25 juillet 2005

LE VRAI GRAND DÉRANGEANT

Herbert Marcuse : parmi les grands

Herbert Marcuse, le grand philosophe politique, social et culturel aurait eu 107 ans le 20 juillet dernier.

Marcuse fait parti du club d’élite des grands analystes des structures de société avec Bertrand Russell et Noam Chomsky.

Sur le blogue du journaliste Doug Ireland, on peut lire un bel hommage à Marcuse…c’est au www.direland.typepad.com où on peut trouver plusieurs liens qui feront connaître le philosophe majeur du milieu du 20ième siècle.

Herbert Marcuse a été le père d’une nouvelle synthèse de critique social et culturel qui avaient fortement influencé tous les progressistes qui n’aimaient pas le totalitarisme communiste ou capitaliste pendant les années 50, 60 et 70.

Dans son article, le journaliste Ireland nous décrit le concept social le plus innovateur et toujours aussi pertinent de Marcuse, une théorie élaborée en 1965 qui s’appelle la tolérance répressive.

En gros, c’est le fait que le peuple tolère le gouvernement qui en retour tolère des formes d’oppositions délimitées dans un cadre très spécifique déterminé par l’élite.

Marcuse disait que ce qui normalement devrait être considéré comme le mal incarné est ainsi considéré comme bon du moment que ça mène à l’opulence.

On tolère donc l’abrutissement des enfants et des adultes avec la publicité et la propagande, la déception dans les marchés d’échanges, le gaspillage.

Bref, un système social qui prône la tolérance à tout rompre dans le but de mieux réprimer les classes inférieures et de supprimer des alternatives politiques et économiques.

Vous pouvez lire l’essai de Marcuse sur la tolérance répressive en ligne au www.marcuse.org

La section vidéo du site nous permet de voir un beau documentaire nommé Herbert’s Hippopotamus qui retrace la controverse autour de la présence de Marcuse sur le campus de l’université de la Californie à San Diego en tant que professeur de philosophie.

San Diego était un des endroits les plus farouchement conservateurs des ÉU à l’époque, le premier lieu d’où partait la majorité de l’artillerie militaire contre le Vietnam et le fameux American Legion travaillait très fort pour sortir Marcuse le fouteur de troubles de là.

Il y avait dans le groupe un certain Ronald Reagan qui ne l’aimait pas beaucoup non plus…

On aimait pas trop ce que Marcuse enseignait à la jeunesse américaine, notamment ses théories sur l’homme unidimensionnel qui démontrait la montée de l’État autoritaire dans une société avancée industriellement.

Il enseignait d’autres définitions des termes comme Nature et de Progrès, bien loin des définitions officielles capitaliste et communiste.

Il montrait une forme de pensée qui permettait de se libérer des liens de la conformité et de l’hégémonie capitaliste.

Marcuse a fait face à de multiples menaces de mort, il a participé à plusieurs manifestations et à des séances de désobéissance civile pendant sa vie et son séjour à San Diego.

Herbert Marcuse est mort le 29 juillet 1979, dix jours après sa fête et il est encore très pertinent à lire et à entendre aujourd’hui.

Un autre grand de la trempe de Marcuse, Noam Chomsky est encore là et persiste avec ses conférences partout sur terre et ses écrits, comme son plus récent texte sur l’outil de la peur utilisé par les système de pouvoir pour contrôler la population domestique.

Sans le dire directement, il trace une comparaison entre l’Allemagne du début du dernier siècle et les ÉU du début du 21ième siècle.

Avec Chomsky ce qui est bien c’est qu’on s’éloigne de l’analyse des gens au pouvoir pour plutôt se concentrer sur l’analyse d’institutions qui, dans le fond, n’ont pas beaucoup varié depuis les débuts du capitalisme.


LE MOT D'ORDRE POUR UNE BONNE ÉCONOMIE : LA DIVERSITÉ!

La gastronomie et le système économique

Je n’y jamais goûté, mais il paraît que la gastronomie dans les pays communistes a toujours été mauvaise.

Dans les restaurants soviétiques, chinois, cubains et coréens, les plats fades et sans saveurs étaient la norme.

John Feffer écrit présentement un livre sur la relation entre la politique et l’alimentation et vous pouvez consulter son site au www.johnfeffer.com

Il a personnellement goûté aux plats dans tous ces pays communistes, il tient bien sûr à souligner la différence entre la cuisine maison et ce que l’on pouvait trouver dans les restaurants.

En gros, il dit que l’économie à planification centralisée ne fait pas bon ménage avec la bonne cuisine.

Même lorsque les pays communistes avaient réussi à régler des problèmes plus pressants comme la famine, la guerre civile et l’injustice sociale, le goût manquait encore dans les restaurants et les cafétérias.

C’est le gros problème avec une économie à planification centralisée : on s’occupe bien de la quantité et on n’a rien a foutre de la qualité.

Ce n’est lorsque les satellites du bloc soviétique ont commencé à expérimenter avec le marché que les restaurants se sont grandement améliorés.

La Chine a connu le même essor gastronomique pendant les années 90 en diversifiant son agriculture, en important et en laissant les grands chefs s’exprimer dans les cuisines.

Même la Corée du Nord connaît sa renaissance gastronomique depuis ses ajustements économiques de 2002, mais bien sûr, ce n’est que la classe aisée qui a le privilège d’y goûter.

On voit donc une espèce de corrélation entre une plus grande diversité et l’amélioration de la gastronomie d’une nation.

Sauf que le capitalisme contemporain est aussi une forme de planification centralisée avec ses entreprises transnationales qui contrôlent le monde.

Résultat : on s’est retrouvé à bouffer de la viande et des patates sans saveur dans les pays communistes à manger pratiquement la même chose ici au McDonald du coin.

La diversité est donc une valeur essentielle pour une bonne économie, faut alors fuir le capitalisme du tout-marché monopolisant tout autant que la planification centralisée.

Mais y’a aussi une autre valeur cruciale à promouvoir pour atteindre une économie désirable : l’équité.

À quoi sa sert d’avoir la meilleur nourriture de la galaxie si c’est juste les riches qui peuvent en manger?

Faut donc s’éloigner d’une agriculture d’oligarchie et s’approcher plus d’un réseau d’échange entre fermiers du terroir, afin de s’éloigner de systèmes de production alimentaires uniformément de mauvais goût…

Que ce soit sous le Maréchal Staline ou le Colonel Sanders.

Comme le disait si bien Emma Goldman, si je ne peux pas manger une bonne paella, je ne veux pas faire partie de votre révolution.

PEU IMPORTE COMMENT, LE PÉTROLE DOIT COULER

Manigances pétrolières au Sahara occidental

Alors que la terreur plane sur Londres et au Moyen-Orient, bien y’a le pétrole qui oscille autour de 60$ le baril.

