25 avril 2005

NORMALISATION DE LA STUPIDITÉ

Le pape nouveau vend du vieux stock. En Équateur, la population prend la rue et pousse les dirigeants corrompus au large. Oppenheimer, le père de l'arme nucléaire, a tout fait pour empêcher la prolifération de son rejeton. Aux États-Unis la guerre est vraiment rendu cool et mainstream : les soldats sont les nouvelles idoles. Jour de la Terre : les libéraux fédéraux loin de leur promesses de réduction de gaz à effet de serre. Surprise ?

BENOÎT XVI : Berger allemand ?

Dire que l’on espérait un peu d’ouverture d’esprit de la part du Vatican, que peut-être on allait élire un pape venant de l’Amérique du Sud où se trouve la moitié des Catholiques de la planète…c’était très mal connaître la nature de la bête !
Le nouveau pape Benoît 16 est à la tête d’une institution qui influence directement un sixième de l’humanité alors il est convenable d’apprendre à le connaître un peu mieux.
Pour tous les activistes religieux de droite : les misogynes, homophobes et anti-gauchistes de la planète, l’arrivée au pouvoir de l’Allemand Joseph Ratzinger est une véritable cause de célébration.
Le bilan du dernier quart de siècle de Ratzinger indique qu’il est un zélé réactionnaire, déterminé à renverser tous changement social progressiste : il croit en une théologie idéologique qui refuse toute diversité et toute contestation.
Depuis 1981, il dirigeait la congrégation de la doctrine et de la foi — autrefois connu sous le nom d’Inquisition —
Il a mérité son surnom de Rottweiler de Dieu en déclarant que l’homosexualité est le mal incarné, que les autres religions et les autres versions du christianisme sont bourrés de défauts et que les femmes ne devraient pas chanter dans les chorales ni servir la messe.
Sous le Rottweiler, le Vatican a continué à interdire l’utilisation du condom, même pour des raisons de santé : y’a juste 20 millions de personnes qui sont mortes du SIDA depuis 1981 !
Et il a personnellement mené la guerre contre la théologie de la libération, dont on a parlé il y a deux semaines, une lecture du nouvel évangile axé sur l’émancipation des pauvres PENDANT qu’ils sont sur Terre, encore vivant !
Il a réprimandé des chefs religieux en Amérique latine qui dénonçaient les régimes fascistes qui étaient choses communes durant les années 80.
Pour Ratzinger, les tentatives de la théologie de la libération de sortir les pauvres de leur misère étaient une terrible distraction du but plus noble de la rédemption spirituelle, au-delà du monde matériel.
Alors, du nid douillet et luxueux du Vatican il accusait les pauvres d’être trop matérialiste!
En d’autres mots : les théologiens de la libération empêchaient les pauvres de gagner leur ciel avec leurs projets pour réduire la mortalité infantile, l’analphabétisme, la malnutrition, et la misère crasse.
Si le passé de Ratzinger est garant de son avenir dans la peau de Benoît 16, on peut s’attendre à plus de tension religieuses et culturelles, l’augmentation du SIDA et de la pauvreté partout sur Terre. Bienvenue dans l’ère du Rottweiler.

ÉQUATEUR : dehors les crosseurs !

Que se vayan todos ! ont crié des milliers de manifestants dans les rues de Quito en Équateur cette semaine «jetez les tous dehors !»
Vers la fin de la journée mercredi dernier le congrès a évincé le président Lucio Gutierrez pour le remplacer par le vice-président Alberto Palacio, le 7ième président de l’Équateur des neuf dernières années.
Gutierrez avait pris le pouvoir grâce à un programme et une coalition de gauche, avec l’appui des quatre millions d’indigènes qui croyaient en ses promesses d’éradiquer la pauvreté.
À la place, Gutierrez a coupé les allocations sur la bouffe et l’huile à cuisson, il a utilisé les revenus d’exportations de pétrole pour rembourser des dettes internationales plutôt que d’aider la population à sortir de sa misère comme il avait promis de le faire.
La coalition indigène qui l’avait appuyé en 2002 avait dénoncé ces trahisons et il a éventuellement perdu l’appui de la gauche équatorienne…
Et lorsqu’il avait été accusé de corruption et de népotisme (parrainage) il n’avait plus personne pour le supporter.
En novembre dernier, Gutierrez avait conclu assez d’ententes avec des membres de l’opposition au congrès pour échapper à la destitution.
En décembre, histoire de montrer qui est le boss, il a congédié 27 des 31 juges de la cour suprême, les remplaçant avec des candidats de son choix.
Ces actions inconstitutionnelles ont fâché la population qui n’a pas peur de descendre dans les rues pour demander du changement.
Le 31 mars dernier, la nouvelle cour suprême a permit le retour d’ex-présidents criminels dans le pays, mettant encore plus d’huile sur le feu.
Vers la mi-avril, Gutierrez a fait appel à la police pour retourner les manifestants à la maison, résultant en plusieurs blessés et au moins une mortalité.
Le 20 avril, le commandant général de la police équatorienne a démissionné, refusant de mener une guerre contre ses concitoyens.
Alors que Gutierrez fuyait vers le Brésil, le nouveau président Alberto Palacio a proclamé que la dictature, l’immoralité et la peur étaient choses du passé.
Que l’Équateur venait de sortir du coma et qu’il allait utiliser les revenus d’exportation de pétrole pour guérir le peuple de 13 millions d’habitants.
S’il ne rempli pas ses promesses, gageons que les équatoriens n’auront pas peur de lui botter le derrière à lui aussi !

