28 novembre 2004

ÉLECTIONS UKRAINE; SPÉCULATION MONÉTAIRE; SANTÉ PUBLIQUE; GARDERIES; THÉORIE ÉCONOMIQUE; NATURE HUMAINE

Ukraine

On a tous vu cette semaine les centaines de milliers d’Ukrainiens vêtus d’orange protester contre les résultats de l’élection présidentielle. En trois minutes, nous allons tenter de clarifier la situation.

L’Ukraine est un pays de 42 millions qui a gagné son indépendance en 1991. Donc une ancienne république de l’URSS.

Comme dans le reste de l’empire soviétique, au fur et à mesure que l’État se retirait et que l’économie de marché prenait sa place, la corruption s’est imposée.

La dernière élection présidentielle en Ukraine se tenait entre les deux hommes ayant tenu le poste de Premier ministre sous le président sortant Léonid Koutchma.

D’un côté, le candidat Viktor Iouchtchenko, pro-occidental et réformiste à la tête du parti «Notre Bloc d’Ukraine»

De l’autre, l’homme préféré du pouvoir et de Moscou, le chef du parti «régions d’Ukraine» Viktor Ianoukovitch.

Alors, suite au deuxième tour de l’élection, la commission électorale a déclaré Ianoukovitch gagnant sur Iouchtchenko 49,46% à 46,61% des votes.

Appelant à la fraude électorale, le parti de Iouchtchenko a refusé de se soumettre à la décision de la commission électorale.

L’Europe et l’Amérique du Nord refusent aussi de reconnaître les résultats. Appuyant le candidat pro-occidental Iouchtchenko.

Vladimir Poutine, président de Russie, à quant à lui salué la transparence de l’élection et félicite son candidat Ianoukovitch pour sa belle victoire.

Depuis, Iouchtchenko appel à la grève générale partout au pays. Une barricade autour des principaux édifices gouvernementaux a été érigée.

La cour suprême de l’Ukraine a aussi refusé de reconnaître le gagnant et examinera les irrégularités lundi.

La cour a donc indiqué au président Koutchma de rester en poste jusqu’au dénouement de la crise.

Koutchma, de son côté, accuse le parti de Iouchtchenko de vouloir organisé un Coup d’État.

Iouchtchenko dit être en possession de preuves que plus de trois millions de votes ont été falsifiés. On a des échos d’irrégularités chez les observateurs internationaux venus surveiller l’élection.

Des médiateurs européens se rendent sur place pour s’assurer que le pays ne sombre pas dans la guerre civile.

Premier ministre de l’Ukraine entre les années 1999 et 2001, Viktor Iouchtchenko s’est rendu populaire auprès des Ukrainiens grâce à l’implantation d’un ensemble de réformes visant à combattre la corruption politique et financière.

Les oligarques dans l’entourage de Koutchma n’ont pas vraiment apprécié le travail de Iouchtchenko alors il a été limogé de son poste en avril 2001 pour être remplacé par Viktor Ianoukovitch.

Ianoukovitch est le chouchou du pouvoir financier et du consortium médiatique en Ukraine et du régime de Poutine à Moscou.

Ce qui ajoute à la tension déjà élevée en Ukraine est cette étrange maladie qui a frappé Iouchtchenko quatre mois avant l’élection. En peu de temps, il est passé d’un bel homme au début de la cinquantaine, en santé, à une espèce de troll hideuse.

La version officielle de son état est qu’il souffre d’une maladie dermatologique rare, mais une rumeur coure — nourrit par Iouchtchenko lui-même — voulant qu’il ait été la victime d’un empoisonnement par ses opposants.

À suivre…


Spéculation monétaire

La montée du dollar canadien et la chute de la devise états-unienne fait beaucoup de bruits en ce moment.

On craint pour les économies fortement axées sur l’exportation vers les États, comme c’est le cas au Canada.

Ça soulève la question de la spéculation sur les devises. Le casino global où on mise sur les monnaies nationales pour faire du profit, peu importe les dommages que ça cause dans les économies touchées.

La spéculation sur les devises ne produit absolument rien. Pas une paire de chaussure, pas de tube de dentifrice, rien. La volatilité des devises ne sert pas à personnes sauf à quelques escrocs de la haute finance.

Chaque jour, à peu près 1,5 trillions de dollars sont échangés dans le marché des devises. Va sans dire que c’est beaucoup plus que ce qui est échangé en produits et services.

Au fur et à mesure que l’argent est acheté et vendu à travers des transactions électroniques rapides comme l’éclair, 24 heures par jour, plusieurs pays à travers le monde subissent les effets néfastes des fluctuations volatiles de la valeur de leur monnaie.

Ceci créer pour beaucoup de nations des situations instables qui affectent toute l’économie, les emplois (comme ici au Canada), le prix des services tels que l’électricité, l’eau, tout.

La spéculation sur les devises s’effectue lorsque des gens mettent de l’argent dans le marché des devises en misant dessus.

Cette situation a pris racine au début des années 70 aux ÉU, lorsque Nixon a annoncé que le pays allait enlever sa devise de l’étalon or.

C’était devenu nécessaire de prendre cette décision selon eux car il y avait trop de monnaie des ÉU en circulation à travers le globe.

La Federal Reserve Bank exige comme la plupart des banques centrales de conserver une quantité minimale de richesse réelle dans leurs coffres, en relation à l’argent qu’il prête. Donc 10% de l’argent prêtée par la banque doit être disponible si jamais les gens veulent leur cash.

