20 février 2006

QUI VEILLE SUR LA VEILLEUSE?

Mondialisation des ONG

Selon un rapport du Brown Journal of World Affairs publié en 2005, la politique internationale a connu un profond bouleversement au cours des 15 dernières années…

Avec la croissance et l’apparition d’un nombre sans précédents d’ONG, d’organisations non gouvernementales…

Les ONG sont passées de l’arrière scène de la politique globale au devant en peu de temps et influence avec force chaque aspect de la politique et des relations internationales.

Les ONG ont été une force positive dans les affaires domestiques et internationales, travaillant d’arrache pied pour réduire la pauvreté, protéger les droits humains, préserver l’environnement et l’aide humanitaire.

Mais selon les auteurs de ce rapport, James McGann et Mary Johnstone, le temps est peut-être venu de regarder de plus près la nature et la composition de cet immense et incontournable réseau d’ONG.

Surtout vu son influence indéniable, parce que jusqu’à présent il n’existe aucune institution qui veille sur ces organisations et qui mesure la véritable influence que les organisations non gouvernementales ont sur l’évolution socio-économique du monde.

Des organisations telles qu’Amnesty internationale et Greenpeace ont fait en sorte que les ONG font partie de notre quotidien.

Et surtout durant les années 90, les ONG ont contribué aux succès des campagnes altermondialistes…

À un point où les entreprises transnationales et les institutions financières internationales ont pris peur et on compris qu’il valait mieux intégrer les ONG dans leurs prises de décisions plutôt que de mener une lutte improductive avec elles.

Et malgré l’émergence de cette troisième puissance mondiale, il n’existe quasiment pas de recherche et aucune institution globale pour veiller sur ce que font les ONG.

Les auteurs du rapport indiquent qu’il y a certaines lacunes concernant la transparence les responsabilités financières, des politiques et de la gouvernance des ONG… tout ça bien sûr de manière à mesurer leur efficacité et à assurer leur rôle crucial dans la société civile.

Le magazine The Economist estime que le nombre d’ONG a explosé de 6000 en 1990 à 26 000 en 1996.

Les auteurs donnent six raisons pour cette prolifération d’ONG et je vous les dis rapidement :

Avec la chute du mur de Berlin on a assisté à une forte démocratisation et la montée en force de l’idéal de la société civile… en somme on a compris que pour avoir une démocratie en santé on avait besoin d’organisations de la société civile pour servir de médiateurs entre les populations et les gouvernements.

Une demande grandissante d’information, d’analyse et d’action : avec la démocratie vient le besoin de cerner les problèmes et d’avoir les données les plus précises possibles pour y faire face intelligemment et les ONG ont été une partie intégrante de cette quête d’information.

Ensuite nous avons la multiplication du nombre d’États; 4. l’amélioration dramatique des télécommunications; 5. la mondialisation des collectes de fonds des ONG et enfin;

La piètre performance du secteur public, de l’État pour protéger et subvenir aux besoins des populations, mais il ne faut pas voir la multiplication des ONG comme la solution miracle aux problèmes auxquelles l’humanité doit faire face…la vigilance et la transparence seront toujours nécessaires.

CASQUES ROUGES

L’armée canadienne en Afghanistan

On se remet tranquillement de l’élection récente d’un gouvernement conservateur minoritaire ici au Canada et à la suite de ce choc de voir Stephen Harper à la tête du pays plusieurs commencent à se demander pourquoi on n’a pas parlé de la présence militaire du Canada en Afghanistan pendant la campagne électorale..

Surtout que ça nous coûte des milliards de dollars, des vies de soldats canadiens et que ça augmente sérieusement le risque d’une attaque terroriste sur notre territoire.

L’armée canadienne se transforme radicalement devant nos yeux, passant d’une force de maintient de la paix à une machine de guerre annexée à l’armée américaine.

Le gouvernement Harper risque sans doute d’accélérer l’annexion de notre armée et l’intégration continentale avec les ÉU.

L’armée canadienne atteindra un niveau complet d’interopérabilité avec les forces armée du sud : sur terre, en mer et dans le ciel.

Mais une telle aventure militaire, suivre les Américains dans cette voie coûte tellement cher que le gouvernement de Paul Martin et maintenant de Stephen Harper ont choisi de hausser substantivement les budgets des forces armées.

Les libéraux, lors du budget approuvé par le NPD en 2005 ont décidé d’augmenter de 12,5 milliards le montant consacré à l’armée canadienne au cours des 5 prochaines années.

Le budget de la défense atteindra bientôt 20 milliards et les conservateurs veulent augmenter ce montant d’un autre 5 milliards.

Aujourd’hui, le budget militaire s’élève à 14 milliards par années, soit 16 fois le budget d’environnement Canada.

Bien que tous les partis à Ottawa semblent d’accord avec une hausse importante du budget militaire, personne ne s’entend sur la manière de dépenser cet argent.

Et c’est là que l’on se retourne vers l’Afghanistan, terrain d’essai pour l’intégration de notre armée à celle de l’oncle sam.

Nous avons des commandos secrets qui mènent des opérations de combat sous les ordres des ÉU, remettant leurs prisonniers aux interrogateurs américains.

