31 décembre 2005

NON À L'ÉCHANGISME SALE!

OMC Hong Kong

En moins d’un mois ont eu lieu deux événements majeurs pour l’avenir de la Terre et de l’humanité : la conférence sur le réchauffement climatique ici à Montréal et la 6e conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce à Hong Kong du 13 au 18 décembre.

D’un côté il fallait trouver une voie commune pour réduire drastiquement les émission de GES pour éviter une suffocation collective et de l’autre on a assisté à une lutte entre les pays riches qui veulent exploiter librement les ressources des pays pauvres et l’effort des pays en développement pour atteindre une mondialisation plus juste et équitable.

Les deux sont intimement liés… parce que tant qu’il sera possible pour les transnationales d’avoir facilement accès aux marchés et aux ressources des pays pauvres…autant durera notre mode de production et de consommation qui détruit nos écosystèmes à un rythme qui fait en sorte que nous assistons présentement à la 6e grande extinction d’espèces depuis les origines de la Terre.

Le problème central avec la globalisation des échanges mise de l’avant par l’OMC c’est qu’elle avantage surtout les industries des pays riches.

Les règles du pseudo libre-marché sont surtout applicables aux pays pauvres qui n’ont pas le droit de protéger leurs industries pendant que les pays subventionnent allègrement leurs industries agricoles et protègent leurs avantages technologiques et scientifiques avec toute une panoplie de règlements injustes.

Mais dans tout ça il demeure que la simple élimination des subventions agricoles dans les pays riches ne serait pas la panacée pour les fermiers pauvres selon ce que semble suggérer des voix à la Banque mondiale.

C’est tout simplement faux de croire qu’un véritable libre-marché agricole…donc le libre accès des fermiers pauvres aux marchés des pays riches…serait un moteur de développement.

Si l’on souhaite vraiment améliorer le sort des paysans du tiers-monde il faudrait plutôt tendre vers des politiques alternatives comme des loi anti-trust pour limiter le pouvoir de l’agro-business, faire des pressions pour des réformes agraires, favoriser les échanges régionaux et surtout mettre de l’avant des règles qui garantirait aux populations les plus vulnérables l’accès à la sécurité alimentaire.

En somme, la structure, les règlements et les processus de l’OMC sont systématiquement biaisés contre les pays en voie de développement.

Ça pris 10 aux pays pauvres à comprendre ça complètement…

Après 20 ans d’ajustements structurels et d’autres politiques radicalement pro-marché imposés sur les pays en voie de développement on se retrouve avec plus de pauvres dans le monde aujourd’hui qu’en 1985.

Ce n’est pas un hasard que la seule région où un recul de la pauvreté a été enregistré est en Asie de l’est où l’intégration dans le marché mondial a été gérée par des États forts comme la Chine et la Corée du sud qui ont la plupart du temps appliqué une formule protectionniste anti-libre échange et du mercantilisme à l’étranger.

L’échange global n’a pas besoin de l’OMC…il se débrouillait très bien avec le GATT, l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce et la conférence de l’ONU sur l’échange et le développement.

La seule raison pour laquelle on est pris avec l’OMC c’est pour le bénéfice des entreprises transnationales…plus spécifiquement les entreprises états-uniennes.

Avec ses entreprises de plus en plus dépendantes de l’économie globale au cours des années 1970, les ÉU ont poussé fortement pour le remplacement du GATT par une organisation beaucoup plus redoutable pour réduire en miettes les mesures protectionnistes des pays plus faibles.

Créant, de la sorte, une véritable cage de fer qui a empêché tout véritable développement dans les pays du tiers-monde.

Afin de défendre leurs intérêts, ces pays se sont regroupés en groupes tels que le G20, G33 et G90…c’est la formation de tels groupes qui ont fait en sorte de déraillé la dernière réunion ministérielle à Cancun.

On continue de parler de tout ça, un peu plus concrètement, après la musique…

***

On parlait donc de la plus récente conférence ministérielle de l’OMC (la 6e, en fait) qui s’est terminée récemment à Hong Kong…

L’Organisation Mondiale du Commerce qui ne sert en rien au développement des pays pauvres mais plutôt les intérêts des entreprises transnationales.

Même si on vient d’annoncer en grande pompe l’élimination des subventions agricoles que se payaient l’Amérique du nord et l’Europe il faut prendre garde : après une sérieuse analyse on risque de voir ce virement comme un ajustement purement esthétique pour gagner encore plus d’avantage sur les marchés des pays pauvres et l’exploitation de leurs ressources.

La rhétorique de l’OMC a beau être le libre-échange, mais sa structure de base assure le monopole des transnationales.

Le but n’a jamais été de libéraliser l’échange agricole, mais de permettre à l’Union européenne et à l’Amérique du Nord de pratiquer allègrement le dumping de leurs produits agricoles fortement subventionnés dans les marchés du tiers-monde.

Il n’y a certainement aucun lien entre le véritable libre-échange et l’accord central de l’OMC : le TRIPs, Trade Related intellectual property rights agreement, qui veut donner aux transnationales de hautes innovation technologique le monopole total en imposant des lois draconiennes de brevet copier sur celles des ÉU.

Le TRIPs est la raison centrale de la perte de légitimité de l’OMC parmi les pays en voie de développement.

Les TRIPs ont mis un frein à la voie traditionnelle de développement qui était axé sur l’industrialisation par imitation.

En plus, les TRIMs, Trade Related Investment Measures rendent illégale l’application d’une politique spécifique locale de développement par rapport aux échanges.

Pour la plupart des pays en voie de développement, la 4e conférence ministérielle de Doha au Qatar, surnommée malicieusement la «ronde de développement», a drastiquement réduit les zones de négociations les plus importantes pour eux :

la réconciliation de l’échange et du développement, l’implantation de politiques de libéralisation d’échange conclue lors de la ronde de l’Uruguay et le traitement différentiel et spécial pour les pays en voie de développement.

Les différents bloc qu’avaient réussi à établir les pays du tiers-monde ont eu un certain succès à freiner les stratégies de négociations asymétriques de l’Amérique du Nord et de l’Union européenne.

Trop souvent les pays riches n’ont fait que concédé des coupures cosmétiques à leurs subventions agricoles massives tout en demandant des concessions très dommageables aux pays pauvres :

Un plus grand accès à leur marché agricole, non-agricole et aussi à leurs secteurs des services.

Alors la plus récente conférence ministérielle de l’OMC à Hong Kong était déjà vouée à l’échec… parce que les pays en voie de développement ont enfin trouvé des moyens efficaces pour tirer leur épingle du jeu lors des négociations.

