25 mars 2009

LA LEVÉE 25 MARS 2009

1. La grève générale des travailleurs et des étudiants en France : comment le mouvement de la rue et le nouveau parti anti-capitaliste pourraient sortir la gauche canadienne de sa stupeur
2. En cette période de tourmente économique mondiale : les leçons du passé qui pourraient servir contre la grande récession
3. Des millions de nouveaux pauvres, des millions de nouveaux affamés : la crise économique globale dans les pays en voie de développement
4. La prochain réunion du G20 : cinq étapes pour nous sortir du merdier global
5. La privatisation du système carcéral en GB et aux EU : l'exemple extrême des méfaits des partenariats publics-privés



GREVE GENERALE EN FRANCE



La grève générale appelé jeudi dernier par les syndicats français et les étudiants a gagné la sympathie du public, avec des sondages donnant un appui favorable impressionnant de 74%

voilà ce qui menace d'être une crise politique sérieuse pour le gouvernement de Nicolas Sarkozy

le peuple français, n'ayant jamais eu de sympathie pour les plans de réformes de Sarkozy pour libéraliser l'économie et le marché du travail

a aussi été au gravement affecté par le taux de chômage qui monte en flèche

ça l'a toujours été dangereux pour le gouvernement français de combattre sur deux fronts en même temps, contre les étudiants et contre les syndicats

et c'est ce qui se passe pour Sarkozy qui en plus doit subir les affronts de l'opinion public

la semaine passée 60 000 étudiants et académiciens ont pris les rues contre ses réformes en éducation, qui sont il va sans dire assez modestes en comparaison aux standards américains et britanniques

mais les réformes ont été qualifiées de complot de la droite contre la liberté académique, représentant aussi les plans de Sarkozy de moderniser la France en réduisant le rôle de l'État et en promouvant l'entreprise privée

il ne faut jamais sous estimer le pouvoir de la rue en France, et maintenant la combinaison des syndicats et des étudiants pourrait être explosive comme ce fut le cas en 1968 qui ont poussé le président Charles de Gaulle à la porte

ce que l'on demande entre autres c'est un fond d'investissement social pour éventuellement mener à une révolution verte dans le marché de l'emploi

et sur le plan international, beaucoup ont été irrité du retour de la France dans l'OTAN, l'organisation militaire dont le Canada fait parti, organisation que la France avait quitté en 1966 afin d'assurer sa souveraineté

et jusqu'à présent dans les manifestations et grèves un groupe clé est resté silencieux

les jeunes immigrants des banlieues qui avait fait du grabuge il y a 4 ans, brûlant des milliers d'autos à travers la France

ce mois ci les taux de chômage étaient inquiétants : 8 pour cent pour les Français d'origine européenne, et 23 pour cent pour le reste, mais surtout pour les Français d'origine nord africaine

si leur colère et leur violence devaient se joindre au mouvements des syndicats et des étudiants, ça pourrait être un mélange assez dangereux pour Sarkozy et la France.

GREVES EN FRANCE ET ANTI-CAPITALISME



ça serait une erreur de voir les mouvements étudiants et syndicaux de jeudi dernier en France comme étant une chose typiquement française qui n'a rien à voir avec le Canada

avec la grande récession à nos portes exigeant une nouvelle ère politique

avec une grande partie de la gauche au pays encore sous le choc de l'échec de la coalition des libéraux, NPD, bloquistes

on pourrait quand même trouver matière à inspiration chez l'expérience française

il y a aussi l'effet Olivier Besancenot à prendre en considération, ce facteur de 34 ans et porte-parole du nouveau parti anti-capitaliste

qui a récemment consolider sa position comme étant le plus populaire personnage de l'opposition en France

il vient de mériter l'étrange distinction d'être le seul dirigeant d'un mouvement de gauche a être nommé par le Financial Times comme étant de la liste des 50 personnes qui vont cadrer le débat sur l'avenir du capitalisme

son parti activiste, qui voit sa base grandir à vue d'oeil avec maintenant 10 000 membres à travers la France

est tout simplement l'exemple le plus dynamique d'une alternative pour la gauche qui cherche d'une manière constructive et énergique à discréditer les politiques économiques et les institutions du néolibéralisme et du capitalisme