Ce qui amène les stations services à improviser un nombre de plus sur leur affiche de prix…On en voit qui mette un dix miniature avant le point, d’autres qui se contentent de tout simplement laisser un beau zéro avant le point, sachant fort bien qu’on risque de comprendre que ça veut dire plus d’une piasse le litre pendant qu’on fait le plein.

Le pétrole c’est vraiment le sang de notre système économique global et la racine des guerres et de notre mode de vie destructeur.

On en avait déjà parlé ici à La Levée, l’épuisement des sources de pétrole est en angle mort de la haute finance, qui se fie aveuglément au fait qu’on en aura toujours à portée de main.

En fait, la classe capitaliste se fie au savoir-faire des compagnies de pétrole et les réseaux d’acheteurs et de vendeurs pour trouver l’hydrocarbure nécessaire, peu importe les moyens.

Comme au Sahara occidental, un territoire situé entre la Mauritanie et le Maroc, sur la côte nord de l’ouest de l’Afrique où la compagnie pétrolière américaine Kerr-McGee tente de s’approprier l’or noir, malgré l’occupation illégitime par le Maroc.

Le Sahara occidental était une colonie espagnole jusqu’en 1975, année où l’Espagne a tout simplement décidé de remettre le territoire au Maroc sans demander à la population locale se qu’elle pensait de ça.

L’Espagne avait promit à la population un an avant la tenue d’un référendum…à savoir si elle voulait se joindre au Maroc ou clamé son indépendance.

Avant que le vote puisse être tenu, le Maroc en envahi la région, justifiant que c’est un territoire historique du Maroc.

Y’a donc eu un mouvement pour l’indépendance nommé Polisaro qui a déclenché une guerre par guérilla.

Y’a pas grand monde dans le territoire qui aime faire partie du Maroc…même du côté de la communauté des nations personne ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur la région.

Même l’ONU a déclaré que le Sahara occidental est la dernière véritable colonie d’Afrique.

Depuis 1991, l’ONU promet à la population du Sahara occidental la tenue d’un référendum, bloqué depuis par le Maroc qui tient au territoire envahi il y a 31 ans.

Le Maroc s’est quand même trouvé un allié de taille chez la compagnie Kerr-McGee.

En 2001, l’entreprise a signé un permit de reconnaissance d’hydrocarbure avec le gouvernement marocain pour explorer des zones du Sahara occidental.

Kerr-McGee a les yeux fixés sur le bloc Boudjor, un territoire de 27 millions d’acres sur la côte du Sahara occidental.

En fait, toute la côte de l’Afrique de l’ouest se transforme en une source de pétrole pour les besoins boulimiques des ÉU.

Il y a des risques à vouloir investir dans un territoire contesté, et même les actionnaires de Kerr-McGee ne sont pas au courant de la situation entre le Maroc et le Sahara occidental.

La situation dans la région est beaucoup plus claire en ce qui concerne l’ONU et le Conseil de Sécurité où on enquête sur le droit à l’autodétermination des sahariens occidentaux.

Avec la découverte de dépôts d’hydrocarbures, le gouvernement Marocain voudra encore moins laisser partir la colonie.

Le gouvernement de la Norvège a ouvertement critiqué la présence de Kerr-McGee dans la région contestée, il a alors décidé de retirer ses 57 millions du fond de retraite nationale d’investis dans la compagnie.

Alors on est en droit de se demander si une entreprise riche et puissante comme Kerr-McGee est en mesure d’aider ses amis au gouvernement marocain prendre contrôle de la zone une fois pour toute.

On est même en droit de contesté la légalité du permit remis par le Maroc à la compagnie pétrolière.

Le Maroc s’accrochera au Sahara Occidental jusqu’au moment où la communauté globale lui forcera la main pour tenir un référendum, comme ça avait été le cas avec l’Indonésie et le timor-oriental.

Des histoires comme celles-là il en existe depuis 100 ans et il en aura plein d’autres tant que le sang de l’économie mondiale sera noir.

DISCOURS HYPOCRITES DE BLAIR ET CIE

Terreur à Londres, encore

La ville de Londres a encore eu la frousse d’une catastrophe meurtrière suite à l’attentat raté en début de semaine.

Heureusement que c’est les vacances d’été et qu’une bonne partie de la population a pu fuir la ville quelques temps.

Pour les autres Londoniens qui doivent aller travailler, on ne peut même pas s’imaginer la peur qu’ils doivent ressentir en se déplaçant dans la ville.

La population musulmane britannique doit sentir qu’elle marche sur des œufs ces temps-ci, le regard des autres Britannique et des forces de l’ordre doit être assez lourd à supporter…

Et dans tout ça, y’a le discours médiatique et politique british qui tarde à traiter du vif du sujet, on tourne autour de pot, y’a pas personne qui ose dire tout haut ce que tout le monde sait : que la terreur à Londres est une répercussion directe de la terreur Britannique lancé contre Moyen-Orient.

Faut le répéter : juste avant l’invasion de l’Irak, Tony Blair avait été averti par ses services secrets que la menace terroriste sera plus grande en conséquence de son engagement pro-USA en Mésopotamie.

Selon un sondage mené en 2003, juste avant l’invasion, 73% des londoniens croyaient que l’attaque contre l’Irak allait augmenter le risque de répercussion terroriste chez eux.

Mais Blair et son entourage répète sans cesse qu’il y avait une menace terroriste bien avant l’invasion, comme on a vu avec le 11 septembre 2001.

Justement, les attaques du 11 septembre contre les ÉU sont une répercussion directe de décennies d’interventions britanniques et états-uniennes au Moyen-Orient.

Des interventions pas trop jolies qui ont fait en sorte que des millions d’Arabes ont grandi dans l’humiliation.

Par exemple, lorsque l’Égypte pensait reprendre une partie de son territoire perdu aux mains d’Israël en 1973, la population égyptienne jubilait dans les rues du Caire…jusqu’au moment où les ÉU avait fourni à nouveau une aide militaire à son allié israélien et qu’ils ont du s’avouer vaincu.

En ce qui concerne l’humiliation, bien personne n’y a plus goûter que la population captive de la Palestine qui vivent sous les attaques et la menace d’une machine militaire made in USA et au United Kingdom?

On peut se rappeler aussi les lendemains de la pseudo-guerre du Golf, qui en 1991 avait causé la mort de 200 000 irakiens et laissé l’infrastructure du pays sur le bord de l’apocalypse.

Et l’embargo quasi-génocidaire qui s’ensuivi…

On peut se rappeler aussi les 20 000 musulmans morts en Afghanistan aux mains du duo ÉU/GB en revanche des 3000 victimes du 11 septembre.