Dans le Developpement Package le plan pour Hong Kong dressé le 26 novembre dernier n’avait comme but d’enliser encore plus les pays du tiers-monde dans l’endettement à cause de projets d’infrastructure menant à l’échange qu’ont imposée trop longtemps la Banque mondiale et le FMI.

En plus de ça, le texte de Hong Kong diluait encore plus les accords atteints à Doha qui étaient nettement insuffisant pour réduire l’avantage asymétrique des pays riches dans les négociations.

La déclaration de Hong Kong ne cherchait qu’à accélérer l’implantation de l’agenda pro-transnationales au cœur de l’OMC.

On panique un peu dans les hautes sphères de l’OMC devant la nouvelle attitude des pays pauvres…et cette panique mène à une réduction de la démocratie au sein de l’organisation.

Alors il est claire qu’une autre institution d’échange globale est nécessaire.

Une qui n’aura pas le droit de décider de quels aliments feront poussé les paysans…de ce que les gens vont manger.

Une institution qui n’imposera pas des brevets radicaux sur l’ensemble du globe, des brevets quoi coupent l’accès aux semences et aux médecines que des peuples entiers ont besoin pour leur survie.

Suite à Hong Kong, nous sommes à un point tournant pour l’échange global : soit que l’on regarde l’OMC s’imposer comme une dictature ou nous prenons collectivement le chemin de la démocratie…Quel chemin choisir?

On peut s’inspirer du poème de Robert Frost : deux sentiers divergent dans le bois, et moi j’ai emprunté celui par lequel on a moins voyagé…et cela à faite toute la différence.

LE CANADA PIRE QUE LES USA?

Folie collective et réchauffement climatique

Dans son essai classique «La société saine» publié en 1955, le grand psychologue Eric Fromm a proposé que ce ne sont pas seulement que des individus qui peuvent souffrir d’une perte de la raison, mais des sociétés entières peuvent en souffrir collectivement à travers un processus qu’il qualifie de validation consensuelle.

Éric Fromm a conclu dans son essai que la société occidentale est en effet folle et cette perte de la raison menaçait directement la survie de l’espèce humaine.

David Edwards, de la société Media Lens juge que les réactions des médias britanniques suite à la conférence sur le réchauffement climatique de Montréal prouve sans contredit l’affirmation choquante d’Éric Fromm.

En effet, comment peut-on qualifier notre manque d’action concrète suite aux preuves irréfutables qui nous annoncent que d’ici 2050, à cause du réchauffement climatique, plus du quart des espèces d’animaux et de plantes auront disparu ou sur le point de l’être.

Le seul point de vue que l’on retrouve dans les médias de masse sur cette question essentielle à notre survie est que «les gouvernements doivent demander plus de conservation d’énergie aux industries. »

Une action doit être menée pour réduire les émissions dues aux transports…il faut donc investir massivement dans le développement d’énergies alternatives et la taxation de vols aériens…et les Américains n’en font pas assez!

Le problème avec cette affirmation continuellement recyclée dans les médias de masse, selon David Edwards, c’est qu’elle représente le point de départ de toute discussion rationnelle sur le réchauffement climatique.

Ça fait au moins 25 ans que les éditoriaux tournent plus ou moins autour de cette affirmation de base voulant que les gouvernements fassent quelque chose pour contrôler la pollution industrielle.

On semble incapable de sortir des nouvelles ou d’affirmer dans les pages éditoriales qui feront en sorte de mobiliser convenablement les citoyens vers des changements concrets et efficaces.

Le problème c’est que vu la manière que les médias de masse fonctionnent, par la voie de revenus publicitaires, la convergence des médias dans des conglomérats…elles ne peuvent faire autrement que s’en tenir à ce constat de base qu’il faut que les gouvernements agissent et que les États-Unis n’en font pas assez.

Paul Martin a bien régurgité au moins la deuxième partie de ce constat de base lors de la conférence sur le réchauffement climatique à Montréal.

Il a fait son tough face aux ÉU en espérant que ça lui gagne des votes aux cours des élections qui ont lieu en ce moment pour ceux qui ne le savaient pas.

Martin a récité les platitudes habituelles : il faut une action internationale concertée et que les ÉU sont les premiers à blâmer pour cette absence d’action commune.

Sauf qu’en attaquant l’administration Bush il s’est ouvert à une analyse des actions de son propre gouvernement au pouvoir au cours des 12 dernières années …

Et devinez quoi? Aussi pire que peuvent sembler les ÉU nous ici au Canada avons fait pire qu’eux.

Dans son livre rouge qu’il a co-écrit en 1993 Martin avait promis que si élu le parti libéral allait couper les GES à 20% de moins que le niveau de 1990 au cours des 10 prochaines années.

Et quand le Canada a signé Kyoto cette cible s’est réduite à 6%…un taux que les libéraux n’ont pas pu atteindre.

Alors au lieu de ça l’ONU nous annonce que les GES ont augmenté de 24% par rapport au niveau de 1990…et pendant ce temps le taux des ÉU s’est élevé de 13.3%.

En fait, l’OCDE affirme que le Canada a le taux de croissance de GES le plus élevé du monde industriel…

En février, les libéraux se sont même joints aux conservateurs pour défaire une motion du NPD demandant mandatant des émissions de gaz standard pour tous les véhicules vendus au Canada.

Le parti libéral de Paul Martin est incapable d’élaborer une vision claire et efficace pour lutter contre le changement climatique, mais il insiste à appeler à un consensus mondial et à blâmer les ÉU.

En effet, nous vivons dans une société folle, j’ajouterais pas à cause de notre nature, mais à cause des institutions qui mènent nos vies…

SYNDRÔME DE L'ÉLECTEUR BATTU

Paul Martin père Noël

C’était drôle de voir Paul Martin lancer toutes ses promesses de dépenses sociales juste avant d’annoncer les élections, en fait 10 milliards en autant de jours, ça m’a fait penser à la toune mes douze jours de Noël :

Le premier jour de Noël Paul Martin m’a promis…

Selon le toujours pertinent Murray Dobbin du site rabble.ca vu que Paul Martin semble incapable de développer sa propre vision nationale, la seule manière qu’il a sur trouver ses idées pour les cadeaux pré-élections s’était d’aller les fouiller dans la poubelle où il a jeté un paquet de programmes sociaux depuis 1993.

Rappelons qu’aucun autre ministre des finances n’a connu autant de surplus annuels de suite que Paul Martin : de 1997 à 2003…et les libéraux en ont connu deux autres depuis.

Alors ce n’est pas par manque d’argent que Paul Martin n’a pas dépensé en programmes sociaux.

C’est tout simplement parce que ça ne lui tentait pas.

En fait, il était tellement déterminé à ne pas dépenser qu’il a fait exprès de sous-estimer chacun des surplus qu’il a connus.