À Kandahar il y aura bientôt 2000 soldats canadiens travaillant sous le nouveau mandat de l’OTAN, l’organisation du traité de l’atlantique Nord… qui s’amuse en extrême orient…

Nos missions de maintien de la paix avec l’ONU ont pratiquement été abandonnées.

À un point où nous sommes 36e sur la liste des casques bleus.

Le pire dans tout ça c’est que les Canadiens ont été farouchement contre l’invasion de l’Irak et le bouclier anti-missile.

Et le gouvernement fédéral nous a passé la transformation de notre armée sous le nez, amenant le Canada en guerre, sans que la question soit vraiment démocratiquement débattue.

CONTRE-OFFENSIVE DE L'INDUSTRIE DES OGM

OMC contre l’Europe

Je ne sais pas si vous vous rappelez du gros débat de société que l’on a connue au début des années 2000 autour de la question des OGM?

Eh bien il risque de refaire surface, car l’OMC s’est prononcé cette semaine sur le moratoire de cinq ans qu’avait instauré l’Europe bloquant l’entrée de nouveaux OGM.

C’est qu’en 2003, les ÉU, le Canada et l’Argentine avaient officiellement déposé une plainte devant l’OMC concernant le moratoire…

Ces trois pays produisent à eux seul 80% des OGM que l’on peut trouver sur la planète.

Et la décision des trois juges anonymes de l’OMC cette semaine n’a pas surpris grand monde : ils ont décidé que les restrictions européennes sur les OGM contrevenaient à des règles internationales d’échange commerciales…

Et que toutes tentatives de réglementer cette bio-technologie doit se faire sous les strictes règles de procédures de l’OMC qui la plupart du temps s’appuient trop sur les recherches industrielles des producteurs d’OGM.

Et la réaction des deux clans qui s’opposent dans ce débat a été immédiate :

Les pro-OGM ont rapidement déclaré victoire et ont dénoncé l’attitude européenne comme étant du protectionnisme de l’Europe pour son industrie agricole.

Ils prédisent maintenant que l’OMC allait imposer des amendes de plus d’un milliard de dollars pour compenser les exportateurs américains et que la décision de l’OMC prouvait, en somme, que le moratoire européen n’avait pas de fondements scientifiques.

Et de l’autre côté les critiques des OGM ont vertement dénoncé la décision de l’OMC qui contrevenait au choix des européens de décider des types aliments qu’ils consommeront et que de toute manière cette décision n’allait pas faire en sorte que tout d’un coup les Européens allaient se mettre à bouffer du maïs et du soya modifié génétiquement…

En fait cette décision de l’OMC démontre clairement une volonté de sa part de décourager d’autres pays de procéder au même genre de moratoire qu’avait instauré l’Europe.

Mais dans cette décision il demeure que l’OMC n’a pas complètement décider en faveur des ÉU, du Canada et de l’Argentine.

Même si oui, il avait jugé que l’Europe était allée trop loin, qu’en fait, les six pays fautifs : l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Luxembourg ont contrevenu aux règles européennes d’échange commercial.

Reste que la plupart des plaintes portées par les ÉU et ses partenaires ont été rejetés, le plus important concerne les procédures d’enquêtes scientifiques concernant les risques des OGM.

On ne dit pas que les pays fautifs ont pris leurs décisions de bloquer l’accès des OGM basés sur des données scientifiques faussées ou malhonnêtes.

On condamne plutôt la décision d’imposer un moratoire basé sur des mesures préventives selon la volonté des populations concernées.

Et ce sont justement ces genres de décision, basées sur la volonté des peuples plutôt que sur la volonté des transnationales que l’OMC tente de décourager.

À leur défense, les officiels européens ont affirmé n’avoir jamais imposé un moratoire sur les OGM, mais que c’est plutôt les producteurs d’OGM qui n’étaient pas en mesure de respecter les processus de révision et d’acceptation du vieux continent …

Provoquant ainsi des délais inattendus pour leur entrée en Europe.

De toute façon l’Europe a bien implanté des règles d’étiquetage et de suivi des OGM, même selon des règles acceptables par l’OMC.

Et c’est en soi une forme de protection contre les OGM, une protection qui va bien au-delà de ce que l’on trouve ici.

Alors les OGM ont été pratiquement éliminés des aliments européens, même ceux importé d’Amérique.

Tous les ingrédients contenant plus de 0,9% d’OGM doivent être clairement indiqués ainsi.

Mais l’industrie des OGM regarde ailleurs pour écouler son stock et les populations d’Asie, d’Afrique et de certaines parties d’Amérique latine ne veulent rien savoir non plus.

Disant, avec raison, que cette bio-technologie menace leur souveraineté alimentaire et la survie de leur agriculture traditionnelle.

