24 juillet 2008

LA LEVÉE 23 JUILLET 2008

1. Follow the money : derrière la fracture Belge
2. Merci, mais on le savait déjà! Le pétrole devient officiellement la première motivation pour l'invasion de l'Irak
3. On n'a plus besoin de vous! La toute récente paix entre la Chine et Taiwan déplait aux ÉU
4. La guerre pour l’Eau : comment notre assoiffé voisin du sud lorgne notre ressource bleue
5. Le cas d'Omar Khadr : pourquoi la vidéo de son interrogatoire devrait faire frémir tous les Canadiens...

BELGIQUE



Le chaos s’est installé en Belgique!

Le gouvernement vient de s’effondrer et le Premier ministre a déposé sa démission.

… et avec l’État des institutions politiques de la Belgique, on peut sérieusement se demander si le pays est sur le point de se facturer à tout jamais.

Le PM Yves Leterm a lancé la serviette lundi de la semaine passée, disant qu’il ne pouvait pas forcer un consensus entre les membres francophones et flammands de la coalition au pouvoir.

Je rappelle que la Belgique est séparée en deux régions : La Flandre dans le nord et la Wallonie au sud… deux régions qui ont connu une autonomie grandissante depuis les années 1970.

… et le nord, beaucoup plus prospère, cherche à obtenir encore plus d’autonomie.

Ce qui veut dire, pour des réformes qui vont transférer la responsabilité pour la taxation et la sécurité sociale au niveau régional.

Les partis francophones accusent les flamands de tenter de séparer la région plus riche du nord de la région du sud où le chômage est trois fois plus élevé.

La question centrale est donc de voir à quel point les Belges sont prêts à faire preuve de solidarité nationale.

Donc au-delà du clivage linguistique, la fracture de la Belgique a plus à voir avec la redistribution des richesses d’un pays qui est beaucoup plus riche que la moyenne européenne.

Le sud de la Belgique a été frappé de plein fouet par la globalisation… et les riches du nord ne veulent pas payer pour ça… à la fin, la fracture de la Belgique aura lieu sur une simple question d’argent.


PÉTROLE ET IRAK




Le micro suivant est tiré d'une récente entrevue qu'a accordé Noam Chomsky sur le sujet de l'Irak :

L’entente qui se prépare en ce moment entre le Ministère du pétrole en Irak et quatre compagnies pétrolières de l’ouest nous pousse à sauter vers quelques conclusions concernant l’invasion et l’occupation de l’Irak.

Les négociations avancent pour Exxon, Shell, Total et BP : les partenaires originaux du Irak petroleum company qui existait il y a quelques décennies… perdu aux mains des nationalistes irakiens.

Les contrats sans appels, apparemment écrits par les compagnies ont eu le dessus sur les offres de 40 autres compagnies pétrolières venant entre autres de la Chine, l’Inde et la Russie.

Tout ça se passe dans le plus grands des secrets…

Dans un pays, l’Irak, qui contient probablement la 2e réserve en hydrocarbures du monde, qui sont en plus très facile à extraire.

Pour les planificateurs américains l’Irak doit donc impérativement rester sous contrôle des ÉU, un endroit où des bases militaires peuvent rester en permanence.

Le pétrole. La raison ultime de l’invasion, alors… bien visible à travers la successions de prétextes : les armes de destruction massives, les liens de Saddam Hussein avec Al-Qaida, la promotion de la démocratie et la guerre au terrorisme…

Dans la déclaration de principes signée par Bush et le PM irakien Nouri al-Maliki en novembre dernier, on a mis ça bien au clair que l’économie irakienne devra être ouverte aux investisseurs étrangers, surtout américains, on s’entend.

Mais l’écho que l’on a le plus souvent du réseau de propagande de Washington, c’est que le seul à blâmer pour les problèmes en Irak, c’est son voisin imposant, l’Iran.

On menace l’Iran de représailles et d’agression militaire.

Or le paradoxe peu connu ici… c’est que le gouvernement irakien de Maliki est issu du secteur de la société irakienne la plus proche de l’Iran, appuyé par l’Iran.