MENACE NUCLÉAIRE : dire qu'on aurait pu éviter ça

Au cours de la dernière décennie, Ossama Ben Laden a souvent parlé du fait que c’est le bombardement atomique des villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki qui ont directement contribué à la soumission de l’armée impériale japonaise.
Ben Laden a dit planifier une attaque nucléaire aux ÉU pour faire la même choses aux Américains : provoquer leur retrait du Moyen-Orient.
Selon Kai Bird et Martin Sherwin du magazine The Nation, les services secrets aux ÉU disent que c’est une question de temps avant qu’Al-Qaida lance une attaque nucléaire contre le pays.
Il est important de comprendre l’histoire du développement et de la prolifération de l’arme atomique, écrivent-ils, pour comprendre pourquoi le terrorisme nucléaire est possible aujourd’hui.
En effet, il s’agit d’entrer des bombes nucléaires en douce dans un milieu urbain pour en éradiquer la population : il n’existe pas de défense contre ça, et on réalise à quel point le bouclier anti-missile est un projet au summum de l’imbécillité historique.
À la tête de ceux qui voyait une menace pour l’avenir aux lendemains d’Hiroshima était le père de la bombe atomique lui-même : J. Robert Oppenheimer.
Il avait développé un plan pour un monde sans menace nucléaire et à tout fait, en vain, pour promouvoir un développement nucléaire alternatif.
En octobre 1945, Oppenheimer avait une rencontre avec le président Truman pour discuter de plans pour débarrasser le monde d’armes nucléaires.
Truman était convaincu que ni les Russes ni aucun autre pays du monde était en mesure de se doter de la bombe atomique.
Oppenheimer était sous le choc, comprenant bien sûr que l’arme nucléaire n’était pas si sorcier que ça pour une nation le moindrement avancé.
En Janvier 1946, il a eu l’agréable surprise de voir que les ÉU, l’Union soviétique et d’autres pays avaient conclu une entente pour fondé la commission sur l’énergie atomique des nations unies.
Un comité spécial avait été nommé pour dresser un plan concret pour contrôler la prolifération d’armes nucléaires.
Oppenheimer était le seul physicien du comité, en fait, le seul qui connaissait quoi que ce soit sur l’énergie nucléaire…il avait éventuellement convaincu ses collègues d’adopter un plan simple mais dramatique.
Dans le cas de l’énergie atomique, il a avancé que tout les pays du monde devait renoncer à leur souveraineté.
Sous son plan, l’autorité de développement atomique aurait eu la souveraineté sur les mines d’uranium, les centres d’énergie atomiques et les laboratoires.
Aucune nation n’aurait eu le droit de fabriquer des bombes, mais les chercheurs du monde entier auraient eu le droit d’utiliser d’exploiter le nucléaire dans des buts pacifiques, du moment que le processus était totalement transparent.
Il va sans dire que Washington avait vertement refusé le plan d’Oppenheimer et ça pris la terrible menace à Cuba en 1962 et la construction effrénée de bombes en URSS pour que les ÉU proposent un plan sérieux de contrôle d’armes.
Aujourd’hui cette époque est révolue grâce à l’administration Bush et ses folies impérialistes. Ce qui a fait dire à certains chercheurs américains de renom que la plus grande menace à la survie de la planète n’est pas le terrorisme ni le réchauffement climatique, mais le retour à la prolifération de l’arme nucléaire depuis l’an 2000.

NORMALISATION DE LA GUERRE : j'aime le sang...

À la chute du mur de Berlin, à la fin officielle de la guerre froide, les États-uniens avaient ouvert les bras au pouvoir militaire.
Les dirigeants politiques, républicains et démocrates se sont soumis à la puissance de la machine de guerre.
La preuve, aucun politicien d’importance ne s’est opposé à la militarisation des relations étrangères des ÉU qui a eu cours durant les années 90.
Il y a un consensus parmi la classe politique qui veut que la suprématie militaire des ÉU est la clé pour créer un ordre international qui sert les valeurs américaines.
Aujourd’hui, la machine de guerre de l’Oncle Sam est pratiquement aussi imposante que toutes les autres armées du monde, il va sans dire que c’est un précédent historique.
Le budget du Pentagone est 12% plus élevé que le budget moyen durant la guerre froide…vers 2009, ce chiffre s’élèvera à 23%.
La culture américaine est entrée de plain-pied dans la normalisation d’un état constant de guerre.
Fut un temps où le syndrome de l’échec au Vietnam avait infecté le corps politique, limitant en partie les excès de militarisme.
Entre les années 1945 allant jusqu’en 1988, les actions militaires à grande échelle s’étaient limitées à six.
Depuis 1989, elles sont pratiquement devenues des événements annuelles.
Ça n’inclus pas les attaques aux missiles lancées par Bill Clinton contre des cibles obscures et ses bombardements systématiques de l’Irak à la fin de son deuxième mandat.
Avec l’arrivée de Bush les ÉU sont entré dans l’ère de la guerre préventive.
Le syndrome du Vietnam a vraiment été expulsé de la conscience collective états-unienne. Fini le temps où la guerre était vue comme une barbarie, les soldats comme des brutes épaisses, on ne fait même plus de films pour au moins montrer le côté horrible de la guerre.
La guerre est maintenant glamour, c’est cool, la technologie rutilante a remplacé le sang et la décadence.
En 1914, il n’y avait que les fascistes pour penser ça. Aujourd’hui, aux ÉU, c’est presque un lieu commun.