La Levée 13 février 2006

Élections en Haïti
Eh bien après avoir été repoussée à quatre reprises les élections en Haïti ont eu lieu il y a quatre jours et au moment où je vous parle on attend toujours les résultats du premier tour.
Depuis le sondage de CID-Gallup pris en Haïti en décembre dernier montrant René Préval favori à 37%, les forces qui ont provoqué le renversement du gouvernement d’Aristide en février 2004 s’organisent pour contester les résultats qui viendront sous peu…
René Garcia Préval était le premier ministre sous Aristide jusqu’au premier coup d’État en septembre 1991.
Il est un agronome éduqué en Europe et a été président d’Haïti de 1996 à 2001.
Son rival le plus sérieux, Charles Henri Baker, un riche propriétaire de sweat-shops et co-fondateur du groupe des 184 qui a provoqué le deuxième coup d’État contre Aristide traînait dans les sondages à un taux lui étant favorable à 10%.
Il est clair que la majorité d’électeurs appuyant Préval est de la même base électorale d’Aristide et le mouvement Lavalas qui l’avait amené au pouvoir.
La majorité mal représentée dans nos médias : les pauvres paysans en campagne et les pauvres urbains des bidonvilles.
Faudra porter une attention particulière à la suite des événements en Haïti avec cette victoire probable de René Préval, déjà circulent beaucoup de bruits voulant qu’il y ait une forte résistance à un nouveau gouvernement Préval.
Ce que tout ça nous montre, en fait, c’est que les pseudo-forces de la démocratie qui ont renversé Aristide, en premier lieu le Canada, la France et les ÉU, n’ont pas du tout la démocratie à cœur.
Les centres de pouvoir responsable du 33e coup d’État haïtien n’accepteront les principes de la démocratie que du moment que c’est leur candidat, défendant leur point de vue et leurs intérêts.
Depuis février 2004, des forces de l’ordre de l’ONU contribuent au dépeçage du groupe Lavalas dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince, La Saline et Bel Air.
La nouvelle armée haïtienne qui a été réinstallé après la chute d’Aristide, une armée composé pour la plupart de membres de gang criminelles s’amuse à aller tirer sur des femmes, des enfants et des hommes innocents…
C’est rendu à un point où la MINUSTAH, la mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti connaît beaucoup de tensions au sein même de l’organisation.
L’été dernier le commandant militaire brésilien le général Augusto Heleno Ribeiro Pereira a demandé d’être relevé de ses fonctions…parce qu’il s’inquiétait de cette tuerie de citoyens qui se tenait sous ses ordres et qu’il s’ouvrait à une poursuite pour crimes de guerre.
Après 2 ans, la grave détérioration des droits humains et de la sécurité sous la supervision de l’ONU a sérieusement besoin d’être expliqué…
On poursuit sur le rôle du Canada dans tout ça et à quoi on peut s’attendre pour les lendemains de l’élection…

***

Alors le 7 février dernier ont eu lieu les fameuses élections haïtiennes et il semble qu’un seul candidat parmi les 31 qui se sont présentés pour devenir président remportera par une large marge.
Et derrière ce choix d’un proche d’Aristide et du mouvement Lavalas il y a bien sûr le mandat clair de changer les horribles conditions sociales et économiques qui affligent Haïti depuis des siècles.
Pourtant, si les ÉU, la France et le Canada avait laissé Haïti tranquille et si ces pays avaient plutôt choisi d’échanger avec Haïti en partenaire égal je vous garanti que l’on aurait une toute autre situation là-bas.
Allant de la strangulation financière imposée par la France durant le 19e siècle, en passant à l’occupation du pays par les ÉU au milieu du 20e jusqu’au coup d’État provoqué en bonne partie par le Canada en 2004…
Disons que la bonne foi et la bienveillance de ces trois pays envers Haïti sont loin d’être mérités.
Et là on ne saura jamais qu’elles auraient été les conséquences d’un troisième transfert de pouvoir en Haïti successif sans l’utilisation des armes et de la terreur.
Les pays des Caraïbes observent l’élection haïtienne avec beaucoup d’attention surtout parce que l’instabilité d’Haïti menacent directement la leur :
Pas juste à cause des réfugiés qui fuient le pays après chaque coup d’État, mais surtout en voyant à quel point de puissantes institutions et États peuvent tout simplement décider de sortir un président démocratiquement élu de son pays et d’installer un gouvernement pantin à sa place.
Alors CARICOM, l’union des pays des Caraïbes, ont demandé depuis les deux dernières années à la communauté internationale d’enquêter sur les circonstances du coup d’État contre Aristide.
Ils ont demandé à l’OEA, l’organisation des États américains d’enquêter là-dessus et même si CARICOM possède la moitié des votes à l’OEA ils ne paient pas semble-t-il assez du budget pour obtenir une réponse à leur requête.
L’Union africaine a pour a part demandé à l’ONU d’enquêter de son côté et a obtenu le même résultat.
Je vous invite en parenthèse à visiter le site canadien Seven Oaks où on y trouve un article très intéressant sur le rôle et la place du Canada dans les Caraïbes et ses services rendu au capital britannique et américain depuis quelques siècles.
Le Canada a donc été le pays des services pour l’exploitation des Caraïbes par les deux puissances pendant un bon bout de temps.
Ça recule jusqu’au premier ministre John A MacDonald qui avaient de lourds intérêts financiers attachés aux profits tirés des économies de plantation des Caraïbes.
Notre premier ministre sortant doit la fortune de sa famille aux transports marins fournis par le Canada Steam ship lines fondées au 19e siècle.
Alors semblerait que les services militaires, financiers et de transports fournis par la Canada ont précieusement servi les intérêts financiers à Londres et à New York aux dépends, bien sûr, des personnes qui vivent dans les Caraïbes.
Aujourd’hui, les banques canadiennes sont profondément ancrées dans les Caraïbes et la possibilité de mener librement leurs activités dépend de pays où les normes de travail sont relâchées, et la capacité des populations locales à contrôler leur vie réduite au minimum.
La machine militaire canadienne est bien présente dans la région aussi et ce depuis les débuts de son histoire.
Alors lorsque les ÉU voulait sortir Aristide du pays en 1990, c’était Lynn Garisson de Calgary, qui a admis des connections avec la CIA qui a été le stratège derrière le coup de 1991.
Et plus tard, c’était des troupes canadiennes qui ont facilité l’expulsion du président démocratiquement élu Jean-Bertrand Aristide.
Alors on peut s’attendre avec l’élection de René Préval que les grands intérêts financiers imposent leur volonté à coups d’embargo, de coercition et de sanctions interdites par la loi internationale et, si nécessaire, nous irons enlevé d’autres élu par la force s’ils persistent à promouvoir des programmes de lutte à la pauvreté plutôt que des mesures favorables au capital.