Dans le discours public en Grande-Bretagne, il n’y a donc pas de place pour la comparaison entre la terreur provoquée par la coalition ÉU/GB et celle d’Al-Qaeda.

Une comparaison qui montrerait clairement qui est le pire terroriste entre les deux.

Et que dire des promesses récentes d’annulation de dettes des pays pauvres lorsque la GB dépensent plus que ces montants-là en une semaine pour brutaliser l’Irak?

Pour régler une fois pour toute le problème de la terreur, faudrait en comprendre les racines : ce n’est pas une guerre religieuse contre un mode de vie, c’est un problème politique qui exige des solutions politiques…telles que décider de ramener les troupes à la maison.

18 juillet 2005

L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER N'EST PAS LA PANACÉE

Les 6 mythes sur les bénéfices des investissements étrangers

On entend souvent l’argument d’économistes orthodoxes ou d’ignorants pro-globalisation financière disant qu’il faut abattre toutes les barrières au capital, parce-que l’investissement étranger n’a que du bon pour les économies du Tiers-Monde.

Rien n’est plus faux, comme nous le verrons avec l’aide de James Petras, un ancien professeur de sociologie à l’université Binghamon de New York et co-auteur des essais Globalization Unmasked et Social Mouvements and the State : un essai sur les mouvements gauchistes en Amérique latine.

Petras détruit facilement les 6 mythes perpétrés par les économistes et les autres apôtres néo-libéraux qui louangent sans retenue les valeurs de l’investissement étranger dans les pays pauvres.

Mythe #1 : l’investissement étranger créer de nouvelles entreprises, enrichi et accroît les marchés locaux, tout en stimulant la recherche et le développement technologique nationale.

En fait, l’investissement étranger est plus dirigé vers l’achat et la privatisation d’entreprises publiques et des firmes locales, envahissant de la sorte les marchés existants.

Et ce, trop souvent à des prix bien en-dessous des prix véritables du marché.

Aucune recherche, aucune technologie n’est développée sur place, le tout est plutôt importé de la mère-patrie pour consommation locale.

Donc au lieu de complémenter le capital local public et privé, les investissements étrangers le déloge et affaiblissent les centres de recherches et de développement locaux.

Mythe #2 : L’investissement étranger augmente la compétitivité d’exportation d’une industrie et stimule l’économie locale via les achats et les ventes secondaires et tertiaires.

En réalité, les investisseurs étrangers s’approprient les ressources minières lucratives et les exportent presque sans valeur ajoutée.

L’extraction de matériaux bruts est un investissement qui exige peu de main-d’œuvre, ce n’est que la transformation et la distribution qui sont plus créateurs d’emplois.

Mythe #3 : Les investisseurs étrangers fournissent du revenu fiscal supplémentaire pour le gouvernement local procurant de la sorte plus d’argent pour les programmes sociaux et les importations.

La réalité c’est que les investisseurs étrangers s’engagent plus souvent qu’autrement dans des fraudes fiscales, fomentent des magouilles pour s’acheter des entreprises publiques et utilisent des brèches dans le système financier local et mondial pour ne pas payer de taxes ni d’impôts.

Mythe #4 : Maintenir le paiement des dettes à l’étranger est essentiel afin de sécuriser une bonne stature financière dans les marchés internationaux et de maintenir l’intégrité du système financier global. Les deux sont cruciaux pour s’assurer un bon développement.

Sauf que l’histoire révèle qu’encourir des dettes sous des conditions douteuses et de rembourser les prêts contractés illégalement par des régimes non-démocratiques perturbent la santé financière à long terme, menant de la sorte assez souvent vers des écroulements financiers.

D’autant plus que la plupart des prêts étrangers ont été utilisés pour l’achat d’équipement militaire et l’importation de produits de luxe.

Mythe #5 : La plupart des pays du tiers-monde dépendent d’investissement étrangers pour fournir le capital nécessaire pour le développement puisque les sources locales sont inexistantes ou inadéquates.

Contrairement à l’opinion des économistes néo-libéraux, le majeur parti de ce qu’on appelle l’investissement étranger n’est rien d’autre que l’emprunt étranger d’économies locales pour financer l’achat d’entreprises locales et pour financer des investissements.

Les investisseurs étrangers et les entreprises transnationales s’assurent des prêts garantis par le gouvernement local, ou même fourni à même les fonds de pension.

C’est une pratique commune d’emprunter de l’argent local pour envahir les marchés locaux : ce qui réfute encore plus le mythe que les investisseurs étrangers amènent du capital frais dans un pays.

Ça réfute encore plus le fait que les pays du Tiers-monde ont besoin de capital étranger pour se développer.

Mythe #6 : Les apôtres de l’investissement étranger à tout rompre disent que l’ouverture au capital sert d’ancre pour attirer encore plus d’investissements et sert en fait de pole de développement.

C’est totalement faux parce que les transnationales vont plier bagages dès qu’un bassin de cheap labour devient plus attrayant ailleurs.

En somme, la dépendance aux investissements étrangers est une stratégie très limitée de développement, une entreprise très risquée et très coûteuse en bout de ligne.

Pas pour rien que les pays riches et développés d’aujourd’hui n’ont jamais été dépendant d’investisseurs étrangers…en fait, c’est cette dépendance au capital étranger qui a fait en sorte qu’il y a des pays riches d’un côté et des pays du tiers-monde, de l’autre.

LE SRI LANKA POST-TSUNAMI : HAVRE DES TOURISTES

Le Sri Lanka nouveau

L’industrie touristique au Sri Lanka va bon train ces temps-ci.

Le tsunami du 26 décembre semble avoir donné l’opportunité de produire les plans de constructions touristiques laissés de côté pendant des années…tout en permettant de faire du marketing auprès d’une classe plus aisée de touristes.

Aux lendemain du tsunami qui a causé 30 000 décès et les déplacements d’un million de Sri Lankais, le gouvernement a annoncé ses plans pour déplacer les habitants côtiers à l’intérieur des terres.

Alors que ceux qui vivaient sur la côte Est seront déplacés à 200 mètres vers l’intérieur et ceux qui vivaient au sud ouest iront à 100 mètres de la côte…

Pendant que les hôtels et les stations balnéaires seront reconstruits aux endroits d’origine.

Les pêcheurs et les autres qui vivent de la mer devront se trouver un autre mode de vie, pendant que les touristes gras prendront les places de choix sur les côtes sri lankaises.

L’industrie touristique reprend ses affaires, pendant que les vraies victimes continueront de vivre dans des refuges.

Le pire c’est que tous ces plans de développement étaient sur la glace avant le tsunami parce que le gouvernement récemment élu était en quasi-faillite.

Jusqu’au jour où un tremblement de terre sous-marin à amener une vague destructrice…et les millions en fonds d’aide de la communauté globale dans son sillon!