Le seuil critique était dépassé de loin au tournant des années 70. Il y avait trop d’argent US qui circulait dans le monde pour la quantité d’or dans la réserve.

Alors ils ont enlevé le dollar de son étalon or. Ça l’a complètement déstabiliser ce qui était jusque là un système de taux d’échanges de devises relativement stables.

Les banques centrales des pays gaspillent des sommes immenses pour défendre leur devise face au casino global.

Malgré ça, il y a une illusion qui persiste chez plusieurs économistes que la spéculation sur les devises aide au développement économique des pays.

C’est juste bon pour ceux qui regardent des ordinateurs circuler des monnaies pour générer des profits.

Pendant ce temps, les citoyens ordinaires se fendent en quatre pour arriver et les gouvernements coupent dans les programmes sociaux pour rembourser des prêts.

Ce que les gens veulent ce sont des prix stables et justes. Sauf que c’est la dernière chose que souhaitent les spéculateurs. Leur seule manière de faire du profit c’est par l’instabilité des prix.

Alors on se retrouve devant une profonde contradiction structurelle entre les intérêts des spéculateurs qui veulent le plus de volatilité de prix possible et le reste de la planète qui aimerait pouvoir se fier sur des prix stables.

On tente de nous faire croire que la montée et la descente du huard c’est bon pour nous. N’en croyez pas un mot.

Le système de santé canadien

Est-ce que le système de santé coûte trop cher ? C’est certainement le message que l’on entend de ceux qui veulent profiter de la privatisation du système, et certains premiers ministres qui ne savent pas compter.

Plusieurs ministres de la finance affirment qu’il n’y aura pas d’argent pour rien d’autre que la santé si rien n’est fait pour changer le système, tel qu’ouvrir la porte à une certaine privatisation.

En surface, les gouvernements provinciaux ont l’air d’avoir raison. Ils paient de plus en plus pour les services médicaux, ambulanciers et pour les programmes d’assurance médicaments.

À moyenne, c’est 39% des budgets provinciaux qui sont consacrés à la santé.

Dans ce cas, il faut regarder le portrait global avant de jouer les Cassandres.

Je n’ai pas les chiffres au Québec, mais en Ontario, même si près de 50% du budget est dépensé pour la santé, ça ne représente que 5,8% du produit intérieur brut.

Ça veut dire que moins de 6 cents sur chaque dollar dépensé en Ontario va au système public de santé.

La part consacrée à la santé augmente car les gouvernements passent leur temps à couper dans les autres programmes sociaux !

Les gouvernements provinciaux coupe dans leurs revenus en baissant les taxes et impôts : pendant les années 90, c’est 250 milliards qui ont été coupé du système de santé à cause de la baisse des impôts.

Il reste que selon l’OCDE (l’Organisation pour la coopération et le développement économique ) allez voir le site de l’OCDE et vous comprendrez beaucoup sur les politiques de nos gouvernements : on y montre que les fonds consacrés au système de santé au Canada comte pour 6,7% du PIB en 2002, le même niveau qu’en 1990.

6ième sur 29 pays analysés par l’OCDE pour ses dépenses en santé, le Canada dépense en tout 9,6% de son PIB pour le public et le privé.

Les ÉU consacrent 14,6% de son PIB aux soins de santé, mais se range constamment plus bas que le Canada en ce qui concerne l’espérance de vie et la mortalité infantile.

Les pays ayant un système public de santé s’en tirent beaucoup mieux que le seul pays de l’OCDE avec un système dominer par le privé, les ÉU.

Le Québec et le Canada sont en mesure de payer pour un système de santé viable, si les gens sont prêts à payer les taxes pour le supporter.

Les faits démontrent hors de tout doute que plus on privatise un système de santé, plus les coûts augmentent rapidement pour l’ensemble de la société touchée.

Oui, il est vrai que l’ensemble des coûts reliés à la santé a augmenté plus rapidement que le reste de l’économie, mais ce n’est pas dû aux coûts des hôpitaux et des médecins.

Ce sont plutôt le coût des médicaments qui augmentent plus rapidement.

En tout, notre système public de santé sera gérable jusqu’en 2040.

D’ici là, faudra faire attention de ne pas trop coupé dans les autres programmes sociaux, tel que la sécurité du revenu. La pauvreté étant directement liée à une mauvaise santé, faudra pas faire exprès pour augmenter les coûts du système.

À moins que la stratégie soit de rendre le système ingérable, question de dorer la pilule du privé.

Les taxes et nos enfants

Ce n’est pas parce que Oncle Bush perd la tête et qu’il décide de couper les taxes et impôts dans son pays jusqu’au moment où le marché aura la complète domination sur l’appareil politique qu’il faut faire de même.

On est les plus taxés en Amérique du Nord. J’entends un autre se plaindre de ça et je lui casse les dents. Regardons à quoi servent nos taxes et impôts avant de pleurer.

Plus notre économie grandie, plus on semble mettre notre argent dans des jouets de consommation. Pour les bébelles, babioles et autres gadgets, l’Amérique du Nord est en avance sur une bonne partie du monde.

Les européens n’investissent pas autant que nous dans leur consommation personnelle.

Une des raisons pour ça c’est qu’ils investissent considérablement plus de leur revenus en taxes que nous.

