26 juin 2009

LA LEVÉE 24 JUIN 2009

1. Fraude électorale en Iran : la société civile iranienne tente de renverser 30 ans d'obscurantisme.

2. Il n'y aura pas d'élections cet été! Le parti libéral fédéral à la mercie des banques.

3. La tour de Babel du parlement européen : l'anglais en voie de devenir la langue universelle.

4. En cette période de dépression économique : un plaidoyer en faveur de la semaine de travail de 20 heures.

5. Trois siècles d'industrialisation et d'empoisonnement de la Terre : bienvenue dans l'ère anthropocène.

6. Les externalités économiques : la face cachée de l'édifice sociale.



ELECTION IRAN


Prenons quelques minutes pour revoir ensemble les événements récents en Iran, à la suite de l'élection présidentielle...

Officiellement, Mahmoud Ahmadinejad a remporté l'élection haut la main avec plus de 60% des votes en première ronde.

Ce qui a soulevé des doutes c'est que tout indiquait que la déclaration d'un gagnant à l'élection allait au moins prendre deux rondes.

Beaucoup croyait qu'avec un taux de participation aussi élevé que 82%, l'adversaire principal, Moussavi, aurait du même gagner l'élection.

Alors en somme ce qui est arrivé c'est que le chef suprême de l'Iran, Khamenei et le cercle autour de lui, en sont venu à la conclusion que Ahmadinejad devait rester au pouvoir.

Mahmoud a été très fidèle au chef suprême et est intraitable envers les pays de l'ouest.

Et donc, sur la base de la décision du chef suprême, la machine électorale du régime, donc les mosquées, en fait toutes les institutions religieuses se sont mises en branle dans ce même but.

Les militaires et les gardes de la révolution islamique ont aussitôt suivi le pas.

Ahmadinejad pouvait aussi faire confiance à sa propre machine électorale... parmi ses premières décisions lors de son élection en 2005 était de mettre en place ses proches à la tête de villes, villages, de provinces et de régions.

Donc en ayant autant d'amis en place il pouvait compter sur des appuis bien placés.

Et malgré toutes ces préparations pour ramasser des votes, Ahmadinejad et le reste du régime islamique ont été pris par surprise par la mobilisation de la classe moyenne et éduquée.

En plus des femmes et des jeunes qui ont choisi, à défaut d'un meilleur candidat, de se rallier autour de Mir Hussein Moussavi.

Le mouvement pro-Moussavi était si large et gagnait tellement de momentum que le régime iranien craignait une défaite d'Ahmadinejad si jamais la présidentielle se rendait en 2e ronde.

On craignait que la société civile gagne du terrain et assez de confiance pour faire des demandes jugées comme radicales par l'autorité religieuse.

Alors le camp Ahmadinejad, profitant de l'absence d'observateurs indépendants des élections, et ses contacts directs avec le bureau de l'élection, il pouvait facilement manipuler les votes.

Le régime s'est aussitôt préparé pour réprimer une révolte prévisible des Iraniens dans les rues.

Donc on a mobiliser les gardes islamiques, la police, l'armée, la milice Basij et les forces spéciales...

et vu que l'on voulait réprimer bien comme il faut, le régime a recruté un grand nombre de jeunes dans les villes afin de surveiller et dénoncer leurs concitoyens.

Bon et maintenant les deux camps qui s'affrontent semblent être à une impasse...

Si Moussavi abandonne, ça serait un suicide politique et si Ahmadinejad plie l'échine ça serait la légitimité même du régime militaire et l'autorité du chef suprême qui éclaterait.

Il faut noter que les deux camps ont peur d'une escalade des tensions et une montée de la désobéissance civile.

Alors peut-être arriveront-ils à une sorte de concession à mi-chemin.

Mais, peu importe les résultats de cette élections et les conflits entre factions...

Nous sommes témoins de la pire crise du régime islamique en 30 ans.

Et ce mouvement vibrant de la société civile menée par le mouvement des femmes, les jeunes, la classe moyenne et les travailleurs est absolument admirable et un exemple de courage pour nous tous.

Et le régime, en déclarant frauduleusement son candidat gagnant de l'élection, s'est rendu lui-même le perdant dans tout ce processus.

En conséquence, la société civile iranienne avance un pas à la fois vers son but de démocratiser et de laïciser la république iranienne.


PARTI LIBERAL FEDERAL

Alors il n'y aura pas d'élections fédérales cet été... les Libéraux de Michael Ignatieff ont encore une fois acceptés les décisions exécutives et législatives des conservateurs...

Pourtant, lancer des élections n'est pas la seule solution pour contrôler le parti de Stephen Harper...

Je ne sais pas si vous vous rappelez mais il y avait la possibilité pour les partis d'opposition de former une coalition à la fin de l'an dernier...

Durant quelques semaines, on envisageait de voir en place le gouvernement le plus progressiste de l'histoire du Canada aux commandes.

Mais les conservateurs ont réussi à monter une campagne de peur et d'hystérie... et la coalition a reculé...

Et à la fin du mois de janvier, les libéraux, avec Michael Ignatieff au poste de chef ont voté pour le plus récent budget conservateur.

Ayant tenu la main du NPD brièvement, on voit que les libéraux sont de retour à leurs pratiques habituelles... c'est-à-dire, laisser le Canada partir à la dérive vers l'annexion continentale et étouffer les aspirations et les droits du Québec.

Et jusqu'à présent, toute la vérité n'est pas encore sortie sur les véritables raisons de l'échec de la coalition.

Mais un petit indice a été entendu sur l'enregistrement de la ministre fédérales des ressources naturelles, Lisa Raitt

Durant une conversation privée, elle a décrit comment, lors d'une rencontre privée entre le patronat et des politiciens, des présidents de banques auraient menacé de couper les fonds au parti fort endetté d'Ignatieff si les libéraux votaient contre le budget conservateur.

L'enregistrement soulève donc des questions sur le rôle des banques dans l'élimination de la coalition... et le contrôle qu'elles ont sur le parti libéral.

Les banques salivaient certainement à la veille du dépôt du budget conservateur qui leur réservaient des cadeaux de l'ordre de 200 milliards $.

Les banques se rappellent peut-être encore l'insulte du ministre libéral des finances Paul Martin, qui, en 1998, avaient refusé la fusion de quatre d'entre elles en deux institutions financières.

Un geste qui était très populaire auprès des Canadiens et qui, on le reconnaît aujourd'hui, nous a protégé des excès des banques de nos voisins du sud responsables de la crise financière et économique.

En voyant ce qui se passe à Ottawa, loin de nous, au-delà du pouvoir des Québécois, des décisions qui se prennent sans notre contrôle... pas pour rien que je suis farouchement souverainiste.

Bonne fête nationale à tous!


ANGLAIS LANGUE D'EUROPE

Plus de la moitié des citoyens de l'Europe n'ont pas voté aux élections récentes pour remplir le parlement européen.

Mais à part le manque de crédibilité, l'institution fait face à un plus grand défi.

Avec maintenant 23 pays membres, la question de la langue de communication devient une source de discorde.

La racine étymologique du mot parlement vient de parler, mais si tout le monde parle une langue différente ça ne doit pas être évident de se comprendre.

Pourtant, certains parlements y arrivent, notamment en Belgique avec deux langues officielles, comme à Ottawa, et en Suisse c'est 4 langues d'usage.

Chaque individu est parfaitement en mesure d'apprendre deux à quatre langues...

Mais certainement pas 23... difficile, donc, pour le parlement européen de trouver un interprète finlandais pouvant traduire en grec ou du portugais en bulgare.

Pour remédier à ce problème, le parlement européen traduit toutes discussions en anglais, français, allemand... et ensuite de ces langues là vers les autres, moins communes.

Je me demande ce qui devient du message original rendu à la 2e traduction, enfin.

Pourtant, dans cette cacophonie, plusieurs voudraient voir le nombre de langues augmenter, c'est le cas entre autres des catalans qui forment 10 millions de citoyens européens.

Les Basques et les Corses ont aussi demandé de voir leur langue représentée au parlement européen.

Faut penser aussi aux 30 millions d'européens venant des quatre coins du monde... dont la langue maternelle n'a rien à voir avec les langues européennes...

Donc on le voit, c'est impossible de faire plaisir à tout le monde...

Alors, il y a en d'autres qui demandent même une diminution du nombre de langues au Parlement, voire que l'anglais prenne le statut de langue officielle.

Oui, l'anglais est la 2e langue utilisée par la planète entière, mais en Europe c'est la langue de deux seuls pays sur 23.

La Vatican s'est mêlé au débat récemment et a plaidé pour un retour au latin comme langue universelle...

Ce qui mettrait tous les députés sur un même niveau de maîtrise... et selon moi ne ferait que faire perdre encore plus de crédibilité au parlement européen.