nous en sommes encore très loin de ce genre de débat riche et profond ici au Québec et au Canada où c'est encore très marginal tout ça

où la reconstruction du mouvement étudiant et syndicale, l'élaboration d'une nouvelle vision et stratégie à long terme pour remplacer le capitalisme, amener un socialisme pour le 21e siècle proche de la révolution bolivarienne comme on le voit en Amérique latine

tout ça manque ici, c'est pratiquement le vide, un vide frisant un cynisme et une dépression généralisée

avec les crises actuelles : financière, économique, politique, environnementale... nous faisons face, collectivement, à eux voies : soit celle du chacun pour soi et de la panique

où la réalisation que dans des temps difficiles comme maintenant, la réalisation que la solution viendra seulement d'une action large et profonde tirant son inspiration d'alternatives politiques

seule l'approche invitant le plus de personnes, basée sur une vision à long terme de changements profonds aux conditions socio-économiques,

le développement d'une alternative viable au capitalisme et à l'impérialisme nous permettra d'éviter la catastrophe irréversible


PLAN CONTRE LA GRANDE RECESSION


au début des années 1930 le chômage global avait triplé en seulement deux ans et le monde a été plongé dans la grande dépression

les mouvements des travailleurs du monde s'étaient réuni à l'époque afin d'élaborer un programme pour combattre la crise avec des travaux publics à l'échelle international

c'est un fait historique qui, si les dirigeants de l'époque l'avaient acceptés, aurait de 1. empêché la grande dépression, 2. la montée de Hitler en Allemagne et 3. la 2e guerre mondiale

alors que les chefs d'État tente de remédier aujourd'hui à la grande récession, qui présente un réel risque de hausser les rivalités nationalistes, il y a une vraie leçon dans cette tentative de l'époque de remettre les gens au travail

les travailleurs et les syndicats historiquement ont demandé l'investissement de l'Etat dans les grands travaux publics afin de contrer le chômage

non seulement c'est une solution directe pour remettre le monde au travail, mais ça hausse le pouvoir d'achat, indirectement, de la population

du coup créant une demande plus forte pour les produits et services de d'autres secteurs d'emploi recréant ainsi un cercle vertueux de croissance économique

c'est ce que demandait, d'une seule voix, l'organisation du travail de la ligue des nations à l'époque de la grande dépression

on proposait une entente internationale qui aurait fait en sorte que les banques centrales puissent financer plus facilement l'investissement dans les travaux publics

un grand plan de politique économique de relance et de développement était proposé qui donnait une alternative aux rivalités nationalistes

on supportait, notamment en Allemagne, une unification économique européenne ainsi qu'une politique salariale et sociale internationale

c'était un programme qui mettait de l'avant de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail, des droits sociaux et une réglementation permettant de démocratiser l'économie

vu que le plan était supposé être lancer conjointement à un niveau global, montant ainsi le niveau des conditions socio-économiques mondiaux, le risque d'inflation était minime

en 1933, 60 nations avaient envoyé des représentant à la conférence monétaire et économique à Londres afin de bâtir une solution à la grande dépression

le mouvement des travailleurs mondiaux avait donc proposé une coopération internationale afin de mettre sur pied immédiatement des travaux publics à grande échelle

mais au lieu de ça, la conférence est tombée rapidement dans les rivalités nationalistes

vint ensuite les mises à pied massifs, le chômage endémique, la montée de Hitler au pouvoir et la 2e guerre mondiale

tâchons de ne pas faire la même erreur aujourd'hui... les problèmes socio-économiques sont mondiaux... les solutions devront alors l'être, aussi


CRISE ECONOMIQUE ET MONDIALE


avec la contraction économique qui ralenti quelque peu dans les pays développé

elle commence seulement maintenant à se manifester dans les pays en voie de développement

car maintenant que les pays riches ont cesser d'investir et d'acheter les exportations des pays du tiers-monde, la crise les frappera de plein-fouet

en plus de ça, les conditions de vie se détériorent à grande vitesse à un moment où les changements climatiques font leur effet dévastateur sur la production alimentaire globale

donc en plus des taux de chômage déjà très élevés dans les pays en voie de développement, risque de monter encore plus, la malnutrition généraliser s'accentuera

avec le résultat inévitable d'une morbidité vicieuse qui mènera à un chaos politique et social accentué

