21 novembre 2004

PIPELINE CANADIEN; DARFOUR/CANADA; BUSH EN PRISON; MINES ANTIPERSONNELLES; RITALIN; INDUSTRIE DU CANCER

Le Grand Nord canadien et un pipeline

Le 7 octobre dernier, Imperial Oil, mieux connu sous le nom d’Esso a soumis une application pour construire le plus gros projet industriel de l’histoire du Canada.

1700 km de pipeline traverseront le territoire des nations Dene de la vallée Mackenzie dans le Nord arctique.

Pendant les années 70, on avait déjà refusé un tel projet. Le gouvernement fédéral avait mené une enquête — l’enquête Berger — le rapport de cette enquête concluait qu’aucun pipeline ne pouvait être construit dans la vallée Mackenzie sans décimer le mode de vie traditionnel des nations Dene.

En plus, le rapport Berger mentionnait toute une panoplie de risques écologiques associés à un pipeline de 1700 km.

Aujourd’hui, alors que l’on dépasse la pointe mondiale en ressource de pétrole, on s’éloigne de plus en plus de l’époque où on pouvait raffiner et transporter le pétrole à faible coût.

Dans ce contexte, aller chercher les réserves considérées intouchables et inaccessibles de la vallée Mackenzie et de la mer Beaufort dans les territoires inuit et Dene sont devenus non seulement une possibilité, mais nécessaires.

Le passage du Nord-Ouest va bientôt s’ouvrir grâce à la combinaison de la fonte du cap polaire et de l’amélioration de la technologie des brise-glace réduira drastiquement les corridors maritimes de transport par 12000km !

Mais un pipeline ce n’est pas qu’un gros tube étendu sur une terre. Des séries de raffineries l’accompagnent qui auraient besoin de tout un réseau de nouvelles routes et d’installations.

Ce projet n’est pas sans rappeler les réimplantations des autochtones lors des méga-projets de la baie james.

Il restera les disputes de territoires avec d’autres pays à régler aussi : le Danemark, la Russie, les États-Unis. Ces pays disent que le passage du Nord Ouest est d’appartenance internationale.

Récemment, le Canada a envoyé toute une gamme de forces militaire dans la région afin de démontrer sa souveraineté dans la zone.

Comme il y a trente ans, nous devrons nous opposer à ce projet démesuré. Toutes les nations Dene, les Métis, les Inuits et surtout l’écosphère est menacé par ce projet.

Déjà que le réchauffement planétaire détruit l’Arctique quotidiennement, réchauffant la région à un rythme 10 fois plus élevé que le reste du globe.

Il est plutôt temps d’arrêter notre folie énergivore et de chercher des sources d’énergie durables plutôt que d’enrichir la nouvelle monarchie mondiale.

Le rôle du Canada au Darfour

La crise au Darfour, une région du Soudan dans l’Est de l’Afrique, vient d’entrer dans son quatrième mois.

La milice arabe, nommée janjaweed, supportée par le gouvernement soudanais ont tué près de 70 000 de leurs concitoyens noirs et en ont déplacé 1,5 millions de force dans une campagne de nettoyage ethnique.

Armée et organisée par le gouvernement et l’armée soudanaise, les janjaweed continuent les massacres, les viols et de terroriser autour des camps de réfugiés.

Jusqu’à ce jour, le gouvernement soudanais n’a pas désarmé la milice, ni n’a porté d’accusations formelles tel qu’il l’a promis lors des derniers mois.

C’est dans cette situation qu’a décidé de s’impliquer notre Premier ministre Paul Martin lors d’une visite prochaine au Soudan le 25 novembre. Martin sera le premier leader de l’Ouest à rendre visite au Soudan depuis Tony Blair au début d’octobre.

Il sera en position d’imposer la volonté de la communauté internationale sur le gouvernement soudanais à Khartoum. Voici ce qu’il devra accomplir, quant à aller là-bas :

Il devra supporter l’autorisation de l’ONU d’implanter d’autres forces militaires de l’union africaine afin qu’ils remplissent leur boulot de protection des citoyens.

Le Canada devra aussi fournir le support financier et logistique nécessaire pour les forces de l’UA. Ça veut dire livrer les 20 millions qu’il avait promis devant l’ONU au mois de septembre.

Le Canada devra supporter un solide embargo contre le gouvernement soudanais.

Enfin, le Canada devra appuyer la commission internationale de l’ONU visant à enquêter et faire la collecte de preuves pour les crimes commis au Darfour.

Cet appui assurera peut-être que le conseil de sécurité de l’ONU déposera le cas du Darfour devant la nouvelle Cour criminelle internationale.

Cette cour vise non seulement sont qui ont commis les actes de crimes contre l’humanité, mais aussi d’inculpé les dirigeants qui ont mené les brutes à commettre l’inimaginable. Pas pour rien que les États-Unis ont refusé d’embarquer dans le projet de la cour criminelle internationale.