Ce qui est alarmant maintenant c’est la manière dont le gouvernement dépenses cet argent inattendu.

La reconstruction de maisons et d’habitats se fait à pas de tortue.

De lourdes taxes sur les importations de biens pour l’aide font en sorte que ces produits gisent inutilement au port.

Oxfam a été forcé de payer 1 million en taxe d’importation pour ses 25 jeeps amené au Sri Lanka pour apporter de l’aide aux communautés rurales ravagées.

Mais pendant ce temps-là, on a signé des ententes avec les gérants d’hôtels leur permettant d’important des biens sans aucune taxe d’importation.

L’organisation gouvernemental en charge de la reconstruction avait été nommé seulement deux semaines après le tsunami, et c’est un organisme constitué des plus riches affairistes du pays, les représentants de la société civile n’ont tout simplement pas été invités.

Le plus troublant dans tout ça c’est que le plan de reconstruction a été déposé et endossé par le gouvernement un mois après le désastre.

Alors on prépare la construction d’une autoroute le long de la côte sud et l’addition de huit ports : deux projets opposés avec véhémence par la société civile.

La pêche industrialisée écrasera les petits pêcheurs et l’élite prendra la place qu’elle croit mérité le long des côtes, aux dépends de dizaines de milliers de Sri Lankais.

Des 1,5 milliards mis de côté pour la reconstruction d’habitations, 20 millions ont été alloués pour les abris temporaires et 80 millions pour les pêcheurs. Mais la balance de cet argent ira vers la construction de zones d’habitations à plus d’un kilomètre de la côte…pas exactement ce que les victimes du tsunami demandent!

Pourtant, l’implantation de systèmes d’alertes efficaces et la plantation de mangroves sont tous ce qu’il y a de plus simples à construire pour permettre à toutes les victimes de vivre à nouveau au lieu de leur choix.

Vous penserez à ça si jamais vous irez manger des crevettes et siroterai un cocktail dans une villa touristique sur la côte du Sri Lanka…

RETRAIT PRÉCOCE DE LA «COALITION»?

Plan secret pour le retrait britannique de l'Irak

Paraîtrait que la Grande-Bretagne et les États-unis planifient sérieusement leur retraite de l’Irak, un pays envahi illégalement selon Kofi Anan et sans raisons valables selon le reste de la planète.

C’est un constat que l’on tire d’un document secret intitulé : Options For Future UK Force Posture in Irak — écrit par le secrétaire à la défense John Reid pour Tony Blair et publié dans le journal Anglais The Mail on Sunday.

Le document top secret révèle qu’une partie des 8 500 troupes britanniques se prépareraient à quitter l’Irak dans les trois prochains mois, le reste retournant à la maison six mois plus tard.

Notez que si les troupes britanniques quittent le pays, les autres membres de l’alliance militaire le feront aussi.

Surtout les troupes dans le sud de l’Irak qui collaborent avec les forces britanniques; elles risquent de ne pas se sentir en sécurité et de plier bagages aussi.

C’est tout le contraire de ce que Londres et Washington racontent en public : que leurs troupes resteront en Irak tant que les forces irakiennes ne seront pas en mesure de prendre la situation en main.

Et selon Donald Rumsfeld le secrétaire à la défense, l’insurrection prendra une dizaine d’années à contrôler convenablement.

Mais même Washington semble sur le point d’approuver le plan de retrait, toujours selon le document secret.

On y indique que des plans sont déjà en cours remettre deux des quatre provinces du sud entre les mains des forces irakiennes en Octobre 2005 et les deux autres en avril 2006.

Ce qui laisserait 3000 soldats britanniques sur place au milieu de 2006.

Le secrétaire à la Défense britannique John Reid remarque dans le document que sa proposition n’a pas encore atteint le statut de politique gouvernementale, même s’il semble clairement croire que ça devrait l’être.

Mais certains chefs militaires britanniques s’opposent déjà à la politique de Reid, disant que ce n’est qu’une façon d’envoyer des troupes en Afghanistan tout en économisant de l’argent.

On poursuit en disant attendre la position de Washington sur le retrait des troupes, une option de plus en plus populaire parmi la population et les cadres militaires eux-mêmes.

Dans un plan américain, on assume que 14 des 18 provinces irakiennes peuvent être remises aux forces irakiennes dès le début de 2006, abaissant le nombre de troupes alliées de 176 000 à 66 000.

Le ministère à la défense a confirmé que le document en question est authentique, mais que ce n’est qu’un parmi plusieurs papiers stratégiques composés aux cours des derniers mois.

Peut-être que c’est le début de la fin de ce calvaire…le plus tôt serait le mieux afin que l’on amène Bush et Blair à la cour criminelle internationale et éventuellement en prison!

11 juillet 2005

BOOMERANG TERRORISTE

Terreur à Londres

54 morts et plus de 1000 blessés : c’est le résultat des attaques terroristes qui ont dévasté le système de transport en commun londonien, jeudi dernier.
En réaction, le Premier ministre britannique Tony Blair a dit que les terroristes s’attaquaient aux valeurs britanniques et que son peuple n’allait pas se laisser faire.
Tout le discours sur les valeurs a fait réagir plusieurs personnes qui se demandent bien de quelles valeurs parlait Blair.
Est-ce qu’il parlait des valeurs qui ont fait en sorte qu’il a menti à son pays sur la nécessité d’envahir l’Irak?
Des valeurs qui ont fait en sorte que 100 000 irakiens sont morts à cause de l’invasion militaire illégale et illégitime?
Des valeurs qui ont mené à la mort d’un million d’Irakiens, dont 5000 enfants par mois, à cause des sanctions et de l’embargo meurtrier que son gouvernement a appuyé contre l’Irak entre 1991 et 2003?
Écoutez, je ne dis pas que les Londoniens et les autres victimes innocentes méritaient ce qui leur est arrivé jeudi, moi-même j’étais à New York jeudi dernier et ça aurait été pas mal injuste qu’une bombe me saute dans la face à cause de Bush et d’Al-Qaïda.
C’est surtout l’hypocrisie que je dénonce, message à Bush et à Blair : arrêtez d’agressez le peuple irakien pour voler leur pétrole, changez votre politique envers Israël et la Palestine, travaillez pour une véritable démocratisation du Moyen-Orient, contribuez honnêtement à la réduction de la pauvreté dans le monde, fermez une fois pour toute les paradis fiscaux et bancaires…bref, cessez de jouer aux impérialistes et vous aurez gagné la guerre au terrorisme que vous dites combattre.
Parlant de la guerre au terrorisme, y’a pas un stratège militaire qui pourrait dire sérieusement que c’est un combat qu’on peut gagner.
Le terrorisme, c’est une stratégie, c’est une tactique. Dire qu’on veut faire la guerre à ça c’est comme dire qu’on va faire la guerre aux attaques nocturnes du camp ennemi…
Al-Qaïda semble favoriser les attaques sur les transports en commun parce que c’est une cible facile : y’a pas moyen de contrôler les millions de personnes qui prennent les autobus et le métro quotidiennement.
Ben Laden l’a dit : si vous bombardez nos villes, nous bombarderons les vôtres. Pas pour rien que les soins médicaux d’urgence se sont si bien déployés à Londres : ça fait des années qu’on s’attend à une attaque comme celle-là!
Bush et Blair mettent donc leur populations en péril pour faire plaisir à leur patrons, c’est-à-dire les barons du pétrole et de la haute finance.
Y’a peut-être de l’espoir, par contre. Les attaques à Madrid ont provoqué une réaction chez les Espagnols et ils ont massivement demandé à leur gouvernement de retirer leur collaboration en Irak.
Les Démocrates aux ÉU se lèvent de leur derrière et commencent à exiger une stratégie de sortie de l’Irak.
Bush est dans une situation difficile : sortir de l’Irak serait un échec de ses visées géostratégiques, mais hausser l’agression voudrait dire imposer une conscription — et le peuple états-unien ne veut rien savoir de ça.
On est en plein Vietnam, encore une fois.
Message à Tony Blair : tu peux mettre tes valeurs où je pense. Les terroristes n’ont pas attaqué Londres parce qu’ils haïssent tes pseudo-valeurs de liberté et de démocratie, ils vous haïssent parce vous appuyer des régimes oppressifs au Moyen Orient…et que vous massacrer des femmes, des enfants et des hommes innocents pour voler leur souveraineté.