en février dernier, la banque mondiale avait produit un rapport pour le G20 qui se réunissait les 13 et 14 mars dernier

le document relayait comment les pays en voie de développement subissent la crise économique globale actuelle

il va sans dire que le portrait n'est pas rose

la crise actuelle pourrait pousser 46 millions de personnes de plus sous le seuil de la pauvreté

ce qui dans des pays sans filet social aura des effets bien pire qu'ici

d'autant plus que la crise alimentaire rendra inaccessible l'achat d'aliments de base

les nouvelles masses de pauvres auront beau manifester, taper du pied, sombrer dans le terrorisme, leur gouvernements, après s'être vu imposé 25 de néolibéralisme forcé, ne sont pas du tout équipés pour les aider

selon le rapport, la malnutrition affectera 44 millions de personnes de plus en 2009

ces chiffres sont au-delà de toutes les prévisions des années passées... tout comme la vitesse à laquelle les changements climatiques causés par l'humain se manifestent

la prochaine réunion du G20 aura lieu le 2 avril à Londres, après la musique, on verra quelles solutions sont possibles pour éviter le pire et de réaliser un autre monde


G20 et NEW DEAL VERT


Gordon Brown, le premier ministre britannique, accueillera le 2 avril les dirigeants des 20 pays les plus riches du monde

Brown a carrément dit que l'ère du tout-marché et du laisser-faire est terminée

... semblerait que Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel disent la même chose, aussi

c'est bien ça, le moment est unique pour procéder à un grand virage qui pourra non seulement nous sauver tous, mais aussi d'élever l'humanité et la planète vers une nouvelle ère de bien-être et de progrès

le moment est venu pour un changement radical de politique économique

la crise financière et la crise environnementale sont une seule et même chose : une crise des excès.

il n'y aura rien de bon qui puisse arrivé à moins que globalement nous ne ralentissions pas l'exploitation de terre et des gens

nous avons besoin d'un New Deal vert

le New deal je le rappelle était l'idée du président américain Theodore Roosevelt pour mettre les gens au travail avec de grands travaux publics

un new deal vert sera l'occasion inouïe de rendre nos économies durables et d'éliminer la dépendance aux hydrocarbures

il faudra réformer le FMI, éliminer sa tendance à imposer le néolibéralisme en échange de prêts d'argents à des dirigeants corrompus, enlever le contrôle du FMI des mains des pays riches, surtout des EU

faut rendre le système financier mondial plus progressiste

l'élimination des paradis fiscaux est plus pressante que jamais

nous avons besoin d'une réglementation mondiale austère qui veillera sur les multinationales et les banques

nous verrons si les gouvernements du G20 sont sérieux pour mettre fin au laisser-faire et imposer une réforme du système financier global lorsque les salaires des régulateurs seront semblables aux salaires de banquiers


LES PROFITS DE LA CRIMINALITÉ


les gouvernements des EU et de la GB ont crée une industrie de prisons appartenant au domaine privé qui se nourrit de vies humaines

il y a deux semaines deux juges de la Pennsylvanie ont été condamnés pour avoir fait emprisonner 2000 enfants en échange de pot-de-vin venant de compagnies carcérales

ils ont été payé 2,6 millions $ par les entreprises afin de faire remplir leur prisons

eh bien, c'est le genre de chose à laquelle il faut s'attendre en cette ère de PPP

c'est un exemple extrême qui démontre ce qui arrive lorsque les services publics sont privatisés

les EU et la GB la privatisation du système carcéral est devenu une force puissante pour augmenter la population des prisons... et éliminer les prisons publiques.

