire de compromis sur le régime fédéraliste proposé dans la constitution, un fédéralisme qui volerait les revenus pétroliers aux sunnites.

Si rien ne change, les sunnites voteront sûrement contre la constitution au mois d’octobre et on devra s’attendre à une guerre civile.

La seule solution à court terme, selon Monbiot, serait d’abandonner la constitution préférée par Bush et de tout recommencer le processus, mais en y intégrant la démocratie cette fois-ci.

On demande au peuple irakien de voter sur l’ensemble d’une constitution qui acceptable par endroit et inacceptable à d’autres.

Comment peut-on dire oui ou non à un document qui inclut des affirmations comme «l’islam est la religion officielle de l’état et sa source judiciaire de base : aucune loi ne peut contredire les règles de l’Islam» et ailleurs «le pouvoir judiciaire est indépendant, aucun pouvoir n’est au-dessus de la loi»

Il y a plein de contradictions dans cette constitutions, et répondre oui ou non sans pouvoir raffiner sa réponse c’est absurde…la même absurdité qu’on a connue en Europe au début de l’été.

Monbiot nous rappelle qui si le peuple ne se sent pas profondément impliqué dans les processus politiques qui l’affecte, et que les différences entre les parties peuvent être régler par des moyens démocratiques, alors on donne encore plus de légitimité à ceux qui veulent les régler par d’autres moyens comme la violence.

Le professeur Vivien Hart de l’université de Sussex propose aux irakiens de s’inspirer des expériences du Nicaragua qui en 1986 avaient permis à 100 000 personnes de participer directement à l’élaboration de leur constitution.

Même chose en Afrique du Sud, où le peuple a déposé près de 2 millions de mémoires durant la rédaction de la loi fondamentale du pays.

Mais en Irak, tout se fait à huis-clos, dans la zone verte interdite aux Irakiens et personne ne se sent véritablement impliqué.

Et puisque la démocratie par représentation ne mène à rien, beaucoup d’Irakiens poursuivront le combat par les armes et il ne faudra pas s’en étonner.

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