La pseudo armée irakienne, une milice, en fait, est en grande partie basée sur la brigade Badr, qui a été entraînée par l’Iran et s’est battu pour le côté iranien lors de la guerre Iran-Irak.

Téhéran semble donc bien heureux de voir les ÉU qui implantent et maintient un gouvernement en place qui est sous son influence…

Encore une fois, du moment que le pétrole coule dans la bonne direction, on est même prêt à installer un gouvernement facilement influençable par le plus gros pays de l’axe du mal.

Plus d’un million d’irakiens mort cinq ans après l’invasion, qui est selon la loi internationale un crime de guerre…

Pendant ce temps là, la majorité de la population irakienne et américaine souhaite le retrait immédiat des troupes…

Mais… avec les grandes pétrolières qui salivent à la conclusion imminente de leur saisie du pétrole irakien… est-ce que l’on va les écouter?

PAIX CHINE ET TAIWAN



Pour les Chinois qui historiquement ne tiennent pas tant que ça aux allégeances du passé, faire la guerre est vue contre une manière contre productive de mener ses affaires… et la Chine a maintenant assez de confiance pour agir là-dessus.

La Chine et l’île voisine de Taiwan ne font même plus semblant d’être des ennemis et s’engagent maintenant dans une série d’associations au grand jour.

Vendredi dernier, des vols d’avion directs entre la Chine et Taiwan ont eu lieu pour la première fois en 60 ans.

Ce chapitre de la guerre froide est terminé et on semble bien être embarqué dans une nouvelle ère de paix entre les anciens rivaux.

Les hommes d’affaire de Taiwan sont déjà des investisseurs importants en Chine, et le gouvernement de Taiwan est en plein processus de normaliser les échanges entre les deux territoires.

Est parti, donc, l’excuse numéro un qu’avait l’armée américaine pour être installée dans cette partie là du pacifique…

Véritable scénario catastrophe pour la machine militaire américaine qui tire plus de 50% du budget du gouvernement américain de son côté…

La peur de la Chine est essentielle pour justifier l’achat des jouets de guerre à la fin pointe de la technologie…

Selon la dernière analyse du Pentagone, on estime que la Chine aura besoin de trois ans encore avant de pouvoir produire une force militaire capable de remporter un adversaire de taille moyenne.

Mihkail Gorbachev a dit mardi dernier, en pleine séance critique de Bush et des candidats à la présidence, que les ÉU investissent massivement dans la machine militaire sans qu’il n’y ait de place à ce sujet là dans l’espace public.

Un véritable tabou qui… avec les récents développements entre la Chine et Taiwan… devrait être levé.

GUERRE POUR L'EAU



En octobre dernier, le secrétaire général des nations unies Ban Ki Moon nous a fait part du fait que la planète entière se dirige vers une crise sans précédent pour l’eau.

Il a dit que près de 700 millions de personnes dans 43 nations sont affectés par la rareté de l’eau potable… et que ce nombre pourrait gonfler à trois milliards de personnes dans 17 ans.

Évidemment, pas besoin des avis experts pour comprendre que les changements climatiques vont empirer la situation.
Et nos voisins du sud, au sud des ÉU, commencent à être sérieusement assoiffés… et comme pour notre pétrole, ils ont l’œil sur nos réserves d’eau.

Et selon le point de vue, l’eau ne peut pas être inclus dans le traité de pseudo libre échange qu’est l’ALENA.

D’un côté on dit que l’eau n’est pas une commodité dans son état naturel et de l’autre on affirme que bien que l’ALENA ne peut pas forcer une province de vendre son eau… dès qu’une province décide d’aller de l’avant ça créer un précédent et ensuite avec l’ALENA plus moyen de revenir en arrière.

Le Pentagone en ce moment reçoit des conseils du manufacturier d’armes Lockheed Martin sur les moyens d’avoir accès aux sources d’eau de pays étranger… car on s’approche de la crise au sud, au point où ça deviendra une menace à la sécurité nationale.