RÉFORME DE L'ONU : LA CHARRUE DEVANT LES BOEUFS

Transformation de l’ONU

Les Nations Unies augmentent leur attention sur le terrorisme, les droits humains et le maintient de la paix au détriment de leur mandat prioritaire : améliorer l’économie des pays en voie de développement, des pays qui remplissent plus de deux-tiers des 191 sièges à l’ONU.
Quelques pays ont contribué convenablement à l’aide économique des pays pauvres dernièrement : les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et la Norvège (encore une fois, je le répète : non mais, ils l’ont-tu l’affaire, les Scandinaves !), mais les autres pays riches ne veulent rien savoir… à cause d’une idéologie liée à l’avidité.
Peu importe les promesses lancées par les dirigeants du G8, rien de substantiel ne sera fait pour réduire l’endettement absurde des pays les plus pauvres du monde, situés en Afrique.
Parce que pour avoir droit à la réduction de dette, y’aura toute une chaîne de conditions auxquelles ces pays-là devront se soumettre, comme l’abandon de leur industrie nationale et la privatisation de leurs services publiques…Ce qui fera en sorte d’enliser encore plus de monde dans la misère.
Le développement humain, c’est-à-dire le développement de l’économie nationale, des infrastructures, des systèmes de santé et d’éducation doivent prendre l’absolue priorité parce que la racine des problèmes liés aux droits humains, au terrorisme et à la guerre civile se trouve là et nulle part ailleurs.
Lors d’une rencontre récente du groupe de 77 nations en développement au Qatar, un représentant après l’autre a critiqué les nations de l’Ouest. Les accusant de saboter la mission de l’ONU en plaçant une plus haute priorité sur la lutte au terrorisme et à la réforme du Conseil de Sécurité…relayant ainsi le développement économique aux oubliettes.
Ça représente un virage à 180 degrés par rapport aux promesses et aux prémisses des conférences majeurs à l’ONU pendant les années 90, période où semblait se pointer une meilleure collaboration Nord-Sud sur les questions majeurs liées au développement.
Mais au cours des dernières années, la communauté globale a vu un changement drastique du discours dominant…allant du développement à la sécurité. Et ce, malgré la priorité donnée aux questions sociales et économiques lors de la déclaration du millénaire à l’Assemblée générale de l’ONU en l’an 2000.
Mais pour les pays du Sud, la sécurité n’est possible que dans l’élaboration d’un cadre plus grand lié au développement.
La marginalisation du développement aux Nations Unies a un impact très négatif sur les pays les plus pauvres du monde.
En conséquence, on vit dans un monde où des millions de personnes sont dans une situation pire qu’il y a 15 ans ; où l’épidémie du SIDA aurait pu être arrêtée avec une intervention massive, mais qui poursuit ses ravages. Un monde où 42% des mères accouchent sans assistance médicale; où la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté…un monde qui voit ses systèmes écologiques détruits quotidiennement.
Le monde est mené par les pays riches, et ils ont assez d’argent et de pouvoir pour éradiquer la pauvreté et aider les nations pauvres à se développer convenablement.
S’ils ne contribuent pas sérieusement au développement économique et social, s’ils choisissent plutôt de perdre leur temps avec la guerre au terrorisme et le maintient de la paix…
Bien on risque tous de goûter un jour à ce que l’on sème en ce moment…des beaux fruits empoisonnés, et là, chers auditeurs, on aura pas fini de payer.