L'anglais s'impose comme la langue universelle inévitable pour la communication à travers les cultures, une bonne chose, dans le fond... il n'y a aucun mal là-dedans.

Mais comme je disais, tout le monde devrait apprendre au moins de 2 à 4 langues dans sa vie.

Car dans la nature, la spécialisation et l'uniformisation signifie éventuellement la stagnation et la mort.

C'est par la diversité, seulement, que l'on grandi.

Ici en Amérique du Nord et au Canada, les unilingues anglophones ont le choix de s'asseoir sur leur avantage de maîtriser la langue universelle... mais au prix d'un abrutissement éventuel et un déclin de leur culture.


SEMAINE DE 20 HEURES

Avec des millions d'emplois perdu dans le monde depuis la première partie de 2009, incluant ici au Québec et au Canada...

En cette période de récession et de précarité, bref, de dépression généralisée...

Je me demande pourquoi personne ne parle sérieusement de réduire la semaine de travaille pour justement partager le travaille qui reste?

Je suis vraiment surpris qu'au Québec on n'entendent pas un seul mot là-dessus venant de nos grands syndicats.

Non, plutôt, on dirait que l'on cherche à sauver les jobs qui restent en abandonnant le plus rapidement possible les gains remportés pour les travailleurs au cours des 50 dernières années.

Est-ce que nos syndicats se rappellent qu'au cours des années 1930 et 1940, la quête d'une semaine de travail plus courte étaient au coeur des demandes prolétaires?

En ce moment, le PNB est en chute libre au même rythme que les emplois disparaissent... il n'y a aucune raison, pourtant, qui justifie que les deux doivent absolument être lié.

Si la société produit 10% moins, pourquoi ne travaillerons-nous pas tous 10% de moins, aussi.

Durant des millénaires, l'espèce humaine, chaque fois qu'elle a trouvé une manière plus efficace de faire quelque chose, elle a passé moins de temps à travailler.

Mais depuis deux, trois siècles, l'industrialisation a fait en sorte que l'on travaille de plus en plus frénétiquement à produire des cossins... et à ajouter du stress à notre système nerveux... en plus de détruire nos écosystèmes.

Le problème a commencé au tout début du capitalisme lorsque les propriétaires des moyens de productions trouvaient que les heures de travail hérités du féodalisme étaient nettement insuffisantes pour satisfaire la soif d'expansion et de profits.

Assez rapidement les travailleurs se trouvaient à remplir des semaines de 60, 80, 100 heures aux dépends de leur santé et de leur communauté... sans parler du contrôle sur leurs propres vies.

Et malgré les gains que l'on a vu au 20e siècle en réduction du temps de travail à 40 heures...

Personne, aujourd'hui, n'a assez de courage pour exiger une semaine de travail s'étendant entre 20 et 30 heures.

Aujourd'hui, le chômage explose et pourtant nous produisons des montagnes de produits inutiles... dont l'attrait est stimulé par un bombardement quotidien de 1500 publicités par jour.

La science et la technologie aidant, une heure de travail aujourd'hui produit plus qu'à n'importe quel autre moment de l'histoire.

En fait, nous sommes tellement productif qu'il n'y a essentiellement aucune raison justifiant que nous devions travailler plus de 20 heures semaine.

La science et le capitalisme ont fait en sorte que nous sommes capable de remplir tous nos besoins de base avec une journée de travail de 4 heures seulement... pas 8, 10 ou certainement pas 12.

Au-dessus de 50% de notre capacité industrielle n'a absolument rien à voir avec les besoins des consommateurs, mais plutôt à fabriquer des produits et services superflus au profit d'une minorité.

De toute façon, la Terre ne peut tout simplement pas supporter la quantité phénoménale de choses que nous produisons chaque jour...

la preuve, on a qu'à regarder l'état des forêts, des océans, de la faune et ... des humains.

J'irai même jusqu'à dire que si nous voulons léguer une planète vivable à nos enfants, peut-être que la décision la plus significative que l'on pourrait collectivement prendre serait de légiférer pour une semaine de 20 heures.

Faut se rappeler que lorsque les travailleurs demandaient une journée de huit heures à la fin du 19e siècle, cela allait de pair avec une demande de contrôle sur les moyens de production.

On comprenait beaucoup mieux à l'époque l'importance d'avoir du contrôle sur sa propre vie, même si on était dans la classe sociale des travailleurs.

Donc, en coupant dramatiquement le nombre d'heures travaillées par semaine, non seulement on épargnerait les systèmes écologiques, on pourrait se remettre à oeuvrer durant nos temps libres pour une meilleure qualité de vie...

Bref, pour enfin avoir autant d'influence sur les décision qui nous touchent dans la mesure qu'elles nous affectent.


ERE ANTHROPOCENE

Au cours des trois derniers siècles, il va sans dire que l'effet global de l'humain sur l'environnement s'est constamment empiré.

Notre effet le plus important et qui affectera la Terre pour des millénaires à venir sera sans doute nos émissions de GES qui changent dramatiquement les cycles du climat.

Pour cette raison, l'ère actuel pourrait être qualifié d'anthropocène, une période géologique non pas dominée par un cycle naturel, mais par la volonté humaine, remplaçant la période holocène des 12 derniers millénaires.

La période anthropocène a commencé à la fin du 18e siècle où des analyses de l'air piégée dans la glace polaire démontre un début des concentrations de CO2 et de méthane dans l'atmosphère.

Cette période correspond justement aux débuts de la machine à vapeur inventée par James Watt.

Et on le sait, avec la science et le capitalisme, l'humain a pris une expansion sur la planète, sa population se multipliant par 10 au cours des 3 derniers siècles...

On s'attend à 10 milliards d'êtres humains à la fin du siècle si ça continue comme ça.

Résultat, au moment où je vous parle, 50% de la surface de la planète est maintenant exploité par les humains.

Au même moment, la population de ruminants, gros producteurs de méthane, a grossi à 1,4 milliards de têtes.

Contribuant aux changements climatiques par ses GES et la destruction rapide des forêts tropicales.

La conversion des forêts en terres à brouter pour les ruminants et les monocultures de l'industrie agricole causent une érosion des terres arables à une vitesse 15 fois plus rapide que la normale.

À ce rythme, les terres fertiles érodées et disparues à tout jamais pourraient remplir la Grand Canyon d'ici 50 ans.

Et la consommation en eau des humains s'est multiplié par neuf au cours du dernier siècle au point où nous utilisons plus de 50% de l'eau douce accessible, les deux tiers allant vers l'agriculture.

La pêche industrielle à enlever de 25% à 35% des populations des océans.

Et l'utilisation de sources d'énergie s'est multiplié par 16 au cours du 20e siècle, causant des émission de 160 millions de tonnes de dioxyde sulfurique, le double des émissions naturelles au total.

Donc les concentrations atmosphériques de GES sont plus élevées qu'à n'importe quel autre moment au cours des 400 000 dernières années.

Résultat de tout ça, nos scientifiques et nos ingénieurs auront la lourde tâche, au cours de cette période anthropocene, de nous guider collectivement vers une gestion durable des écosystèmes.

Cela demandera un vaste virage global, donc local aussi, vers un comportement approprié des humains à tous les niveaux, ce qui inclura de vastes projets internationaux pour limiter les dégâts.

À ce moment-ci de notre évolution, en plein coeur de l'ère anthropocène, le modeste cerveau humain se trouve devant l'incroyable défi de trouver des remèdes aux maux gigantesques qu'il a lui-même créé.


EXTERNALITÉS ÉCONOMIQUES

Peu importe le type d'économie dans laquelle on se trouve, il y a toujours des externalités.

Qu'est-ce que c'est, au juste?

Bien, une externalité c'est un impact d'une transaction économique entre un producteur et un consommateur qui tombe sur une personne à l'extérieur de cette transaction.

Par exemple, votre voisin s'achète un BBQ et bien que la transaction n'a rien à voir avec vous, l'agréable odeur des aliments qui se font griller est une externalité positive.

Mais si votre voisin s'achète un système de son digne d'une discothèque et qu'il installe ça dans sa cour arrière pour écouter CKOI dans le tapis toute la journée, bien disons que c'est une externalité qualifiée de négative.

Donc, positives ou négatives, les externalités économiques sont omniprésentes... pourtant, sur les bancs d'écoles en science économique, voire dans la théorie économique classique, les externalités sont considérées comme des événements rares.

Pourtant, presque chaque activité d'une entreprise a des effets sur les communautés où la firme opère, créant ainsi des conséquences positives ou négatives.

Et pour le monde des affaires, des conséquences sociales négatives peuvent être synonymes de grosses marges de profit.

Donc notre système économique motive, oblige même les entreprises à externaliser le plus possible leurs coûts de production.