Un des avantages qu’ils ont grâce à un compte de taxe plus élevé c’est leur merveilleux programmes sociaux pour enfants.

Ici, en voulant payer moins de taxes, on a choisi une meilleure télévision pour servir de gardienne.

Le fait de consacrer moins d’argent dans les programmes sociaux pour jeunes enfants laissent trop de parents se débrouiller seul avec leur enfant.

Où on retrouve d’excellentes garderies stimulantes et accessibles en Europe, trop d’enfants se retrouvent ici dans des sous-sols, emprisonnés dans des environnements où on ne voudrait même pas passer une partie de la journée. Encore moins des mois.

Pour plusieurs parents, la seule solution demeure une gardienne — et le concept même d’un endroit enrichissant et stimulant pour l’enfant est un rêve inabordable.

On peut se poser la question : préfère-t-on un environnement rempli d’art, de musique et de lecture pour notre enfant ou le 20ième visionnement de Finding Nemo dans une garderie sur chargée ?

Nos taxes et impôts doivent servir au bien-être et au progrès de notre société. Si ce n’est pas le cas, bottons le derrière de nos responsables pour que ça change, mais arrêtons de nous plaindre qu’on est les plus taxés en Amérique du Nord.

La société états-unienne n’est pas l’exemple à suivre. Vous conviendrez.

L’économie néo-classique

Selon ses propres affirmations, l’économie est la plus scientifique des sciences sociales.

Nous allons voir trop brièvement comment la théorie économique dominante : la micro et la macro économie néoclassique est plus un assemblage de niaiseries qu’une véritable science.

Nous toucherons que la microéconomie aujourd’hui : depuis les premiers jours de leur théorisation, les économistes se sont demandés comment des producteurs et des consommateurs indépendants, chacun poursuivant leurs buts sans s’entendre d’aucune manière, agissent tout de même de manière à ce que le total de leurs actions constitue une organisation ordonnée.

C’est la théorie de l’équilibre concurrentiel, qui assume que chaque acteur cherche à remplir pleinement ses préférences personnelles grâce à ses connaissances inouïes de ses conditions économiques.

Le capitaliste, de son côté, est à la fois un consommateur mais cherche à maximiser le retour sur ses investissements, c’est-à-dire les profits.

Le capitaliste veillera à payer ses travailleurs assez pour qu’ils consomment de manière à lui retourner du profit. L’équilibre divin est atteint.

Ce que ça dit, en gros, c’est que l’avarice personnelle est la seule façon de créer le bonheur commun.

Une économie décentralisée motivée par les intérêts personnels et guidée par le signal des prix est la seule possible et imaginable selon cette théorie.

La majorité du travail des économistes mathématicien est dévoué à la démonstration de cette affirmation.

La théorie de l’équilibre assume que chaque acteur dans l’économie, vous et moi, à une connaissance parfaite de toutes les probabilités de tous les résultats de l’économie. C’est de cette manière que nous optimisons notre situation : parce qu’on connaît l’ensemble des possibilités qui s’offrent à nous on fait le meilleur choix — toujours. Même chose pour les capitalistes. C’est le bonheur. Si on oublie les quelques abstractions qui permettent aux calculs de fonctionner…

Les théoriciens de l’équilibre font abstraction du temps et de l’incertitude. Ils ignorent que les agents ont des niveaux de conscience et d’expérience de vie différents.

La théorie générale de l’équilibre concurrentiel ne tient pas compte des sans-emploi. Ils n’existent pas dans les calculs.

Les oligopoles et la compétition imparfaite font aussi l’objet d’oubli volontaire.

L’entreprise ne coûte rien à démarrer et rien dans sa structure interne ne viendra nuire à sa maximisation de profit. Tous des assomptions qui n’ont rien à voir avec la réalité.

En gros, les théoriciens de l’équilibre concurrentiel ne tiennent pas compte des institutions dans leurs calculs.

En plus d’ignorer les effets du marché sur les préférences personnelles, l’inévitabilité du chômage et de l’inflation, la structure des milieux de travail, le rôle des classes, le syndicalisme, le sexisme, les externalités liées à la consommation/production et l’État.

C’est une excellente théorie microéconomique qui fonctionne parfaitement…sur papier. Pas dans le vrai monde.

En voulant jouer aux scientifiques, transformant une science humaine en science pure bidon, les économistes de l’école néoclassique sont devenus la nouvelle caste cléricale prêchant pour leur église au lieu d’œuvrer à rendre l’économie viable pour tous.

La semaine prochaine, la macroéconomie imaginaire.

Langage et nature humaine

Qu’est-ce que ça prend comme connaissance pour parler une langue ? Par quel processus ces connaissances se sont-elles rendues dans notre cerveau ?

C’est le travail des linguistes de répondre à ces questions. Leur approche pour analyser le langage peut-être transférable à d’autres formes d’études.

Les linguistes ont peut-être la clé pour percer le mystère de la nature humaine.

Le langage humain dépend de structures. Ce qui veut dire qu’aucune langue est linéaire. Des groupes de mots s’associent pour rendre des phrases compréhensibles, donc grammaticales. Ce n’est pas seulement qu’un alignement de certains type de mots qui constitue une phrase.

En découvrant que l’ensemble des langages est dépendant d’une structure de groupes pour être grammaticalement correct, ils ont découvert le principe de base de la grammaire universelle.

