28 mars 2008

LA LEVÉE 26 MARS 2008

1. Les Olympiques et la répression vont de pairs : dans le contexte de la Chine et des tibétains, nous revenons sur les expériences olympiques du passé.
2. La marche tranquille de la Russie vers le transfert du pouvoir : après le calme, la tempête?
3. En vue du prochain sommet du partenariat sur la sécurité et la prospérité le 21 avril prochain, nous reverrons l'héritage honteux de l'ALENA.

NETTOYAGE OLYMPIQUE



La répression de la Chine sur les manifestants tibétains avant les jeux olympiques d'été à Beijing évoque les échos de l'histoire extrêmement violente du pays...

Des dizaines de personnes, incluant des enfants, sont rapportés comme étant tués lors des manifestations et on peut s'attendre à encore plus de rébellions.

Après des décennies d'occupation, cette réplique des autorités chinoises a choqué le monde

Tout ça arrive une semaine après que les ÉU aient enlevé la Chine de sa liste des pires traitements des droits humains.

Mais malgré tout, les expressions d'inquiétude et les critiques des dirigeants de la planète semblent moins en compassion avec le peuple tibétain que pour le destin des jeux olympiques...

L'argent à faire avec les jeux semble donc plus important que le destin et les mauvais traitements des tibétains.

Depuis son occupation du Tibet depuis 1951 la Chine a supprimé la foi bouddhiste et a rendu les tibétains minoritaires, une minorité persécutée dans leur propre pays à travers la migration massive de millions de Chinois Han.

Alors que les jeunes et les moines tibétains prenaient la rue au cours de le fin de semaine, le gouvernement Chinois a indiqué clairement qu'aucune forme de protestation ne sera tolérée.

Mais faut rappeler aussi que ce n'est pas juste la Chine qui est coupable de répression sur des minorités durant les mois précédent l'arrivée de la torche olympique.

Il y a 32 ans à Montréal se sont tenus les Jeux d'été de 76, qui ont été précédés quelques mois plus tôt par ce qui est appelé aujourd'hui le grand «nettoyage olympique».

150 gais et lesbiennes ont été arrêtés lors de ces descentes policières commandées par les autorités dans les bars et saunas de la ville, entre janvier et juin 1976

En 1984 à Los Angeles des milliers de jeunes hommes noirs ont été emprisonnés des mois avant le début des cérémonies olympiques.

En 1996 aux jeux d'Atlanta des quartiers entiers ont été rasés pour faire place à de nouvelles constructions... des sans-abris ont été chassés des rues

À Vancouver, on se prépare déjà à faire le ménage en préparation des jeux olympiques d'hiver de 2010.

En Grèce, c'est durant les mois suivant les jeux de 2004 que le nettoyage des rues s'est accéléré, surtout à Athènes.

Mais le pire exemple de répression olympique, et qui ressemble le plus à la situation en Chine, s'est produite en 1968 à Mexico.

Des centaines d'étudiants et de travailleurs mexicains qui occupaient l'université nationale ont été froidement abattus à la place de la culture le 2 octobre 1968, soit 10 jours avant le début des jeux.

En Chine, les officiels peuvent bien essayer d'éteindre les flammes des protestations à Lhasa et ailleurs en Chine, mais tout au long de étapes menant aux cérémonies des jeux, de la trajectoire de la torche olympique jusqu'aux nouvelles contructions rutilantes à Beijing...

Le risque de protestation, ou devrait-je dire, l'opportunité de manifester contre des injustices intolérables, sera de plus en plus conrète et possible... tant mieux!

RUSSIE



Je reviens sur les élections qui ont été tenues en Russie

Après l'élection, le 2 mars de Dmitri Medvedev au poste de président, de nombreux analystes s'interrogent sur le futur partage de pouvoirs entre lui et M. Poutine qui doit devenir Premier ministre.

Le parti Russie unie dont Vladimir Poutine conduisait la liste a largement remporté les élections législatives du 2 décembre, obtenant 315 des 450 sièges à la Douma.

Chez les Russes en particulier, on se plaint qu'il n'y ait pas eu de véritables campagnes électorales.

Les rivaux de Dmitry Medvedev avaient l'air complètement apathiques, ne croyant aucunement en leurs chances de remporter la victoire.