Relations publiques tabac/pétrole

Je vous parle maintenant des firmes de relations publiques, plus spécifiquement des stratégies utilisées par les géants du tabac et du pétrole pour brouiller volontairement les enjeux concernant la santé publique afin de poursuivre leur accumulation criminelle, pathologique et obsessive de profit.
C’est à partir d’articles britannique que j’ai trouvé sur le bon vieux Web, un de Tim Holmes de UK watch et l’autre de la personne que je dois avoir le plus cité ici à La Levée, le chroniqueur du Guardian George Monbiot.
Alors au milieu des années 1950 l’industrie du tabac faisait face à une crise majeure.
Des recherches scientifiques démontraient des liens sans contredit entre fumer la cigarette et l’apparition du cancer.
Et de plus en plus les médias en prenaient conscience et voulait en parler…
Alors, dans une société normale et non menée par un système économique débile et morbide, l’information se serait répandue dans la société librement et les gens auraient pris la décision intelligente de cesser de fumer.
Ce qui est arrivé plutôt est une contre-offensive de l’industrie du tabac, une campagne de relation publique surnommée l’urgence de 1954.
On a crée le TIRC, le Tobacco Institute Research Committee, entièrement subventionné par l’industrie du tabac, le groupe avait déclaré sans rire que son but était de collaborer étroitement avec ceux qui avaient pour tâche de sauvegarder la santé publique.
Et jusqu’au années 1980, subventionné à coups de dizaines millions de dollars par l’industrie du tabac, le TIRC a brouillé les enjeux, fait exprès en fait pour semer un doute dans l’esprit du public concernant les preuves scientifiques liant la consommation de la cigarette à une panoplie de graves maladies, au haut de la liste le cancer.
Le pire c’est que 90% du budget du TIRC allaient vers ses campagnes de propagandes et un gros 10% était consacré à de la recherche scientifique.
En 1988 la compagnie Philip Morris dépensait de vastes sommes d’argent afin de subventionner des chercheurs prêts à réfuter les dangers de la fumée secondaire, juste pour, selon des documents internes, insuffler de la vie à la controverse, enlever de la crédibilité à ceux qui sonnaient l’alarme concernant les dangers de la fumée secondaire.
Parce qu’il faut comprendre ceci concernant cette activité de relation publique des compagnies de tabac : le but n’a jamais été de gagner le débat scientifique, bien non… c’était certain qu’ils allaient perdre sur ce terrain là.
Ce que pouvais faire la relation publique c’était de semer assez de doute dans la conscience collective que personne ne sait vraiment qui croire.
Plus récemment, un groupe actif entre les années 1988 et 2004, ARISE, acronyme qui signifie Associates for Research into the Science of Enjoyment, était pendant les années 90 un des groupes dans le monde qui avait le plus d’influence sur la santé publique.
ARISE se décrivait comme une communauté internationale de scientifiques vouée aux commentaires indépendant.
Son but premier était de démontrer comment les plaisirs quotidiens comme manger du chocolat, fumer, le café et l’alcool contribuent à la qualité de vie.
Le groupe affirmait qu’il y avait beaucoup de raisons pour laisser ses inhibitions de côté et de céder au produit qui nous font plaisir.
Ils allaient même jusqu’à affirmer que des recherches démontraient comment la jouissance de plaisirs simples, sans se sentir coupable, pouvait réduire le stress et ainsi améliorer notre résistance aux maladies.
Au que le fait de se sentir coupable avait l’effet contraire, causant des pertes de mémoire, un dysfonctionnement alimentaire, des problèmes cardiaques, voire des dommages cérébraux!
La police de la santé comme ARISE les qualifiaient à l’occasion pouvaient provoqués plus de mal que de bien.
Le problème avec ARISE, un fait que presque aucun média n’a porté à l’attention du public pendant ses 16 ans d’activités, c’est qu’elle était subventionné à 99% par l’industrie du tabac…
Alors la première question qu’il faudra posé, à l’avenir, à tout chercheur qui affirme le contraire de ce qu’affirme la communauté scientifique devrait être «qui paie ton salaire?»…
On en reparle après la pub…