Et que j’aimerais voir Bush dans une cellule avec Dave Hilton. Pas vous ? On en reparle après la pièce musicale…

Mettre Bush en prison ?

Lorsque le Président Bush viendra nous rendre visite au Canada dans quelques semaines, est-ce qu’on devrait l’accueillir à bras ouverts ou le menotter l’accuser de crimes de guerre ?

Bush est un candidat parfait pour une poursuite sous les lois canadiennes des crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.

Ces lois ont été votées en l’an 2000 afin de se mettre à jour avec la cour criminelle internationale. Ces lois définissent clairement comment un dirigeant étranger pourrait être inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Pour ces deux cas, les preuves contre Bush sont accablantes.

On peut commencer par les conventions de Genève de 1949 qui interdisent la torture, la dégradation ainsi que d’interdire l’accès des prisonniers de guerre à un procès juste et régulier.

Les conventions de Genève interdisent aussi de lancer une attaque sur un pays lorsqu’on s’est qu’elle causera inévitablement des pertes de vies et des blessures chez des civils.

Suite à la deuxième guerre mondiale, l’Organisation des nations unies a strictement interdit toutes guerres offensives à part celles approuvées par le conseil de sécurité de l’ONU.

Bush a donc violé les principes de Nuremberg en envahissant l’Irak. En effet, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a déclaré cette guerre illégale sous la charte des nations unies.

Le traitement des prisonniers irakiens est une contravention claire de l’accord de Genève. La déportation de certains prisonniers à l’extérieur de l’Irak vers des prisons ténébreuses de la CIA en Jordanie où ils sont quotidiennement torturés.

Les 100 000 victimes de l’invasion de l’Irak peuvent compter comme une violation des accords de Genève, je crois.

Puisque Bush aime répète constamment qu’il est le commandant en chef du corps militaire états-uniens, il serait difficile pour lui d’affirmer qu’il n’a aucune responsabilité.

Et il y a la baie de Guantanamo. Les US disent que les détenus là-bas ne sont pas sous les accords de Genève. L’histoire nous dit qu’en 1945, les avocats japonais disaient que leurs prisonniers de guerre qu’ils maltraitaient ne pouvaient pas être utilisés contre eux car le Japon n’avait jamais signé les conventions de Genève. Les Japonais ont été déclarés coupables pareil.

Mais accusé Bush de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité rencontrerait plusieurs obstacles quand même.

La Belgique avait déjà essayé et Bush était tellement furieux que non seulement ils ont reculé mais la Belgique a changé ses lois pour ne plus jamais offenser le leader de l’empire.

Malheureusement il y a une loi stupide qui nous empêche d’inculpé des chefs d’État en fonction. On pourra peut-être attraper Bush lorsqu’il sortira du bureau ovale ou lorsqu’il retournera ici pour pêcher.

En plus, faudrait que le lieutenant général — le représentant de la Reine au Canada — approuve la décision.

Reste que Paul Martin avait déclaré sa forte opposition aux crimes de guerre en parlant du Darfour devant l’assemblée générale de l’ONU. La Loi devrait être la même pour la planète entière si on veut vivre dans un monde de justice.

Le sort des mines antipersonnelles

Ça fait 5 ans que l’on a banni les mines antipersonnelles.

Depuis que le traité contre les mines antipersonnelles a pris effet en 1999, des millions de mines ont été détruits.

Le 28 novembre prochain, les 143 pays qui ont signé le traité iront à Nairobi (Kenya) pour revoir le progrès accompli depuis 5 ans.

Plus de 37 millions de mines en réserve ont été détruites. L’utilisation et la production des mines à travers le monde ont chuté.

L’échange légal de l’arme a virtuellement cessé, et plus de 1100 km carré de territoire parsemé de mines ont été nettoyé. Dans la plupart des pays lourdement infectés de mines, les taux de blessures ont drastiquement baissé.

Le progrès des dernières années a été quelque peu ralenti par la Birmanie, La Georgie, le Népal, la Finlande, la Russie et les ÉU.

Sans surprise, les ÉU demeure le seul État qui avoue poursuivre l’utilisation, la production et la vente de certaines mines antipersonnelles

Le ritalin est de la cocaïne synthétique/l’industrie du cancer

L’industrie pharmaceutique est comme fonctionne selon le modèle de toutes les autres entreprises privées : son but premier est d’enrichir les investisseurs. Ne croyez jamais le contraire. Ne pensez jamais qu’ils oeuvrent avant tout pour notre bien-être. Ça ne représente pas du toute la réalité.

L’utilisation du Ritalin en Amérique du Nord compte pour 95% de la consommation mondiale en 1997, le Canada se compare tout à fait avec les ÉU.