La grammaire universelle étant «le système de principes, de conditions et de règles qui sont des éléments ou des propriétés de toutes les langues humaines» Chomsky.

La grammaire universelle est donc la connaissance qui réside dans le cerveau d’une personne qui connaît une langue.

Faut souligner qu’il existe deux types de linguistes : les externes et les internes. Les externes se concentrent sur les circonstances sociales de l’apprentissage et de l’utilisation d’une langue.

Les internes se concentrent surtout sur l’aspect, disons, biologique, de l’esprit et de la nature humaine.

Nous allons concentrer notre attention sur le travail des linguistes interne et leur découvertes.

Ils affirment que les principes de la grammaire universelle ont un certain nombre de paramètres d’association qui peuvent être fixé d’une manière ou d’une autre.

Lorsqu’un émetteur connaît la grammaire universelle en plus d’un ensemble des paramètres d’association, il ou elle connaît la grammaire d’une langue particulière.

Les règles de l’utilisation d’une langue impliquent donc une interaction entre la grammaire universelle que nous connaissons tous, les paramètres particuliers à notre propre langue et le lexique que nous apprenons individuellement pour notre langue d’usage.

Pour les linguistes internes, la grammaire universelle n’est pas apprise par mimésis, par des leçons ou par exemples et corrections.

La grammaire universelle est innée à chaque être humain, partie de notre assemblage génétique, comme la structure de base de notre foie ou de notre cœur.

L’argument principal pour défendre cette affirmation s’appelle la pauvreté de stimulus. Qui s’applique non seulement à la linguistique mais à d’autres domaines aussi comme on verra tantôt.

Pourquoi un enfant n’apprends-t-il pas à parler comme tarzan ? Moi faim, moi vouloir eau…

Non, ça ne se passe pas comme ça. Malgré le fait d’être exposé à toutes sortes de stimulations langagières qui varient grandement d’un enfant à un autre, chacun apprend à manier des structures complexes de groupes de mot avec brio.

Les enfants en viennent à lancer des phrases grammaticales complètement nouvelles. En plus de maîtriser l’usage d’une douzaine de nouveaux mots par jour au zénith de leur apprentissage d’une langue.

Il est donc faux de croire que l’on vient au monde comme une page blanche, une cruche vide attendant que l’on nous remplisse des règles de la grammaire et de la vie en société.

L’humain est un animal social qui s’est développé pendant des centaines de milliers d’années. Nous portons déjà beaucoup de bagages lorsque nous venons au monde.

Pour apprendre une langue, d’avoir un esprit scientifique, le sens de l’esthétique, comprendre les concepts et un sens moral.

C’est trop d’inné et pas assez d’acquis ?

21 novembre 2004

PIPELINE CANADIEN; DARFOUR/CANADA; BUSH EN PRISON; MINES ANTIPERSONNELLES; RITALIN; INDUSTRIE DU CANCER

Le Grand Nord canadien et un pipeline

Le 7 octobre dernier, Imperial Oil, mieux connu sous le nom d’Esso a soumis une application pour construire le plus gros projet industriel de l’histoire du Canada.

1700 km de pipeline traverseront le territoire des nations Dene de la vallée Mackenzie dans le Nord arctique.

Pendant les années 70, on avait déjà refusé un tel projet. Le gouvernement fédéral avait mené une enquête — l’enquête Berger — le rapport de cette enquête concluait qu’aucun pipeline ne pouvait être construit dans la vallée Mackenzie sans décimer le mode de vie traditionnel des nations Dene.

En plus, le rapport Berger mentionnait toute une panoplie de risques écologiques associés à un pipeline de 1700 km.

Aujourd’hui, alors que l’on dépasse la pointe mondiale en ressource de pétrole, on s’éloigne de plus en plus de l’époque où on pouvait raffiner et transporter le pétrole à faible coût.

Dans ce contexte, aller chercher les réserves considérées intouchables et inaccessibles de la vallée Mackenzie et de la mer Beaufort dans les territoires inuit et Dene sont devenus non seulement une possibilité, mais nécessaires.

Le passage du Nord-Ouest va bientôt s’ouvrir grâce à la combinaison de la fonte du cap polaire et de l’amélioration de la technologie des brise-glace réduira drastiquement les corridors maritimes de transport par 12000km !

Mais un pipeline ce n’est pas qu’un gros tube étendu sur une terre. Des séries de raffineries l’accompagnent qui auraient besoin de tout un réseau de nouvelles routes et d’installations.

Ce projet n’est pas sans rappeler les réimplantations des autochtones lors des méga-projets de la baie james.

Il restera les disputes de territoires avec d’autres pays à régler aussi : le Danemark, la Russie, les États-Unis. Ces pays disent que le passage du Nord Ouest est d’appartenance internationale.

Récemment, le Canada a envoyé toute une gamme de forces militaire dans la région afin de démontrer sa souveraineté dans la zone.

Comme il y a trente ans, nous devrons nous opposer à ce projet démesuré. Toutes les nations Dene, les Métis, les Inuits et surtout l’écosphère est menacé par ce projet.

Déjà que le réchauffement planétaire détruit l’Arctique quotidiennement, réchauffant la région à un rythme 10 fois plus élevé que le reste du globe.

Il est plutôt temps d’arrêter notre folie énergivore et de chercher des sources d’énergie durables plutôt que d’enrichir la nouvelle monarchie mondiale.