***
Alors à la fin de la dernière heure je vous ai parlé en grandes lignes de la stratégie des transnationales du tabac qui visait en somme, à semer un doute dans l’esprit du public par rapport aux effets nocifs de leur produit.
Pour y arriver, elles ont directement subventionnés une panoplie d’institut de recherche bidons qui disaient aux médias de masse crédules à quel point le consensus n’était pas coulé dans le béton par rapport à la morbidité de la cigarette et des autres produits du tabac.
La stratégie centrale pendant des décennies consistait simplement à semer le doute dans l’esprit du public sans jamais directement nier les conclusions scientifiques de ceux qui faisaient de la véritable recherche.
Créer le doute, donc, pour masquer habillement de solides preuves scientifiques de manière à ce que le consommateur, exposé en plus à une publicité efficace, décide de fumer pareille parce que de toute façon ce n’est semble-t-il pas tout à fait prouvé que c’est mauvais pour la santé…
Résultat : des millions de morts et surtout des millions de personnes qui ont passé leur vie à tirer sur des bâtonnets de cancer qui ont fait en sorte que c’était difficile de monter deux étages par les escaliers…
La même chose se produit depuis près de 20 ans concernant le réchauffement climatique, c’est la stratégie centrale que l’on enseigne dans les cours de relations publiques :
Les gens ne sont pas en faveur d’action dans une situation non-alarmante lorsque les arguments semblent balancés des deux côtés et que le doute s’installe.
Il faut implanter le doute de sorte que le public perd sa motivation d’agir.
Dans le cas du réchauffement climatique le consensus est aussi fort que dans le cas des effets nuisibles du tabac, sauf que ceux qui ont intérêts à ce que les pratiques destructives se poursuivent sont aussi, sinon plus puissants encore!
Surtout depuis 2004, les conclusions fusent de partout concernant l’apocalypse qui nous attend à cause du réchauffement climatique.
Certains chercheurs affirment même que nous avons un point de non retour, que les effets destructeurs du réchauffement sont au-delà de la capacité des humains de renverser.
Mais encore les choses auraient été tout à fait différentes si un message puissant et persistant ne venait pas brouiller les faits et les enjeux depuis des dizaines d’années :
Un message disant que les preuves restaient encore à faire, que rien n’était prouvé, qu’en fait le réchauffement pouvait être une bonne chose…
Des groupes comme l’AEI, l’American Enterprise Institute for Policy Research accusent les chercheurs qui sonnent l’alarme concernant le réchauffement global d’être politiquement motivés et de ne pas s’appuyer sur la science.
Le problème c’est que ce groupe est monétairement motivé, ce qui est pire je crois, ayant reçu 1,4 millions de dollars d’Exxon Mobile depuis 1998.
Des supposée Instituts de recherche scientifique indépendantes payé par les grandes pétrolières pullules depuis le début des débats sur le réchauffement.
Exxon à elle seule en finance officiellement une bonne quarantaine.
Alors si les mensonges propagés par les compagnies de tabac à travers leur habile utilisation de l’industrie des relations publiques a contribué directement à la mort de millions de personnes…
La propagande des grandes pétrolières qui a tout aussi habillement contribué au niaisage et au manque d’action collective et sérieuse pour empêcher le réchauffement climatique est pas mal plus grave…allant même jusqu’à l’extinction de l’espèce humaine.