Les grands lacs tiennent 20% de l’eau douce de la planète, mais seulement 1% de cette eau est renouvelée annuellement par la pluie et les nappes phréatiques.

Le Gordon Water Group a récemment publié un rapport disant que le Canada, même sans la menace américaine sur notre eau, est sur le point de bousiller ses propres réserves.

Dans le rapport intitulé Changing the Flow on indique que la croyance des Canadiens qu’ils ont des ressources d’eau illimitée est non fondée.

Nous utilisons en moyenne 50% plus d’eau que nécessaire…

Si la température moyenne s’élève de 2 à 4 degrés, le lac Ontario verrait son débit réduire de 24% et le fleuve St-Laurent baisserait d’un mètre à certains endroits.

Pour revenir à nos assoiffés du sud, 70% de la prise d’eau est due à de l’étalement urbain et la pollution agricole… et ça s’accélère.

Raison pour laquelle les Canadiens doivent absolument mettre de la pression sur leurs gouvernements pour empêcher les ÉU de mettre la main sur notre eau.

… Et pour ceux qui croient en la désalinisation oubliez ça : c’est une technique qui prend de grandes quantité d’énergie pour convertir l’eau salée en eau potable… contribuant du coup au rejet de plus de GES… menaçant encore plus les sources d’eau potable.


LE CAS KHADR




Vous avez peut-être vu la vidéo d’Omar Khadr, 16 ans, en train de se faire interroger par des agents des services secrets canadien à Guantanamo… une vidéo qui révèle bien des choses.

Le gouvernement canadien ne semble pas du tout s’incommoder du fait que les ÉU tient des combattants ennemis sans les chargés de quoi que ce soit, sans aide légale aussi…

Dans le clip, tourné en 2003 peu de temps après l’ouverture de la prison Khadr à l’air soulagé d’avoir rencontré des agents canadiens… mais lorsqu’il a réalisé qu’on était là plutôt pour l’interrogé il est tombé en pleurs…

Mais ce qui est le plus troublant dans cette histoire, ce n’est pas l’interrogatoire, assez soft, mais plutôt qu’il ait tout simplement eu lieu.

Pour commencer l’agent du SCRC l’a interrogé sans même lui faire part de ses droits légaux, une violation de droits fondamentaux.

Et plus important encore, bien que le Canada n'ait pas construit la prise de Guantanamo, le Canada porte quand même une certaine responsabilité légale et morale de ce qui arrive là-bas.

En flagrant contraste avec ce que d'autres pays de l'ouest ont fait... Khadr est le seul citoyen d'un pays de l'ouest qui demeure en détention, car tous les autres pays ont conclu des ententes avec les ÉU pour rapatrier leurs détenus.

En plus, Khadr est le seul détenu restant qui était un enfant lors de sa capture par l'armée américaine.

Son père l'avait initié à al-qaida lorsqu'il avait 10 ans, il a été capturé 5 ans plus tard et conduit à Guantanamo quelques mois plus tard...

Et l'appui du Canada pour la détention et le tribunal militaires d'enfant soldat est non seulement en contraste profond par rapport à d'autres pays de l'ouest, mais aussi en pleine contradiction de ses obligations internationales et son appui exprimé pour la réhabilitation d'enfants soldats!

Dans le protocole signé par le Canada, on y reconnaît que les enfants soldats devraient être considéré en premier lieu comme des victimes d'offenses contre la loi internationale... et appelle les États à mettre de l'emphase sur la justice restauratrice et la réhabilitation sociale lorsque l'on fait affaire à des combattants mineurs.

En supportant activement la détention et le traitement de Khadr à Guantanamo, le Canada indique clairement que sa position internationale sur les enfants soldats n'est que du vent.

... Et tous les citoyens canadiens devraient se sentir concernés... car si le Canada n'est pas vraiment commis à ses obligations domestiques et internationales, et la loi, bien, dans ce cas-là, aucun citoyen n'est en sécurité.