Et même Medvedev avaient l'air complètement indifférent devant sa victoire imminente...

Mais on peut se poser la question de savoir où ont été les manifestants et pourquoi les masses n'ont pas descendu dans les rues pour protester contre l'absence de véritable démocratie...

Il y avait le mirage d'une autre révolution orange, du type que l'on a vu en Ukraine quelques années avant, s'est dissipée sans aucune coercition des autorités.

Mais il ne faut pas croire pour autant qu'il n'y a aucune volonté pour des manifestations massives en Russie.

Les autorités en Russie se sont bien arrangées pour ne pas que ça se produise...

La solution a été de créer un système de partis politiques qui ne représentent aucunement les intérêts publics.

Les députés à la Duma ne sont pas en mesure d'agir efficacement en tant que législateurs.

Le Kremlin a créé la Chambre publique pour jouer le rôle officiel de société civile.

Les autorités ont créé de toutes pièces un mouvement de jeunesse, le Nashi, et a organisé à grands frais des rencontres à travers le pays.

De nombreuses publications, des journaux, avaient aussi mystérieusement apparu dans les kiosques...

en plus, une liste sans fin de fonds, d'unions et de conseils d'expert ont émergés semble-t-il de nulle part...

La machine Poutine a été d'une froide efficacité dans sa création d'une opposition artificielle.

Mais il y a le danger, maintenant que c'est mission accomplie depuis le 2 décembre, que ces nouvelles organisations ne servent pas à appuyer le Kremlin, mais qu'elles deviennent un poids mort.

La démocratie se construit toujours par le bas, doit toujours émerger de la base, et dans le cas de la Russie il est évident que le pays a la tête à l'envers.

Ça sera très intéressant de voir comment les autorités en Russie traiteront cette créature artificielle de société civile qui vivote péniblement maintenant que sa fonction a été remplie.

Les libéraux espèrent que l'inauguration de Medvedev en mai marquera la fin du régime Poutine où il imposait des contrôles étatiques sur le bon roulement de l'économie.

Essentiellement, ils souhaitent le retour de la période Yeltsin...

Mais pour revenir au processus électoral, les observateurs ont noté qu'il s'agissait d'un processus qui respectait les règles électorales

Le taux de fraude a été beaucoup plus bas qu'en 1996 qui a mené à l'élection de Boris Yeltsin.

Cette fois ci, comme je disais, l'élection de Medvedev semblait être incontournable, comme si le peuple Russe a été mis devant un fait accompli, voici votre nouveau président.

Medvedev n'a pas eu à convaincre les Russes de ses valeurs, a démontré que sa vision était la meilleure.

il devra maintenant convaincre les Russes qu'ils ont fait le bon choix, presque malgré eux, et je pense que c'est à partir de mai que les autorités Russe devront affronter la grogne du peuple, et peut-être, l'émergence d'une vraie société civile, et de véritables actes de démocratie.

ALENA



Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a affirmé à Washington la semaine dernière que les démocrates américains devraient travailler avec le Canada pour relever les normes du travail et environnementales de l'Accord de libre-échange nord-américain, l'ALENA.

Tant Hillary Clinton que Barack Obama, ont promis de rouvrir l'entente commerciale.

Cette promesse de revoir l'ALENA a causé des crises de panique parmi les néo-libéraux au Canada, qui croit, bien à tort, que l'ALENA est une bonne chose.

C'est croire que le Canada et le Mexique ont été en mesure, à la fin des années 1980, d'embarquer les ÉU dans une entente dans lequel ils se sont fait avoir.

C'est ce que Brian Mulroney et le patronat canadien croyaient à l'époque...

Qu'en est-il vraiment?

Eh bien, nous avons carrément remis l'accès à 63% de notre pétrole, 56% de notre gaz naturel, et il n'y a aucun moyen de limiter cet accès, même en cas de catastrophe ou d'urgence nationale.

Et qu'est-ce que l'on a eu en échange? Un supposé accès garantit aux marchés américains, le tout basé sur des mécanismes de règlement de disputes.

Sauf que ces mécanismes n'ont jamais vu le jour.

Et si l'on se pose la question à savoir pour qui c'était bon cette chose-là, bien il faut absolument considérer où nous sommes dans les classes sociales.