En 1998, le Canada a consommé 1000 fois plus de Ritalin que la France, même si on y retrouve moins de la moitié de la population.

L’histoire du Ritalin recule jusqu’en 1950, époque où les chercheurs européens ont conçu la drogue en question.

Durant les années 70, on a vanté ses vertus pour les enfants souffrant du syndrome de fatigue chronique.

Mais ce n’est qu’à la fin du dernier siècle que le Ritalin s’est dévoilé comme la panacée contre les problèmes de comportement des enfants, sans parler de sa consommation récréative.

On fait mention de plus en plus de cas d’utilisation abusive de Ritalin pour des buts récréatifs. Il y a un nombre croissant de personnes qui s’accapare de ritalin, l’écrase et l’absorbe par voie nasale.

Les chercheurs ont démontré sans l’ombre d’un doute que le ritalin est le psychotrope qui ressemble le plus à la cocaïne.

En fait, ce qu’ils disent, c’est que le ritalin est de la cocaïne synthétique.

Après la pièce musicale, on verra comment l’industrie de la santé s’arrange pour tirer profit de l’épidémie du cancer au lieu de tuer la maladie à sa source

Vous voulez combattre le cancer ? Voici la réponse simple : donnez beaucoup d’argent aux grandes entreprises…et ne vous en faites surtout pas avec les causes probables de l’épidémie.

C’est ce qui résume en gros l’édition du 16 octobre de la revue prestigieuse The Economist qui s’intitulait «Beating Cancer» qui nous indique que les taux de cancer sont à la hausse mais arrive tout de même à éviter complètement les raisons pour cette propagation de la maladie.

Au lieu de ça, l’article tente de répondre à la question sans réponse d’un remède miracle.

Depuis que Richard Nixon a lancé sa guerre contre le cancer durant les années 70, les ÉU ont donné 70 milliards en recherche pour des pilules et des diagnostiques à l’institut national de cancer.

Mais entre 1971 et 2001 le taux de mortalité lié au cancer a augmenté de 163 pour 1000 individus à 194 pour 1000.

On retrouve la même croissance à travers le monde.

Le cancer a tué 6,6% des mâles au Canada et 8,6% des femmes en 1921. Aujourd’hui le taux de mortalité est passé à 27,4% pour les hommes et 23,1% pour les femmes.

The Economist explique cette croissance par l’augmentation de l’espérance de vie. Sauf que les taux de cancer sont ajustés aux taux de mortalités, ce qui veut dire que le cancer s’accroît plus vite que l’espérance de vie.

Les entreprises doivent être payées. C’est le message que les médias de masse nous répètent sans relâche. Et il y a beaucoup d’argent à faire avec le traitement contre le cancer.

3000 des 7300 médicaments sous développements sont pour le traitement du cancer.

Les compagnies pharmaceutiques ont fait des profits de 466 milliards au niveau mondial.

Les coûts des machines à diagnostique atteint maintenant les 100 milliards par années aux ÉU.

Plusieurs tests comptent pour peu dans leur utilité médicale, même qu’elles peuvent nuire à un certain point.

La mammographie pré-ménoposale est non seulement sans effets, mais peut même être dangereuse pour plusieurs raisons, incluant les hautes doses de radiations.

Dans l’article de l’Economist, on n'a pas utilisé le mot cancérigène une seule fois.

On peut prendre l’exemple des compagnies de tabac qui font tout pour nous empêcher de voir le lien entre la consommation de leur produit et les taux de cancer.

Alors ils poursuivent leur expansion vers des pays pauvres ayant beaucoup moins de réglementation anti-tabac que le nôtre.

Même chose pour les entreprises de produits chimiques et les usines nucléaires : le lien entre leur production et les taux de cancer ne doit jamais être connu du grand public.

Reste que le plus grand succès jusqu’à présent contre le cancer ce n’est pas le diagnostique et les pilules mais le fait d’arrêter de fumer.

L’industrie chimique qui produit des nettoyants pour la maison, des pesticides, des produits pharmaceutiques et des plastiques est probablement la plus grande source de cancérigènes.

Il y a à peu près 100 000 produits chimiques en circulation et les compagnies en relance 2 à 5 nouveaux par jour dans l’environnement, avec peu ou pas de tests pour notre sécurité.

La production mondiale de substances chimiques a augmenté de 1 million de tonnes en 1930 jusqu’à 400 millions aujourd’hui.

Les produits chimiques créer par l’humain dans l’air, l’eau, la bouffe et les milieux de travail sont à blâmer pour l’épidémie de cancer que nous connaissons en ce moment. Cette épidémie tuera 41% des hommes et 38% des femmes au Canada.

Au lieu de se demander quels produits pharmaceutiques à consommer dans l’espoir de repousser le cancer, on devrait plutôt travailler à repousser les causes et réduire la quantité de produits chimiques non testés dans l’environnement.

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