LA LEVÉE 9 JUILLET 2008

1. Colombie
2. G8


COLOMBIE




Ça se voit comme un film d'Arnold Schwarzenegger... des commandos de l'armée colombienne ont descendu dans la jungle et en sont ressortis avec 15 otages, parmi eux Ingrid Betancourt : ancienne candidate à la présidence de la Colombie.

Les otages avaient été tenus là 6 longues années...

Le Pentagone a été félicité pour sa participation à l'opération.

Toujours une bonne nouvelle lorsque des otages sont libérés... mais il ne faut pas perdre de vue le rôle que le Canada joue dans le long et sale conflit qui fait rage en Colombie.

Eh bien que ce soit la guérilla qui reçoit toute la couverture médiatique, il ne faut pas croire pour autant que les FARC sont les seuls responsables de la violence...

Des gouvernements colombiens successifs ont fait la guerre contre toutes formes d'opposition à leur autorité... avec l'appui tacite du Canada et des ÉU.

Contre des syndicalistes, des leaders de paysans, des activistes... des personnes qui, d'ailleurs, n'approuvent pas du tout des tactiques de prise d'otage des FARC.

Et bien que les causes qui ont créé la guérilla existent toujours, la prise violente de terres paysannes, la stratégie et la balance militaires a changés...

La célébration universelle de la libération d'Ingrid Bétancourt indique à quel point les FARC sont devenus impopulaires...

Et pendant ce temps là, un conflit se déroule entre la cour constitutionnelle et le président colombien, Alvaro Uribe Velez.

La cour suprême a condamné un membre du congrès d'avoirs acceptés un pot-de-vin en faveur de son vote appuyant une loi qui permettait à Uribe de se présenter pour un nouveau mandat présidentiel.

Contrairement au FARC, Uribe se croit assez populaire pour retourner en élection tout de suite pour démontrer sa légitimité de gouverner... encouragée, surtout, par le récent traité de libre-échange qu'il a signé avec le Canada.

Cette popularité a donné le feu vert au gouvernement colombien pour réprimer encore plus les mouvements paysans, comme présentement au Nord Cauca, attaquant des membres de la nation Nasa.

Et avec la libération héroïque d'Ingrid, le danger est bien réel que l'on oublie que la Colombie est sous le règne d'un gouvernement qui est en place par des pots-de-vin, la violence paramilitaire... qui vend ses richesses naturelles aux multinationales aux dépens des gens qui vivent sur ces territoires.

Les voix des gens qui souffrent de ces injustices ne doivent pas êtres enterrés dans l'acte héroïque de libération des otages... surtout au cours des prochaines semaines.

G8



Ça faisait 13 mois que les dirigeants du G8 ne s'étaient pas rencontrés... et si vous avez oublié ce qu'ils se sont dit l'an dernier, voici un petit rappel :

On disait que l'économie globale était en bonne condition et que la croissance était mieux distribuée à travers les régions.

On affirmait avec confiance dont l'inégalité globale allait se balancer grâce à la croissance économique envisagée.

Rien à dire sur la spéculation dans les marchés du pétrole et de l'alimentation, grande responsable de la flambée des prix.

La spéculation sur la valeur des commodités a été multipliée par 20 au cours des 5 dernières années... et, durant ce temps, le prix d'un panier de nourriture a globalement augmenté de 183%.

Et encore cette semaine, on voit bien que les dirigeants du G8 sont incapables de prendre des engagements sérieux envers les changements climatiques... dont la croissance économique est en grande partie responsable!

Pourtant, l'économie globale est à risque avec les pénuries de pétrole à venir, et les dommages de plus en plus significatifs causés par les changements climatiques.

C'est triste... car si l'on regarde l'histoire récente, aux deux moments où l'économie globale connaissait des crises équivalentes : 1930 et 1970... il y a eu des changements radicaux.

Au lieu d'avoir des échanges foisonnants d'idées neuves et révolutionnaires pour nous sortir du pétrin, tout ce que l'on a de la part des dirigeants du G8 c'est le néant.
Un pamphlet sera publié dans un mois qui suggèrent des voies à suivre pour remédier à la crise actuelle, titré Green New Deal, qui exigera une réglementation plus sévère sur le capital, des changements aux systèmes fiscaux, et des investissements importants dans la conservation d'énergie et l'énergie renouvelable.