un article du Wall Street Journal a démontré comment du lobbiying intense de la part des propriétaires des prisons privées a fait en sorte que des prisons au Mississippi et en Californie se font payé pour des prisonniers qui n'existent même pas

c'est que, avant de faire construire ces prisons, ces entreprises se sont fait promettre un certain nombre de prisonniers... alors si le système de justice échoue et ne produit pas assez de condamnés, bien ils reçoivent leur argent pareil

cette nouvelle a tellement scandalisé les payeurs de taxes dans les deux États, qui ont du couper d'autres services publics pour payer ces fonds... que l'on a exigé de remplacer les prisonniers fantômes par des vrais en chair et en os

alors même que la criminalité est en baisse, les législateurs se voient contraint d'augmenter le taux d'emprisonnement

on le sait, les EU ont déjà le plus taux d'emprisonnement, 1 pour cent de sa population adulte est derrière les barreaux... dans les autres pays riches c'est un dixième de ce taux là

et comme la plupart de ses mauvaises idées, le party conservateur britannique a importé l'idée de prisons privées des EU

et aujourd'hui a un taux proportionnellement plus élevé de prisonniers dans des institutions privées qu'aux EU

c'est le seul pays d'Europe a adopté ce modèle et même sous le gouvernement travailliste de Gordon Brown on compte accélérer la cadence et construire d'autres prisons privées

des prisons massives, éloignant encore plus les prisonniers de leurs proches et familles, ce qui réduit les chances de réhabilitations, créant un nid parfait pour la prolifération des maladies sociales propres aux prisons

tout ça afin d'accumuler des marges de profits

et la nature de ce PPP carcéral là, fait en sorte que le gouvernement s'engage à payer les services pour les 25-30 ans... mêmes si un jours ils s'avéraient ne pas être nécessaire... ce qui du coup est un puissant incitatif qui assure que le taux d'incarcération ne tombe jamais

en comparaison, en Allemagne et en France, la population carcérale augmente à pas de tortue

14% d'augmentation pour la France depuis 1992, 25% de plus pour l'Allemagne depuis la même année

mais la GB enferme 73% plus de gens qu'en 1992, 20% de plus qu'en 2001

on y enferme les gens, non pas parce que le système carcéral privatisé fonctionne, non pas parce qu'il rend la vie plus sécuritaire, mais parce que ça créer du profit

Comme le dit si bien Noam Chomsky, notre modèle socio-économique capitaliste fait en sorte que les profits sont privatisés, mais que les coûts eux, sont toujours payés collectivement

LA LEVÉE 25 FÉVRIER 2009

1. La montée de la droite en Israel : le chat sort du sac.

2. Le jugement des véritables coupables du génocide au Cambodge : Washington et Londres

3. Les Oscars, Slumdog Millionaire et la propagande de guerre aux ÉU





ISRAEL MONTEE DE LA DROITE



J'en ai déjà parlé ici... le moment choisi par Israel pour mener son attaque brutale sur la bande de gaza et les Palestiniens, tuant 1000 non-combattants parmi la population captive en décembre et janvier dernier était préparée depuis 6 mois et avait tout
à voir avec les élections israéliennes qui viennent d'avoir lieu dans le pays.

En fait, le moment de l'attaque n'était pas complètement lié aux élections, fallait aussi finir la job avant que Barack Obama ne prenne le poste de président officiellement le 20 janvier.

Et maintenant que les élections sont passées, plusieurs choses importantes restent à régler, notamment les deux partis traditionnels de droite et de centre qui arrive presque à égalité.

Le part centriste de Tzipi Livni, premier responsable de l'attaque sur la bande de gaza, a fini premier, un siège devant le parti de droite du Likoud de Benyamin Netanyahu.

Mais fait plus important encore, pour les israéliens, les palestiniens et leurs relations incontournables avec les EU, a été le choix des israéliens pour un parti d'extrême droite en troisième position dans la Knesset, le parlement israélien.

Le grand vainqueur de cette élection n'est pas Netanyahu ou Livni, mais plutôt Avigdor Lieberman.

Son parti raciste, voire fasciste d'Yisrael Beiteinu «Israel notre demeure» a pris la 3e place, laissant le parti travailliste de l'ex premier ministre Ehud Barak en 4e place.

Ironiquement, la popularité de l'extrémisme de Lieberman a été suffisant pour soutirer des votes au parti de droite du Likoud et pour renverser ce qui semblait être sa victoire inévitable... donnant ainsi au parti Kadima de Tzipi Livni la 1e place.

L'étoile de Lieberman est en montée depuis un certain temps... il a même remporté les fausses élections des étudiants du secondaire au pays.

Son succès est un des signes qui indiquent à quel point l'opinion des israéliens penchent vers la droite... au point de rendre Netanyahu quasiment centriste...

En fait, cette élection de de confirmer le statut d'Israel comme un pays pratiquant l'apartheid.