Par exemple, l'industrie de l'énergie, où les prix de l'essence ont augmenté au fur et à mesure de l'augmentation de la demande...

on s'entend que le prix à la pompe, au litre, ne représente pas du tout l'ensemble des coûts en externalités payés par l'ensemble de la population.

Une étude à la fin des années 1990 indiquait même que si l'on était pour mettre l'ensemble des véritables coûts des externalités du pétrole au prix à la pompe, bien chaque litre d'essence coûterait dans les alentours de 15$.

Ce sont les coûts que nous devons payer ailleurs pour les effets du pétrole
sur notre santé, l'environnement, les déversements, les guerres comme en Afghanistan, etc.

Un modèle économique idéal ferait en sorte que le prix soit un indicateur fidèle des externalités positives et négatives.

Mais cela n'est tout simplement pas le cas dans l'économie de marché capitaliste, les économistes les place tout simplement dans leur angle mort.

C'est là que l'État doit intervenir, mais le néolibéralisme a fait en sorte que maintenant plus personne ne s'occupe de veiller sur les externalités.

Auparavant, pas pour rien que les trente années glorieuses du capitalisme entre 1940 à 1970 on eu lieu durant une période d'interventionnisme de l'État...

Parce que, à la fin, c'est la tâche de la réglementation, la législation et de la démocratie de s'attaquer aux externalités... car non seulement les investisseurs s'en contre-crisse, c'est dans leur nature de les ignorer.

Alors, il est faux de croire que les entreprises polluent parce que leurs actionnaires sont des méchants vilains sans coeur, c'est plutôt parce que les véritables coûts de la pollution peuvent tomber sur les autres, donc externalisés.

En dompant des toxines, rejets de la production dans l'air ou les rivières, au lieu de les gérer convenablement comme un citoyen responsable, la marge de profit s'élève à la fin du trimestre.

Donc comme je disais, seul l'État peut, à travers la réglementation, limiter les impacts négatifs externes des activités industrielles...

Coupant, ainsi, sur les marges de profits à court terme, donc pas pour rien que historiquement les entreprises ont tout fait pour limiter, voire faire reculer toutes formes de réglementation.

Alors tant que notre économie est menée par des entreprises qui voient la planète comme un vaste champ où il est possible d'externalisé leurs coûts de production, bien notre santé et notre environnement, voire même l'économie elle-même en paieront le prix.

10 juin 2009

LA LEVEE 10 JUIN 2009

1. Le discours d'Obama aux Musulmans : c'était correct, mais concernant Israël il était un peu Bush sur les bords.

2. Après 47 ans, l'Organisation des Etats américains ouvre la porte à Cuba... mais, Castro est-il intéressé?

3. L'accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie sur la glace : quoi faire maintenant pour le mettre à la poubelle pour de bon!

4. La destruction de la forêt amazonienne : un récent rapport de Greenpeace démontre la complicité du président brésilien Lula.

5. Election présidentielle iranienne : la vague verte se déferle sur Mahmoud Ahmadinejad.

6. Elections au parlement européen : les gens qui ont pris la peine de voter ont perdu la foi en la social-démocratie.



DISCOURS DE OBAMA

Le 4 juin dernier le président des ÉU, Barack Obama -- des fois on oublie qui est le président tellement il est différents des précédents -- a tenu un discours historique dans un effort de tendre la main aux musulmans.

Devant une foule bien choisie présente à l'université de Le Caire en Egypte, il a livré un discours qui, en somme, a été très bien reçu par les musulmans.

Il a parlé de l'Iran... rappelant que les EU avaient contribué au renversement du gouvernement moderniste et démocratiquement élu de Mossadeq au début des années 1950.

Et ainsi, a contribué, à des décennies de mauvaises relations... ce qui est vrai et c'était super d'entendre le président des EU l'affirmer.

Mais concernant Israël et la Palestine, on ne peut être que déçu par ce que Barack Obama a dit, plutôt, ce qu'il n'a pas dit...

Il a critiqué les Palestiniens pour leur violence envers les Israéliens... mais n'a rien dit sur la violence israélienne contre les Palestiniens à Gaza...

Obama a demandé aux deux camps de ne pas passer leur temps à pointer le doigt à l'autre

Il a invité les belligérants à essayer de voir le conflit à travers les yeux de l'autre...

Il y a, par contre, un 3e joueur incontournable, les EU, qui a joué un rôle décisif dans le conflit actuel...

Et Obama n'a donné aucune indication que le rôle de Washington va changer.

Faut rappeler qu'il y a un consensus international depuis longtemps concernant une solution à deux États sur le territoire palestinien, selon les frontières précédent les invasions de 1967.

Seul les EU, au début des années 1970, est allé à contre-courant de la planète entière et a appuyé Israël dans son processus d'annexion de ces territoires...

Alors, c'est dans contexte que Obama a demandé aux États arabes de procéder à la normalisation de relation avec Israël, ignorant, par contre, que les conditions actuelles sont inacceptables pour la population palestinienne.

Oui, il a indiqué qu'il n'accepterait plus la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, mais il n'a pas parler des colonies déjà en place grâce à l'appui états-unien.

Permettant, du coup, à Israël de prendre possession des terres les plus fertiles et surtout, surtout, des meilleures sources d'eau en Cisjordanie.

En bref, prendre tout ce qui est du côté Israélien du mur de séparation, l'emprisonnant, séparant le reste du territoire en cantons s'étendant loin vers l'Est.

Une autre omission est qu'Israël a envahi une partie de Jérusalem, déplaçant un grand nombre d'Arabes, alors ce qui restera d'un État palestinien sera séparé de son centre culturel, économique et socio-politique.

Obama doit le savoir, il le sait... franchement... si je le sais il le sait!

Tout ça est complètement illégal devant la loi international...

Réaffirmé maintes fois par des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU et la cour internationale de justice.

Et le président américain n'a pas mentionné les opérations réussies qui depuis 1991 ont comme but de séparé la bande de Gaza de la Cisjordanie.

La bande de Gaza qui est, depuis, une prison à ciel ouvert où la survie est à peine possible...

Alors, oui, beau discours d'Obama, il n'est certainement pas George Bush, mais ça ne veut rien dire s'il est pour appliquer les mêmes politiques envers Israël et la Palestine que son prédécesseur.


CUBA ET OEA

L'organisation des États américains a voté mercredi dernier de renverser la mesure, prise en 1962, qui empêchait Cuba d'être membre du groupe.

Ce qui met fin a un des derniers vestiges de la guerre froide.

Ce geste ne veut surtout pas dire que Cuba va rejoindre à nouveau l'organisation regroupant 34 États des Amériques.

Le point de vue officiel du pays communiste est que l'organisation n'est qu'un outil impérialiste des EU.

Mais si jamais Cuba changeait d'idée, l'entente propose un processus de dialogue sur les droits humains et la démocratie sur l'Ile de Castro.

La décision d'accepter Cuba a été prise par consensus, ce qui veut dire que les EU sont d'accord...

Rappelons que les EU ont gagné la suspension de Cuba en 1962 alors que le gouvernement de Castro s'est aligné au bloc soviétique a un moment de forte tension globale.

Mais en ce moment, avec des gouvernements de centre-gauche se répandant à travers les amériques, l'isolation de Cuba s'érode.

Tous les pays à l'exception des EU ont normalisé leurs relations avec Cuba et l'embargo des EU est vraiment mal vu.

Etre membre de l'OEA donne au pays une voix dans des ententes hémisphériques sur des questions importantes.

L'OEA a souvent agi à titre de médiateur dans des conflits politiques entre États et il coordonne des politiques liées à la santé et la protection des droits humains.

La semaine dernière Fidel Castro a écrit que l'OEA ne devrait même pas exister et que historiquement elle a été un cheval de Troie pour Washington afin de piller les Amériques.

Dernièrement... faut donné un certain mérite au président Obama, Washington s'est ouvert un peu envers Cuba, levant des restrictions de transferts d'argent vers l'Ile entre des membres d'une même famille... et Washington a repris des pourparlers sur des politiques d'immigration et le service postal avec La Havane.

C'est un début... on verra donc si les deux États peuvent se rapprocher d'avantage, basé sur une ouverte et un nouveau respect... ce qui pourrait aider considérablement la population cubaine.


LIBRE-ECHANGE CANADA COLOMBIE

L'entente de libre échange entre la Colombie et la Canada a été mise sur la glace par Ottawa le 27 mai dernier.

Mais détrompez-vous, les conservateurs et certains libéraux attendent impatiemment le moment de la réactiver.

J'en ai souvent parlé ici : les implications du traité pour les Colombiens seraient catastrophiques.

Le libre-échange est basé sur l'éradication des tarifs.