L'ORIGINE DE LA DIABOLISATION DES SERBES

Massacre de Srebrenica

C’est le dixième anniversaire de ce qui est convenu d’appeler le massacre de Srebrenica où les troupes Serbes ont été accusées d’avoir tué 8000 hommes et garçons musulmans de cette ville bosniaque.
Mais ici à La Levée on ne se contente pas de simplement vous répétez les sornettes lancées partout dans les médias de masse, non monsieur! On s’arrange toujours pour gratter le vernie du discours officiel pour voir ce qui s’y cache derrière.
Et dans le cas de Srebrenica, la prudence et l’analyse intelligente sont de mise.
C’est une chose qui, comme vous allez voir dans quelques instants, a fait cruellement défaut depuis juillet 1995!
Ce qu’il faut avant tout comprendre c’est que l’OTAN, l’organisation militaire dont fait partie le Canada et les États-Unis, avait besoin d’une raison valable de bombarder allègrement ce qu’il restait de la Yougoslavie…et Srebrenica était l’appât idéal pour faire avaler la pilule d’une agression illégitime contre la Serbie.
Des Bosniaques musulmans, des hauts placés de leur armée, ont avoué que l’entourage de Bill Clinton leur avait dit que Washington ne pouvait pas les aider dans leur conflit contre les Serbes tant qu’ils ne réussiraient pas à prouver que les Serbes ont massacré au moins 5000 personnes.
Srebrenica, avec son taux fictif de 8000, patenté par les Bosniaques musulmans, le tribunal criminel international pour l’ancienne Yougoslavie et les médias ont fait le reste pour vendre l’histoire.
Edward S. Herman est un professeur émérite en finance à l’université de Pennsylvanie, un économiste et un analyste des médias…Il a entre autre écrit Manufacturing Consent avec Noam Chomsky.
Monsieur Herman a écrit un article exhaustif sur le massacre de Srebrenica qui nous permet d’ouvrir un peu nos yeux sur les manières que les médias de masse et les gouvernements nous manipulent lorsque vient le temps de faire des choses pas trop correct, comme de nous faire croire que le peuple Serbe est incarné du diable et que c’est correct de les bombarder comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Srebrenica est donc devenu le symbole du mal incarné, plus spécifiquement le symbole de la diablesse des Serbes.
Le massacre aurait eu lieu entre le 10 et le 19 juillet 1995 lorsque l’armée serbe de Bosnie a occupé la ville musulmane.
On accuse donc les Serbes d’avoir exécuté de sang froid 8000 hommes et garçons musulmans après les avoirs séparé des femmes et des filles.
En vérité, l’armée serbe avait évacué les femmes de la ville avant que les combats commencent, et encore aujourd’hui, on n’est pas en mesure de dire combien de victimes sont mortes au combat et combien ont été exécutées.
En fait, des preuves indiquent que 5000 hommes et garçons ont été laissés libre de fuir la ville parce qu’on savait qu’ils n’avaient rien à faire dans le conflit militaire.
Sauf qu’encore aujourd’hui, on compte ces rescapés parmi les 8000 massacrés à Srebrenica, l’événement ayant le plus contribué à la propagande pro-OTAN entourant les guerres des Balkans.
Le taux véritable de morts musulmans de Srebrenica serait donc de 2000, quatre fois moins, et non pas 2000 exécutés, mais plus ou moins 2000 décédés pendant un combat militaire.
On avait droit à un conflit militaire en Ex-Yougoslavie à l’époque et personne n’était propre; des preuves bétons existent pour démontrer que les Musulmans bosniaques (aidés par Ben Laden, entre autres) et les Croates ont causé autant sinon plus de crimes haineux que les Serbes durant le conflit.
Mais dans les médias de masse, il n’y avait que de la place pour la brutalité serbe et le reste demeurait en angle mort.
C’est important de rappeler que des recherches exhaustives n’ont toujours pas démontré le chiffre de 8000 exécutés. On n’a toujours pas trouvé les corps, ni aucune photo satellite démontrant les exécutions ou des déplacements de cadavres.
Mais il y a eu un autre massacre — de Serbes cette fois-ci — par des Croates, qui a vraiment eu lieu et qui n’a jamais attiré l’attention de l’OTAN et des médias de masse :
le massacre de 250 000 Serbes dans la ville de Krajina, en Croatie, une tragédie qui ne servait pas la cause de l’OTAN, alors on a choisi de ne tout simplement pas en parler…jusqu’à ce jour !
Et encore aujourd’hui, on commémore le faux massacre de Srebrenica, dix ans plus tard, histoire de justifier dans notre conscience collective les bombardements contre les Serbes, un peuple qui évoque toujours l’incarnation du diable…fort injustement.

UN PEU PLUS DE LOGIQUE, MOINS D'IDÉOLOGIE

De retour aux déficits fédéraux

Le Ministre des finances du Canada, Ralph Goodale, a demandé à un économiste de renom, Tom O’Neill, de revoir en détails comment le gouvernement prépare ses budgets et de présenter ses observations.
Et comme c’est le cas très souvent lorsqu’un expert a quelque chose de sensé et d’intelligent à dire au gouvernement fédéral, on choisi de l’ignorer et de passer à autre chose.
Tout vient du fait que Ralph Goodale recevait beaucoup de critiques après avoir dévoilé un autre surplus surprise de quelques milliards de dollars lors de son dernier budget.
Là s’est rendu que plus personne ne croit aux prévisions budgétaires du gouvernement fédéral, alors Goodale a demandé à O’Neill de revoir la méthodologie et de suggérer des réformes.
O’Neill a remarqué que les budgets d’Ottawa sont bourrés de suppositions conservatrices à chaque étape de leur conception :
On sous-estime les revenues, surestime les coûts des intérêts, surestime les coûts des programmes sociaux…
En somme, O’Neill n’est pas vraiment contre une prudence conservatrice, il en veut plutôt à la nouvelle règle qui interdit les déficits... incitant ainsi à une prudence excessive.
L’économiste offre donc une suggestion intelligente : afin de produire des budgets plus neutres et plus près de la réalité, le gouvernement fédéral devrait tout simplement abandonner sa conviction quasi-religieuse de ne plus jamais produire un déficit.
Les fonds d’un gouvernement montent et descendent avec les marées de l’économie globale, et une récession peut facilement brûler un trou dans un budget :
Par exemple, la récession de 1981-82 a produit un manque dans la balance fiscale de 13 milliards en un an.
Pour s’assurer qu’un tel événement ne vienne plus le surprendre, le fédéral a pris l’habitude de tamponné son budget de quelques milliards chaque année.
Ce tamponnage produit donc des surprises dans le budget annuel, mais en retour, la répétition de cet événement érode toute la crédibilité des projections fiscales, en plus d’inspirer un comportement d’improvisation lorsque vient le temps de dépenser les surplus inattendues. Commandites quelqu'un?
Alors l’économiste O’Neill suggère au gouvernement d’abandonner son obsession de ne plus engranger de déficits.
Parce qu’une telle obsession n’est tout simplement pas économiquement nécessaire : le fardeau de la dette canadienne est le moins élevé des pays industrialisés et pourrait facilement on pourrait enduré des déficits cycliques et temporaires.
En fait, essayé d’empêcher un déficit en temps de récession équivaudrait à des coupes dans les programmes sociaux ou à des augmentations des taxes et impôts, rendant la récession encore pire qu’elle était.
Notre bon ministre des finance, Monsieur Goodale, ne veut donc rien savoir des conseils du sage Monsieur O’Neill.
Y’a rien de sage dans la décision de Goodale, c’est le rôle du gouvernement de percer un trou dans le budget temporairement, pendant une récession, pour justement permettre à l’économie nationale de se remettre sur pieds.
Je dirais même qu’un déficit temporaire pendant une récession est un réajustement naturel que le gouvernement à le devoir de remplir…
Yo! Goodale, laisse faire l’idéologie conservatrice du remboursement maladif de la dette et suit les conseils que t’as sûrement payer cher pour obtenir…