Des solutions existent, et l'on se demande bien à quoi servent les rencontres du G8 si c'est pour ne pas en parler sérieusement.

LA LEVÉE 25 JUIN 2008

TILMA
SOMALIE
VIOL TEMPS DE GUERRE
KARZAI ET PAKISTAN
PRISONS ET INEGALITE


TILMA



Lorsque les Premiers ministres de la Colombie-Britannique Gordon et l’ex Premier ministre Ralph Klein ont signé le Trade, Investment and Labour Mobility Agreement (TILMA) en 2006, à l’époque ils avaient de grands plans pour le Canada.

TILMA était supposé débarrasser le Canada de supposées barrières aux échanges commerciaux et ainsi créer un seul espace économique de la mer du Pacifique à l'Atlantique...

Et heureusement, une bonne partie des provinces canadiennes ne veulent rien savoir de se joindre à cette chose-là.

Cette semaine, le Premier ministre du Yukon Dennis Fentie ont choisi de ne pas s'embarquer, à cause de possibles difficultés à implanter des politiques environnementales et socio-économiques... et des coûts élevés liés aux disputes.

C'est sous le TILMA, les niveaux de gouvernement provincial, régional et municipal ne peuvent pas implanter librement des politiques visant, par exemple, la santé des communautés ou la protection de l'environnement, sans voir des entreprises les poursuivre s'ils sentent que leur capacité de faire des profits sont limités.

Donc des personnes non élues mises sous autorité par TILMA pourraient voter contre un programme ou une loi du gouvernement, imposant des amendes allant jusqu'à 5 millions.

Tant que le palier de gouvernement décidera de garder la politique fautive en place, il sera frappé d'une autre amende, de multiples amendes jusqu'au recul, le retrait du gouvernement.

L'an dernier, la province de Saskatchewan avait aussi décidé d'éviter TILMA à cause de la menace qu'il représente aux entreprises publiques, et la possibilité des gouvernements municipaux de développer l'économie locale.

Le Manitoba a aussi dit non au TILMA, préférant baser ses échanges sur une entente antérieure, le Agreement on Internal Trade signé en 1994 qui a tout compte fait pratiquement éliminé les dernières barrières à l'échange.

En fait, c'est ça qui est le plus étrange avec TILMA : si toutes les barrières aux échanges ont été éliminées depuis 14 ans déjà... à quoi ça sert?

Ça sert à éradiquer toutes différences dans les politiques locales et provinciales, peu importent à quel point elle sont légitimes.... et que cette légitimité démocratique de choix concernant la santé et l'environnement est inscrite dans la constitution.

C'est que plusieurs entreprises transnationales des ÉU et d'Europe voient notre système fédéral comme une suite de barrières à leur volonté d'imposé des standards à travers les sphères de gouvernement.

Mais, au Québec, le gouvernement libéral de Jean Charest tente de signer une entente avec l'Ontario, copié sur le TILMA entre la CB et l'Alberta...

Encore une fois, en nous faisant croire qu'il existe des barrières aux échanges commerciaux entre les deux provinces... quand dans le fond ce que l'on cherche à faire c'est d'accroître la possibilité pour des firmes étrangères de faire du profit chez nous...

... Tout en réduisant encore plus notre pouvoir démocratique de choisir un environnement sain.

Pourtant, les échanges entre les provinces vont très bien, et s'accroît à un rythme plus élevé que les échanges entre le Canada et les ÉU, par exemple.

Curieux de constater que les provinces où l'on a choisi d'appliquer TILMA sont précisément les endroits où l'on a choisi de ne pas consulter la population... contrairement aux Parlements qui l'ont rejeté.

SOMALIE




Une entente de paix signée à Djibouti, pays médiateur, a peut-être manqué la cible... dû à trop d'ambiguïté et l'absence de signature de certains acteurs dans le conflit entre la Somalie, les rebelles locaux et l'Ethiopie.