Dans le développement économique, les tarifs sont un outil indispensable pour les économies sous développées afin de protéger des industries domestiques.

Les ententes de libre-échange favorisent donc toujours les économies les plus développées qui produisent plus facilement, ayant accès à plus de capital.

Faut le dire et le souligner pour que le message passe bien... aucun pays ne s'est jamais développé économiquement sans l'utilisation de tarifs.

Et la petite industrie manufacturière de la Colombie en a bien sûr, besoin.

Et concernant l'industrie agricole de la Colombie les effets pourraient être bien pires que pour le secteur manufacturier.

12 millions de Colombiens, sur 44 millions, vivent dans des régions rurales.

L'entente de libre-échange fera en sorte que les exportations alimentaires du Canada vers la Colombie feront un mal certain aux marchés locaux, détruisant des dizaines de milliers d'emplois.

Et comme toutes les ententes de libre-échange, celle que l'on prépare entre le Canada et la Colombie favorise donc l'économie la plus développée.

Et côté agriculture, le Canada a un avantage partout sauf pour le café et le coca, bien sûr.

Bien que les pays riches parlent tout le temps de libre-échange, synonyme de lois du marché, ils subventionnent leurs industries agricoles d'une manière totalement injuste... qui n'a rien à voir avec le marché-libre.

Maintenant, non seulement on risque de détruire l'industrie agricole de la Colombie, on risque fort bien de la pervertir... encourageant la Colombie a aller du côté des monocultures pour l'exportation vers le nord.

Le sous-sol colombien est, aussi, très alléchant pour les compagnies minières canadiennes...

Et comme d'autres ententes de libre-échange, celle entre la Colombie et le Canada n'est qu'une charte des droits des investisseurs, qui sont surtout en faveur des droits des investisseurs étrangers les plus riches.

Les investissements canadiens en Colombie s'élèvent maintenant à 3 milliards $ et iront à 5G$ d'ici deux ans... surtout dans les secteurs miniers et énergétiques.

Et nos industries dans ces domaines là ont poussé fort pour changer les règles du jeu en Colombie, menant à une nouvelle législation minière, énergétique et bien sûr, environnementale.

Le rôle de l'État colombien concernant l'environnement a été relayé à appuyer les investisseurs plutôt que de les contrôler.

Et si ces choses là n'étaient pas assez graves, toute l'entente a été négociée durant une période où il a été reconnu, sans l'ombre d'un doute, que l'administration d'Alvaro Uribe a eu recours aux paramilitaires afin d'éradiquer, bref, de nettoyer le pays d'indésirables...

Notamment, de syndicalistes, de journalistes, de paysans et de travailleurs humanitaires qui se sont mis sur son chemin de développement et de modernisation sauvage.

Le président de la Colombie viendra visiter le Canada au mois de juin afin de ressusciter l'entente.

Offrons-lui l'accueil qu'il mérite!

Et même si le nombre de crimes commis par son administratio est en baisse depuis quelque temps, elles ont encore lieu... et rien n'indique que les assassinats et les déplacements forcés n'augmenteront pas pour faire de la place au profit des entreprises canadiennes.


MORT DE L'AMAZONIE

Au cours des 10 dernières années, Greenpeace travaille avec des communautés en Amazonie afin de protéger la forêt tropicale.

La semaine dernière, Greenpeace a publié un rapport résumant une enquête de trois ans démontrant le rôle destructeur des bovins dans la déforestation illégale de l'Amazonie.

Le rapport révèle les impacts dévastateurs des ruminants sur le climat, la biodiversité et les communautés locales.

L'élevage de bovin est sans contredit la plus grande cause de déforestation dans le monde... et la forêt amazonienne recule chaque jour pour y faire de la place.

Le rapport révèle comment le gouvernement brésilien est un partenaire silencieux dans ces crimes en subventionnant les trois plus gros joueurs de cette industrie.

Greenpeace entrera maintenant en négociations avec plusieurs entreprises qui achètent ou utilisent des produits de cet élevage qui contribue au recul du poumon de la Terre.

On se fiait sur le gouvernement de Lula au Brésil afin de protéger la forêt amazonienne...

Eh bien, non seulement il n'y arrive pas... il a passera une nouvelle loi qui légalisera la propriété de 67 millions d'hectares de terres amazoniennes qui avaient été saisies illégalement.

Ce qui représente un territoire la grandeur de la Norvège et de l'Allemagne mis ensemble.

Une deuxième loi permettra aussi aussi de doubler la superficie permises pour les coupes à blanc à l'intérieure d'une même propriété.

Il est clair maintenant que Lula ne fait pas partie de la solution mais il contribue plutôt au problème.

Protéger la forêt amazonienne au Brésil est une partie critique de la lutte au réchauffement climatique.

Le Brésil doit se joindre aux efforts qui auront lieu à Copenhague au mois de décembre.

Et pendant que Lula fait des discours pour dire à quel point il veut protéger la forêt amazonienne... des pans entiers disparaissent à tout jamais.


ELECTION IRANIENNE

Parlons maintenant de l'élection présidentielle en Iran qui aura lieu le 12 juin, donc ce vendredi.

Et le buzz en ce moment à Téhéran c'est que Mir Hossein Mousavi devrait remporter la victoire sur Mahmoud Ahmadinejad dont j'ai vraiment scrapé le nom lors de son élection...

Alors Mousavi est un candidat pro-réformiste qui surfe sur une vague verte : la couleur de sa campagne.

Bien sûr, les conservateurs et Ahmadinejad ont beaucoup de recours à leur portée.

Les services de sécurité, le système judiciaire, la guarde révolutionnaire, le ministre de l'intérieur qui va compter les votes.

On a même fermé Facebook en Iran... sous d'autres prétextes, mais il est évident que c'était parce que c'était un outil moussant la popularité de Mousavi.

Mais Mousavi pourrait ultimement avoir la faveur de la rue...

Récemment plus de 300 artistes iraniens se sont réunis pour montrer leur appui à Mousavi.

Son épouse, artiste aussi, ne se gêne pas de prendre la parole en public, et qui, du jamais vu en Iran, fait campagne aux côtés de son mari, lui tenant même la main en public.

Avec chaque jour qui passe, donc, sa vague verte prend de l'ampleur...

Peut-être que les Iraniens pourront élire enfin un progressistes à la tête de leur gouvernement.

Un progressiste qui serait en mesure d'ouvrir la porte et ainsi amener son peuple à nous rejoindre dans le monde moderne où on a séparé l'église de l'État.


ELECTION EUROPEENNE

Les récentes élections pour le parlement européen sont un baromètre qui nous montre dans quelle direction va le vieux continent...

Et à travers l'Europe, les électeurs en ont profité pour enregistrer des votes de protestation.

Cette année le taux de participation a quand même frapper un plancher historique de 43%.

Mais deux choses sont claires : le centre-droit a gagné du terrain par rapport à la gauche et les sociaux-démocrates...

Même en France, en Italie, en Allemagne où on se serait attendu à ce que les électeurs se défoulent sur la droite au pouvoir...

Bien non, on a assisté malgré tout à un écroulement de la gauche, laissant la voie ouverte à un nombre sans précédent d'élus de l'extrême droite, voire néo-fasciste.

Des partis d'extrême-droite ont fait des percées aux Pays-Bas, en Hongrie, en Autriche et en Slovaquie.

Même en GB où les électeurs ont mis en poste pas un, mais deux candidats de la British National Parti... un groupe raciste et neo-nazi engagé dans la suprématie blanche et le renversement de ce qu'ils qualifie de vague d'immigrants non-blanc.

Alors, qu'est-ce qui explique ce résultat aussi repoussant?

Bon, l'économie a certainement quelque chose à y voir... des personnes qui n'ont rien et qui ont faim vont nécessairement se retourner contre leur voisins.

Mais c'est aussi une perte de foi en l'idée de l'Europe... on en veut aussi aux politiciens qui semblent tous corrompus et déconnectés de la réalité du peuple.

On a aussi perdu la foi en l'habilité des partis de gauche de présenter des alternatives viables et engageantes.

En Allemagne, en France et en Italie les partis de centre-gauche sont sur la défensive, n'offrant pas de voies alternatives pour contrer la récession...

C'est beaucoup plus facile et accepté pour les politiciens de blâmer les problèmes de leur pays sur les immigrants et les minorités.

Pourtant, il n'y a pas plus longtemps que le 6 juin dernier, Gordon Brown, Barack Obama et Nicolas Sarkozy se sont rencontrés sur les plages de la Normandie avec quelques uns des derniers vétérans de la guerre de l'Europe contre les fascistes.

... Alors que les derniers souvenirs de cette lutte s'efface, le racisme qui se terre dans les recoins de l'Europe retrouve une place pour s'affirmer, encore une fois.