06 février 2006

La Levée 6 février 2006

Forum Social Mondial

Plus de 60 000 activistes de gauche retournent à la maison depuis quelques jours suite au Forum social mondial qui a eu lieu à Caracas au Venezuela pendant six jours lors de la dernière semaine.
Le FSM est tenu chaque année au même moment que le Forum Économique Mondial qui a lieu à Davos, en Suisse.
Alors l’écho que je perçois de là-bas c’est que plusieurs altermondialistes ont quitté Caracas avec une légère pointe de pessimisme.
Certains se sont plaints qu’après tout les ateliers, les discussions et les discours il n’y avait pas de grande déclaration ou de grand projet final pour clore l’événement…
Il y avait beaucoup d’éditorialistes qui se demandent dans quelle direction le FSM s’en va… si un jour quelque chose de concret allait en sortir de tout ça.
Juste du côté de l’organisation l’ensemble des ateliers et discours étaient réparti sur beaucoup trop de sites, même le guide des événements était mal imprimé et un peu trop souvent les participants se sont rendus à des événements qui étaient annulé ou à d’autres les conférenciers ne se sont jamais présentés.
Mais au-dessus de tout ça il y a d’importantes leçons pour la suite des choses chez les altermondialistes.
Le conseil international du FSM se réunira d’ici quelques semaines pour évaluer l’expérience de Caracas et devra se défendre contre les critiques qui disaient que le forum à Caracas s’appuyait trop sur le gouvernement socialiste du président Hugo Chavez.
Alors oui, suite au FSM la globalisation financière domine encore la planète, la gauche mondiale influence toujours moins la marche du monde que le groupe d’élite qui se réunissait à Davos.
On peut se demander à quoi sert toute cette fanfare entourant le FSM, à savoir si ce n’est pas juste un événement où la gauche fait le party au soleil pour se donner bonne conscience, croyant nous amener vers un autre monde possible…
Mais s’attendre à ce que le FSM soit un outil pour accomplir quelque chose, lancer une grande déclaration commune ou établir un plan d’action pour les altermondialistes c’est mal comprendre la nature de l’événement.
Même s’il a d’importantes lacunes – et je vous parlerez de propositions pour arranger ça tantôt – le but premier du FSM est de créer un espace de liberté d’expression entre différents mouvements sociaux.
On avait déjà essayé de proposer le manifeste des 19 au dernier FSM à Porto Alegre et ça n’a jamais levé parce que c’était justement contraire à l’esprit du FSM d’imposer une déclaration signée par un groupe restreint.
Et bien sûr il n’existe aucun moyen pour arriver à une déclaration de principes ou un manifeste précis couvrant le point de vue de plus de 60 000 personnes…
Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à une réunion où il fallait débattre pour arriver à un consensus sur un manifeste conjoint mais c’est extrêmement pénible et laborieux, souvent on peut s’accrocher pendant une heure sur une virgule ou la tournure d’une phrase.
Non, faut pas demander au FSM de fournir quelque chose dont il est ni capable ni en mesure d’accomplir.
Ce qu’il faut à tout prix éviter c’est un peu ce qui est arrivé par contre : qu’un pays ou un gouvernement s’en mêle comme c’était le cas au Venezuela, ou que l’organisation soit un peu tout croche comme répandre l’événement sur neuf sites différents loin l’un de l’autre.
La structure autonomiste du programme et le refus obstiné d’en faire un mouvement unifié sont les meilleurs mécanismes de défense du FSM contre l’intervention gouvernemental ou de différents partis.
Si le forum devenait une plate-forme pour des propositions ou des déclarations conjointes, ça ne serait vraiment pas long avant qu’un groupe en prenne contrôle et impose son point de vue sur les autres.
Un sondage mené au Brésil a montré que la majorité des participants au FSM montre qu’une majorité des participants appartient à une élite non-affilié de gauchistes qui refusent les pratiques politiques traditionnelles.
Avoir cet espace pour des mouvements sociaux pour se rencontrer loin de la politique traditionnelle de lutte de pouvoir hiérarchisé est justement ce qui fait la force d’un tel événement.
La quantité d’information et d’idées qui s’échangent au FSM est impossible à quantifier…
Ceci étant dit, il y aurait moyen de s’organiser pour que le FSM ait lieu d’une manière beaucoup plus efficace sans toutefois tomber dans le piège de la politique traditionnelle.
Faudrait que les organisateurs démontre un peu plus que les participants sont supposés retirer de chacun des événements qui ont lieu sur place.
Ils pourraient dirigés les organisations à offrir différents événements avec des objectifs un peu plus clairs.
Parce que là pour l’instant c’est difficile de s’en sortir une fois au FSM avec un guide qui propose autant d’ateliers, de conférences et de discours seulement exposés en ordre alphabétique.
Tout ça pourrait être classé en terrains thématiques : le premier regrouperait des événements pour apprendre et à échanger de l’information;
Le deuxième pour planifier des campagnes spécifiques avec des personnes intéressées à y contribuer;
Et un troisième, un espace ouvert et libre pour réseauter et se rencontrer entre organisations.
Et enfin, il pourrait y avoir un espace où l’on parlerait du FSM lui-même, où les participants pourraient débattre du processus même en cours.
Alors au lieu d’organiser l’événement en thèmes que l’on enfile en ordre alphabétique dans un guide, ça serait plus efficace de les regrouper selon des objectifs clairements établis.
Ça serait une bonne manière de taire des personnes qui critiquent le fait que le FSM ne contribuent rien de concret pour nous amener vers un autre monde possible…







La Levée 30 janvier 2006

Élections Palestiniennes

Le Hamas, le parti fondamentaliste islamique vient de remporter les élections législatives et déjà Ehud Olmert, le premier ministre israélien par intérim appelle à un boycott international du nouveau gouvernement palestinien…
"Israël n'aura aucun contact avec les Palestiniens" à moins que le Hamas "renonce au terrorisme", reconnaisse le droit à l'existence de l'État d'Israël et accepte tous les accords conclus entre l'Autorité palestinienne et Israël a déclaré Ehud Olmert.
Il dit avoir l’appui de plusieurs États européens dans sa décision …
On semble donc sur la voie de pressions économiques ou autres qui auront comme résultat d’augmenter encore plus la souffrance des Palestiniens…
Étonnamment, la majorité des 3, 5 millions de Palestiniens – 1,3 million en fait – n’ont pas pu participer aux élections vivants dans la supposée zone verte et les millions de réfugiés à l’extérieur d’Israël et de la Palestine n’avaient pas un mot à dire non plus…
La Hamas a donc battu le Fatah, le parti rempli de corrompus qui donne de plus en plus de concessions inacceptables à Israël.
Cette victoire d’une organisation fondamentaliste islamique est une tendance qui couvre toute la région du proche et du moyen orient :
Ou la religion prend le dessus sur l’orientation politique quand vient le temps des élections : en Arabie Saoudite, au Liban, en Irak.
L’absence d’États démocratiques modernes et laïque au Moyen-Orient est le fruit d’une politique étrangère impérialiste des ÉU qui préférait voir une élite religieuse contrôler les pays plutôt que des socialistes ou des nationalistes…
ÉU sur le monde musulman depuis les années 50 pour lutter contre le communisme et le nationalisme.
L’épuisement de ces deux courants idéologiques a mené à la prise de pouvoir du fondamentalisme islamique.
Le mouvement de guérilla palestinien a surtout pris de la force à partir de l’épuisement du nationalisme arabe.
Premier Intifada en 1987 radicalisations suivies le chemin du fondamentalisme.
Lorsque la gauche palestinienne s’est alignée avec l’OLP gaspillé dernière crédibilité, laissant la place à la droite religieuse.
L’entente d’Oslo en 1993 a été le clou dans le cercueil de l’OLP et de la gauche…
L’OLP a capitulé lors de la signature d’Oslo en abandonnant ses conditions minimales : qu’Israël se retire des territoires occupées depuis 1967; le gel et le retrait des colonies dans ces territoires occupés.
Résultat : l’intensification de la construction de colonies et de l’infrastructure pour faciliter le contrôle militaire sur ces territoires.
L’autorité palestinienne s’est vue donnée le rôle ingrat de contrôler la population pendant que le Hamas portait plutôt une attention particulière aux besoins de base de la population.
Israël a porté une attention particulière a die au monde entier qu’il n’y avait pas de dirigeants palestiniens avec qui négocier : le Fatah n’était pas capable de contrôler les éléments violents de sa population… et que le Hamas est responsable de cette violence.
Et chaque fois qu’un cessez le feu était négocié entre l’AP et les organisations islamiques…le gouvernement Sharon trouvait le moyen de procéder à des assassinats extrajudiciaires dans le but de provoquer des attaques suicides.
En somme cette victoire du Hamas était ce que le gouvernement Sharon cherchait tout le long pour lui donner encore plus de raisons pour ne rien donner aux Palestiniens.