Sous l'ALENA, les trois grands constructeurs automobiles ont réduit leur masse de travailleurs de 50%, tout en augmentant leurs revenus de 70%.

Les emplois dans les secteurs manufacturiers ont décliné, mais ont augmenté dans les emplois moins payant du secteur des services.

Les vrais salaires n'ont pas augmenté depuis la première entente de libre-échange en 1988. Une première historique.

La productivité a continué d'augmenter, mais, dans le passé, les salaires augmentaient en conséquence.

C'est plutôt le salaire des PDG qui a monté en flèche, en 2005 ils ont fait en moyenne 237 fois le salaire moyen, doublant le taux précédant l'ALENA. L'argent qui revenait aux travailleurs auparavant se trouve maintenant dans les poches du haut 0.01%.

La part des salaires dans la grande tarte économique a été réduite pendant que la part des profits a augmenté.

Et si l'on regarde les bien publics, comme la santé et l'éducation, dont on nous a dit qu'ils fleuriraient sous les ententes de libre-échange... mais nos bons gouvernements les ont réduits de 26%.

Mais la grogne, contre l'ALENA, n'est pas juste ici du côté des Néo-démocrates et chez les démocrates aux ÉU.

Aux ÉU 6 sur 10 électeurs républicains disent que l'ALENA a causé du tort.

Deux Mexicains sur un n'aiment pas l'ALENA, le contraire d'il y a 10 ans.

Ce qui est plate c'est que nous en parlons seulement lorsqu'il y a des élections. Après ça, rien.

Donc Mme Clinton et M Obama ont promis de renégocier l'ALENA s'ils sont élus.

Et il est sage de croire qu'ils voudront le faire de manière à ce que ça concorde plus avec les besoins des ÉU, certainement pas le Canada ou le Mexique.

Déjà, l'ALENA renverse la constitution canadienne, enlevant le pouvoir de nos élus de taxer les exportations, de sécuriser les réserves d'hydrocarbures pour le marché intérieur, et de promouvoir des politiques économiques favorisant la production canadienne.
Les règles de l'ALENA empoisonnent l'environnement et les droits des travailleurs.

Car sous l'ALENA il est impossible de concevoir et d'implanter une stratégie économique durable et efficace qui bénéficierait aux travailleurs et qui protègerait l'environnement.

Plus important encore, si l'on voulait, genre, implanter un programme national qui menacerait les profits d'une entreprise américaine qui est dans le domaine, les payeurs de taxes devraient payer une forte compensation à cette entreprise avant même de lancer le programme.

... Résultat, nous sommes entrés dans une période de PPP pour toute une panoplie de domaines qui étaient auparavant réservés au public : les ponts, les hôpitaux, les routes, les transports en commun.

Une solution que je suis tombé dessus pendant mes recherches serait que le Canada adopte une stratégie économique vigoureuse axée sur une banque d'investissement publique, ou un fonds souverain, tirant ses revenus sur une forte taxation sur les ressources épuisables.

Il y aurait moyen de contourner l'ALENA à travers un peu d'intelligence et de vision dans l'élaboration de politiques économiques.

Des groupes de citoyens et de législateurs s'organisent dans les trois pays sous l'ALENA
Pour relancer, réécrire la constitution continentale qu'est l'ALENA.... et aussi pour arrêter le projet dangereux et nébuleux qu'est le PSP, le fameux projet de sécurité et de prospérité.

Le PSP, qui n'est rien de moins que la négociation secrète pour la privatisation de tous les programmes publics.

Soyez à l'écoute mercredi prochain, je devrais avoir avec nous Pierre-Yves Serinet du RQIC, le réseau québécois sur l'intégration continentale qui nous parlera de l'ALENA, mais surtout des préparatifs en vue du prochain sommet sur le PSP aux Nouvelle-Orléans
Les 21 et 22 avril prochain.

19 mars 2008

LA LEVÉE 19 MARS 2008

1. L'assassinat de Raul Reyes par la Colombie : Uribe pratique-t-il la méthode israélienne?
2. Des élections à venir au Zimbabwe : y'a-t-il de l'espoir pour l'opposition à robert Mugabe?