LA LEVÉE 3 JUIN 2009

1. Le déficit de 50 milliards $ annoncé par le gouvernement fédéral : tout est en place afin d'éliminer les programmes sociaux du Canada!

2. L'économie globale et la Chine : est-ce que des centaines de millions de paysans peuvent nous sauver?

3. La Corée du nord et la prolifération des armes nucléaires : à Hiroshima on nous rappelle l'existence du Traité de non-prolifération...

4. La croissance économique et les changements climatiques : tant que toute la richesse ne se retrouve pas entre les mains des mêmes gars on pourrait s'en sortir!


DEFICIT 50 MILLIARDS $

En prévoyant un déficit de 50 milliards $ la semaine dernière, le ministre des finances Jim Flaherty a rapidement accusé les chômeurs et la situation économique actuelle qui absorbent selon lui les fonds du gouvernement et qui nous poussent encore plus vers l'endettement collectif...

Oui, maintenant beaucoup de Canadiens sont sans emploi, ce qui veut dire un 4 milliards $ de plus à injecter dans le régime d'assurance emploi.

Faut rappeler par contre que durant des années les travailleurs ont payé beaucoup plus à la caisse d'assurance emploi qu'ils en ont reçu...

En effet, depuis le début des années 1990, ils ont payé 57 milliards de plus qu'ils en ont reçu... et tout ce que les libéraux ont pensé à faire était de détourner ces fonds vers d'autres dépenses...

Et dans tout ça, on oublie les réductions d'impôts massives de Flaherty en 2006 et 2007...

Donc sans les réductions d'impôts et à la TPS... ce qui équivaut à 34 milliards $ cette année... disons que le déficit d'Ottawa serait pas mal plus petit.

Bien sûr, on ne savait pas à l'époque des réductions de 2006-2007 que l'économie mondiale allait s'écrouler.

Mais ce qui est certain, par contre, c'est que ces réductions allait servir l'idéologie des conservateurs de Harper...

Leur but est de réduire considérablement les dépenses du gouvernement sur des programmes sociaux... à l'exception du militaire qui sous Harper a vu son budget atteindre 20 milliards cette année.

Faut pas oublier que Stephen Harper, il y a seulement 10 ans, était en tête du groupe de droite la coalition nationale des citoyens.

Un groupe qui entretient une profonde hostilité envers le système de santé public et les programmes sociaux du Canada.

Et lorsque son parti a pris le pouvoir, il a hérité des surplus massifs des Libéraux, difficile donc à ce moment là de procéder à des coupures...

Mais réduire considérablement les taxes et les impôts nous amène éventuellement à son but.

Si le gouvernement n'a plus de revenus supplémentaires... ou s'il commence à accumuler des déficits comme c'est le cas en ce moment... bien ça lui donne l'occasion idéale pour mettre la hache dans les programmes sociaux.

Et la véritable tragédie en ce moment c'est que malgré une décennie d'énormes surplus au budget, ni les libéraux ni les conservateurs n'ont cru bon d'investir dans les services publics...

Donc rien de significatif pour la santé, l'éducation, les transports en commun, l'assurance-emploi...

Des investissements dans ces domaines auraient donné des bénéfices beaucoup plus significatives que de banales réductions d'impôts.

Ce qui nous aurait mis en bien meilleure posture pour affronter la tempête économique.

Et là, peu importe le parti qui prendra le contrôle du gouvernement, les gros déficits seront le bouc émissaire pour empêcher le moindre investissement significatif dans le bien commun...

Donc la grosse nouvelle venant d'Ottawa au cours de la dernière semaine a été l'annonce par le ministre des finances Flaherty qu'il y aura un déficit surprise de 50 milliards $ dans le prochain budget.

Et la raison principale qui n'est jamais mentionnée c'est la série de baisses d'impôts irresponsables des libéraux et des conservateurs depuis 1995.

Premièrement le ministre des finances Paul Martin et ces 100 milliards en baisses d'impôts sur cinq ans commençant en l'an 2000.

Ensuite vint Jim Flaherty en 2006-2007 et ses 60 milliards en cinq ans.

On ajoute 12 milliards chaque année pour avoir baissé la TPS de 7% à 5% et les 50 milliards de déficit ne devraient pas nous surprendre...

Et pour les conservateurs c'est une véritable aubaine tombée du ciel : exactement le genre de crise utile pour procéder à des coupures profondes dans les programmes sociaux.

Donc on n'a pas profiter des années de surplus pour les besoins collectifs des Canadiens comme l'infrastructure, l'environnement, l'innovation industrielle...

Entre les années 1984 et 2006 le gouvernement fédéral a volontairement abandonné plus de 250 milliards en revenu avec ses baisses d'impôts... qui sont allé d'une manière totalement disproportionnée vers les riches et les grandes entreprises...

Et les prochaines baisses d'impôts pour les entreprises atteindrons 14,8 milliards en 2012-2013...

Faisant tomber l'impôt aux entreprises à 15%, le plus bas taux du G7 et un des plus bas des pays de l'OCDE.

Et détrompez-vous : ces baisses d'impôts sont purement idéologiques, n'ont rien à voir avec des calculs savant de la pseudo science économique... donc elles ne provoqueront jamais une croissance économique ni de nouveaux investissements des entreprises canadiennes...

Elles produisent qu'une seule chose, du côté des entreprises : une grosse augmentation des profits à travers 2007, sans pourtant voir d'investissements comparables.

Et est-ce que ça rend le Canada aussi compétitif que les autres pays riches? Pas du tout... en fait notre niveau de productivité et d'innovation sont en constant déclin depuis dix ans.

De la 5e place, selon l'échelle du Forum économique mondial, en 1999, le Canada est maintenant 10e.

6 des 10 pays avec les économies les plus dynamiques du monde ont les taux d'impôts pour les entreprises les plus élevés du monde.

Donc on revient à l'idéologie : réduire le plus possible les dépenses du gouvernement dans les programmes sociaux.

Une idéologie partagée par les libéraux et les conservateurs.

Une idéologie qui favorise nettement le privé sur le public...

Les baisses d'impôts ce n'est pas que de l'argent qui reste dans vos poches... elles réduisent les bénéfices qui viennent de biens communs... et augmentent les revenus pour les gens tout en haut de l'échelle sociale.

Donc avec le 50 milliards dans notre face, les citoyens canadiens ont le choix entre deux options :

couper dans les programmes sociaux ou retourner à un système fiscale qui paie pour des choses que nous voulons tous et qui contribuent au progrès et au bien-être collectif.

Flaherty, et les conservateurs, ont la hache en main et veulent tout sabrer jusqu'au sang...

Allez-vous les laisser faire?


CHINE ET ÉCONOMIE GLOBALE

Avec l'état de l'économie globale, les yeux des économistes du monde sont rivés vers la Chine, qui pourrait avec sa croissance nous tirer d'une dépression...

Maintenant que la classe moyenne américaine n'a plus les moyens de consommer assez, écrasée de toute façon par une dette massive, on doit voir ailleurs pour une stimulation de la production globale...

Et la Chine pourrait s'en sortir avec un programme de stimulation de 586$ milliards.

Mais avec les côtes urbaines de la Chine souffrant de l'écroulement de la demande globale, beaucoup mise sur la population intérieure de la Chine pour stimuler la demande...

une portion significative du programme de stimulation de Pékin vise l'infrastructure et les programmes sociaux dans les régions rurales de la Chine.

On le sait la Chine a une machine industrielle gigantesque... est-ce que la population rurale aura assez de moyens pour absorber ce qui en sort?

Même lorsque les exportations étaient élevées, 75% des industries chinoises surproduisaient...

Mais pour revenir à la population rurale, aucun plan de stimulation économique ne pourra renverser l'impact d'une politique économique sur un quart de siècle qui visait à sacrifier les régions rurales de la Chine pour la croissance des centres urbains axés exclusivement sur l'exportation...

Et ironiquement, la montée en puissance de l'économie chinoise au cours des 30 dernières années a commencé avec les réformes rurales de Deng Xiaoping en 1978...

On permettait à chaque ménage d'avoir un bout de terre pour l'agriculture... chaque ferme pouvait garder une part des récoltes après avoir vendu un quotas au gouvernement à un taux fixe...

Les paysans pouvaient ensuite consommer ou vendre leur surplus au marché...

Du coup, les revenus du monde rural ont augmenté de 15% en moyenne par année...

Cet âge d'or est venu à une fin lorsque le gouvernement chinois a adopté sa stratégie de tout sacrifier pour une industrialisation rapide basée sur une urbanisation des côtes en vue d'exportations massives...

Cette stratégie, adoptée par le 12e congrès national du parti communiste chinois a été faite sur les épaules des paysans...

Donc une accumulation primitive de capital en coupant profondément dans les surplus des paysans...