La Levée 23 janvier 2006

Le vote stratégique

On sort voter aujourd’hui pour celui ou celle qui représentera notre conté et éventuellement pour le parti qui formera notre gouvernement fédéral aujourd’hui
…et avec la victoire probable des Conservateurs le parti Libéral tend la main à tous les progressistes canadiens leur suppléant de voter pour eux…
Certains changeront leur vote, ne voulant pas aller du côté du NPD ou du parti Vert par crainte de voir le Bloc perdre à un Libéral ou un Conservateur.
D’autres voteront Libéral au lieu du NPD pour encore une fois éviter qu’un représentant du parti Conservateur remporte l’élection.
Il y en a d’autres qui craignent toujours de gaspiller leur vote en cochant le nom d’un candidat qui est certain de perdre…
Mais c’est oublier que dans une démocratie, la seule façon de gaspiller son vote c’est d’appuyer quelqu’un ou quelque chose en quoi on ne croit pas.
Alors les Libéraux supplie les électeurs progressistes de ne pas voter NPD ou Bloc parce que ça mènerait à un gouvernement conservateur.
C’est oublier un peu vite de leur côté à quel point ils n’ont strictement rien fait pour mériter le vote progressiste, et surtout pas d’être réélu par eux.
Au niveau pancanadien, beaucoup de libéraux veulent faire peur à l’électorat néo-démocrate et ils lancent des avertissements à ne pas gaspiller leur vote.
Mais le vote stratégique est un jeu très dangereux qui peut résulter en l’opposer de ce que ceux qui le pratique voulait.
Alors oui un vote pour les libéraux est parfois un vote pour les conservateurs, pire, un vote pour les libéraux est un vote pour les libéraux.
Dans plusieurs cas au cours de leur long règne au pouvoir, les libéraux ont été tout aussi pires que l’auraient été un parti conservateur.
Il faudra donc se sortir de la tête que le parti libéral est le dernier rempart pour les progressistes canadiens.
Le budget en 2005 de Ralph Goodale en est un bon exemple : il était tellement à droite que Stephen Harper disait aux journalistes à quel point il l’aimait avant même que l’encre est fini de sécher…

Ça l’a pris l’intervention du NPD pour empêcher le gouvernement minoritaire de procéder à d’immenses coupures dans les impôts d’entreprise et pour rediriger cet argent vers des programmes comme l’environnement, l’habitation, le transport en commun et l’aide à l’étranger.
Les libéraux ont la réputation bien méritée de mener des campagnes électorale à gauche et ensuite de gouverner à droite.
Si le parti tenait tant à défendre les valeurs progressistes ils appuieraient les candidats du NPD dans les contés où ils pourraient gagner contre un conservateur…
Mais jamais vous entendrez ça, parce que le but des libéraux est d’éradiquer le NPD.
Alors je vous propose donc de voter selon vos valeurs pour le candidat qui les représente le mieux dans votre conté…
Les libéraux eux auraient dû mieux gouverner pendant les 13 dernières années et ils auraient eu de bonnes raisons de nous convaincre de voter pour eux aujourd’hui …plutôt que de nous faire peur avec les conservateurs et de nous accuser de gaspiller notre vote.