CANADA ET GES : les promesses creuses des libéraux

C’était le Jour de la Terre vendredi et le journaliste Scott Piatkowski avaient des réflexions intéressantes sur le parti libéral et les émissions de GES.
En 1993, le livre rouge du parti libéral fédéral, la bible que Chrétien et Martin avait juré de suivre à la lettre si élu, promettait de couper les émissions de GES de 20% d’ici 2005.
L’heure des bilans a sonné, nous sommes en 2005 et les libéraux ont été au pouvoir depuis les 12 dernières années.
Voyons voir : au lieu de couper les GES de 20%, on a constaté une augmentation de 20%!
Dernière promesse des libéraux, ok, ok, on va couper les GES mais donnez nous jusqu’en 2017…encore 12 ans ! Soit qu’ils ont un fétiche avec le chiffre 12 ou ils n’ont aucune idée pour attaquer le problème à part la procrastination.
Martin a beau avoir signé le protocole de Kyoto, il passe sont temps à dire qu’un consensus était préférable à la coercition pour réduire les GES au Canada.
On risque d’attendre longtemps pour un consensus national dans un pays où sa province la plus riche, l’Alberta, appartient pratiquement à l’industrie pétrolière…
David Suzuki est même allé jusqu’à dire : «Oui, le Canada a signé Kyoto il y a quelques années, mais n’a pratiquement rien fait depuis. Il n’y a pas de plan pour atteindre nos buts. Il n’y a pas de leadership.»
Et là avec des élections à venir au mois de juin et l’arrivée au pouvoir des Conservateurs de Stephen Harper, on peut s’attendre à bien pire.
En fait, le seul parti national a promouvoir un plan intelligent se sont les néo-démocrates de Jack Layton.
Ils auront mon vote. Vous pouvez consulter le plan du NPD

18 avril 2005

MÉMOIRE EFFECTIVE

La Chine et la Corée du sud outrées par les trous de mémoire du Japon. Le scandale des commandites : oui, mais y'a des choses plus importantes à régler ! L'économie du désastre : l'industrie de la reconstruction va main dans la main avec l'économie de la guerre. Les affairistes du Canada veulent que notre pays s'assimile une fois pour toute aux États-Unis. La Grande-Bretagne dévoile des documents secrets montrant son implication dans l'instauration du régime brutal de Saddam Hussein. C'est la semaine du Jour de la Terre ( 22 avril ) et il est temps de penser à comment on peut changer le monde...


Chine et Japon

La relation entre la Chine et le Japon s'est envenimée dernièrement, surtout depuis la fin de semaine dernière lorsque 15 000 manifestants chinois ont entouré l'ambassade japonaise à Beijing.

Des protestations ont suivi partout en Chine, appelant au boycott de produits japonais…

Tout ça est le résultat de nouveaux livres scolaires approuvés par Tokyo qui banaliseraient le rôle d'agresseur du Japon en Chine avant et pendant la deuxième guerre mondiale.

C'était la goutte qui a fait déborder le vase entre les deux pays, amenant leur relation à leur niveau le plus bas depuis le rétablissement de relations diplomatiques en 1972.

Des protestations anti-japonaises ont eu lieu en Corée du sud aussi où près de 150 000 coréennes étaient devenues des esclaves sexuelles pour l'armée impériale japonaise durant la IIGM.

La Chine et la Corée accusent le Japon de blanchir et de justifier les atrocités commises il y a plus de 60 ans.

La controverse entourant l'histoire enseignée aux jeunes japonais fait rage depuis 1980.

Dernièrement, une société néo-nationaliste vouée à la réforme du livre scolaire d'histoire a réussi à faire accepter son contenu pour être enseigné aux jeunes japonais.

Cette société veut mettre fin à l'enseignement d'une version de l'histoire qui selon eux porte à confusion et empêche la fierté nationale.

Alors on a enlevé la mention des esclaves sexuelles, les massacres commis en Chine par l'armée impériale.

De son côté, le régime chinois provoque l'outrage national pour contrer les déchirures dans le tissu social causé par la croissance du capitalisme sauvage dans leur pays.

Il y a donc trois problèmes de taille qui augmenteront les tensions entre le Japon et la Chine : la dispute entourant Taiwan; l'alliance du Japon avec les ÉU et le refus du Japon de reconnaître ses torts historiques.

Les deux premiers points risquent de pousser cette région du monde vers un conflit militaire, le Japon révise l'article 9 de sa constitution qui l'obligeait à renier la militarisation.

L'outrage causé par les livres d'histoires ne met que du gaz sur le feu et les tensions n'iront qu'en augmentant.

Scandale des commandites : en attendant la redistribution des surplus

Nous sentons que c'est notre rôle ici à La Levée d'expliquer un événement de l'actualité en quelques minutes, et l'on entend tellement parler du scandale des commandites avec la commission Gomery qu'on sentait qu'il était temps d'expliquer tout ça à nos chers auditeurs fidèles.