Le rôle du Canada au Darfour

La crise au Darfour, une région du Soudan dans l’Est de l’Afrique, vient d’entrer dans son quatrième mois.

La milice arabe, nommée janjaweed, supportée par le gouvernement soudanais ont tué près de 70 000 de leurs concitoyens noirs et en ont déplacé 1,5 millions de force dans une campagne de nettoyage ethnique.

Armée et organisée par le gouvernement et l’armée soudanaise, les janjaweed continuent les massacres, les viols et de terroriser autour des camps de réfugiés.

Jusqu’à ce jour, le gouvernement soudanais n’a pas désarmé la milice, ni n’a porté d’accusations formelles tel qu’il l’a promis lors des derniers mois.

C’est dans cette situation qu’a décidé de s’impliquer notre Premier ministre Paul Martin lors d’une visite prochaine au Soudan le 25 novembre. Martin sera le premier leader de l’Ouest à rendre visite au Soudan depuis Tony Blair au début d’octobre.

Il sera en position d’imposer la volonté de la communauté internationale sur le gouvernement soudanais à Khartoum. Voici ce qu’il devra accomplir, quant à aller là-bas :

Il devra supporter l’autorisation de l’ONU d’implanter d’autres forces militaires de l’union africaine afin qu’ils remplissent leur boulot de protection des citoyens.

Le Canada devra aussi fournir le support financier et logistique nécessaire pour les forces de l’UA. Ça veut dire livrer les 20 millions qu’il avait promis devant l’ONU au mois de septembre.

Le Canada devra supporter un solide embargo contre le gouvernement soudanais.

Enfin, le Canada devra appuyer la commission internationale de l’ONU visant à enquêter et faire la collecte de preuves pour les crimes commis au Darfour.

Cet appui assurera peut-être que le conseil de sécurité de l’ONU déposera le cas du Darfour devant la nouvelle Cour criminelle internationale.

Cette cour vise non seulement sont qui ont commis les actes de crimes contre l’humanité, mais aussi d’inculpé les dirigeants qui ont mené les brutes à commettre l’inimaginable. Pas pour rien que les États-Unis ont refusé d’embarquer dans le projet de la cour criminelle internationale.

Et que j’aimerais voir Bush dans une cellule avec Dave Hilton. Pas vous ? On en reparle après la pièce musicale…

Mettre Bush en prison ?

Lorsque le Président Bush viendra nous rendre visite au Canada dans quelques semaines, est-ce qu’on devrait l’accueillir à bras ouverts ou le menotter l’accuser de crimes de guerre ?

Bush est un candidat parfait pour une poursuite sous les lois canadiennes des crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.

Ces lois ont été votées en l’an 2000 afin de se mettre à jour avec la cour criminelle internationale. Ces lois définissent clairement comment un dirigeant étranger pourrait être inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Pour ces deux cas, les preuves contre Bush sont accablantes.

On peut commencer par les conventions de Genève de 1949 qui interdisent la torture, la dégradation ainsi que d’interdire l’accès des prisonniers de guerre à un procès juste et régulier.

Les conventions de Genève interdisent aussi de lancer une attaque sur un pays lorsqu’on s’est qu’elle causera inévitablement des pertes de vies et des blessures chez des civils.

Suite à la deuxième guerre mondiale, l’Organisation des nations unies a strictement interdit toutes guerres offensives à part celles approuvées par le conseil de sécurité de l’ONU.

Bush a donc violé les principes de Nuremberg en envahissant l’Irak. En effet, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a déclaré cette guerre illégale sous la charte des nations unies.

Le traitement des prisonniers irakiens est une contravention claire de l’accord de Genève. La déportation de certains prisonniers à l’extérieur de l’Irak vers des prisons ténébreuses de la CIA en Jordanie où ils sont quotidiennement torturés.

Les 100 000 victimes de l’invasion de l’Irak peuvent compter comme une violation des accords de Genève, je crois.

Puisque Bush aime répète constamment qu’il est le commandant en chef du corps militaire états-uniens, il serait difficile pour lui d’affirmer qu’il n’a aucune responsabilité.

Et il y a la baie de Guantanamo. Les US disent que les détenus là-bas ne sont pas sous les accords de Genève. L’histoire nous dit qu’en 1945, les avocats japonais disaient que leurs prisonniers de guerre qu’ils maltraitaient ne pouvaient pas être utilisés contre eux car le Japon n’avait jamais signé les conventions de Genève. Les Japonais ont été déclarés coupables pareil.

Mais accusé Bush de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité rencontrerait plusieurs obstacles quand même.

La Belgique avait déjà essayé et Bush était tellement furieux que non seulement ils ont reculé mais la Belgique a changé ses lois pour ne plus jamais offenser le leader de l’empire.

Malheureusement il y a une loi stupide qui nous empêche d’inculpé des chefs d’État en fonction. On pourra peut-être attraper Bush lorsqu’il sortira du bureau ovale ou lorsqu’il retournera ici pour pêcher.

En plus, faudrait que le lieutenant général — le représentant de la Reine au Canada — approuve la décision.

Reste que Paul Martin avait déclaré sa forte opposition aux crimes de guerre en parlant du Darfour devant l’assemblée générale de l’ONU. La Loi devrait être la même pour la planète entière si on veut vivre dans un monde de justice.