Paul Martin est l’enfant chéri de la philosophie de l’État minimal si chère à Bay Street.

Sa feuille de route lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en 1993 lui a été remis par Thomas d’Aquino le gourou des intérêts patronaux au Canada.

Au milieu de 1994, d’Aquino a remis au nouveau ministre des finances son programme en 10 points pour restructurer le pays.

En 1995, il a présenté son budget comme étant celui qui allait restructurer le gouvernement et son rôle même.

Annonçant plus de 25 milliards en coupures aux cours des trois années à venir, il s’est vanté que selon la taille de l’économie, les dépenses en programmes seront plus basses en 1996-97 qu’à aucun moment depuis 1951.

Le déficit a donc disparu en deux ans. Si Martin avait tout simplement choisi de geler les dépenses, le déficit aurait disparu en deux ans de plus.

Martin avait aussi démantelé la moitié de la législation sur laquelle est basée notre système de santé.

En agissant de la sorte, Martin a crée ce que les stratèges néo-conservateurs appellent une «crise utile»…des faiblesses dans les systèmes qui permettent aux critiques d’introduire le domaine du privé à la rescousse.

Martin aurait pu remettre l’argent des programmes sociaux à leur place entre 1999 et 2002 si ça lui avait tenté car il a accumulé un surplus de 36 milliards.

Les surplus étaient si énormes en 2000 que Martin ne pouvait plus les cacher…il a donc opté pour une réduction d’impôts de l’ordre de 100 milliards pour 5 ans…

Dont 77% du montant allait bénéficier au plus riche 8% de la population…

Des milliards flottent aussi dans les coffres des transnationales canadiennes grâce à la générosité de Paul Martin.

Et je vous rappelle que la seule raison pour laquelle il a augmenté les dépenses depuis les élections de 2004 c’est à cause de sa situation minoritaire et le calcul judicieux du NPD.

Alors n’allons pas croire que Paul Martin changera s’il est réélu. La situation idéale pour le Canada présentement, à défaut d’avoir Jack Layton comme Premier ministre, serait d’avoir un NPD fort qui forcerait un parti libéral minoritaire à nous redonner notre argent.

POURTANT, DES SOLUTIONS EXISTENT!

Réduire temps d’attente dans les hôpitaux

Une étude sortie mercredi le 15 décembre dernier par le Canadian Center for Policy Alternatives démontre qu’il existe des solutions viables pour arranger le problème des longues listes d’attentes pour une intervention dans notre système de santé public.

Qu’en fait la pire des solutions serait d’ouvrir l’accès aux cliniques privées pour régler la situation.

L’auteur de l’étude, le Dr Michael Rachis affirme qu’au lieu d’opter pour le privé, les Canadiens devrait choisir des solutions pour le secteur public.

L’essai met en valeur deux approches innovatrices.

1. établir plus de centres publics spécialisés pour des chirurgies d’un jour;

2. adopter des méthodes modernes pour gérer les files d’attentes développer avec succès par d’autres secteurs.

Rachlis utilise l’exemple de deux cliniques, le Quennesway surgical center de toronto et le Pan-Am clinic de Winnipeg pour démontrer comment les cliniques publiques peuvent atteindre les bénéfices de la spécialisation et de l’innovation…deux qualités que l’on réserve normalement pour les cliniques privées.

D’autant plus que les cliniques publiques données en exemples coûtent moins chères et offrent plus de bénéfices sociaux…

Le Dr Rachlis affirme donc que le secteur public devrait transférer le plus de procédures mineures et de chirurgies à bas risques vers ces cliniques publiques spécialisées.

L’étude démontre aussi comment l’application de nouvelles techniques de gestion de liste d’attente pourraient être utilisé pour restructurer les services, améliorer le débit des patients, et ainsi réduire les délais.

Le Dr Rachlis constate que les délais sont un résultat de services mal planifiés et non pas juste du manque de ressources.

Il donne comme exemple le Saskatoon Community clinic qui a éliminé leur ancien délai de 4 semaines avant de voir le médecin de famille.

La Saskatchewan planifie donc d’étendre le service d’un jour à toute la province d’ici 5 ans.

En fin de compte, malgré les affirmations voulant que les cliniques privées fournissent de meilleurs services à un meilleur coût…toutes les études sérieuses démontrent au contraire qu’un système de santé à but lucratif coûte plus cher et offre un service de qualité inférieur.

Alors on voit qu’il ne manque pas de bonnes idées pour arranger notre système de santé public sans avoir recours au privé.

De toute façon les cliniques privées ne font que détourner l’argent du public vers des actionnaires et des compagnies d’assurance.

En plus les cliniques privées aggravent les carences de personnel.

Ces solutions confirment à mes yeux que tous les politiciens qui essaient de nous vendre l’idée du privé pour sauver notre système de santé le font parce qu’ils ont un intérêt financier à long terme dans cette aventure.

Surtout que la crise dans le système a surtout été consciemment causé par un sous-financement et un manque de vision tout à fait évitables…

LES POCHES VIDES : LA PEUR DE L'AUTRE

Minutemen

Je vous parle maintenant d’un phénomène aux ÉU non pas pour dénoncer le racisme qui règne encore là-bas mais pour vous faire part d’un problème cyclique qui revient chaque fois qu’une société connaît des temps difficile : la xénophobie.

Une milice de citoyen s’est formée aux cours des dernières années en Arizona surnommée les Minutmen…leur but est de s’asseoir le long de sentiers utilisés par des immigrants sans-papiers pour traverser la frontière mexicaine vers les ÉU.

Tout ça dans le contexte de législation qui interdiraient aux immigrants illégaux d’avoir droit aux services sociaux et qui favoriserait la chasse plus poussée aux sans-papiers.

En Arizona une telle loi a été approuvé par 56% des électeurs cet automne.

Une telle proposition législative est en cours dans 12 autres États américains présentement.

Dont certains États très loin de la frontière tel que Washington et la Virginie…

Comme je l’ai dit, chaque fois que l’économie souffre, un pays devient frileux et se rabat sur la menace ethnique.

Alors après avoir craint l’invasion des Irlandais, la question juive, le problème nègre, plusieurs États s’attaquent aujourd’hui au défi hispanique.

Les migrants n’ont même pas besoin de venir d’autres pays pour représenter une menace, celle-ci peut-être régionale aussi :

Dans son roman les raisins de la colère écrit en 1939, John Steinbeck a écrit : «Dans l’Ouest il y avait une panique lorsque les migrants se sont multipliés sur les autoroutes…des hommes n’ayant jamais eu faim ont vu les yeux des affamés…des hommes n’ayant jamais voulu grand chose ont vu la flamme du besoin dans les yeux des migrants… les hommes dans les villes et des douces banlieues se sont réunis pour se convaincre qu’ils étaient bons et les envahisseurs méchant, comme un homme doit le faire avant de combattre.»