Alors, dans le but avoué de détruire le mouvement séparatissse, le gouvernement Chrétien a patenté un plan de 250 millions de dollars le lendemain du référendum pour faire la promotion du Canada et de remplir les coffres du parti libéral fédéral et ses amis en même temps.

Résultat : au Québec le Bloc n'a jamais été aussi populaire et en Ontario - où la plupart des choix de gouvernement se décident - les libéraux et les conservateurs sont pratiquement nez à nez dans les sondages.

Coast to coast, l'appareil politique n'a jamais été aussi mal vu, partout au Canada on ne croit plus qu'il reste une once de moralité, d'éthique et de décence chez nos élus.

Mais là au lieu de faire appel à de nouvelles élections, l'opposition à Ottawa devrait plutôt forcer le gouvernement fédéral à redistribuer l'argent qu'il garde en surplus, en commençant avec le programme d'assurance-emploi.

Dans le programme officiel du parti libéral en 1993, chapitre VI, on trouve la mention «si le gouvernement est pour jouer un rôle positif dans la société, comme il doit, l'honnêteté et l'intégrité dans nos institutions politiques doivent être rétabli».

Pratiquement rien n'a été fait pour empêcher les lobbies d'acheter les politiciens par des contributions aux campagnes électorales…pire, les corrections apporter avant la fin du règne de Chrétien laissent tellement de brèches qu'il est possible de distribuer des pots-de-vin.

1. Des dons secrets illimités peuvent être remis aux candidats fédéraux pour les élections.

2. Les partis et les candidats ne sont pas obligés de dire qui a financé leur campagne avant le jour même de l'élection.

3. Les règles d'éthiques au niveau fédéral pour les partis, les politiciens, les employés du gouvernement et les lobbies sont encore loin du nécessaire pour empêcher la corruption et le détournement de l'intérêt commun.

Les médias s'amusent beaucoup avec la commission Gomery et y consacrent des centaines d'heures et de pages, faudrait aussi consacrer autant de temps aux brèches dans le système fédéral qui permettent la corruption une fois que la commission Gomery sera terminée.

L'économie du désastre !

Qui ne connaît pas Naomi Klein ? L'auteure de NO LOGO est extrêmement active et son analyse est toujours pertinente et percutante…Elle a signé récemment un article sur ce qu'elle nomme le capitalisme du désastre.

C'est-à-dire cette industrie qui se spécialise dans la reconstruction des endroits du globe touché par des désastres, d'ordre naturels comme des ouragans ou des tsunamis ou la guerre.

Elle note que cette industrie est loin d'être altruiste, elle sert en fait à changer profondément le tissu d'une société afin de l'intégrer de plain-pied dans le marché globalitaire.

Alors les rapaces de la reconstruction comme les Halliburton, les Bechtel, le FMI et la Banque mondiale cherchent par tous les moyens de privatiser à rabais ce qu'il reste d'industrie et d'infrastructure publique dans les pays sinistrés.

Précédemment, on avait un colonialisme vulgaire où les puissances européennes envahissaient tout simplement les autres nations pour voler leurs ressources, la version moderne du colonialisme s'appelle maintenant la reconstruction.

Klein indique qu'une part considérable du globe est en reconstruction, sous l'autorité d'un gouvernement parallèle fait de firme de consultants, des compagnies d'ingénieurs, des mégas organisations non gouvernementales, des agences d'aide de l'ONU et bien sûr les institutions financières internationales.

Leur travail est, en général, à la fois totalement inefficace et beaucoup trop lent…En Aceh et au Sri Lanka où le tsunami a frappé, en Afghanistan, en Irak, au Timor-oriental et j'en passe : les rapaces de la reconstruction profitent des nations victimes pour se procurer les ressources du pays comme dans le bon vieux temps du colonialisme.

La reconstruction n'est pas le but premier de cette industrie prolifique : c'est bien de profiter du désespoir et de la peur crée par la catastrophe pour transformer radicalement la société et l'économie de la nation victime.

Juste en Haïti, aux lendemains du coup d'État contre Aristide, en échange d'un prêt de 61 millions au gouvernement pantin en place, la banque mondiale exige l'implantation d'un partenariat public-privé dans les systèmes de santé et d'éducation.

C'est vraiment ironique ça : on refusait de prêter de l'argent à Aristide à cause de quelques irrégularités lors des élections de 2000, mais là on est prêt à avancer des dizaines de millions au gouvernement pantin qui a pris le pouvoir à cause d'un coup d'État.

Naomi Klein pointe le passage de l'Ouragan Mitch en 1998 qui a ravagé l'Amérique centrale comme moment de naissance de l'industrie de la reconstruction.

En Honduras, alors que le pays était encore couvert de cadavre et de boue, on a procédé à une vente de feu des aéroports, des ports marins, des autoroutes, les télécommunications et l'électricité…on retrouve un peu la même chose au Nicaragua.

C'était les conditions imposées par la banque mondiale et le FMI.

Ah oui, on a renversé la réforme agraire et ouvert le pays à l'achat et la vente des terres par des intérêts étrangers.

En Asie, les pays frappés par le tsunami du 26 décembre devront s'ouvrir tout grand pour l'industrie du tourisme et la pêche industrielle si on souhaite y recevoir de l'aide.