COLOMBIE



Le ministre équatorien de la Défense, Wellington Sandoval, a annoncé hier que son pays maintiendra ses troupes à la frontière avec la Colombie.

Quelque 3.000 soldats équatoriens seront déployés dans la région bordant la Colombie jusqu'à la normalisation des relations diplomatiques bilatérales

Je vous rappelle donc que le second chef des FARC, le groupe de guerilla de la Colombie, Raul Reyes a été tué par des bombardements militaires le 1er mars dernier.

Tuant du même coup une quinzaine d'autre dans l'opération.

C'était essentiellement un assassinat, du type que les Israéliens commettent depuis quelques décennies et récemment contre un chef du Hezbollah.

Raul Reyes a été assassiné sur le territoire équatorien.

Ce qui cause beaucoup de remous parmi les pays avoisinants.

Le Venezuela a aussi déplacé des troupes le long des frontières avec la Colombie.

Le président équatorien Rafael Correa a même appelé le président Uribe de la Colombie un criminel mafieux proche des paramilitaires qui mène un narco-gouvernement.

Des enquêtes menées par l'armée équatorienne affirment que l'attaque a été un massacre perpétré à partir d'une distance de 10km à l'intérieur du territoire de l'Équateur.

Le secrétaire des affaires étrangères de la Colombie a pour sa part affirmé que l'attaque était une bonne défense pour les deux pays contre des terroristes qui prenaient illégalement refuge dans un territoire étranger et causait donc du mal aux populations locales.

En réponse, Correa a réitéré que la loi internationale exige que la Colombie informe l'Équateur de la présence des FARC dans son territoire et qu'en conséquence ce soit les militaires de l'équateur qui procède à la capture des FARC, comme cela a été le cas de nombreuses fois dans le passé.

Et que dans ce cas ci, l'attaque de la Colomie sur un campement de guerrilla au sommeil n'avait aucune justification militaire.

L'assassinat était littéralement une réponse de la Colombie à la libération inconditionnelle de quatre otages retenu par les FARC, une opération menée conjointement avec l'Équateur et le Venezuela.

Revenons donc aux parallèles avec les méthodes israéliennes.

Premièrement, la tactique d'un assassinat avec de la haute technologie, à longue distance, d'un chef de haut niveau.

Ensuite, la présence de dommages collatéraux.

Et dernièrement, l'utilisation de tels assassinats pour empêcher la tenue de toutes possibilités de dialogue et de solutions négociées.

Dans ce cas-ci, la cible à long terme est clairement le Venezuela et de provoquer une escalade
Du conflit à un niveau régional

Ou en d'autres mots, d'étendre et d'intensifier la guerre civile qui brûle à l'intérieur de la Colombie et l'internationaliser.

Un tel conflit causera indéniablement des dommages pour tout le monde de la région, mais les ÉU, au contraire en bénéficierait.

Au lieu de se concentrer sur la révolution bolivarienne, au lieu de mener la révolution rose en Amérique latine, donc au lieu de chercher à réduire les disparités sociales et augmenter l'étendue des programmes sociaux humanistes...

Les pays entourant la Colombie se perdront dans les jeux et stratégie de guerre. La polarisation s'installera, des groupes seront montés en opposition les uns contre les autres...

Et les ÉU auront le beau jeu de placer leurs pions comme bon leur semblera, à distance.

Essentiellement ce que l'on a dit au FARC c'est si vous libérez des otages, il y a aura des assassinats de vos chefs.

On peut d'ores et déjà dire adieu à toutes résolutions paisibles du conflit si la Colombie choisie cette voie...

Le monde serait vraiment meilleur si l'assassinat n'était jamais considéré comme un instrument de politique acceptable.

ELECTIONS ZIMBABWE



Il y aura des élections générales au Zimbabwe le 29 mars prochain

Pour élire son Parlement, ses autorités locales et désigner son président pour cinq ans.

À 84 ans, Robert Mugabe, qui dirige d'une poigne inflexible l'ancienne Rhodésie du Sud depuis 1980, brigue un sixième mandat présidentiel.

Selon les sondages le président sortant Robert Mugabe devrait remporter par une très faible marge de 50%...

Son opposant Morgan Tsvangirai fortement appuyé par les pays de l'ouest avait reçu 40% des votes lors de l'élection présidentielle de 2002.