On estime à 315 millions entre 1984 et 2004 le nombre de paysans qui ont été chassé de leurs terres pour faire de la place aux routes, aux aéroports, aux barrages, aux usines, etc.

Et en voulant se joindre à l'économie globale et se soumettre aux règles de l'OMC, la Chine a dramatiquement réduit l'aide agricole...

Tout ça pour ouvrir le marché mondial à ses exportations des zones industrielles côtières...

Mais là, en 2004, après des années à exporter de la nourriture, la Chine a enregistrer un déficit d'échange agricole.

La Chine se voit contrainte d'importer des produits agricoles... laissant des centaines de milliers de fermiers à leur sort...

Et pour être certain de bien planter les paysans, la Chine est en train d'instaurer une politique où il sera possible pour des gens plus fortunés d'accumuler des terres à grande échelle.

Créant ainsi le scénario que l'on voit trop souvent dans le monde : de grands propriétaires entourés de paysans sans terre qui n'ont rien.

Donc avec tout ça, faudra surtout pas compter sur les plus récentes annonces du gouvernement chinois visant à stimuler la demande paysanne pour relancer l'économie mondiale...


ESSAIS NUCLÉAIRES CORÉE DU NORD

Les tests nucléaires récents de la Corée du Nord ne font que mettre en lumière les dangers qui guettent un monde où la bombe atomique se répand et se multiplie.

Et oui, même s'il faut bien taper sur la Corée du Nord... faut surtout pas oublier l'existence du fameux Traité de non-prolifération nucléaire...

Ni l'obligation de tous les signataires du traité, incluant les EU, d'atteindre l'élimination totale de leur arsenal nucléaire.

La vraie question derrière l'essai nucléaire de la Corée du Nord est celle-ci : est-ce que la bombe atomique va continuer à être vu par des pays comme étant quelque chose à avoir à tout prix... ou est-ce que collectivement la planète peut les voir comme étant une menace à l'humanité toute entière?

Les ententes actuelles sur la non-prolifération sont passées date... ce qui est inquiétant, car ça pourrait mener à une multiplication du nombre de pays qui possède la bombe.

Dans le Traité de non-prolifération que tout le monde ignore, il est écrit dans l'article 6 que ceux qui n'ont pas d'armes nucléaires auront un accès à la technologie menant à l'énergie nucléaire... s'ils n'essaient pas d'obtenir la bombe en bout de ligne.

... et ceux qui ont la bombe réduiront leur stocks jusqu'au chiffre magique de zéro.

Il va sans dire que personne ne semble respecter le Traité.

Donc le message est clair pour des pays comme la Corée du Nord ou l'Iran : allez-y, développer la bombe atomique parce nous qui avons déjà la bombe n'avons pas l'intention de nous en débarrasser.

Alors, peut-être maintenant que le monde contemple la possibilité de voir la Corée du Nord et l'Iran, voire les Talibans au Pakistan armés de la bombe atomique...

Les obligations des puissances nucléaires actuelles de travailler vers l'abolition de leur propres bombes recevra l'attention nécessaire requise pour y arriver.


ECONOMIE ET CLASSE SOCIALE

Au cours des huit derniers mois, nos économistes et nos politiciens ont été concentré à trouver le moyen de sauver des banques et des grandes entreprises de la faillite.

Mais au cours des dix dernières années, nous avons collectivement ignoré les transferts massifs de richesse vers une minorité.

À un point où les membres de la classe des travailleurs peuvent de moins en moins consommer des biens et des services...

Ce qui mène à des cercles vicieux de mises à pied, une croissance du nombre de sans-emploi qui mène à encore plus de consommateurs qui ne peuvent pas acheter les produits et services d'entreprises qui surproduisent...

... Ce qui mène à d'autre renvois et encore moins d'argent dans les poches des travailleurs, etc.

Et en parallèle, un problème tout aussi dangereux est celui de la concentration de la richesse qui tue dans l'oeuf l'innovation nécessaire afin de créer de nouvelles industries...

... qui pourraient créer de nouveaux emplois et ainsi peut-être nous sortir du cercle vicieux...

Les très très riches, en général possèdent quelques maisons, des avions, des bateaux, etc.

Le problème c'est qu'ils ne peuvent justement pas acheter assez pour compenser pour les achats que des centaines de milliers de travailleurs ne peuvent plus faire parce que l'on a transféré la richesse vers le haut...

Les biens et services collectent la poussière, ce qui mène à une réduction de production et la fermeture d'usines, des faillites, etc.

Donc pour le bonheur de leurs patrons, ou pour eux-mêmes la plupart du temps, nos politiciens ont depuis les années 1990 tout fait pour tirer l'économie de marché capitaliste vers le bas...

Ils ont repoussé une redistribution de richesse, de la réglementation, des politiques économiques qui gardaient le système à flot...

Avec le résultat que l'on connaît aujourd'hui.

Et le plus triste, c'est que nous n'avons aucun bénéfice réel aujourd'hui à la suite de toutes ces années où l'économie baignait dans l'huile!

Trop de millionnaires et de milliardaires assis sur trop de milliards de dollars attachés à des yachts et des châteaux et rien pour des programmes sociaux ou l'innovation...

Nos entrepreneurs n'ont pas accès aux fonds nécessaires afin de créer, développer de nouvelles idées qui pourraient remettre les gens au travail...

et surtout, nous amener vers un virage vert qui pourrait nous sauver de l'apocalypse des changements climatiques...




RESSOURCES MONDIALES

Malgré le consensus scientifique soulignant l'urgence de s'attaquer aux causes des changements climatiques...

l'attachement idéologique de nos politiciens à la croissance économique menace de perturber toutes tentatives sérieuses de renverser les effets de la plus grande crise environnementale de l'histoire.

Les informations qui sortent en lien à la conférence de Copenhague sur le climat en décembre, supposé nous mener vers un post-Kyoto, nous indique que les émissions de GES continuent d'augmenter, accélérant du coup les changements de températures à un rythme plus qu'alarmant.

Devant ces faits scientifiques irréfutables, comment ça se fait que nos politiciens en font si peu pour réduire nos émissions de GES et d'attaquer de front les causes des changements climatiques?

La réponse est simple : ils ne peuvent tout simplement pas résister à l'influence des intérêts des riches et puissants... au point d'ignorer l'avènement d'une série de désastres écologiques aux conséquences sociales dévastatrices...

Il ne nous reste que l'action directe, dans la rue, afin de contre-carrer l'influence pesante des grandes entreprises qui empêchent nos politiciens d'agir avec la législation convenable.

Pour l'instant, la seule approche qu'ont trouvé les politiciens des pays riches pour contrer le réchauffement climatique c'est de protéger les entreprises avec des approches dites vertes qui génèrent des profits...

Et la compétition globale entre les nations fait en sorte que personne veut aller de l'avant avec des mesures radicales nécessaires, de peur d'être relayé à l'arrière de la course financière...

Et donc on préfère mettre le blâme, la culpabilité sur l'individu, on lui demande de changer ses ampoules et d'amener des sacs en coton à l'épicerie...

comme si d'aussi insignifiantes actions empêcheront les caps glaciers de fondre et de rendre les changements climatiques irréversibles...

Comme si planter des arbres ou acheter des produits verts fera quoi que ce soit pour nous sauver...

Le coeur du problème c'est les émissions de GES, et ça on ne semble pas vouloir vraiment y trouver une solution parce que ça l'affecterait la croissance trimestrielle...

Oui, l'engagement personnel c'est crucial, et des ajustements chez chaque personne, chaque ménage sont nécessaires, mais ces mesures chez les consommateurs n'ont pas la portée nécessaire et sont généralement possible que dans les pays les plus riches...

Ça prendrait des décennies d'adaptation de préférences des consommateurs afin de changer notre impact sur la planète... et encore c'est un pari, personne ne peut le garantir.

Nous n'avons tout simplement pas le temps de voir si ça marcherait de toute façon.

La seule stratégie qui marcherait serait pour les gouvernements du monde de cibler les sources des émissions de GES. Point.

Ça voudrait dire, entre autres, internaliser les véritables coûts de productions dans les prix des biens de consommation.

On pourrait faire une pierre deux coups et redistribuer assez les richesses pour permettre au plus grand nombre d'avoir accès à ces biens aux nouveaux prix qui représentent leurs véritables impacts sur la planète.

Au cours des 25 dernières années, l'économie mondiale a doublé, mais 60% des écosystèmes de la planètes se sont dégradés.

Les émissions de GES ont augmenté de 40% depuis 1990.

Les réductions nécessaires pour notre survie équivalent à 11 fois mois que la consommation moyenne des pays riches.