04 juillet 2005

LES AFRICAINS À LA RESCOUSSE DES HAS-BEEN

Live 8
On a assisté samedi à une série de concerts dans huit pays contre la pauvreté dans le monde, en commémoration du fameux live aid qui a eu lieu il y a vingt ans.
Scott Piatkowski de l’excellent site Internet
www.rabble.ca se questionne sur ce qu’on a fait de tout l’argent collecté lors du live aid vu qu’il y a plus de gens que jamais qui crèvent de faim ?
Lorsqu’on avait produit Live Aid, les organisateurs à l’époque avaient la prétention que le concert allait sauver la vie de millions de personnes…
Live Aid avait amassé 1,5 milliards pour soulager la famine en Afrique, un montant ayant plutôt servi à un soulagement limité en efficacité et sur un cours laps de temps…un band aid, quoi !
150 000 personnes continues de mourir inutilement par année en Afrique, on a même qualifié ce chiffre de tsunami silencieux.
Mais cette fois-ci, l’organisateur de live 8 Bob Gildof décrit les concerts bénéfices comme des événements faisant la promotion de la justice politique plutôt que la charité…le but cette fois-ci n’est pas d’acheter de la bouffe à court terme, mais de conscientiser le monde et les dirigeants du G8.
Gildof a ciblé le Canada en particulier, disant que nous n’avons pas tenu notre promesse de longue date de commettre 0,7% de notre PNB à l’aide internationale.
Dans les médias, on a plutôt parlé du fait que la majorité des artistes présents aux concerts étaient des has-been.
En effet, est-ce que Live 8 a été l’occasion pour des artistes en déclin de se refaire un peu de capital de sympathie ?
Et pourquoi il n’y avait presque pas d’artistes africains ?
Un chroniqueur britannique se demande quel peu bien être l’utilité de ces concerts quand en fait c’est le cynisme des dirigeants du G8 qui garde l’Afrique dans la pauvreté.
Parce que tout ce que ça prendrait pour éradiquer la pauvreté en Afrique c’est moins de 1% du revenu mondial, mais nos bons dirigeants choisissent de ne rien faire.
Mais d’un autre côté, on peut se demander ce qu’un artiste peu bien faire d’autre pour soulager la misère dans le monde que de donner de son temps pour la cause ?
Oui, faut entretenir un certain scepticisme envers la panoplie de concerts-bénéfices que l’on donne à gauche et à droite pour venir en aide à la veuve et l’orphelin : qu’en fait, on devrait plutôt concentrer nos efforts à changer les institutions qui causent la misère globale…
Mais d’un autre côté, on peut jouir de la musique et applaudir le message tout en sachant que la responsabilité de créer un monde plus juste est entre nos mains…

LES ÉTATS-UNIS NE SE FONT PAS D'AMIS

Tribunal Irak/Istanbul
Zeynep Toufe est une bloggeuse très intéressante, on peut la lire à son blogue au www.underthesamesun.org ou au site du tribunal mondial sur l’Irak au www.worldtribunal.org
Le tribunal mondial sur l’Irak, situé à Istanbul en Turquie, en était à sa session finale la semaine passée.
C’est un tribunal qui enquête et qui documente les crimes de guerre commis en Irak.
Le tribunal s’inspire du tribunal sur la guerre du Vietnam instauré par le grand Bertrand Russell en 1967.
Zeynep Toufe décrit le sentiment anti-américain qui prévaut à Istanbul, qu’en fait, tout le capital de sympathie qu’avait le peuple américain après le 11 septembre 2001 a complètement disparu.
Après tout, dit-elle, Bush avait volé les élections de 2000 et beaucoup d’Américains avaient tenté de l’empêcher d’envahir l’Irak.
En gros, on comprenait que les Américains forment un bon peuple sous un mauvais gouvernement.
Aujourd’hui, par contre, on comprend très mal pourquoi ils ont réélu Bush, surtout après le scandale de la prison d’Abu Graib et le dévoilement de preuves accablantes que Bush savait qu’il n’y avait pas d’armes de destructions massives en Irak, malgré ce qu’il disait pour justifier l’agression.
La perception que les États-Uniens sont indifférents, voire complices de la souffrance causée sans justification valable aux irakiens par leur gouvernement est un développement inquiétant, souligne Toufe dans son blogue.
La sympathie est donc partie et c’est un tournant très dangereux pour le peuple états-unien.
Et maintenant, beaucoup de personnes ne se soucieront pas plus qu’il le faut s’il devait y avoir une autre attaque terroriste d’envergure en sol ÉU.
Bien sûr, y’a pas grand monde qui souhaite une telle catastrophe sur des civils américains innocents, mais pour plusieurs ça semblerait bien mérité pour un peuple qui semble de plus en plus complice des crimes de guerre de son gouvernement.
Et ce sentiment généralisé est un nid très fertile pour le recrutement dans les groupes terroristes...
Mais Toufe mentionne des cas d’Américains qui ne sont pas indifférents et complices, comme le lieutenant commandant du Navy Charles Swift qui a remué ciel et terre pour empêcher Bush d’instaurer ses tribunaux militaires kangourous pour juger les prisonniers de la guerre au terrorisme.
Swift est un avocat militaire de haut niveau, et malgré ça il tient à ce que le chauffeur personnel de Ben Laden, entre autres, soit amené en justice convenablement et non pas dans des tribunaux bidons fait pour justifier les arrestations illégitimes de la soi-disant guerre au terrorisme.
Il y a aussi le général majeur Antonio M. Taguba qui a tenu à dire la vérité dans son rapport sur les crimes commis dans la prison d’Abu Graib et non pas de produire un rapport rose-bonbon comme l’avait voulu ses patrons.
Zeynep Toufe tient aussi a rappelé à ceux qui sont tenté par l’anti-américanisme que le contingent le plus important au tribunal sur l’Irak à Istanbul venait des ÉU, alors il y a de la place pour l’espoir de voir nos voisins du sud agir pour le bien plutôt que le mal... éventuellement!