À l'époque comme maintenant les observateurs d'élections dénoncent le manque d'urnes dans les régions urbaines, l'absence de liberté de presse, et l'impossibilité de l'opposition de mener une campagne paisible dans plusieurs régions du pays de 12 millions d'habitants.

Depuis, d'autres facteurs sont venus peser dans la balance : la chute économique, la répression politique et des divisions dans les mouvements d'opposition et le parti au pouvoir.

Mugabe mène le ZanuPF (le front de l'union patriotique nationale) et Tsvangirai le MCD (mouvement pour le changement démocratique)

Le nouveau venu est le Dr Arthur Mutambara, anciennement un leader de mouvement étudiant contre les programmes d'ajustement structurels au cours des années 1990

Dans le cas du ZanuPF c'est un ancien ministre des finances de Mugabe Simba Makoni qui brigue la présidence : il est un fan inconditionnel du néolibéralisme et les reformes qui vont avec.

Pendant ce temps-là, l'élite s'est grossièrement enrichie aux dépens des 80% qui vivent sous le seuil de la pauvreté...

L'espérance de vie est passé à 32 ans pour un homme et 37 ans pour les femmes... et les médicaments pour contrer le SIDA sont devenus rares.

Le système d'éducation est tombé en ruine

Avec la dégradation économique vint aussi la réforme agraire radicale la prise des terres de fermiers blancs, qui a mené éventuellement à une crise agricole après l'échec référendaire sur la nouvelle constitution en 2000

Mugabe a donc annoncé le 29 mars comme journée d'élections, que le MDC voulait désespérément remettre au mois de juin...

Comme le pays et l'économie, l'opposition à Mugabe est en piteux état... mais il reste un leur d'espoir : la courageuse société civile qui demeure en place.

Au début du mois de février, plus de 5000 représentants de groupes activistes se sont réunis pour la convention nationale du peuple.

Résultat : une charte du peuple qui touche à plusieurs sujets importants, incluant la réforme constitutionnelle, les relations entre genres, les élections et l'économie.

Et l'affirmation lumineuse et fondamentale de la nouvelle charte : plus jamais nous ne laisserons des vies disparaître, violenté, torturé ou traumatisé par les expériences déshumanisantes de l'intolérance politique, la violence et l'absence de gouvernement démocratique.

Espérons que cette lumière sera assez forte pour sortir la population du Zimbabwe de sa plongée dans les ténèbres....

06 mars 2008

LA LEVÉE 5 MARS 2008

1. GAZA
2. TURQUIE ET KURDISTAN
3. BUDGET ET AIDE ÉTRANGER
4. SOLIDARITÉ HAITI 29 FEVRIER


ISRAEL/GAZA



Matan Vilnai le ministre de la défense d'Israël a dit le 29 février dernier que les Palestiniens de la bande de Gaza risquaient une shoah, le mot hébreux pour grand désastre, c'est aussi le mot pour l'holocauste nazi...

Tout ça en réponse aux roquettes largué depuis la bande de gaza dans le territoire israélien...

Durant les deux premiers mois de 2008, les forces de sécurité d’Israël ont tué 146 palestiniens dans les territoires occupés… Dont 42 qui n’avaient rien à voir dans les combats

Au cours de la même période, les Palestiniens ont tué un membre des forces de sécurité d’Israël et deux civils israéliens.

Ce sont des donnée d’un groupe humanitaire israélien, B’tselem, des chiffres sortis le 28 février, soit deux jours avant l’invasion israélienne de la bande de Gaza

La 4e convention de Genève interdit strictement l’utilisation de force excessive par un contre une population civile…Tel que le fait Israël

Pourtant, c’est le Hamas, et non Israël, qui est constamment accusé de crimes…Même si c’est Israël qui tue le plus et qui ignore totalement la loi et les conventions internationales

Et c’est le Hamas qui reçoit toutes les accusations, même si l’organisation palestinienne a passé la totalité de décembre 2007 a demandé un cessez-le-feu avec Israël… Qui a été totalement ignoré.