Le sort des mines antipersonnelles

Ça fait 5 ans que l’on a banni les mines antipersonnelles.

Depuis que le traité contre les mines antipersonnelles a pris effet en 1999, des millions de mines ont été détruits.

Le 28 novembre prochain, les 143 pays qui ont signé le traité iront à Nairobi (Kenya) pour revoir le progrès accompli depuis 5 ans.

Plus de 37 millions de mines en réserve ont été détruites. L’utilisation et la production des mines à travers le monde ont chuté.

L’échange légal de l’arme a virtuellement cessé, et plus de 1100 km carré de territoire parsemé de mines ont été nettoyé. Dans la plupart des pays lourdement infectés de mines, les taux de blessures ont drastiquement baissé.

Le progrès des dernières années a été quelque peu ralenti par la Birmanie, La Georgie, le Népal, la Finlande, la Russie et les ÉU.

Sans surprise, les ÉU demeure le seul État qui avoue poursuivre l’utilisation, la production et la vente de certaines mines antipersonnelles

Le ritalin est de la cocaïne synthétique/l’industrie du cancer

L’industrie pharmaceutique est comme fonctionne selon le modèle de toutes les autres entreprises privées : son but premier est d’enrichir les investisseurs. Ne croyez jamais le contraire. Ne pensez jamais qu’ils oeuvrent avant tout pour notre bien-être. Ça ne représente pas du toute la réalité.

L’utilisation du Ritalin en Amérique du Nord compte pour 95% de la consommation mondiale en 1997, le Canada se compare tout à fait avec les ÉU.

En 1998, le Canada a consommé 1000 fois plus de Ritalin que la France, même si on y retrouve moins de la moitié de la population.

L’histoire du Ritalin recule jusqu’en 1950, époque où les chercheurs européens ont conçu la drogue en question.

Durant les années 70, on a vanté ses vertus pour les enfants souffrant du syndrome de fatigue chronique.

Mais ce n’est qu’à la fin du dernier siècle que le Ritalin s’est dévoilé comme la panacée contre les problèmes de comportement des enfants, sans parler de sa consommation récréative.

On fait mention de plus en plus de cas d’utilisation abusive de Ritalin pour des buts récréatifs. Il y a un nombre croissant de personnes qui s’accapare de ritalin, l’écrase et l’absorbe par voie nasale.

Les chercheurs ont démontré sans l’ombre d’un doute que le ritalin est le psychotrope qui ressemble le plus à la cocaïne.

En fait, ce qu’ils disent, c’est que le ritalin est de la cocaïne synthétique.

Après la pièce musicale, on verra comment l’industrie de la santé s’arrange pour tirer profit de l’épidémie du cancer au lieu de tuer la maladie à sa source

Vous voulez combattre le cancer ? Voici la réponse simple : donnez beaucoup d’argent aux grandes entreprises…et ne vous en faites surtout pas avec les causes probables de l’épidémie.

C’est ce qui résume en gros l’édition du 16 octobre de la revue prestigieuse The Economist qui s’intitulait «Beating Cancer» qui nous indique que les taux de cancer sont à la hausse mais arrive tout de même à éviter complètement les raisons pour cette propagation de la maladie.

Au lieu de ça, l’article tente de répondre à la question sans réponse d’un remède miracle.

Depuis que Richard Nixon a lancé sa guerre contre le cancer durant les années 70, les ÉU ont donné 70 milliards en recherche pour des pilules et des diagnostiques à l’institut national de cancer.

Mais entre 1971 et 2001 le taux de mortalité lié au cancer a augmenté de 163 pour 1000 individus à 194 pour 1000.

On retrouve la même croissance à travers le monde.

Le cancer a tué 6,6% des mâles au Canada et 8,6% des femmes en 1921. Aujourd’hui le taux de mortalité est passé à 27,4% pour les hommes et 23,1% pour les femmes.

The Economist explique cette croissance par l’augmentation de l’espérance de vie. Sauf que les taux de cancer sont ajustés aux taux de mortalités, ce qui veut dire que le cancer s’accroît plus vite que l’espérance de vie.

Les entreprises doivent être payées. C’est le message que les médias de masse nous répètent sans relâche. Et il y a beaucoup d’argent à faire avec le traitement contre le cancer.

3000 des 7300 médicaments sous développements sont pour le traitement du cancer.

Les compagnies pharmaceutiques ont fait des profits de 466 milliards au niveau mondial.

Les coûts des machines à diagnostique atteint maintenant les 100 milliards par années aux ÉU.

Plusieurs tests comptent pour peu dans leur utilité médicale, même qu’elles peuvent nuire à un certain point.

La mammographie pré-ménoposale est non seulement sans effets, mais peut même être dangereuse pour plusieurs raisons, incluant les hautes doses de radiations.

Dans l’article de l’Economist, on n'a pas utilisé le mot cancérigène une seule fois.

On peut prendre l’exemple des compagnies de tabac qui font tout pour nous empêcher de voir le lien entre la consommation de leur produit et les taux de cancer.

Alors ils poursuivent leur expansion vers des pays pauvres ayant beaucoup moins de réglementation anti-tabac que le nôtre.

Même chose pour les entreprises de produits chimiques et les usines nucléaires : le lien entre leur production et les taux de cancer ne doit jamais être connu du grand public.