Steinbeck décrivait des migrants venant du Oklahoma et non pas du Mexique.

Jusqu’en 1875, aucune loi fédérale n’existait pour restreindre l’immigration aux ÉU.

Cette année là, une loi avait été rédigée pour empêcher les Chinoises et les criminels d’entrer au pays.

Et une autre en 1882 pour exclure les Chinois.

La peur de l’invasion chinoise était tellement grande que c’est à ce moment que les ÉU ont commencé à se soucier de leur frontière au sud, par crainte que les Chinois passerait par là.

Une patrouille de frontière a été crée en 1924 et avant 1929 ce n’était même pas un crime de traverser la frontière sous leur nez.

Le concept même d’immigrant illégal n’existait même pas.

À travers l’histoire américaine on a toujours utilisé la même rengaine pour justifier son intolérance envers l’immigrant : les Irlandais, les Italiens, les Chinois et les Mexicains ont tous à un moment donné été ceux qui volaient les emplois, menaient les gangs criminels et vendaient de la drogue.

La manifestation la plus récente de xénophobie et son obsession pour la frontière du sud a commencé au milieu des années 1970 et début 1980 lorsque la chute de l’économie mexicaine et les guerres sanglantes en Amérique centrale ont envoyé des vagues de migrants vers le nord.

Ailleurs dans le monde le désespoir envois les Pakistanais vers Dubai, les Éthiopiens vers Rome, les Birmans vers Bangkok, les Turques vers Berlin, etc.

Alors dans le sud des ÉU les industries agricoles et des services s’assurent un flot continu de travailleurs dociles, pas chers et jetables.

Le pire dans cette histoire c’est que les premiers à blâmer pour la chute de l’économie et la disparition d’emplois stables et payant ne sont pas bien sûr les immigrants, mais les politiciens qu’admire les hommes blancs du sud qui jouent les paramilitaires le long de la frontière : Richard Nixon, Ronald Reagan, Bush père et fils.

Ces hommes ont favoriser la fuite de capitaux et le déplacement des emplois vers d’autres pays; l’instabilité économique et les guerres en Amérique latine…et bien sûr les seuls qu’ils arrivent à accuser dans leur ignorance se sont les migrants qui traversent la frontière au péril de leur vie, poussés par le désespoir.

CHAVEZ DICTATEUR? PLUTÔT L'OPPOSÉ...

Venezuela démocratie

Des élections législatives ont eu lieu au Venezuela dimanche dernier et le résultat a été un plein contrôle de Président Hugo Chavez sur le congrès, son parti ayant remporté les 167 sièges de l’Assemblée nationale.

Maintenant Chavez contrôlera tout les niveaux de pouvoir : les forces armées, le congrès, la cour suprême et la commission électorale.

L’ensemble des partis de l’opposition ont décidé de boycotter l’élection en faisant le calcul imprudent que de la sorte le monde allait voir Chavez comme un despote et le forcer à prendre sa retraite.

Le prétexte officiel du boycott était que Chavez avait trop de contrôle sur la commission électorale nationale : pourtant, il y avait plus de 400 observateurs indépendants qui veillaient sur l’élection et personne n’a dit qu’il s’était passé quelque chose de malhonnête…

Alors pour la quatrième fois, les partis d’opposition du Venezuela se sont tirés dans le pied depuis qu’Hugo Chavez a pris le pouvoir en 1998.

Rappelons que l’opposition avait appuyé le coup d’État en avril 2002, la fermeture de l’industrie pétrolière en 2002/2003 et le référendum pour destituer Chavez en 2004 : tous des échecs lamentables.

L’opposition au Venezuela semble incapable de procéder autrement qu’en appliquant les stratégies de ses éléments les plus extrémistes…

Espérons maintenant que cette dernière bourde stratégique provoquera l’émergence d’une saine opposition au Venezuela.

Pourtant les partis d’opposition avaient affirmé leur volonté de participer aux législatives du 4 décembre dernier à l’organisation des États américains.

Le lendemain de cette promesse, l’Accion democratica le parti possédant pourtant 23 des 165 de l’Assemblée nationale s’est retirée et les trois autres ont suivi pas longtemps après…

Le parti d’opposition avec le plus à perdre de ce boycott a été Primero Justicia mené par leur candidat à la présidence du pays pour lors des élections de décembre 2006.

Jusqu’à présent la coalition des partis pro-Chavez avait une mince majorité à l’Assemblée nationale et avec l’élection de dimanche dernier ils auront toute la liberté nécessaire afin de poursuivre la fameuse révolution bolivarienne.

Alors chaque fois que l’opposition à Chavez a dû prendre une décision majeure elle a invariablement choisi l’option de ses éléments extrémistes.

Un observateur a dit que ça doit avoir un rapport avec une culture macho où la modération est vu comme de la faiblesse et l’extrémisme comme du courage…

Y’a aussi l’influence de l’oncle Sam à prendre en considération, lui qui aime tellement envahir les pays dont les dirigeants seraient illégitimes et qui ne respecteraient pas les diktats de l’empire.

Fait à noter : au cours des 5 dernières années les partis d’opposition ont reçu 20 millions de dollars d’aide des ÉU.

En faisant le pari à long terme que le boycott allait rendre Chavez illégitime aux yeux du monde, l’opposition venait de s’enlever leur avant-dernier outil pour faire entendre leur voix.

Ils ont perdu les forces militaires en appuyant le coup d’État; perdu l’industrie pétrolière en essayant de la fermer; perdu sa base militante avec la défaite lors du référendum sur la destitution de Chavez; et dimanche dernier, l’opposition a perdu l’Assemblée nationale.

Que reste-t-il maintenant? Les médias de masse, farouchement anti-Chavez.

Espérons donc qu’une nouvelle opposition se formera aux cours des prochaines années, peut-être des éléments moins extrémistes et stupides de la vieille opposition; ou même parmi les rangs des pro-Chavez…

Et peut-être que le Venezuela pourra atteindre une certaine normalité entre le parti au pouvoir et l’opposition.

Dans le pire des cas, il faut craindre que les ÉU et les pays qui lui sont proches en profiteront pour tenter de renverser Chavez sous prétexte qu’il est un dictateur.

Comme on verra après la musique, non seulement Chavez est loin d’être un despote, il est probablement le plus grand démocrate de la planète en ce moment…

***

La révolution bolivarienne d’Hugo Chavez se poursuivra donc de plus belle avec l’implosion irrationnelle de l’opposition lors des élections de dimanche dernier au Venezuela.

Michael Albert de Z Magazine – je vous ai déjà dit d’aller visiter ce site Internet? – est aller rendre visite au Ministère de la participation populaire qui avait été créé, selon le désir de Chavez, afin que le peuple prenne véritablement le pouvoir au Venezuela.