… non seulement les offres de cessez-le-feu, mais le plan Arabe de paix proposé en 2002 aussi

Alors en deux jours d’invasion de la bande de Gaza nous trouvons 70 palestiniens morts et deux soldats israéliens tombés au combat

Oui, on pourrait dénoncer l’utilisation de roquettes larguées par le Hamas et d’autres organisations palestiniennes dans les territoires israéliens, ce sont des crimes en bonnes et due forme…

Mais ni les Palestiniens ni le Hamas n’ont pas illégalement occupé le territoire israélien depuis les 40 dernières années, n’ont pas de colonies illégales en Israël ni de couvre feu ou des postes de contrôle sur leur routes.

Le Hamas n’a pas non plus d’embargo économique contre Israël…

… et dans tout ça, les options s’épuisent pour le PM israélien Ehud Olmert et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas

Les deux hommes joue le jeu dangereux de marginaliser le Hamas à tout prix, … Et maintenant l’avenir d’Abbas est considérablement compromis.

Sa popularité, qui n’a jamais été très haute, est en chute libre parmi les Palestiniens

Et pour Olmert, ses objectifs sont assez clairs : reporter toujours à plus tard les négociations de paix jusqu’au jour où une solution final au problème palestinien peut-être trouvé…

En 2007 il avait dit qu’il était ouvertement contre l’idée d’un État palestinien car juste par les pressions démographiques éventuellement Israël disparaîtrait…

Et bien la solution finale semble bien être la poursuite de la colonisation, le mur de séparation à Jérusalem et le réseau de routes pour Juifs seulement dans les territoires occupés.

Retournant à Abbas, il devient évident maintenant que son peuple est sur le point de s'en débarrasser... et son remplaçant, Mohammed Dahlan, basé en Egypte, est déjà en train d'agir et de parler comme s'il était le nouveau président de l'AP.

... Dahlan réuni ses forces pour fonder un parti alternatif au Fatah...

Et pour le Canada, et le reste du monde civilisé... le fait d'isoler Hamas équivaut à accentuer la souffrance et la famine de masse auxquelles nous sommes témoins de la bande de Gaza...

C'est tellement évident et extrême que les Européens revoient leur position du Hamas, que l'UE a étiquetée de terroriste...

Cessons de diaboliser Hamas et voyons plutôt le portrait plus large... le Fatah a choisi une voie sans issue, et Israël s'engage vers un suicide étatique en choisissant sa «solution finale» au problème palestinien...

TURQUIE ET KURDISTAN



Vendredi dernier, le 29 Février, la Turquie a mis fin à son offensive dans le Kurdistan Irakien, et ces après 8 jours d'opérations militaires contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les militaires turques ont "regagné leurs bases", se retirant de l'Irak, au moins provisoirement.

L'armée précise : "Les activités terroristes dans le nord de l'Irak seront suivies de près. Aucune menace depuis ce territoire contre la Turquie ne sera tolérée"

Faut expliquer le contexte un peu...

Le Kurdistan est une région géographique et culturelle d'Asie occidentale, majoritairement peuplée par les Kurdes.

Cette région s'étend actuellement aux confins montagneux au sud-est de la Turquie, au nord-est de l'Irak, au nord-ouest de l'Iran et sur deux petites régions au nord-est et au nord-ouest de la Syrie

Dans la région kurde de la Turquie, on planifie depuis plusieurs années de construire des barrages qui inonderont des villages entiers, détruisant du coup des communautés et l'environnement...

Dans la région kurde de la Turquie, on planifie depuis plusieurs années de construire des barrages qui inonderont des villages entiers, détruisant du coup des communautés et l'environnement...

Ces barrages, des projets hautement profitables pour des transnationales américaines et européennes, sont profondément liés à la guerre américaine menée en Irak.

Avec la récente campagne militaire de la Turquie appuyée par les ÉU dans les villages du nord de l'Irak, et les luttes de pouvoirs à savoir qui contrôlera le Kurdistan.... bien le grand projet des barrages vient d'être renforcé.

La Turquie a depuis les débuts de la guerre froide été le meilleur ami de Washington

L'incursion militaire dans les régions kurdes du nord de l'Irak est liée aux luttes de pouvoirs pour le Kurdistan... et les ÉU ont bel et bien un intérêt là-dedans...

