31 décembre 2005

SYNDRÔME DE L'ÉLECTEUR BATTU

Paul Martin père Noël

C’était drôle de voir Paul Martin lancer toutes ses promesses de dépenses sociales juste avant d’annoncer les élections, en fait 10 milliards en autant de jours, ça m’a fait penser à la toune mes douze jours de Noël :

Le premier jour de Noël Paul Martin m’a promis…

Selon le toujours pertinent Murray Dobbin du site rabble.ca vu que Paul Martin semble incapable de développer sa propre vision nationale, la seule manière qu’il a sur trouver ses idées pour les cadeaux pré-élections s’était d’aller les fouiller dans la poubelle où il a jeté un paquet de programmes sociaux depuis 1993.

Rappelons qu’aucun autre ministre des finances n’a connu autant de surplus annuels de suite que Paul Martin : de 1997 à 2003…et les libéraux en ont connu deux autres depuis.

Alors ce n’est pas par manque d’argent que Paul Martin n’a pas dépensé en programmes sociaux.

C’est tout simplement parce que ça ne lui tentait pas.

En fait, il était tellement déterminé à ne pas dépenser qu’il a fait exprès de sous-estimer chacun des surplus qu’il a connus.

Paul Martin est l’enfant chéri de la philosophie de l’État minimal si chère à Bay Street.

Sa feuille de route lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en 1993 lui a été remis par Thomas d’Aquino le gourou des intérêts patronaux au Canada.

Au milieu de 1994, d’Aquino a remis au nouveau ministre des finances son programme en 10 points pour restructurer le pays.

En 1995, il a présenté son budget comme étant celui qui allait restructurer le gouvernement et son rôle même.

Annonçant plus de 25 milliards en coupures aux cours des trois années à venir, il s’est vanté que selon la taille de l’économie, les dépenses en programmes seront plus basses en 1996-97 qu’à aucun moment depuis 1951.

Le déficit a donc disparu en deux ans. Si Martin avait tout simplement choisi de geler les dépenses, le déficit aurait disparu en deux ans de plus.

Martin avait aussi démantelé la moitié de la législation sur laquelle est basée notre système de santé.

En agissant de la sorte, Martin a crée ce que les stratèges néo-conservateurs appellent une «crise utile»…des faiblesses dans les systèmes qui permettent aux critiques d’introduire le domaine du privé à la rescousse.

Martin aurait pu remettre l’argent des programmes sociaux à leur place entre 1999 et 2002 si ça lui avait tenté car il a accumulé un surplus de 36 milliards.

Les surplus étaient si énormes en 2000 que Martin ne pouvait plus les cacher…il a donc opté pour une réduction d’impôts de l’ordre de 100 milliards pour 5 ans…

Dont 77% du montant allait bénéficier au plus riche 8% de la population…

Des milliards flottent aussi dans les coffres des transnationales canadiennes grâce à la générosité de Paul Martin.

Et je vous rappelle que la seule raison pour laquelle il a augmenté les dépenses depuis les élections de 2004 c’est à cause de sa situation minoritaire et le calcul judicieux du NPD.

Alors n’allons pas croire que Paul Martin changera s’il est réélu. La situation idéale pour le Canada présentement, à défaut d’avoir Jack Layton comme Premier ministre, serait d’avoir un NPD fort qui forcerait un parti libéral minoritaire à nous redonner notre argent.

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