Alors, après l'économie de guerre on a l'économie de la reconstruction, main dans la main pour le 0,1% la plus riche de la planète.

Intégration continentale : paysans, ayez la foi

Après trois ans de travail obscur et silencieux auprès des politiciens à Ottawa, l'élite corporative canadienne chante aujourd'hui sur tous les toits leur vision de l'avenir pour le Canada en Amérique du nord, rendu plan officiel de notre bon gouvernement.

Le partenariat pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du nord.

C'est le nom de l'entente signée entre le Canada, le Mexique et les ÉU le 23 mars dernier : un processus d'assimilation économique, social, culturel et sécuritaire avec notre bon voisin du sud.

Une autre belle initiative du gouvernement sans avoir demandé l'avis des citoyens…qui en passant sont majoritairement contre un tel projet selon sondage après sondage.

Ce projet est né dans les bureaux du conseil canadien des chefs d'entreprises, un groupe formé des 150 entreprises les plus puissantes du pays.

Leur argument c'est qu'il faut créer une forteresse Amérique du nord pour rivaliser avec l'Europe et l'Asie.

On nous demande donc de faire confiance aux affairistes…comme on a fait lors des années 80 lorsque le gouvernement a décidé pour nous de signer une entente de libre-échange avec les ÉU qui nous ont fait perdre 280 000 emplois,

Restructurer notre économie et nos lois pour mieux s'harmoniser avec l'Oncle Sam : résultat, des lois environnementales affaiblies et le deuxième rang des pays industrialisée pour les emplois à bas salaire. Bravo !

En fait, 91% de l'échange accru avec les ÉU depuis l'entente de libre-échange en 1989 n'a rien à voir avec l'accord mais plutôt avec notre faible dollar et le boom économique dont les States avaient connu lors des années 90'.

On croyait que le libre-échange allait forcer les entreprises canadiennes à investir d'avantage en R+D, en équipement et en formation pour rivaliser dans le marché NA, à la place, la plupart ont tout simplement choisi de se laisser acheter ou de déménager ailleurs.

La classe d'affaire canadienne ne peut tout simplement pas rivaliser avec la classe d'affaire états-unienne…depuis 1989, 95% de l'investissement étranger au Canada allait à l'achat des entreprises de chez nous.

L'intégration continentale est vouée à l'échec et c'est nous tous allons en écoper : surtout que l'économie américaine va à la dérive et risque de s'écrouler bientôt…

Grande-Bretagne et Saddam : l'ami devenu ami

Des documents britanniques auparavant secrets racontent l'histoire de l'aide qu'avait apporté le pays à Saddam Hussein pour le mettre au pouvoir en Irak, à partir du coup d'État du parti Baasiste en 1963.

Le coup de février 1963, organisé par la CIA, qui a remis une liste de 5000 irakiens à abattre suite à la prise du pouvoir.

Le but était d'éliminer chaque membre et sympathisant du parti communiste irakien, les massacrant en porte-à-porte, tuant des médecins, des professeurs, des avocats, etc.

Saddam Hussein, alors un membre junior du parti Baasiste, était intimement impliqué dans le coup.

Lors d'un exil au Caire en 1961, il avait des contacts directs avec le bureau de la CIA égyptienne.

Lors du coup d'État, Saddam est revenu en Irak et a pris le contrôle de la torture des gauchistes.

La GB et les ÉU étaient plus qu'heureuses de voir le régime d'Abdul Karim Qasim tombé, celui qui en 1958 avait renversé la monarchie pro-occidentale et avait lancé l'Irak sur la voie de la modernisation et la nationalisation des ressources pétrolières.

Les documents britanniques indiquent clairement que la GB et les ÉU étaient parfaitement au courant du massacre de 5000 communistes irakiens alors qu'ils avaient lieu.

Le ministre des affaires étrangères a même été rendre visite au nouveau régime deux jours après le coup, question de légitimiser l'opération.

Saddam avait compris que l'occident allait l'appuyer même s'ils commettent des massacres, du moment qu'il collabore avec eux.

Résultat : des massacres encore plus importants avaient lieu pendant les années 80 sans faire sourciller la GB et les ÉU. Donald Rumsfeld avait même été rendre visite à Saddam pendant cette période…comme vous avez tous vu dans le documentaire de Michael Moore.

Petite leçon de l'histoire : observer comment la GB et les ÉU appuient les dirigeants qui laissent les transnationales pillés leurs richesses, mêmes s'ils sont les pires dictateurs sanguinaires.

Changer le monde ! Une étape à la fois

Plusieurs s'entendent pour dire que le monde ne va pas du tout dans la bonne direction, mais y'en n'a autant pour dire que rien de significatif ne peut-être fait pour changer notre direction globale.

Alors notre point de départ devrait être de trouver une vision commune de ce que nous voulons comme société.

J'espère que pour de plus en plus de gens, il deviendra clair que le capitalisme contemporain est une catastrophe pour l'humanité.

Que seule une révolution globale pourra nous sauver.

Mais faut se rendre à l'évidence qu'une révolution pour nous débarrasser du capitalisme et instaurer un autre système économique ne peut pas se faire d'un seul coup.

Il convient alors de lancer la révolution par interstices, une révolution qui occupe des espaces dans le monde pendant que le capitalisme existe encore.