Albert rapporte que même si ça fait plus de 200 ans que nous pratiquons la démocratie, nous remettons encore le pouvoir entre les mains d’une élite.

On laisse littéralement les autres gouverner à notre place…

Au lieu de ça, au Venezuela, on propose un système où le peuple tient le pouvoir par la participation.

On cherche donc à créer une assemblée de conseils de citoyens dans les communautés où les familles pourront s’exprimer directement sur les décisions qui les affectent.

Les conseils de base seront formés de 200 à 400 familles ou de 1000 à 2000 personnes.

Chaque unité locale enverrait un porte-parole élu au niveau supérieur, ce niveau représenterait une région géographique plus large et de là on procèderait à élire un autre porte-parole qui ira à un niveau supérieur et ainsi de suite…

Comme ça le ministère de la participation populaire compte créer un réseau du bas vers le haut qui représenterait le plus fidèlement possible les volontés des 26 millions de Vénézuéliens.

On ne cherche pas à copier ce que d’autres gouvernements socialistes ont fait ailleurs, ni à imposer une dictature du prolétariat.

Le but est de créer quelque chose de nouveau en parallèle aux institutions démocratiques déjà existantes de manière à ne pas forcer les choses par la violence et la confrontation, mais plutôt par une saine compétition entre institutions de manière à ce que les plus efficaces et les plus désirables s’imposent.

L’important c’est de donner l’opportunité aux citoyens de se prononcer sur les décisions qui les toucheront selon la proportion qu’ils en seront affectés.

C’est selon moi la véritable définition de la démocratie…

Il y a bien sûr beaucoup d’élus et de bureaucrates qui ne veulent rien savoir de voir leur pouvoir réduit et celui des citoyens, augmenté.

Alors l’équipe de Chavez implantera ces processus de démocratie participative en parallèle aux institutions existantes afin qu’elles fassent leurs preuves sur le long terme.

Mais il demeure que le pays a 335 municipalités et jusqu’à présent 255 ont fait connaître leur appui au projet du président.

Michael Albert soutient par contre qu’il faudrait un débat national pour mieux clarifier et explorer les buts ultimes de la révolution bolivarienne de manière à ce que tous soit en mesure de les critiquer et de les enrichir.

Un autre aspect intéressant est que c’est l’élite au pouvoir qui est bien en avance sur le reste de la population pour implanter la démocratie participative.

Au moins le processus se déroule avec le soucis de démontrer la valeur des nouvelles institutions plutôt que de les imposer par la force.

Chavez dans tout ça démontre une retenue remarquable avec l’utilisation de son pouvoir, on dirait même qu’il est le premier homme à avoir autant de pouvoir à faire la promotion de l’anti-autoritarisme.

Mais avec cette situation existe le danger d’une forte instabilité si jamais il disparaissait…faudrait vraiment qu’une nouvelle opposition à Chavez, plus modérée que celle qui existe présentement et issue de la gauche apparaisse aux cours des prochaines années.

EFFETS SECONDAIRES DU DRAGON

Pollution en Chine

Ce n’est qu’une hypothèse de ma part, mais j’ai la nette impression que la santé écologique d’un pays est directement proportionnelle à sa santé démocratique.

C’est pourquoi le bilan écologique après la guerre froide est bien pire pour les anciens pays de l’Union soviétique que pour les États-Unis…

…Et pourquoi on protège beaucoup mieux l’environnement dans les pays scandinaves qu’aux États-Unis.

Tout le monde sait que la Chine connaît un boom économique hallucinant et avec tout ce développement et cette industrialisation vient bien sûr la dégradation des systèmes écologiques…surtout si les priorités économiques de l’élite prennent le dessus sur toutes les autres considérations, comme la santé des citoyens.

Selon un récent article du Boston Globe, les Chinois ont observé avec horreur pendant que des équipes tentaient de nettoyer la rivière Songhua dans le nord est suite à un renversement de benzène qui avaient coupé l’accès à l’eau potable pour 12 millions de Chinois durant une semaine.

Dans la capitale Beijing, une des villes les plus polluées du monde, on a bien compris que c’est la Chine au grand complet qui voit son environnement décrépir.

À Beijing le cancer du poumon est la première cause de décès…c’est qu’il y a juste un immense nuage de sulfure qui enveloppe la ville chaque soir.

Une photo récente par satellite montre que la ville est couverte aussi d’une belle couche épaisse de smog.

Avec de plus en plus de Chinois directement affecté par la pollution endémique et la dégradation de l’environnement, des groupes prêts à prendre le risque de s’en prendre au gouvernement font surface pour lutter contre la situation.

C’est en 1994 que la première organisation écologique a eu officiellement le droit d’exister et depuis plus de 2000 organisations ont vu le jour.

À l’époque mal entraîné, mal équipé et sans le sous…ces organisations apprennent comment s’organiser et reçoivent de l’aide de pays étrangers.

Il y a Probe International basée au Canada qui donne un coup de main à l’organisation de Dai Qing une activiste qui a été emprisonné lors du massacre de Tiananmen en 1989 et qui est sorti de l’incarcération comme dirigeante du mouvement contre le barrage des Trois Gorges de la rivière Yantsé :

Un projet qu’elle qualifie de la plus destructive socialement et écologiquement que la planète ait vu.

Des ONG partout sur Terre veulent donner un coup de main à ces mouvements écologiques chinois, surtout à cause des effets de l’explosion de l’économie chinoise sur son environnement et celui des pays voisins.

Il y a beaucoup de polluants de sulfure de dioxyde qui sort de la Chine pour se rendre au Japon et même jusqu’à la côte Ouest des ÉU.

Tanné de voir la Chine émettre 25 millions de tonnes de sulfure de dioxyde causé des pluies acides chez eux, le Japon a offert de donné 40 millions de dollars en équipement pour la désulfuration de certains procédés industriels.

Hélas, trop d’entreprises chinoises préfèrent encore payer des pénalités financières au gouvernement chinois plutôt que d’installer de l’équipement de production moins polluant.

Trop souvent, pour ne pas risquer des représailles de la part du gouvernement, les journalistes et ONG chinois s’attaquent à des problèmes écologiques politiquement sans danger.

Mais dernièrement ils ont poussé un peu la note et même certains au placé du parti communiste commencent à les écouter.

Au début de cette année le gouvernement a décidé de suspendre 30 projets, valant 10 milliards de dollars, vu que ces projets ne rencontraient pas les exigences écologiques de base.

En somme ces petits changements ne valent pas grand chose dans l’ensemble de la politique économique qui exige 7% de croissance annuelle.