Reste que le plus grand succès jusqu’à présent contre le cancer ce n’est pas le diagnostique et les pilules mais le fait d’arrêter de fumer.

L’industrie chimique qui produit des nettoyants pour la maison, des pesticides, des produits pharmaceutiques et des plastiques est probablement la plus grande source de cancérigènes.

Il y a à peu près 100 000 produits chimiques en circulation et les compagnies en relance 2 à 5 nouveaux par jour dans l’environnement, avec peu ou pas de tests pour notre sécurité.

La production mondiale de substances chimiques a augmenté de 1 million de tonnes en 1930 jusqu’à 400 millions aujourd’hui.

Les produits chimiques créer par l’humain dans l’air, l’eau, la bouffe et les milieux de travail sont à blâmer pour l’épidémie de cancer que nous connaissons en ce moment. Cette épidémie tuera 41% des hommes et 38% des femmes au Canada.

Au lieu de se demander quels produits pharmaceutiques à consommer dans l’espoir de repousser le cancer, on devrait plutôt travailler à repousser les causes et réduire la quantité de produits chimiques non testés dans l’environnement.

14 novembre 2004

ARAFAT; FALLUJAH; GEORGE BUSH

Arafat

Contexte : Le président de l’autorité palestinienne est décédé dans la nuit de mercredi dernier.

Il était le symbole vivant du rêve palestinien : représentant à la fois le meilleur comme le pire de la cause.

Petit retour historique : il a fondé le Fatah lors de son séjour au Koweït, ce mouvement mettait l’accent sur le rôle central des Palestiniens eux-mêmes dans leur libération et la méfiance à l’égard des régimes arabes.

À la fin des années 60, il prend la tête du comité exécutif de l’organisation de la libération de la Palestine, un cadre qui réunit les différents groupes palestiniens.

Il réussit à faire reconnaître l’OLP comme le seul représentant du peuple palestinien.

Après avoir prôner un État démocratique unique ou cohabiterait Juifs, Musulmans et Chrétiens, il s’est prononcé à partir de 1974 en faveur d’un État palestinien à côté de l’État d’Israël.

Il signe les accords d’Oslo le 13 septembre 1993, se fait élire président de l’autorité palestinienne au suffrage universel en février 1996.

Il a tenté depuis d’obtenir le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés et de naviguer entre la mauvaise volonté israélienne et l’exaspération croissante de son peuple.

La responsabilité de l’effondrement du processus de paix au sommet de Camp David revient aux Israéliens et aux États-Unis qui rejetaient la création d’un état palestinien sur l’ensemble de la Cisjordanie et la bande de gaza avec Jérusalem-est comme capitale.

Le déclenchement de la seconde Intifada à la fin de septembre 2000 représentait l’exaspération du peuple palestinien. L’élection d’Ariel Sharon en février 2001 a favorisé l’escalade de la violence, la destruction de toutes les infrastructures politiques et civiles palestiniennes, les attentats-suicides et les agressions de l’armée israélienne.

Israël et les États-Unis ont répété sans cesse que la présence d’Arafat était e principal obstacle au progrès dans le processus de paix, qu’il sera intéressant de voir maintenant comment la situation se déroulera à l’avenir.

Après la pièce musicale, on regardera ensemble les enjeux et les possibilités de résolution du conflit en palestine.

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Perspective : Le peuple palestinien devra maintenant se faire à l’idée de changer de leader pour la première fois en plus de trente ans.

Il y a plusieurs candidats mais aucun ne se démarque en appuis populaires.

Le défi immédiat est de faire face au Plan de Désengagement de l’administration Sharon visant le retrait de façade de la bande de gaza.

Ce plan vise en effet l’occupation sous des conditions plus favorables à l’armée israélienne tout en cessant le processus de paix.

Cette stratégie vise à agrandir et de sécurisé les colonies juives illégales en Cisjordanie.

Après le retrait Israël continuera d’exercer le plein contrôle militaire sur l’espace aérien de la bande de gaza, les approches marines et terrestres.

Israël maintiendra son droit d’intervention militaire dans le territoire en tout temps.

La bande de gaza deviendra une géante prison, malgré le grand bruit fait par le retrait des troupes israéliennes.

Du côté de la Cisjordanie, le néo-apartheid poursuivra son chemin : confiant les Palestiniens dans des zones contrôlées; obstruant leurs libres déplacements entre ces zones; brisant la Cisjordanie en quelques 300 zones, entrecoupées par des routes auxquelles les Palestiniens n’ont aucun accès.

En contraste des colons juifs qui auront la pleine liberté de mouvement sous la protection de l’état.

Israël imposera un système serré de permis de résidence et de travail sur le modèle sud-africain des lois de passages.

On poursuit aussi la construction d’une barrière de séparation longue de 700 km — cinq fois plus long que le mur de Berlin — en des endroits mesurant plus de huit mètres, même si cette construction a été déclarée illégale par la cour internationale de justice.

En ce début de nouvelle ère post-Arafat : Israël a confisqué 24% de la Cisjordanie et de la bande de gaza pour des autoroutes, des bases militaires et des colonies; contrôle 80% des ressources d’eau des territoires occupés.

Les campagnes militaires depuis la fin de septembre 2000 ont fait plus de 3000 victimes palestiniennes dont 500 enfants, cette pression militaire a drainé 2,4 milliards de l’économie palestinienne.