Partout sur terre, il existe des groupes qui luttent contre le capitalisme et qui avance des alternatives d'échange et de production.

Ces refus de se plier devant le capitalisme triomphant sont justement des mini-révolutions, des fissures dans le bloc du capital.

Faut donc multiplier les fissures au point de faire craquer le système et d'instaurer une autre économie, une économie démocratique.

Soit qu'on fonctionne en formant un parti, donc une participation directe dans l'arène politique ou l'on multiplie les groupes progressistes qui travailleront sur tous les fronts.

La seule manière de gagner quoi que ce soit contre ceux qui ont le pouvoir c'est d'élever le coût social de leurs actions.

On n'a pas aimé la coupure de 103 millions du gouvernement Charest, ce n'était pas en lui disant «c'est pas gentil ça» qu'on a pu le faire reculer un peu.

C'est parce qu'on a élevé le coût social de sa décision par la grève, mais surtout en gagnant l'appui inconditionnel du public.

Il existe de solides alternatives à notre système économique et politique qui permettent d'envisager où nous voulons aller et d'élaborer des stratégies pour y arriver :

http://www.zmag.org/pps.htm

Ce qui compte le plus c'est la démocratie, la participation du plus grand nombre dans les décisions qui nous affectent.

La participation locale, régionale et nationale…dans toutes nos institutions…c'est possible et plus nécessaire que jamais.

04 avril 2005

Chroniques environnementales

Energies Renouvelables : Energie solaire

CULTURE DE MORTS-VIVANTS

La Levée du 4 avril 2005


Le pape est parti. Terri Schiavo aussi. Les écosystèmes sont en périls. Les lobbies du carbone nous disent de ne rien faire face au réchauffement planétaire. La Chine et les États-Unis seront la prochaine rivalité globale. La publicité s’insère dans notre quotidien au point de pervertir nos perceptions.

Terri Schiavo : dangers de la boulimie…

La mobilisation massive et le cirque médiatique entourant le cas de la pauvre Terri Schiavo nous en apprend beaucoup sur la culture états-unienne contemporaine : la lutte entre les religieux de droite et les séculaires.

Les politiciens et les civils chrétiens ont remué ciel et terre pour sauver la vie d’une femme qui vient de passer 15 ans dans un état végétatif.

C’est vraiment troublant de constater avec quelle force de conviction on est prêt à défendre les droits des fœtus, interdire le mariage gai et là de défendre la vie d’une femme n’ayant pratiquement aucune activité cérébrale…

Tout en coupant dans les programmes sociaux en environnement, en santé, en éducation…Au point même où même Cuba a un taux 10% plus bas de mortalité infantile que les ÉU !

Les mêmes groupes qui s’enrageaient sur la mort imminente de Schiavo n’ont pas perdu de sommeil sur le cas des 500 000 enfants irakiens morts durant l’embargo sauvage contre l’Irak avant l’invasion.

La droite américaine ne semble croire à la vie que lorsqu’elle sans valeur, on a tellement hâte au retour de Jésus là-bas…c’est vraiment entré dans la culture de masse…une culture de morts-vivant.

Une culture de plastique, de silicone, d’apparence…Saviez-vous que Schiavo devait son état végétatif à sa sévère boulimie ?

Elle était obsédée par l’atteinte d’un poids qui était socialement acceptable, mais qui lui demandait de renvoyer sa nourriture et de s’entraîner d’une manière obsessive.

Son mari et ses parents avaient donc une responsabilité : c’est très difficile de croire que personne n’avait vu son problème de boulimie.

Elle avait perdu 100 livres, avait cessé ces cycles menstruels, elle essayait de survivre sur un régime de liquides.

Il y a plein d’autres symptômes de boulimie aussi : le blanc des yeux rougit, des maux de gorge, les cheveux fades, des bleus sur la peau…et dans le cas de Schiavo : un arrêt cardiaque à 26 ans.

Elle ne s’en est jamais relevée et son cerveau a fini par se remplir de liquide.

Dans son cas, l’état végétatif était très clair…et la décision de son mari de mettre fin à ces jours était la bonne, mais il faut vraiment faire attention avec l’euthanasie : y ouvrir la porte mais s’en tenir au cas par cas.

La science ne connaît vraiment pas assez le fonctionnement du cerveau pour dire clairement quelle activité cérébrale est sans valeur pour ceux et celles qui se trouvent dans une zone grise, loin du cas de Schiavo.

Leçon de cette histoire : profiter de l’instant présent, prenez soin de vous et de grâce remplissez un testament au plus vite !

Écosystèmes en péril

On s’en doutait tous que les écosystèmes de notre planète sont en péril et la semaine passé on en a eu la preuve scientifique que l’activité humaine menace directement la survie des générations futures.

Les résultats d’une étude géante de l’ONU, le travail de quatre années d’enquête de 1360 chercheurs venant de 95 pays au coût de 24 millions de dollars, l’étude est la première d’une série de sept rapports à venir du programme des objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU.

On y indique que 15 des 24 principaux systèmes écologiques sont en déclin.

60% des bienfaits que procure l’écosystème mondial pour soutenir la vie sur terre — eau douce, l’air pur et le climat relativement stable sont en voie de détérioration ou utilisés de façon non viable.

Les stocks de poissons frôlent le dixième de ce qu’on récoltait au début des pêches industrielles.