4. Élections Canada/Australie
Greg Barnes, un avocat vivant en Australie, écrit présentement un essai comparant le Canada et l’Australie au cours de la période datant de 1968 et 2004.
Les deux pays se ressemblent beaucoup …sauf pour la présence d’une nation francophone qui s’obstine à demeurer dans le statut d’une province d’un autre peuple.
Il vient de publier un article où il compare l’élection actuelle ici et celle qu’a connus l’Australie en 1996.
Dans les deux cas, un gouvernement se disant de centre gauche a été au pouvoir durant 13 ans– les libéraux ici et l’ALP, l’ Australian Labour Party en Australie.
À l’époque un parti fatigué mené par Paul Keating a dû faire face à un parti conservateur mené par le premier ministre encore au pouvoir aujourd’hui : John Howard.
Ce qui est intéressant de savoir c’est que les conservateurs de Stephen Harper utilisent les mêmes tactiques de campagne de Howard en en 1996 et en trois élections à succès depuis.
Le Globe and Mail nous apprenaient que le directeur national de la campagne de John Howard , Brian Loughnane est un conseiller important du parti conservateur.
Les stratèges du parti conservateur ont même appris d’importantes leçons de la victoire de l’équipe d’Howard l’automne dernier.
Le succès électoral d’Howard se trouve dans sa capacité de s’attirer l’appui de la classe des travailleurs et des familles juste sous la classe moyenne qui avaient tendance à voter juste un peu plus à gauche.
Le terme qu’utilisait Howard pour désigner ces électeurs était les mainstream australians…c’est électeurs de banlieue qui n’aiment pas vraiment les actions progressistes comme permettre le mariage gai.
Et ce n’est pas pour rien alors que Stephen Harper parle des mainstream canadians et comment il veut leur donner un break fiscal et comment ces gens souhaite un système judiciaire plus répressif envers les criminels…
La rhétorique de Harper disant que le NPD et les libéraux ne comprennent plus les familles ordinaires canadiennes vient directement du lexique des stratèges de John Howard en Australie.
Et comme le souligne Greg Barnes cet avocat d’Australie qui écrit un essai comparant le Canada à l’Australie :
Stephen Harper et John Howard le premier ministre actuel ont un point majeur en commun : les deux se sont fait élire avec l’intention de démanteler ce qui reste de valeurs sociales égalitaristes et de les remplacer avec une société où la trame de fond serait la méritocratie, l’État minimal, la réduction du filet social et le conservatisme moral.
Alors si les Canadiens veulent savoir ce qu’un gouvernement Harper fera à leur pays, ils n’ont qu’à voir à quoi ressemble l’Australie de John Howard, aujourd’hui.

Vision institutionnaliste

Je vous ai parlé souvent ici de l’économie participative, l’alternative à l’économie capitaliste…du moins en théorie…et si vous voulez en savoir plus sur ce qui est selon moi la proposition la plus sérieuse pour humaniser notre société je vous conseille de consulter le
http://www.zmag.org/pps.htm
Non seulement le projet de l’économie participative donne de l’espoir à tous ceux qui souhaite la fin d’un système économique qui tuent les écosystème et qui aliène la majorité de la race humaine, mais l’analyse qui lui est propre nous permet de mieux comprendre la société autour de nous et le pouvoir qui contrôle nos vies.
C’est une vision qui analyse la réalité selon les institutions plutôt qu’en regardant les individus et les personnalités de ceux qui sont au pouvoir.
L’analyse de l’économie participative ajoute à notre boîte d’outils pour comprendre le monde des termes comme classes sociales, la propriété des moyens de production, les marchés et la participation.
Ces notions, et il en existe bien d’autres, permettent une compréhension claire et poussée des institutions qui nous amènent plus facilement à comprendre les grands intérêts économiques des centres de pouvoir…
De comprendre à quel point une poignée d’individus sont en mesure de décider de la vie et de la mort de millions de personnes.
Avec la manière que nous avons été élevé, par l’école et les médias de masse, notre vision individualiste fait voir le monde politique et économique selon la personnalités des dirigeants…ou que si ça va mal dans le monde c’est clairement à cause de la nature humaine…ou de George Bush.
Mais à travers la vision institutionnaliste on comprend que ceux qui sont au pouvoir servent les intérêts d’une classe puissante qui a ses propres motivations et des buts très précis à atteindre.
Dans le cas de la guerre en Irak, la première façon de voir nous dit que cette invasion est un désastre sans précédent…avec la vision institutionnaliste on comprend que l’invasion de l’Irak fait partie d’une longue chaîne d’agression de la classe capitaliste pour prendre possession de ressources.
L’analyse institutionnelle que fournit le projet d’économie participative, l’opposition aux maux actuels peut être claire, puissante et inspirante.
Sans analyse institutionnelle, il n’y a tout simplement pas de véritable résistance, juste de l’amertume et du mécontentement.
Nous avons été élevé à surtout considérer nos choix et préférences personnels, nos choix et actions personnelles, faire la différence entre le bien et le mal moral…
Mais le projet d’économie participative nous amène à voir plus grand et plus loin : à commencer à critiquer le droit même de certains individus à avoir la pleine propriété d’autant de moyen de production….
De comprendre qu’il est pas normal de remettre autant de contrôle sur nos vies entre les mains d’une classe sociale qui n’a d’autres intérêts que les siennes…
Avec nos yeux institutionnels, on comprend que la vague de privatisation que nous connaissons depuis 20 ans a fait en sorte que moins de 1% de la population mondiale possède pratiquement tout.
Les projets de l’économie et de la société participative nous amènent à proposer d’autres sortent d’institutions et non pas à chercher les meilleures capitaines pour mener un bateau qui coule.