Le gouvernement chinois continue toujours de cacher de l’information cruciale des yeux du public…les priorités étant la stabilité politique et la croissance économique, la démocratie et l’environnement resteront secondaires pour un bout de temps encore.

SUPPORTONS NOS TROUPES

Canada en Afghanistan

L’histoire suivante vient du magazine Internet canadien Briarpatch où Justin Podur et Sonali Klohatar dénonce avec raison l’intervention militaire du Canada en Afghanistan.

Saviez-vous que l’armée canadienne aide les ÉU à pacifier la capitale Kandahar?

Notre présence là-bas devrait faire l’objet de débats durant l’actuelle campagne électorale…surtout que ce qui motive notre action ce n’est pas l’aide aux Afghans mais plutôt la concrétisation des projets pétroliers des ÉU en Asie centrale…

Le 11 juillet dernier le chef de la défense du Canada, le général RJ Hillier a décrit les groupes armés qui luttent contre l’OTAN en Afghanistan de meurtriers détestables et pourris qui haïssent nos libertés et notre société…on dirait des paroles de Bush!

Ce langage ne représente pas la belle image paisible de l’armée canadienne…surtout que le Général Hillier a déjà affirmé haut et fort : nous sommes les forces armées canadiennes et notre boulot c’est de tuer des gens.

Le Major général Andrew Leslie en rajoute en ayant dit que notre aventure en Afghanistan risque de durer 20 ans, disant qu’il y a des choses pour laquelle il faut tuer et mourir.

Expliquant pour pourquoi le Canada sera impliqué militairement en Afghanistan pour les 20 prochaines années, le général Leslie a dit : chaque fois que l’on tue un jeune homme frustré outre-mer, il y en aura 15 autres à se tourner contre nous.

Les deux généraux tiennent un discours un peu contradictoire…

Est-ce que ça voudrait dire que chaque fois que nous créerons 15 jeunes hommes en colère contre nous pour avoir tué l’un des leurs, est-ce que ça fait d’eux 15 meurtriers détestables et pourris?

En fin de compte, créer 15 autres ennemis en tuant de détestables meurtriers pourris…est-ce vraiment une cause qui vaut la peine de mourir?

Les discours des deux généraux sont en fait voulus pour rendre légitime le rôle plus agressif de l’armée canadienne à l’étranger.

Tout ça fait partie de la stratégie globale énoncée par Bill Graham le Ministre de la Défense qui voudrait que le Canada intervienne plus souvent chez les États en faillite.

Aujourd’hui, le Canada contribue 2 600 troupes parmi les 8000 en Afghanistan.

C’est 8000 troupes de 35 pays combattent sous la bannière de l’ISAF, l’international security assistance force à Kabul.

En février 2006, le Canada installera ses bureaux à Kandahar en ajoutant 350 troupes pour mener l’ISAF et un surplus de 1000 soldats pour un an.

Vu que le Canada a la même population que l’Afghanistan et que ses ressources militaires sont relativement limitées…disons que la mission afghane est un effort militaire majeur pour nous.

Il demeure que depuis la chute du régime Taliban, l’Afghanistan est devenu un pays progressivement plus dangereux.

Cette année plus de soldats américains sont morts qu’au cours de toutes les années précédentes et les chefs de guerre dans les régions reculées sont plus forts que jamais.

Pendant ce temps là, la quantité de terre consacrée aux plantations de pavots pour l’opium est huit fois et demi plus grande qu’en 2001.

Alors détrompez-vous, la véritable mission en Afghanistan n’est pas le maintien de la paix, mais plutôt l’installation d’un État Afghan sous les ordres des ÉU qui saura être accepté par les Afghans.

L’OTAN a lancé une vaste campagne de propagande en vantant les mérites des PRT, les Provincial Reconstruction Teams qui sont un mélange de militaire accomplissant des œuvres humanitaires.

Le travail accompli par les PRT est minuscule par rapport aux besoins de l’Afghanistan..

De toute façon le militaire et l’humanitaire forment un très mauvais mélange et une coalition de 135 ONG dont Médecins sans frontière et Oxfam ont demandé aux PRT de cesser leurs activités.

Ce qu’il faut avant tout en Afghanistan c’est un désarmement complet, surtout chez les chefs de guerre…même s’ils sont amis du gouvernement et des ÉU.

Faudrait aider les agriculteurs à faire pousser autre chose que du pavot qui ne fini qu’à enrichir les chefs de guerre et rendre les régions plus violentes.

Semblerait, en fin de compte, que les détestables meurtriers pourris sont nos élus qui ont décidé que le Canada allait participer militairement au maintien de l’empire américain…

SAVOIR VISER DANS LE TAS

Canada et Israël

J’aime bien ce que l’on peut trouver dans le magazine Internet Briarpatch alors je vous ferai part d’un autre article que j’y ai trouvé, écrit cette fois par Jon Elmer.

C’est au sujet des exercices militaires aériens Maple Flag qui ont lieu chaque année à Cold Lake en Alberta.

Cette année au mois de mai 200 avions de guerre de différents pays ont pris part aux jeux, dont 10 F-16 israéliens.

C’était la première fois en 36 éditions que le Canada invitait Israël à venir jouer à la guerre dans le nord de l’Alberta.

Maple Flag est un des plus gros exercices militaires du monde avec 5000 personnes de 11 pays testant leurs nouveaux jouets militaires dans la zone de Cold Lake.

Comme ça a été souvent le cas lors du développement du Canada, il a fallu déplacer les Dene Suline – connu autrement sous le nom de Premières nations de Cold Lake – pour bâtir cette zone durant les années 1950.

La nation cris de Canoe lake a pour sa part perdu 75% de son territoire de chasse pour la création de cette zone pour tester des armements.

Les exercices Maple Flag ont bonne réputation dans le monde militaire parce qu’on y crée des conditions ressemblant le plus possible à des conflits modernes.

Alors l’édition de cette année illustrait parfaitement la révolution aérienne dans les interventions des forces militaires des puissances dans les zones de conflits.

De plus en plus depuis 20 ans, on préfère nettement bombarder à partir du confort du ciel que de risquer la perte de soldats lors de conflits dans des zones urbaines.

Les armées de l’empire US veulent être en mesure de mener des guerres de trois pâtés de maison en milieu urbain…exactement comme l’armée israélienne a l’habitude de mener dans les territoires palestiniens et lors de l’attaque américaine à Fallujah en avril 2004.

Au cours des 30 dernières années, l’IAF, l’Israeli Air Force a été la plus avancée et la plus active…mais n’avait jamais été invité au Maple Flag avant cette année.

En plus on leur a demandé de rester deux semaines de plus!

Nous ne sommes plus en guerre froide où nos armées doivent combattre des forces militaires aussi avancés que les nôtres.