Après 10 jours de négociations à Djibouti, parrainée par l'ONU, le gouvernement Somalien et une partie de son opposition ont signé un traité de paix sur 11 points fait pour cesser tout conflits armés à l'intérieur de 30 jours.

Les dirigeants pour l'alliance de la relibération de la Somalie, le groupe d'opposition au gouvernement, ne se sont pas tout entendu sur les principes du procédé de paix, alors une aile plus radicale s'est détachée...

Le groupe mené par l'islamiste Hassan Dahir Aweys a boycotté les discussions et rejette d'avance ces résultats.

Un autre groupe, pas vraiment reconnu comme étant officiellement dans l'opposition au gouvernement somalien, mais coupable des attaques les plus violentes contre le gouvernement et les troupes d'occupation venant de l'Éthiopie ont aussi, sans surprise, carrément rejeté le processus de Djibouti.

Que fait l'Éthiopie dans cette histoire? Bien, poussé par les ÉU, le voisin du nord-Ouest de la Somalie a envoyé ses troupes sur place, craignant l'influence grandissante des mouvements d'opposition armées islamiste en Somalie.

Alors, une coalition de l'opposition islamiste s'est formée sous le nom de l'alliance, et leur approche envers Djibouti c'est en premier lieu la quête du retrait des troupes éthiopiennes en Somalie.

Donc pour eux pas de négociations possibles avec le gouvernement de transition en Somalie tant et aussi longtemps que l'armée de l'Éthiopie est sur leur territoire.

Or, le texte de l'entente de paix, selon le porte parole de l'Alliance, est trop ambigu et ne semble pas directement demander le retrait des troupes comme faisant partie du cessez-le-feu général.

Le gouvernement somalien affirme que l'article 7 de l'entente ne demande pas un retrait automatique de l'Éthiopie, pas, du moins, avant 120 jours moment où l'on espère installer des troupes de l'ONU à la place.

Rappelons que le conflit dure depuis 18 mois et des confrontations violentes ont eu lieu quotidiennement depuis. Allez dans mon blogue et tapez Somalie pour plus de détails...

Donc l'article 7 n'est pas clair car il n'y a pas de garantis que l'ONU aura les forces nécessaires d'ici 120 jours, vu son manque d'effectifs en ce moment... étant, bien entendu, occupées ailleurs, par exemple au Darfour.

Et dans tout ça, malgré qu'on vise un cessez-le-feu à l'intérieur de 30 jours à la suite de la signature de l'entente, les troupes éthiopiennes qui appuient les forces gouvernementales de la Somalie et les nombreux groupes d'insurrection continuent leurs confrontations quotidiennes.

En fait, depuis le 9 juin dernier, plus de 100 personnes ont été tuées... presque tous des civils, au cours des nombreux affrontements dans cette partie de la corne africaine.

Ne manque qu'une assurance béton de la part de l'ONU que des troupes remplaceront celles de l'Éthiopie et la paix aura une véritable chance de s'imposer...


ANTI-VIOL EN TEMPS DE GUERRE



La nouvelle résolution du conseil de sécurité de l'ONU contre la violence sexuelle est un grand progrès historique qui doit être reconnu et souligné.

C'est un plan clair pour recueillir systématiquement de l'information sur la violence sexuelle... car, jusqu'à maintenant, le conseil demandait de telle information que sur des cas précis.

La résolution a été démarrée par les ÉU et adoptée le 19 juin dernier, par vote unanime du conseil de sécurité, après un débat présidé par le secrétaire d'état Condoleezza Rice et les Nations unies.

Les éléments clés incluent des paramètres de mesure clairs pour évaluer l'efficacité de politiques pour empêcher la violence sexuelle... la possibilité de sanctions contre des agresseurs sexuels dans les zones de conflits... et une directive du secrétaire générale de l'ONU de toujours accumuler des données sur la prévalence de violence sexuelle en période de conflit.

La résolution demande aux forces de maintient de la paix de l'ONU qu'elles soient mieux préparées pour protéger des civiles contre la violence sexuelle, et souligne aussi le rôle vital que les femmes jouent dans la prévention de conflits, le maintien de la paix et la sécurité... et l'établissement de la paix post conflit.