Depuis le début de cette saison électorale, les trois candidats au rôle de premier ministre se faisait compétition à savoir qui était le plus dur envers les palestiniens, le Hamas, l'Iran.

Et ironiquement encore, Netanyahu n'avait rien à voir avec l'attaque sur Gaza.

C'était plus les deux chefs à sa gauche, Livni et Barak qui s'attribuaient la responsabilité de l'agression.

La montée de Lieberman et la nouvelle crédibilité qu'amène son parti ultra-raciste est un nouveau développement.

Lieberman, un immigrant juif venu de l'ex-union soviétique, a mobilisé une large partie de la population en appelant à l,expulsion de tous les citoyens palestiniens d'Israel... désirant un État exclusivement hébreu.

il a appelé à l'exécution des prisonniers palestinien tenu par Israel, à l'exécution de tous membre de la Knesset qui rencontre un membre du Hamas, etc.

Et si le Likoud fini par former le gouvernement, il occupera certainement un poste de haut placé.

maintenant que les élections sont terminées, la droite retournera à ses discours politiques toxiques, surtout maintenant qu'il y a ce nouveau joueur qui leur donne de la crédibilité...

Ce qui représente maintenant un défi pour le pays parrain et en fait, patron d'Israel : les EU avec Barack Obama aux commandes.

... et peut-être, maintenant que l'on aura droit au vrai visage de la politique israelienne envers les palestiniens : l'expansion des colonies dans les territoires occupés illégalement, l'emprisonnement et l'appauvrissement des palestiniens de Gaza, la discrimination contre les citoyens palestiniens d'Israel, etc.

Barack a tout le pouvoir d'arrêter l'apartheid en Israel et d'imposer sa vision d'une solution de eux Etats, la seule voie vers la paix.

Il peut demain couper l'aide militaire annuelle de 3 milliards $ que Washington envoie à Tel-Aviv... et mettre ainsi fin aux crimes de guerre et à la violation quotidienne de la loi internationale commise par Israel.

COUPABLES DU GÉNOCIDE CAMBODGIEN




Il aura fallu attendre 30 ans après la chute du régime de Pol Pot pour que débute le premier procès international des Khmers rouges, responsables d'atrocités commises au nom d'une révolution communiste.

On évalue à quelque 2 millions le nombre de morts attribués au régime entre 1975 et 1979.

Et comme chaque fois que les atrocités des Khmers rouges font les manchettes je me vois dans l'obligation de rappeler que le début du génocide cambodgien est venu de l'extérieur du pays, notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Deux ans avant que Pol Pot ait pris le pouvoir les B-52 américains ont ravagé le Cambodge.

Leurs bombes ont causé la mort de plus de 600 000 d'entre-eux.

Et le problème avec ce tribunal appuyé par l'ONU présentement Phom Penh des chefs restants du Khmer Rouge... c'est qu'il traite seulement de la 2e partie du génocide... et évite totalement la question des premiers responsables.

Car il y a eu trois étapes à cette horreur.

Disons que Pol Pot n'aurait jamais, jamais pris le pouvoir si Richard Nixon et son conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger n'avait pas choisi d'attaquer le pays neutre qu'était le Cambodge durant la guerre d'Indochine.

En 1973 les b-52 ont largué plus de bombes sur les régions populeuses du Cambodge que le Japon avait reçu durant la totalité de la 2e guerre mondiale, l'équivalent de cinq bombes nucléaires d'Hiroshima.

Et les dossiers de la CIA accessibles aujourd'hui indiquent que les services secrets à l'époque savaient fort bien ce que la campagne militaire aérienne faisait à la population.

Ils savait, en plus, que les Khmer Rouge utilisaient le dommage causé par les B-52 comme principal de leur propagande.

Avant les bombardement, le Khmer Rouge n'était qu'une secte Maoiste sans base militante ni popularité.

Ce que Nixon et Kissinger avaient commencé, Pol Pot a ensuite terminé... créant les conditions parfaites pour l'élimination de 2 millions de Cambodgiens innocents.

En 1979 les gouvernements GB et EU avaient imposés un embargo brutal sur le Cambodge car les libérateurs du pays, les Vietnamiens, étaient considérés comme pire que le régime de Pol Pot.