La guerre se mène maintenant contre des forces d’insurrection dans les zones urbaines.

Alors cette année au Maple Flag on s’est amusé à pratiquer des attaques comme celles menés par l’armée aérienne d’Israël dans la bande de Gaza.

Au lieu de cibler des tanks ou des installations militaires les pilotes devaient attaquer des cibles en mouvement ou des cibles sensibles au temps : qui ne peuvent être attaqué en un temps limité.

Dans le genre, tel dirigeant du Hamas se déplace en voiture ou tel chef de l’Intifada se trouve dans un édifice pour dîner…

Le Maple Flag de cette année servait à apprendre comment identifier une cible et l’atteindre dans un espace urbain étroit…chose que l’armée israélienne à transformer en un art.

Depuis le mois de juin de l’an passé 90% des attaques israéliens sur des régions très peuplées de Gaza ont été menées par la voie aérienne.

Selon les statistiques du Croissant Rouge, durant cette même période, 600 palestiniens ont été tués et 5000 blessés et bien sûr la forte majorité de ces personnes étaient innocentes.

Je pourrais vous donner des paquets d’exemples où l’armée israélienne a tué des familles entières, des enfants d’école et plus à cause de leur stratégie de bombardements aériens.

Et les Américains ne sont pas mieux partout où ils ont utilisé la même stratégie, plus souvent qu’autrement des innocents ont payé le prix avec leur vie.

Alors après avoir mis en lumière le rôle de l’armée canadienne en Afghanistan et notre accueil chaleureux pour des armées qui massacrent allègrement des innocents afin qu’ils raffinent leurs techniques dans notre pays…

Est-ce que l’on peut, une fois pour toute, enterrer cette image du Canada comme étant une nation pacifique qui n’utilise son armée que pour des missions de maintient de la paix?

VAUT MIEUX EN PARLER...

Journée mondiale du SIDA

C’était la 18e journée mondiale du SIDA jeudi dernier, un moment de réflexion, de bilan et de plan d’action pour cette horrible épidémie qui a déjà tué 28 millions de personnes depuis les 25 ans de l’épidémie, dont 3,1 millions l’an passé seulement.

Chaque jour 14 000 personnes contracte le VIH et l’Afrique subsaharienne comptent 30 M de porteurs de la maladie.

En ce moment dans le monde : 40 M de personnes sont infectées par le VIH/Sida, selon l’ONU.

Le célèbre docteur Réjean Thomas a lancé une attaque contre les pouvoirs publics cette semaine pour dénoncer leur inaction et il a critiqué le refus de certains médias de diffuser un message de sensibilisation controversée…

En somme le Dr Thomas déplore que les efforts de prévention aient disparus lors de l’avènement de la trithérapie il y a 9 ans…une thérapie qui oui donne une meilleure chance de survie, mais qui ne fait vraiment pas le poids face à la prévention…

Dr Thomas a dit qu’on ne parle plus du SIDA dans les écoles depuis l’arrivée de la trithérapie…

Au Québec, la proportion de moins de 30 ans infectés au VIH-SIDA a connu une hausse dramatique depuis 5 ans…y’aurait donc une cohorte de jeunes qui ne connaissent pratiquement rien du SIDA.

Les chiffres semblent montrer qu’en effet dernièrement les gens sont un peu moins prudents qu’avant.

La proportion des hommes infectée par contact hétérosexuel est passé de 4,1% à 5,6% durant la période comprise entre 2001 et juin 2003.

Le nombre de cas de femmes infectées par contact hétérosexuel a diminué régulièrement entre les années 1979 et 1991 et 1998 et 2000 leur proportion a passé de 27,6% à 11,5% des cas d’infection au Québec…

Mais le nombre de ces cas a augmenté entre les années 2001-2003 à 16%.

Pour l’ensemble du Québec, le taux de mortalité associé au sida a augmenté de 1987 à 1995 pour atteindre 8,1 personnes sur 100 000 et ce taux a continuellement baissé jusqu’en 2001 1,5 / 100 000 mais dans la région de Montréal le niveau demeure à 3,8 par 100 000.

Mais globalement il y a lieu d’être optimiste, du moins on semble s’attaquer à l’épidémie un peu plus sérieusement : on dépense 8 G par année dans les pays en voie de développement contre 300 millions il y a 10 ans.

Selon les Objectifs du Millénaire de l’ONU qui comptent arrêter la propagation d’ici 2015 et renverser la tendance…il faudrait pratiquement doubler ce montant.

Mais aux ÉU et ailleurs on semble fixer sur la lutte contre les pratiques sexuelles avant le mariage…donc pour des raisons religieuses à décourager l’utilisation du condom pour plutôt faire la promotion de l’abstinence…oui, très bonne stratégie!

Dans tout les discours et les débats sur le sida il faut garder en tête des principes de base qui semblent avoir été oublié :

Ce sont les principes de Denver, déclarés en 1983 par un groupe de sidéens lors d’une conférence sur la santé des homosexuels :

Ces principes dictent qu’il faut donner plus de pouvoir aux gens qui ont le VIH/sida en les incluant dans chaque étape de décision pour lutter contre l’épidémie…les organisations de base aux nationales et internationales.

Le fait de rendre leur dignité et de donner le pouvoir qui revient aux sidéens, on regagne l’esprit de la gravité de cette épidémie et l’urgence de l’éradiquer.

Sans ces principes, les personnes ayant le VIH-sida redeviennent des victimes, des malades que l’on met en quarantaine, loin des yeux et du cœur, et cela a comme conséquence que le sida devient une maladie comme les autres que l’on peut mettre en les mains des cies pharmaceutiques qui elles ne sont pas toujours les meilleurs pour promouvoir la prévention des maladies…profits obligent.

20 décembre 2005

HYPOCRISIE JAPONAISE

Japon exportation d’armes

En 2004 le gouvernement japonais annonçait son intention de se joindre aux ÉU pour la production d’un système de défense par missiles…

L’entraide militaire qui se développent entre les ÉU et le Japon est vraiment inquiétant pour l’avenir de la région asiatique, d’autant plus que le Japon s’apprête à changer sa constitution pour lui permettre de créer une véritable armée offensive.

À travers les années le Japon a créé une force militaire non nucléaire de taille tout en disant officiellement ne rien vendre de ses jouets militaires à l’étranger.

En effet, depuis 1976 le Japon a maintenu une politique officielle lui interdisant d’exporter de l’armement.

Pourtant, il est maintenant évident pour qui voulait gratter un peu le vernis que le Japon exporte allègrement toutes sortes de jouet à tuer.

Sous le prétexte entre autre de lutter contre le terrorisme en Asie et pour combattre la piraterie des mers en Asie du sud-est.