Jusqu’au quart de l’eau douce requise pour l’humanité ne peut plus être fournie par les fleuves et rivières.

Ce qui amène les chercheurs à conclure que les nappes souterraines s’assècheront éventuellement à cause d’une sur-exploitation.

Autre constat alarmant : «Dans l’ensemble, les espèces sauvages sont en déclin : 12% des oiseaux, 25% des mammifères et 32% des amphibiens sont menacés d’extinction d’ici un siècle.»

Taylor Ricketts, directeur scientifique du Fonds mondial pour la nature, en réaction aux conclusions de l’étude : «Les écosystèmes sont des atouts capitaux. Ils n’apparaissent pas dans nos comptes mais, si tel était le cas, les services qu’ils rendent écraseraient tout le reste».

Mais nos bons économistes orthodoxes sont vraiment trop épais pour comprendre ça.

Pendant ce temps-là, au Canada, le gouvernement reculerait sur ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES).

La dernière proposition d’Ottawa permettrait aux grands pollueurs de réduire leurs émissions de 39 mégatonnes, plutôt que les 55 mégatonnes prévues.

Le recul pourrait être plus prononcé si ces industries décidaient de se prévaloir de crédits additionnels de «permis de pollution» en investissant dans un fonds gouvernemental de recherche et de développement.

Cette possibilité reculerait de 25 mégatonnes l’objectif de réduction de GES fixé au préalable par Ottawa.

En vertu du protocole de Kyoto, Ottawa a convenu de dépenser 3,7 milliards de dollars d’ici 2010 afin de réduire les émissions de GES de 6% sous les niveaux de 1990.

Pour atteindre cet objectif dans les délais prévus, une réduction de plus de 160 tonnes s’avère nécessaire !

Contracter et converger

La planète se réchauffe mortellement et tout ce que peuvent dire les lobbies du carbone c’est de laisser les choses aller, que la technoscience trouvera une manière d’adapter l’humanité aux changements climatiques.

OK, voyons voir : l’effet de serre perturbe le climat, provoque l’augmentation de la population de pestes et d’insectes et causeront des ouragans et des sécheresses tels que l’humanité n’avait jamais vu.

Juste du côté agricole, les défis seront de taille : trouver des récoltes qui peuvent résister aux sécheresses et aux inondations, s’adapter aux hautes et basses températures…tout en remplissant les besoins nutritionnels des humains.

On pourrait élaborer un système de plantations sous d’immenses dômes gonflables qui protègeraient les récoltes, mais il faudrait assez de dômes pour un quart des terres de la planète.

Oublier la viande comme source de protéines dans la planète à écosystèmes malades de demain, alors faudrait trouver un moyen d’extraire les protéines des plantes…ingénieurs mettez-vous à l’œuvre parce que la technologie pour faire ça est vraiment trop cher.

Une autre source de protéines auquel on aura de plus en plus facilement accès se sont les insectes. Mmmmmm….

Si on peut trouver une manière de les capturer en nombres suffisant sans les empoisonner, ça sera certainement une autre manière de s’adapter au réchauffement climatique.

Enlever le sel de l’eau coûte cinq fois le prix que l’eau venant du haut d’une montagne ou du sol…faudra drastiquement abaisser notre consommation d’eau à moins qu’un génie trouve une manière facile de dessalement d’eau de mer…

Mais qu’est-ce qu’on fait si les mêmes personnes qui nous disent de laisser les choses aller ne veulent pas dépenser l’argent nécessaire pour qu’on puisse vivre avec les dégâts du réchauffement global ?

Les réserves alimentaires seront coupés de moitié, si ce n’est pas 90%, l’eau manquera presque partout…c’est vraiment l’hécatombe qui nous attend…faut prendre le pari de Pascal et d’assumer que le pire viendra et de changer notre comportement en conséquence.

Vous comprenez que la foi aveugle en la technoscience pour adapter l’humanité au réchauffement global n’a aucun sens et ce qu’il nous faut c’est une mobilisation de tous pour prévenir les dégâts.

Le protocole de Kyoto est nettement insuffisant — au lieu de la réduction d’émissions de GES de 6% par rapport aux niveaux de 1990, c’est une réduction de 80% que ça prendrait — de toute manière il prendra fin en 2012.

À Londres, le Global Commons Institute propose un plan de contraction et de convergence comme remplaçant de Kyoto.

Vous pouvez consulter cette solution au site http://www.gci.org.uk/ grosso modo, le plan serait de contracter les émissions annuelles de GES partout sur terre jusqu’à un niveau acceptable, vers 350 ppm.

Une fois la cible atteinte, il s’agit d’alloué un budget de carbone équitable parmi la population mondiale sur une base démographique.

Donc, contraction jusqu’en 2030 et ensuite convergence à partir de là.

Je préfère nettement l’approche de la précaution et de l’équité qu’au laisser-faire et d’une adaptation irréaliste…et vous ?

La Chine, prochaine superpuissance

Toute cette tension au Moyen-Orient cache un autre combat : la lutte entre la Chine et les ÉU pour les ressources énergétiques du monde.

La grande question qu’on devrait se poser en ce moment concernant l’avenir de la planète c’est comment les EU s’adapteront à l’émergence d’une nouvelle superpuissance avec qui ils devront lutter pour des ressources et des alliés économiques.