Il y a un consensus grandissant dans la communauté scientifique que la seule manière d'éviter le pire serait un changement radical de nos politiques vers les intérêts du public et l'environnement, bien au-dessus des intérêts des entreprises et leur marges de profits.

Il va sans dire que sans l'action immédiate du public et l'élimination des barrières idéologiques...

Nos gouvernements vont tout simplement nous mener sur les mêmes voie qui nous pousse présentement sur le bord du précipice collectif.

01 juin 2009

LA LEVÉE 27 MAI 2009

1. Les élections générales en Inde : cinq ans de stabilité politique et une nouvelle génération de leaders à venir...

2. L'offensive militaire dans la vallée du Swat : des milliers de Pakistanais paient les frais d'une absence de paix avec l'Inde

3. Les escadrons de la mort aux Philippines : une autre idée pour réduire la criminalité qui ne fait que l'inverse

4. Mourir pour que les riches puissent jouir : L'exploitation des travailleurs à l'Île du Bonheur aux Émirats Arabes Unies

5. Enfin un bon coup de René Préval en Haïti : l'augmentation du salaire minimum de grains de sésames à des pinottes

6. Dix ans plus tard , les Travaillistes ont rendu les britanniques totalement cyniques envers la classe politique



ELECTIONS INDE

Les résultats de la 15e élection générale en Inde valent la peine d'être commenté sur plusieurs aspects.


L'Alliance progressive unie, mené par le parti du Congrès, a gardé le pouvoir, et même que ça performance a défié beaucoup de prédictions.

Avec plus de 200 sièges remportés par le parti du Congrès, l'Alliance est à quelques sièges court de remporter une majorité absolue pour les 543 sièges au parlement indien.

Ce qui devrait permettre de créer un gouvernement de coalition qui durera les cinq prochaines années, sans cette fois-ci avoir recours à l'aide des petits partis marxistes.

Le parti du Congrès a fait des avances significatives dans le nord de l'Inde... les musulmans et les Hindous des bas fond du système des castes ont pu retrouver leur siège au parlement.

Donc la victoire de l'alliance progressiste unifiée, menée par Sonia Gandhi et le premier ministre Manmohan Singh

est venu malgré la colère et les critiques généralisées à la suite des massacres des attaques contre Mumbai en novembre dernier

Malgré la rhétorique des dirigeants du parti qui reflétait la gronde de la population, la décision de ne pas répliquer envers son voisin le Pakistan était une sage décision...

Et les candidats qui penchaient vers les extrêmes, ou des politiques axées sur leur caste seulement ont payé le prix...

Donc en sommes des élections qui devront plaire à la communauté internationale, surtout les EU et l'Europe...

Ils savent avec qui ils feront affaire au cours des 5 prochaines années.

Manmohan Singh demeure en poste comme premier ministre de l'Inde et Sonia Gandhi travaille derrière la scène pour garder l'Alliance intacte.

On a aussi constaté l'émergence de nouveaux leaders éduqués, dont Rahul Gandhi...

Et une nouvelle génération de dirigeants est nécessaire alors que l'Inde accroît son importance mondiale de semaine en semaine.

Dans une région aussi turbulente où de multiples crises s'entrelacent...

L'Inde s'est sortie de l'élection 2009 préparée pour affronter ses nouveaux défis.



PAIX PAKISTAN INDE

Les opérations de l'armée pakistanaise dans la Vallée du Swat est la plus sérieuse réponse contre les insurgés locaux taliban à avoir lieu au cours des 5 dernières années.

L'échelle de la campagne, et la catastrophe humanitaire qui s'ensuit sont immenses...

En deux semaines, plus de deux millions de civils ont fui la région, allant par dizaines de milliers vivre dans des camps de réfugiés sur des plaines torrides
Quelques 15 000 soldats combattent 5000 taliban cachés dans les montagnes ou dans des villages fortement minées

Les réfugiés, pris entre les lignes de feu des Taliban et l'armée pakistanaise affirment que des douzaines de corps s'empilent dans les champs et dans les canaux...

Et là, la population locale commence a en vouloir aux Talibans... qui historiquement avaient leur appui...

Et dans les camps de réfugiés, ceux qui appuient le plus l'opération militaire sont ceux ayant le plus souffert des Taliban : les femmes éduquées et la classe moyenne urbaine.

Mais parmi la classe pauvre rurale, la vaste majorité, on est encore ambivalent... pour plusieurs, la paix ne viendra que par l'implantation de la sharia, la loi islamique, et seuls les Talibans peuvent y arriver.

Donc à deux reprises au cours des 18 derniers mois, l'armée a sorti les Talibans d'une ville comme Mingora, juste pour les voir revenir...

c'est que le gouvernement pakistanais n'est pas très présent, alors facile pour les Talibans d'installer un système islamique et une milice.

Mais l'armée affirme que cette fois ci est la bonne, elle tiendra le territoire jusqu'au moment où des institutions civiques puissent être en mesure de gouverner.

Sauf que l'armée pakistanaise forte de 150 000 soldats est étendue sur cinq front

Et la seule manière de remporter le combat contre les Talibans seraient d'avoir des renforcements venant des 250 000 soldats stationnés dans l'est en bordure avec l'Inde...

Et ça n'arrivera certainement pas.

Depuis les événements à Mumbaï en novembre dernier, Islamabad et Delhi ont été en guerre froide...

La moitié de l'armée indienne formé d'un million de soldat se tient près de l'armée pakistanaise le long de la ligne d'armistice qui divise le Kashmir... le territoire réclamé par les deux pays depuis leur séparation...

Alors l'adversaire tactique du Pakistan pour le moment c'est le Taliban, mais l'adversaire stratégique demeure l'Inde.

L'armée pakistanaise va donc s'en prendre à ceux qui s'attaque à l'État, comme les Taliban au Swat ou les militants d'al-qaida ailleurs...

Mais n'a pas les ressources ni la volonté d'agir contre les taliban afghans qui ne cherche qu'un endroit d'où lancer ses attaques contre les EU et l'OTAN.

Il y a donc un élément clé dans la résolution des crises qui frappent l'Afghanistan et le Pakistan, et ça c'est la paix entre l'Inde et le Pakistan.


LES ESCADRONS DE LA MORT AUX PHILIPPINES

A quel moment le fait de fermer les yeux sur des massacres devient-il une forme d'encouragement ?

La question est d'actualité aux Philippines.

le pays s'est maintenant départi de la plupart des pratiques utilisées à l'époque de la dictature de Ferdinand Marcos.

Cependant, il a gardé au moins un legs des moments sombres de son histoire :

les exécutions clandestines, des pratiques dangereuses de gouvernance.

Jusqu'à récemment, la plupart des victimes étaient des membres et des activistes des partis de gauche ainsi que des journalistes et des ecclésiastiques sympathisants.

La condamnation par la communauté internationale a poussé le gouvernement à mettre un terme aux exécutions extrajudiciaires.

L'inexistence de poursuites contre les auteurs de ces crimes reste toutefois une source d'inquiétude.

Située au sud de l'île Mindana et troisième grande ville du pays,

Davao est le quartier général d'un escadron de la mort notoire.

des policiers actuellement en service ou d'autres qui ne sont plus dans le corps de même que des autorités locales choisissent leurs cibles et fournissent des armes de poing ou des armes blanches à des voyous sur place.

Enfourchant leur moto sans plaque d'immatriculation, les membres de l'escadron de la mort s'en prennent à leurs victimes en plein jour souvent dans des marchés animés.

Sans cacher leur identité, ils tuent froidement leur victime avant de repartir le plus naturellement du monde tout en sachant que la police informée au préalable de l'assassinat ne serait pas présente sur les lieux,

qu'elle prendra tout son temps pour s'y rendre et se limitera, au meilleur des cas, à une enquête pour la forme.

Les témoins sont trop effrayés pour identifier les membres de l'escadron de la mort par crainte d'être leurs prochaines victimes.

La présidente Gloria Macapagal-Arroyo, qui avait nommé Rodrigo Duterte comme conseiller pour la paix et l'ordre,

n'a commencé à affronter la triste réalité de l'existence des escadrons de la mort que tout dernièrement.

Malheureusement, face à un système judicaire inadéquat, nombreux sont les Philippins qui semblent accepter cette forme de brutalité pour faire face au problème de la criminalité dans leur pays.

Les exécutions sommaires sont à la fois des actes abominables et extrêmement dangereux.

Contrairement aux attentes, l'Escadron de la mort de Davao n'a pas permis de réduire le taux de criminalité.

Dix ans après le début de ses activités,

il a augmenté dix fois plus que la population à Davao.

Cette recrudescence n'est pas surprenante puisque le non-respect de la loi entraîne l'anarchie.

En outre, la police continue d'usurper le rôle de Dieu et d'être tentée de faire d'autres victimes parmi la population.