À l'ONU, la GB a demandé que les leaders du Khmer Rouge obtiennent le droit de représenter ses victimes à l'ONU et a voté avec Pol Pot dans les agences de l'ONU, incluant l'OMS, l'empêchant ainsi de travailler à l'intérieur du Cambodge.

Pour cacher ce scandale, la GB, les EU et la Chine avaient inventé une coalition en exile à appuyer qui était en fait dominée par le Khmer Rouge.

Et le 25 juin 1991, le gouvernement de la GB a été enfin forcé d'admettre que ses services secrets avaient effectivement entraînée la coalition... malgré des démenti fermes par Marguerite Tatcher au moment où ça se déroulait.

Donc à moins que la justice internationale soit une triste farce, ceux et celles qui ont non seulement appuyé, mais en parti crée les hordes barbares de Pol Pot devraient être appelé à témoigner au tribunal de Phnom Penh...

À défaut de ça, faudrait qu'au minimal que le monde entier apprennent leur nom et que soit exposé les crimes des véritables coupables du génocide cambodgien.


NOUVELLE CENSURE À HOLLYWOOD



La 81e édition des Oscars ont eu lieu dimanche, et le film Slumdog Millionaire a été le grand gagnant comme vous le savez...

L'histoire donc d'un garçon indien amoureux, Jamal, qui avec un peu d'aide du destin triomphe de sa condition d'abjecte pauvreté.

Le film de Danny Boyle est magnifique, mais faut quand même prendre un peu de recul et ne pas le considéré comme une représentation réaliste de la pauvreté urbaine en Inde, selon ce que j'ai pu lire dans le Toronto Star sous la plume de Mitu Sengupta, chargé de cours à l'université Ryerson à Toronto.

le message principal de Slumdog ou le pouilleux millionnaire est une narration profondément aliénante concernant les habitants des bidonvilles de Mumbai, le tout sans aucun message de justice sociale.

Le film dresse le portrait de la vie à Dharavi, le bidonville au coeur de Mumbai... mais selon Mitu Sengupta on ne voit pas dans le film à quel point c'est un endroit qui déborde de créativité et de dynamisme.

Les habitants des bidonvilles y ont tissé un réseau de collaboration solide, qui s'étend au-delà des lignes des castes et des religions.

mais les gouvernements n'ont pas reconnu cette réalité et sont allés de l'avant avec des plans de développements basés sur la prémisse qu'il s'agit là d'espaces sans valeur.

... dont le projet de redéveloppement Dharavi qui vise à tout recouvrir de béton et de hautes tour à appartements.

Ce projet causera l'éviction de plus de 500 000 résidents, mais détruira aussi du coup le profond réseau d'entraide et de collaboration qui y existe.

c'est ironique qu'un film comme Slumdog avec ses tons revendicateurs pour les enfants des bidonvilles, partage un point de vue déshumanisant des gens qui y vivent et travaillent.

Vue qu'il n'existe aucune ressource à même les bidonvilles, les solutions doivent nécessairement arriver de l'extérieur.

dans le fond, c'est quoi le message du film? Jamal réussi a devenir un millionaire en gagnant dans un quiz télé venu de l'occident, non pas parce qu'il est intelligent, mais plutôt extrêmement chanceux, voire destiné à gagner le gros lot.

... et on peut se demander si les autres enfants des bidonvilles sont destinés à continuer à y souffrir aussi...

c'est la preuve qu'il faut toujours faire attention aux portraits, aux images, aux leçons dont nous font part les oeuvres du cinéma.

Surtout que les critiques de film, sauf pour de rares exceptions courageuses, n'iront jamais jusqu'à dénoncé le véritable pouvoir qui se cache derrière les scènes.

on a qu'à penser à tous les films sur le far-ouest qui ne disent rien du génocide des amérindiens, ou des films de guerre qui ne montre qu'un côté de l'histoire, toujours l'américaine.

ou on peut parler du film Munich de Spielberg où sur 167 minutes la question palestinienne n'est traitée que durant littéralement 2 minutes.

c'est certain qu'il y a des exceptions, comme les documentaires de Michael Moore ou le film War Inc. de John Cusak... que des gouttes d'eau dans l'océan de cinéma propagande qui fait rage depuis les débuts d'Hollywood.