Surtout que les ÉU doivent une tonne d’argent aux Chinois à cause d’une dette extérieure morbide.

En 2004 la Chine est devenu le premier partenaire d’échange de l’Europe, créant la possibilité d’un bloc sino-européen face au bloc moins dynamique des ÉU et le Japon.

Le Japon est en plein déclin, avec sa population qui commencera a baissé drastiquement après 2010.

Le Japon est presque aussi lourdement endetté que les EU, ça n’a pas aidé de devoir déboursé 70 milliards pour subvenir aux besoins des bases militaires américaines sur son territoire depuis la fin de la guerre froide.

En bref, la Chine a en son pouvoir la capacité de faire écrouler l’économie des ÉU.

Si les banques centrales des pays de l’est de l’Asie décidaient de transférer des parties importantes de leurs réserves du dollar US en Euro, on assisterait à la mère de toutes les crises financières.

On peut se demander pourquoi les ÉU et le Japon insistent à vouloir provoquer la Chine au sujet de Taiwan.

Saviez-vous que l’île de Taiwan habitait 21 millions de personnes ? Et bien Taiwan est officiellement administré par la Chine depuis 1949, c’est en octobre 1950 que l’armée chinoise ira occuper le territoire du Tibet.

Le Japon a aussi une histoire bien tissée avec Taiwan, et le sentiment pro-taiwanais est très fort au Japon et vice-versa.

La Chine se prépare militairement pour un conflit avec les ÉU. Elle lance une flotte pour protéger ses eaux et réaligne ses missiles vers les ÉU.

En plus de participer au système de navigation par satellite Galilée avec l’UE, un système qui ne serait pas contrôler par l’armée américaine.

La Chine joue même dans la cour-arrière des ÉU en signant des ententes d’échange et d’investissement avec l’Argentine, le Venezuela, la Bolivie, le Chili et Cuba.

Faut conclure que l’administration Bush ne peut plus faire grand chose pour empêcher l’émergence d’un bloc de l’est asiatique dominé par la Chine.

Surtout si on prend en considération que l’économie américaine est sur le point de s’écrouler à cause de sa dette extérieure, sa balance commerciale très négative et l’absence totale d’économie des ménages : le mélange parfait pour une autre grande dépression.

Attachez vos ceintures !

Pieuvre publicitaire

Je n’apprends rien à personne en disant que la publicité s’insère de plus en plus dans chaque facette de notre vie.

Notre culture se commercialise, se détachant de nos références traditionnelles, faisant en sorte que notre vision du monde traverse le prisme marchand sans même que l’on s’en rende compte.

Des milliers de fois par jour, partout, des pubs nous disent qu’on a un problème, qu’il y a quelque chose de malsain chez nous, et que leur produit est la solution.

Ça fait en sorte qu’on envisage la solution à tout nos problèmes dans le court terme, par l’achat, par l’action individuelle seulement.

La commercialisation de notre culture est un rejeton de l’ascension du pouvoir des entreprises privées, des multinationales dans nos vies.

Ce sont les entreprises qui ont poussées pour la réduction de leurs impôts, mais le maintient du BS d’entreprise durant les années 70.

Cette perte fiscale a crée une crise dans nos programmes sociaux, ce qui les a ouverts à la pénétration plus répandue de la publicité dans la sphère publique.

Les représentants de la big business et de la haute finance ont vendu la privatisation, le tout-marché et le consumérisme sans limites avec brio, tout en dénigrant la sphère publique.

Les publicitaires se sont fiés pendant un bon bout de temps aux pubs de trente secondes pour passer leurs messages aux masses.

Mais grâce à la télécommande et la multiplication des canaux, et la présence de médias alternatifs comme CISM l’impact de ces clips publicitaire s’est relâché.

Ce qui a mené à l’insertion de la publicité à travers l’espace public et les institutions culturelles.

L’effet le plus grave est sans doute sur les enfants. Aux EU, les entreprises ont investi 15 milliards par année pour cibler les enfants, et au milieu des années ’90, un enfant était exposé à 40 000 pubs télé par année.

Tout ça créer une population qui est avant tout matérialiste…la solidarité et l’équité prennent le bord.

Mais il a été démontré que la culture consumériste est une cause significative de dépression, d’anxiété, de mauvaise estime de soi et de plaintes psychosomatiques chez les enfants.

Rappelons que le but de la pub est de gonfler la demande de produits, de créer des besoins.

Cette demande artificielle pour des produits de consommation se fait aux dépends d’une demande pour des biens publics qui ne reçoivent aucune publicité en comparaison.

Résultat : une population comme au Québec qui se plaint d’être la plus taxée d’Amérique et qui élit un gouvernement qui coupe dans l’accès aux études supérieurs pour baisser les impôts.

Mentionnons aussi que plus il y a de pubs et de consommation, plus il y a des déchets et de la pollution dans notre environnement.

Les médias peuvent de moins en moins nous informer à cause des pressions grandissantes des publicitaires : faut surtout pas dire du trop de mal de Wal-Mart, surtout si elle permet d’arrondir les fins de mois avec sa pub.

Espérons que la tendance à la commercialisation de notre culture se renversera bientôt.

Il y a de l’espoir, parce plus il y aura de pubs, plus le public voudra la réduire et encouragera l’appareil politique de la remettre à sa place.