Depuis l’occupation de 1967, Israël a détruit 12 000 maisons, 5000 lors des trois dernières années tout en endommageant 15 000.

La situation palestinienne vient d’atteindre un point critique : l’Intifada est en pause, les groupes de jihad comme le Hamas se trouvent sérieusement affaiblis, la crédibilité de l’autorité palestinienne a grandement souffert aux yeux du peuple : la croyance populaire étant que l’AP est devenu mou et corrompu.

Le problème israélien est que la mort d’Arafat ne règlera rien, car les raisons du conflit persisteront tant qu’Israël ne s’engagera pas dans un retrait complet des territoires occupés depuis 1967, n’acceptera pas l’établissement de la capitale palestinienne dans l’est de Jérusalem et ne reconnaîtra pas les droits des réfugiés palestiniens.

Israël avait réussi à construire le mythe voulant que l’obstacle majeur de la résolution du conflit était Yasser Arafat, mais il n’en est rien. Depuis sa mort mercredi dernier, il sera intéressant de voir quel nouveau mythe sera créé pour justifier l’absence d’une paix durable.

Irak : détruire Fallujah pour le sauver

Dans son essai «La banalité du mal», on dirait qu’Edward S. Herman parle de l’intervention militaire à Fallujah, dans sa description du processus à l’œuvre lors de la guerre du Vietnam.

Il écrit que commettre des actes terribles d’une manière systématique et organisé demande un certain degré de normalisation.

Il y a une division du travail dans la réalisation de l’impensable avec les tueries directes commises par un groupe d’individus, les autres travaillant sur l’amélioration de la machinerie de guerre, et les experts dans les médias de masse qui normalise l’impensable pour le public apathique.

Une attaque massive de l’armée américaine a eu lieu cette semaine sur la ville irakienne de Fallujah, même si des dizaines de milliers de civils y étaient encore présents.

Le processus de normalisation de l’impensable consiste à transformer les victimes en sous-humains, de manière à rendre la tuerie moralement acceptable.

Une lettre a été envoyée à Kofi Annan de la part du conseil qui administre la ville de Fallujah, le 14 octobre dernier : on pouvait y lire qu’à Fallujah, l’armée américaine a crée une nouvelle cible vague : al-zarqawi. En un an, depuis la création de cette cible crée comme prétexte pour la destruction de maisons, de mosquées, de restaurants, et le meurtre de femmes et d’enfants ils disent nous avons lancé une opération réussie contre al-zarqawi.

«le peuple de Fallujah vous assure que cette personne, si elle existe, n’est pas à Fallujah… et que nous n’avons aucun lien avec aucun groupe lui ressemblant. Nous vous demandons de faire intervenir l’ONU afin de prévenir ce prochain massacre qui sera commis par le gouvernement pantin des États-Unis et l’armée américaine à Falloujah et ailleurs en Irak.

Pas un mot de cette lettre n’a été entendu dans les médias aux États-Unis et en Grande-Bretagne ou ici.

Une étude sérieuse a démontré que 100 000 irakiens sont morts des suites de l’invasion anglo-américaine.

Cette tuerie suit 10 ans d’embargo meurtrier qui a été la cause d’un million de morts en Irak, dont 500 000 enfants sous l’âge de 5 ans.

On passe sous silence des décrets passés en juin concernant une commission électorale qui permet à Washington d’assumer le contrôle sur le processus électoral Irakien, leur permettant d’éliminer les partis politiques que les États-Unis n’aimeront pas.

Le magazine Time rapporte que la CIA achète ses candidats préférés, ce n’est pas étonnant car c’est de cette façon que la CIA a arrangé des élections partout dans le monde depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

L’invasion non-provoquée de l’Irak, basé sur des mensonges bien documentés est le plus gros scandale politique de notre époque, le chapitre le plus récent de la conquête de territoires et des ressources du tiers-monde par les nations de l’Ouest.

Si nous permettons cette brutalité d’être normalisée, si nous refusons de questionner et d’analyser les plans secrets des structures de pouvoirs illégitimes qui émanent de gouvernements démocratiques et si nous permettons le massacre des habitants de Fallujah en notre nom — le Canada ne condamne pas du toutes les actions entreprises par nos voisins — nous abandonnons à la fois notre démocratie et notre humanité.

Séparation campagne et centre urbains : ne pas blâmer le peuple !

Andrej Grubacic est un activiste serbe récemment immigré aux États-Unis Suite à la réélection de George Bush, il a publié un texte où il fait la comparaison avec l’élection de Slobodan Milosevic en ex-yougoslavie.

Son message aux progressistes états-uniens offre des leçons importantes pour les mouvements de la gauche québécoise aussi, voici :

Je comprends votre sentiment d’impuissance et de désespoir suite à la réélection de Bush, elle me rappelle les sentiments de mes collègues en ex-Yougoslavie lors de l’élection de milosevic.

Les activistes sont trop souvent déçus par le peuple, et le disent trop ouvertement. Le peuple a voté pour Milosevic, même si c’était évident qu’il était une brute sans scrupules.

Après la réélection de Milosevic, une bonne partie de l’élite gauchiste a déménagé au Canada, comme beaucoup de gauchistes des États-Unis semblent suggérer qu’ils fassent.

Beaucoup d’Américains sont dégoûtés par les masses ignorantes, religieuse et fondamentalistes.

Tout comme nous étions dégoûtées par les masses à l’extérieur de Belgrade.