On y indique aussi l'implantation d'une politique de tolérance zéro par rapport à l'exploitation sexuelle et les abus perpétrés par les forces de paix de l'ONU.

Tout ça envoi un message clair à travers l'ONU que le viol est un crime qui devrait être empêché, et s'il ne l'est pas, bien qu'il devrait être systématiquement rapporté, documenté et les coupables amenés devant la justice.

Mais pour que ça fonctionne, faudra que l'ensemble du conseil de sécurité et l'ONU prennent des actions concrètes...

Sur le terrain, ça veut dire la justice, des services de santé, la démocratie participative, et l'éradication de l'impunité pour les agresseurs sexuels.

Comme toujours, les solutions qui fonctionnent le mieux sont celles développées en consultation avec les personnes les plus affectées.

Donc le Conseil devra travailler de très près avec les groupes de femmes qui travaillent sur les fronts pour chercher à mieux composer avec les crimes sexuels durant les conflits armés.

KARZAI ET PAKISTAN




L'éventualité n'est pas très probable... mais on peut se demander qu'est-ce qui arriverait si Hamid Karzai décidait d'aller de l'avant avec ses menaces récentes d'envoyer des opérations militaires dans le territoire pakistanais...

Le président afghan a dit au cours des dernières années, surtout en 2006 avec la remontée des attaques des Taliban... que les insurgés dans son pays compte sur l'aide essentiel d'organisations de l'autre côté de la frontière.

Et oui, il y a du vrai dans ce qu'il dit... mais ça sert aussi d'excuse pour l'état déplorable de l'Afghanistan, six ans après le renversement des Talibans.

Karzai n'est pas, bien sur, le seul responsable de cet état déplorable, il y a bien sûr la présence de l'ONU, qui le garde au pouvoir, et qui doit recevoir une bonne part du blâme.

Comme en Irak, on croyait vraiment pouvoir envahir le pays rapidement et atteindre la paix et le bonheur tout aussi rapidement, sans coups durs.

Et la population afghane, qui reçoit par mégarde un paquet de bombes de l'ONU par la tête, qui n'a rien a mangé ou de quoi gagner sa vie, embarque de plus en plus du côté des insurgés et la résistance aux envahisseurs.

Oui, bien que l'on ne s'ennui pas trop des diktas culturels des Talibans, on reconnaît qu'au moins le pays était beaucoup plus sécuritaire dans le temps que les Talibans étaient au pouvoir.

Pour revenir à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan... une véritable passoire... les forces de l'ordre pakistanaises s'avouent incapables d'aider à empêcher les passages de stocks de leur côté vers les Talibans.... ni les jihadistes, non plus.

Et dans tout ça, le journal britannique The Independent publiait un article en avril dernier sur le rôle joué par la mafia russe, qui fournit les Talibans en armes par la frontière du Tadjikistan.

Supposément qu'un kilogramme d'héroïne vaudrait six kalashnikovs... les drogues vont vers les rues de la GB, et les armes aux fronts talibans.

Au-delà de tout ça, faut reconnaître les dégâts causés par les troupes de l'ONU, dont le Canada joue un grand rôle depuis quelques années.

8000 vies de civils officiellement perdues en 2007...

Alors, si Karzai décidait d'entrer militairement au Pakistan pour tenter de couper les sources d'approvisionnement, les résultats ne pourraient être autres que catastrophiques.

La coopération, plutôt, entre les deux pays, au lieu des attaques directes serait beaucoup plus idéale pour tenter de limiter la capacité guerrière des Talibans.

Mais l'espoir d'une coopération amicale menant à la paix est mince, dans le cas d'un pays sous occupation et de l'autre qui risque constamment d'être à feu et à sang sous un régime qui vacille... et nos bons soldats, nos concitoyens canadiens que l'on a lancé au milieu de tout ça... jusqu'en 2011 et au-delà... c'est une cause perdue, ramenons-les à la maison immédiatement.