Les prétendus voyous d'aujourd'hui sont les ennemis politiques ou personnels de demain.

Comme l'a montré l'Amérique latine des années 80,

les activités liées aux escadrons de la mort peuvent non seulement ravager un pays, mais aussi instaurer un climat d'insécurité.

La présidente Gloria Arroyo a fait un premier pas, ce mois-ci,

en ordonnant de faire la lumière sur les [assassinats perpétrés par des milices],

suivie de son influent secrétaire exécutif, Eduardo Ermita, qui a déclaré que la « criminalité est un malaise social qui ne pourra jamais être réglé par des exécutions de ce genre »,

exécutions qu'il a qualifiées d'« illégales » et d'« immorales ».

La question qui se pose maintenant est celle de savoir si le gouvernement philippin donnera suite à ces déclarations fermes,

ouvrira des enquêtes rigoureuses et poursuivra les instigateurs de ces crimes.


ILE DU BONHEUR


Emirats Arabes Unis : Les travailleurs qui construisent « l’Ile du bonheur » sont régulièrement exploités

Des milliers de travailleurs migrants originaires de l'Asie du Sud qui œuvrent à l'aménagement d'une île pour 27 milliards de dollars américains aux Emirats Arabes Unis

sont confrontés à une grave exploitation et à des abus, qui dans certains cas équivalent à du travail forcé

Les agences de recrutement, les entreprises du bâtiment, et les lois répressives sont responsables de ces abus.

si le gouvernement des EAU s'est attaché à améliorer les conditions de logement et à garantir le paiement régulier des salaires ces dernières années,

nombre d'atteintes aux droits du travail demeurent courantes.

Abou Dhabi, capitale des EAU, espère faire de Saadiyat Island (« l'Ile du bonheur ») une destination touristique internationale.

L'île, peu élevée au-dessus du niveau de la mer,

comptera quatre musées et une salle de spectacles conçus par des cabinets d'architecture de renommée mondiale

un cycle d'abus qui laisse les travailleurs migrants lourdement endettés,

mal payés et dans l'impossibilité de défendre leurs droits ou même d'abandonner leurs emplois.

Le gouvernement des EAU et les autorités chargées du développement de l'île de Saadiyat ne se sont pas attaqués aux causes profondes des abus commis contre les travailleurs :

des frais de recrutement illégaux, de fausses promesses de salaires,

et un système de parrainage qui donne pratiquement à l'employeur les pleins pouvoirs sur ses travailleurs.

Afin d'obtenir les visas nécessaires pour travailler dans les EAU,

presque tous les travailleurs que Human Rights Watch a interrogés sur l'île de Saadiyat ont payé des frais importants à des « agences de recrutement » dans leurs pays d'origine,

qui sont engagées pour fournir des travailleurs aux entreprises du bâtiment dans les EAU.

Du fait que ces agences leur ont promis de bonnes conditions d'emploi aux EAU,

de nombreux travailleurs ont vendu leur maison ou leur terre,

ou bien emprunté de l'argent à des taux élevés d'intérêt pour payer les frais d'agence.

les travailleurs endettés -dont beaucoup sont illettrés- doivent signer des contrats avec les entreprises du bâtiment avec des conditions bien pires que celles qu'on leur avait promises chez eux.

Les travailleurs n'ont pratiquement aucun recours contre les agences qui les ont trompés avec de fausses promesses de bons salaires et des frais de recrutement abusifs.

Les lois des EAU interdisent aux agences de faire payer aux travailleurs de tels frais.

Les agences sont censées les faire payer aux entreprises, mais la loi n'est pas appliquée.

Les travailleurs se retrouvent devant le choix d'abandonner leur emploi alors qu'ils doivent encore des milliers de dollars pour les frais de recrutement illégaux,

ou de continuer à travailler dans des conditions qui relèvent de l'exploitation.

Ils se sont plaints pratiquement tous de bas salaires et de soins médicaux médiocres.

Les travailleurs ne peuvent pas non plus réclamer effectivement de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de vie,

puisque les lois des EAU ne protègent pas les droits fondamentaux de former des syndicats, de négocier collectivement ou de faire grève.

Certains travailleurs ont fait état de conditions qui équivalent à du travail forcé :

leur employeur a menacé de leur imposer une lourde amende s'ils essayaient de démissionner avant d'avoir travaillé pendant deux ans,

ce qui les a de fait obliger à rester sur « l'Ile du bonheur »

Les musées et New York University devraient insister pour que leurs partenaires locaux de développement garantissent les droits fondamentaux des travailleurs,

qui devraient inclure au minimum le remboursement des frais de recrutement illégaux,

des contrats officiels dans leur langue maternelle signés avant leur arrivée aux EAU,

et le droit de grève et de négocier collectivement ...


SALAIRE MINIMUM HAITI

On ne peut qu'applaudir la décision de l'administration Préval en Haïti d'augmenter le salaire minimum de 70, 1,75$ à 200 Gourdes, un peu plus de 5$ par jour.

Par contre, l'augmentation a été vivement opposée par le patronat Haïtien.

George Sassine, entre autres, président de l'association des industries d'Haïti a averti que cette augmentation se fait au prix de dizaines de milliers d'emplois.

Il affirme qu'une augmentation similaire au Cambodge a été désastreuse.

Mais on peut bien se demander de quoi parle M. Sassine sachant que l'économie cambodgienne a augmenté de 11% par année depuis l'augmentation du salaire minimum en 2004.

Tout ça parce que les travailleurs, surtout ceux qui gagnent le salaire minimum ont tendance a consommer plus rapidement dans l'économie locale...

Ce qui stimule la production locale et l'emploi en conséquence...

Et donc on s'entend qu'un salaire minimum de 5$, 200 Gourdes par jour ce n'est absolument rien...

Mais des gens comme Georges Sassine s'y oppose car c'est exactement comme ça qu'ils font leur argent : par l'exploitation du travail de leur concitoyens.

Et en termes réels, le salaire minimum de 70 gourdes était en fait plus bas qu'il y a 25 ans.

Rappelons aussi que l'ex président Jean-Bertrand Aristide sorti par deux coup d'État en 1991 et 2004 a rencontré de la vive résistance des industriels lorsqu'en 1995 il a augmenté le salaire minimum de 15 à 36 gourdes par jour

Même chose en 2000 lorsqu'il imposa une nouvelle augmentation à 70 gourdes.

Mais somme toute faut souligner que Haïti demeure une société rurale et agricole et que le besoin le plus urgent est de revoir les fortunes des paysans.

Au cours des 30 dernières années les pressions internationales ont forcé Haïti à réduire ses tarifs et d'ouvrir ses marchés au monde.

Ce qui a poussé les populations rurales à quitter leurs terres et de se rendre dans les bidonvilles urbaines.

Et après avoir satisfait les élites locales et étrangères sur plusieurs fronts, l'administration Préval a enfin eu assez d'espace pour augmenter le salaire minimum... au moins...

C'est quand même une étape positive pour un gouvernement qui a été fortement critiqué aux cours des derniers mois pour ne pas avoir tenu d'élections légitimes au sénat et son incapacité à améliorer sa performance du côté des droits humains fondamentaux.



POLITIQUE BRITANNIQUE

Plus d'une décennie après l'entrée au pouvoir des Travaillistes en Grande-Bretagne, promettant du leadership éthique et de la transparence publique.

Le parti s'apprête à quitter le parlement avec un électorat qui manque plus que jamais de respect pour les politiciens et leur service au public.

Les Travaillistes sont en chute libre, la classe politique au complet est en disgrâce.

Le premier ministre actuel, Gordon Brown pourrait aussi bien couler avec le bateau lors des prochaines élections générales qui devront avoir lieu cette année.

... ce qui pourrait mettre les Conservateurs à nouveau au pouvoir, donc un retour à la droite pour la GB pour peut-être un autre 10 ans.

Et la source de la crise actuelle est le scandale qui a cours concernant des membres du parlement qui réclament à l'État des dépenses qui devraient être privées.

Je vous épargne la liste des dépenses, mais ça part du vulgaire pour aller au vénal, à l'avarice pure et simple.

Un récent sondage du Times de Londres révèle donc un cynisme accru envers l'institution politique... plus de 80% trouve que les dépensent extravagantes démontre à quelle point la classe politique ne pense qu'à elle-même.

Et 4 électeurs sur 5 se fout complètement du fait que l'écrasante majorité des députés affirment que les dépenses ont été permises en dit beaucoup.

Il est étonnant que le scandale qui fera tomber les Travaillistes sont des dépenses frivoles qui coûtent tout au plus quelques millions de livres aux payeurs de taxes...

Alors que le public a été capable de vivre avec une guerre illégale contre l'Iraq qui a coûté des centaines de milliers de vies et des milliards de livres par semaine...