Le Kurdistan Oh surprise a du pétrole

Alors les principaux partis politiques kurdes en Irak ont fait affaire avec l'ennemi éternel les ÉU pour gagner une certaine forme d'indépendance par rapport à l'Irak et ainsi contrôler sa partie du pétrole et éventuellement traiter avec les ÉU

En contrepartie, les ÉU ont investi beaucoup d'argent dans la région, favorisant bien sûr les partis qui leur sont favorables...

Mais les ÉU détiennent aussi le contrôle sur le barrage au nord et le contrôle de l'eau...

Les ÉU semblent avoir pris le contrôle du pétrole à travers des ententes illégales avec le gouvernement régional du Kurdistan, tirant le tapis sous les pieds des groupes irakiens qui tentent de garder une autonomie sur leur ressource principale.

Il existe, du moins à court terme, un état du Kurdistan de facto...

BUDGET ET AIDE À L'ÉTRANGER




Revenons sur le budget de notre cher ministre fédéral aux finances Jim Flaherty sorti la semaine passée...

Après trois budgets plus que décevants, on peut sans ambages affirmer que notre gouvernement n'a rien à cirer de ses engagements envers les plus pauvres de la planète.

Au cours de la dernière élection fédérale, les conservateurs s'étaient engagés à améliorer l'aide du Canada en atteignant la cible mise de l'avant par l'OCDE et de ses pays donateurs...

Il s'avère que la moyenne d'aide s'élève à 0,44% du PNB

Depuis que les conservateurs forment le gouvernement, aucun budget n'a été dressé pour atteindre cette cible... en fait nous avons plafonné à 0,3%

il va sans dire que nous sommes encore loin de la cible, qui n'est après tout de pas grand-chose par rapport à notre richesse collective... il s'avère et la preuve l'indique que l'engagement des conservateurs envers l'aide étrangère n'était que de la matière creuse de discours électoral.

Dans un portrait plus large, ne faut pas oublier que pour atteindre le 0,7% du PNB en aide d'ici 2017, qui est, en fait, la cible de l'ONU dans laquelle le Canada s'est engagé, faudrait augmenter les dépenses de 15% par année au cours des 10 prochaines années...

Ça ressemble beaucoup tout ça aux cibles de réduction de gaz à effets de serre, beaucoup de promesses durant les campagnes électorales, mais aucun résultat.

SOLIDARITÉ HAITI 29 FÉVRIER 2004



En cette année bissextile, je dois revenir sur un anniversaire pas très lumineux... mais dont je me fais un devoir de rappeler vu la large communauté haïtienne au Québec et surtout la responsabilité du Canada dans ces tristes événements...

Le 29 février 2004, des forces spéciales américaines ont enlevé le président démocratiquement élu d'Haïti, Jean-Bertrand Aristide, l'ont embarqué dans un avion et l'ont exilé en Afrique.

Les Marines ont ensuite pris le contrôle de la capitale Port-au-Prince et installé un gouvernement pantin

Je rappelle qu'Aristide avait été extrêmement populaire parmi la vaste majorité des plus pauvres citoyens d'Haïti, qui sont parmi les plus pauvre des Amériques...

Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs pays le 29 février dernier en solidarité Haïti, surtout dans les pays responsables du coup d'État dont les ÉU, le Canada la France et le Brésil.

Leur mission approuvée par le conseil de sécurité de l'ONU était de restaurer l'ordre, c'est-à-dire de s'assurer Haïti demeure encore et toujours sous le règne de leurs patrons impérialistes.

Et aujourd'hui selon tous les indicateurs de niveau de vie, les Haïtiens sont dans un état pire que lorsque Aristide menait le pays...

La faim, le chômage et l'absence de services publics ont été aggravés depuis l'imposition des politiques économiques du FMI et de la BM... politiques auxquelles Aristide s'opposaient... ce qui était en réalité son véritable crime.

Les prisons Haïti sont remplies de prisonniers politiques, surtout de membre du mouvement Lavalas d'Aristide.

En solidarité, faudrait exiger rien de moins que la fin de l'occupation militaire étrangère, la liberté pour les prisonniers politiques, le retour du président Aristide....

et surtout, amener en justice ceux qui sont responsables du coup d'état et les massacres de milliers d'Haïtiens qui s'ensuivirent...