PRISONS ET INÉGALITÉS



Encore une fois je vous fais part d'une récente chronique de George Monbiot, intellectuel britannique qui met toujours le doigt précisément sur les choses ne fonctionnent pas dans notre société moderne de pays développé...

Il pose la question, que je vous relance : lequel de ces pays a le plus haut taux d'emprisonnement de ses citoyens?

Le Soudan, la Syrie, la Chine, la Birmanie, l'Arabie Saoudite, le Zimbabwe ou l'Angleterre?

En fait, les pays avec proportionnellement plus de prisonniers viennent d'être énuméré en ordre inverse.

L'Angleterre a donc plus de prisonniers, possède un système judiciaire plus punitif que les pires dictatures de la planète.

Vendredi dernier, le gouvernement britannique a sorti ses chiffres sur la population carcérale... qui bat des records encore une fois.

Une montée de 38% depuis que les Travaillistes sont au pouvoir... est-ce que les crimes, surtout les crimes violents avaient augmenté pour autant? Pas du tout, en fait, c'est l'inverse...

Donc on enferme plus de gens, plus longtemps, durant une période où le crime est en baisse année après année.

Mais ça n'empêche pas le gouvernement britannique de construire de nouvelles prisons, assez pour enfermer 96 000 personnes d'ici 2014.

Avec ces données, la GB risque de rejoindre les ÉU, #1 mondial pour sa population carcérale ou 1% de sa population adulte est enfermée.

Six fois le taux de prisonniers qu'un pays comme la Turquie... deux fois le taux du #2 mondial, l'Afrique du sud.

Fait étonnant, 60% des hommes afro-américains qui n'ont pas terminées leurs études secondaires se retrouvent à un moment ou à un autre derrière les barreaux.

Ça ressemble beaucoup moins à l'emprisonnement d'individus, qu'à l'enfermement à clé de toute une classe sociale...

Pour revenir aux données sur le crime en GB, en baisse de 2% l'an dernier, avec les crimes violents en baisse de 9%.

Et la chute n'a rien à voir avec le taux d'emprisonnement, qui a baissé de 9% entre 2004 et 2006.

La population des prisons en GB augmente car on enferme les gens plus longtemps.

Entre 1997 et 2004, la sentence moyenne a augmenté de 15.7 mois à 16.1 mois... le résultat de nouvelles lois pénales introduites en 1998 et 2003.

Alors, en vue de la chute de crimes violents, pourquoi les sentences plus longues?

Pourquoi, alors que la GB devient plus paisible, elle est devenue plus punitive?

Monbiot a trouvé la réponse : d'après ses recherches, et vous pouvez aller voir ses références sur son site Internet Monbiot.com

Les pays avec les plus hauts taux d'emprisonnement, sont aussi ceux avec les plus hauts taux d'inégalité de revenus.

Dans l'OCDE, les ÉU ont le 2e plus haut taux d'inégalité... le Mexique, en première place, a le 3e plus haut taux d'emprisonnement.

En Europe, 4 des 5 nations les moins égalitaires se classent parmi les 5 premiers pour la population carcérale.

La corrélation, certes pas exacte, semble s'appliquer à travers tous les pays riches.

On n'a peut-être pas une démonstration de relation causale, par contre.

Mais on a trois connections probables... 1. l'inégalité est source de criminalité... 2. la prison est source d'inégalité et 3. l'inégalité cause l'emprisonnement.

Plus les gens en haut de l'échelle sociale accumulent des richesses, plus ils demandent avec ferveur une protection face au reste de la société.

Les personnes ou les groupes qui réclament, génère une demande pour des sentences de prison plus longue et ceux en position d'implanter ces sentences sont tous issu des classes sociales capitalistes ou coordonatrice.

L'argent génère de la paranoïa, et la paranoïa garde les gens en prison... plus de gens en prison engendrent plus d'inégalité...

qui envoie plus d'argent vers les riches et les puissants... augmentant leur ferveur pour l'emprisonnement des classes sociales inférieures... et voilà... beau cercle vicieux qui nous ramène, éventuellement, à l'état de société fasciste.