Ce qui est inquiétant là-dedans c’est que le Japon menait depuis 2001 le programme de l’ONU pour le contrôle de la prolifération d’armes légères et ses composantes.

On lui avait donné ce rôle parce qu’il était convenu que le Japon avait l’autorité morale pour mener des campagnes d’ententes de désarmement multilatérales…justement parce qu’il a banni les exportations d’armes légères de son pays.

Selon la publication internationale Small Arms Survey le Japon a exporté pour 65 millions en armes en 2002, le plaçant au 8e rang mondial.

Rappelons dans tout ça que chaque année les armes légères tuent 500 000 personnes à travers le monde.

Le gouvernement du Japon s’est défendu en disant que ses industries n’exportaient que des fusils de chasse et de sports…mais n’offre aucune définition précise pour différentier les fusils de chasse des fusils militaires.

Alors tout ça est très floue et enlève un peu à l’autorité morale du Japon pour guider la voie vers un monde ayant moins d’armes légères entre les mains de n’importe qui.

Selon des données à l’ONU du Commodity trade statistic database, on a calculé que le Japon a exporté pour 55,7 M US en bombes, grandes, munitions, mines et autres vers des pays comme les Philippines, la Malaisie, la Thaïlande et la Corée du sud.

Toujours les chiffres de l’ONU, le Japon aurait aussi vendu des lance-flammes, des torpilles.

En fait depuis les années 1980 des cies japonaises ont été un joueur majeur dans la construction d’éléments optiques et électroniques pour l’armée américaine.

Malgré l’interdiction officielle d’exporter des armes, les règlements japonais on pleins de brèches qui permettent de faire sa part de profits avec l’économie de guerre globale :

Alors des armées entières peuvent être vues au volant de camions Toyota, Suzuki et Mitsubishi.

Au mois de mars de cette année la cie Omani a annoncé le lancement d’un véhicule militaire sur lequel on peut intégrer des mitraillettes…mais puisque les mitraillettes sont optionnelles le véhicule passe pour un objet non militaire alors on permet son exportation.

Alors dans tout ça le problème de base c’est qu’il est quasi impossible de vérifier à quel point le Japon respecte sa propre politique de non exportation d’armes, tout simplement par manque de transparence.

Et ce manque de transparence empêche les Japonais qui souhaitent que leur pays reste fidèle à cette politique de vérifier ce qui se passe vraiment.

Faudra donc que le monde exige que le Japon soit aussi transparent que l’Allemagne, la Finlande, la GB et même, croyez le ou non les ÉU (qui soit dit en passant est le pays qui se laisse le plus ouvert à ce qui se passe chez lui au monde).

Sinon faudrait enlever l’autorité morale du Japon concernant le désarmement et le contrôle des armes globales et de tout simplement dénoncer son hypocrisie.

PHARE SANS LUMIÈRE

Kyoto et hypocrisie européenne

C’est toujours nécessaire, voire agréable de dénoncer la politique des ÉU de George Bush par rapport au réchauffement climatique, mais je trouve que c’est nous mener dans la mauvaise direction de ne pas dénoncer le manque d’actions concrètes ici et ailleurs dans les pays industrialisés.

Comme le Japon se déclare l’autorité morale pour son abstinence à exporter des armes légères il faut maintenant dénoncer l’hypocrisie de l’Europe par rapport à son action pour enrayer le réchauffement climatique.

Tout ça bien sûr n’est pas dit avec l’intention de chiâler gratuitement, mais pour bien saisir ce qui se passe réellement dans le monde afin d’agir en toute connaissance de cause.

Du moment que l’on se dit que tout le monde est pourri et que l’être humain est nécessairement mauvais on serait aussi bien complètement abandonner l’espoir de rendre notre monde meilleur; de s’enfermer chez soi et d’écouter la télé réalité en attendant que le monde s’autodétruise!

Alors l’hypocrisie des dirigeants de l’Europe se dénonce facilement lorsque l’on analyse sa feuille de route au cours des dernières années... selon un rapport l’agence européenne de l’environnement qui oui célèbre les nombreuses bonnes initiatives, mais affirme du même souffle que l’effort de l’Europe est nettement insuffisant.

En fait il s’avère que l’Europe consomme les ressources naturelles à deux fois le rythme moyen mondial.

On observe des changements climatiques en Europe pas vus depuis 5000 ans et à ce rythme là les trois-quarts des glaciers en Suède seront fondu d’ici 2050.

Les centres urbains doubleront en surface en un siècle et les transports aériens doubleront d’ici 2030.

Alors sans actions concrètes, l’Europe verra ses glaciers fondre au Nord et une désertification de ses régions au sud…ce qui fera en sorte que la population sera de plus en plus concentrer au centre.

Et qui dit urbanisation dit béton, goudron et ciment où avant il y avait de la verdure…ce qui bien sûr réduira la qualité de l’environnement.

Selon le rapport de l’agence environnementale européenne il faudrait réformer le système de taxation pour s’assurer que ceux qui polluent paient le prix.

Concernant l’empreinte écologique de l’Europe, l’espace terrestre requis pour produire les ressources consommées pour chaque personne et pour absorber les déchets qu’il produit…à 5 hectares par personnes, quand même la moitié des ÉU et toutefois le double des pays comme le Brésil, la Chine ou l’Inde.

Le rapport indique que la température moyenne de l’Europe a grimpé de 0,95 C ce qui est plus haut que la moyenne mondiale de 0,7 C.

Pendant ce temps-là, l’administration Bush qui y goûte ces temps-ci à Montréal par son refus d’appuyer le protocole de Kyoto a affirmé en faire plus que la plupart des pays ayant ratifié le fameux protocole pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ici même des représentants états-uniens se pètent les bretelles en disant que leurs GES ont été coupés de 0,8% depuis que Bush a pris le pouvoir en 2001.

Que les ÉU dépensent 5 G par année en recherche et développement et qu’ils comptent couper les GES de 18% d’ici 2012.

Non seulement c’est nettement insuffisant par rapport à ce qu’ils doivent faire par rapport à la proportion de GES qu’ils produisent… je suis certain que l’on aura plusieurs fois l’occasion de dénoncer l’hypocrisie états-unienne pour plusieurs années à venir.

Alors même si les ÉU sont un obstacle majeur pour trouver des solutions globales au réchauffement climatique…il demeure que l’Europe est la seule région ayant la force et l’influence pour montrer la voie à suivre…en taxant ceux qui polluent, en favorisant l’émergence d’innovations énergétiques et surtout en forçant les mains des ÉU par des pressions politiques de plus en plus sévères.

Je veux bien que l’on remette l’autorité morale de la lutte aux GES à l’Europe, mais son comportement devra être exemplaire et irréprochable…

Ici aussi, d’ailleurs.