DES NOUVELLES DU CHIAPAS

Zapatistes
Vous-vous rappelez des Zapatistes et du sous-commendant Marcos ?
Je dirais qu’ils sont un peu à l’origine du vaste mouvement altermondialiste qui s’oppose à la globalisation néo-libérale qui menace rien de moins que l’humanité.
Dernièrement, le sous-commendant Marcos a publié quelques textes, des sortes de lettres ouvertes à ceux et celles qui appuis sa cause, histoire de nous rappeler que lui et son mouvement sont encore bien vivant et ce qu’ils comptent faire à l’avenir.
Je vous transmets donc les dires de Marcos, à partir de son plus récent communiqué :
Marcos commence par nous rappeler qui ils sont : les Zapatistes de l’armée nationale de libération, des autochtones situés dans les montagnes du sud-est du Mexique, au Chiapas.
Ils se sont soulevés en janvier 1994 contre le mal généralisé qui dénigrait les peuples autochtones du Chiapas.
Le gouvernement mexicain avait envoyé ses troupes pour pacifier les Zapatistes, mais les troupes de Marcos ont très bien tenu le coup.
Bientôt, la population mexicaine demandait aux deux parties de cesser les coups de feu et de négocier une entente.
Ce que les Zapatistes ont fait de bonne foi, le gouvernement, pendant ce temps-là, préparait et lançait d’autres offensives militaires.
Ensuite, vint les accords de San Andrés où le gouvernement mexicain jurait de reconnaître les droits des autochtones du Mexique, incluant éventuellement ces nouveaux droits dans la constitution…
Mais le gouvernement a attaqué à nouveau, le 22 décembre 1997, moment où on a ouvert le feu sur 45 hommes, femmes et enfants dans le village du Chiapas d’Acteal.
Éventuellement, les Zapatistes ont établi des liens avec les autres peuples autochtones du Mexique et du monde, en plus des mouvements progressistes du pays et ailleurs.
En 1997, les Zapatistes ont marché sur Mexico pour parler en vain au gouvernement; en 1999 ils ont tenu une consultation nationale qui a confirmé une fois pour toutes que le peuple mexicain est majoritairement favorable à leur cause.
Et en avril 2001, ils ont tenu leur marche pour la dignité autochtone qui aussi avait obtenu l’appui favorable de millions de mexicains.
Mais Marcos demeure un petit peu amer envers l’ensemble de la classe politique parce-que rien n’a changé chez eux depuis 94.
Il dit, en fait, que le capitalisme néo-libéral fait en sorte que tout ce que veulent les politiciens du Mexique c’est de vendre chaque parcelle du pays aux riches et puissants du globe.
Les combats menés depuis douze ans ont permit aux Zapatistes d’être mieux organisés et plus efficaces que jamais pour combattre non seulement les injustices envers les autochtones du Mexique, mais de donner un coup de main à tous ceux qui luttent contre la globalisation de l’économie néo-libérale.
Au Chiapas, on pratique de plus en plus l’administration municipale participative, c’est-à-dire directement contrôlé par les citoyens, créant un réseau nommé la junte du bon gouvernement.
Bref, c’est toujours très inspirant de lire le sous-commendant Marcos, et je suis très heureux de le savoir, lui et son mouvement, plus en forme que jamais!

MÉDIATION SUD AFRICAINE EN CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire
Le conseil de sécurité de l’ONU s’est entendu la semaine dernière sur l’envoie de 850 troupes en Côte d’Ivoire, un pays de l’Afrique occidentale sous l’emprise d’instabilités depuis le coup d’État de 1999.
Mais les 850 soldats sont bien en dessous des 2000 de plus que certains officiers de l’ONU jugent nécessaire pour aider le pays vers sa transition de paix entre le gouvernement et la junte rebelle qui contrôle le nord du pays.
Il y a présentement 6000 casques bleus en Côte d’Ivoire et 725 policiers civils : 4000 troupes françaises s’ajoutent au contingent de casques bleus.
Des plans pour désarmer les 42 000 combattants rebelles cette semaine ont été mis sur la glace, en attendant les résultats du sommet de paix ayant lieu à Pretoria, en Afrique du Sud.
Ça fait quelques années que les projets de désarmements traînent, les rebelles du nord ne croient toujours pas en la bonne foi du gouvernement à Abidjan.
La Côte d’Ivoire est contrôlée au sud par le gouvernement et au nord par des troupes rebelles depuis trois ans.
La guerre civile a éclaté en 2002, suivi de sept mois de combats féroces.
En 2003, le président Laurent Gbagbo et les rebelles avaient signé une entente de paix, mais les deux parties ont traîné des pieds lorsque venait le temps de remplir les conditions du traité.
Le 28 juin dernier ont débuté les négociations à Pretoria : le président Gbagbo et le chef des rebelles Guillaume Soro y sont présent.
En plus d’Alassane Ouattara, le chef exilé du parti d’opposition.
C’est l’exclusion d’Ouattara lors des élections présidentielles de 2000 qui avait été le facteur décisif pour le soulèvement des troupes rebelles.
On espère lors des pourparlers de paix à Pretoria que le président Gbagbo utilisera ses pouvoirs pour permettre à Ouattara de se joindre aux élections présidentielles prévues pour cet octobre.
On craint aussi, du côté des rebelles, qu’on assistera à une autre fraude électorale comme celle qui a eu lieu il y a 5 ans.
Bonne chance au Premier ministre d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, qui sert de médiateur entre les deux belligérants…

LES PROMESSES CREUSES DU G8

Réunion G8 : climat; pauvreté; armements

Dans quelques jours aura lieu le sommet du G8, le groupe des huit nations les plus influentes du globe :
Les ÉU, le RU, le Canada, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, la Russie et la France.
La rencontre a lieu en à Gleneagles en Écosse et est présidée par Tony Blair qui tient à ce que les problèmes du réchauffement climatique et de la pauvreté en Afrique soient à l’ordre du jour.
Pas besoin de rappeler aux auditeurs de la levée à quel point le réchauffement climatique nous menace tous…qu’en fait on a jamais vu un tel niveau de changements climatiques en si peu de temps.
Les écosystèmes qui nous gardent en vie sont sous un stress jamais vu dans la pénible histoire de l’humanité…
D’autant plus que le réchauffement décidera directement de la capacité de l’Afrique de se sortir de sa pauvreté endémique.
Faut souligner que les Africains dépendent plus que les autres de systèmes écologiques sous un stresse sévère lié aux changements climatiques : l’agriculture africaine dépend de la pluie plus que tous les autres systèmes agricoles.
À un point où on prévoit que 80% de la population sous la menace d’une famine en 2080 risque de se trouver en Afrique…
Ce qui est ironique c’est que les pays du G8 sont les grands responsables du réchauffement climatique, des guerres à n’en plus finir en Afrique et de l’endettement des pays pauvres.
Les pays du G8 sont responsables de 47% des émissions globales de dioxyde de carbone en plus d’êtres les principaux vendeurs d’armes de la planète.
Alors vu que les pays du G8 dépendent totalement du gaz et du pétrole pour faire rouler leurs économies, on s’attend à ce qu’ils investissent dans les projets de capture et d’enfouissement de carbone.
Ça veut dire planter des arbres en monoculture de manière à absorber et de capturer les GES : on appelle ça des puits de carbone.
Ce qui n’est pas la solution idéale comme on le voit avec le puits de carbone au Brésil où un champ d’eucalyptus absorbe le carbone, mais pollue l’environnement en pesticides, consomme de vastes sources d’eau et dévaste l’agriculture locale.
Certains s’inquiètent que les puits de carbone ne seront qu’une bonne excuse pour polluer autant, sinon plus qu’avant, en plus d’être une excuse pour voler encore plus de terres dans les pays du sud pour planter les arbres nécessaires au projet.
Y’a du côté des marchands d’armes qu’il faudra aussi apporter notre attention : des pays du G8, seul le Japon ne fait pas partie du top 10 vendeurs mondiaux d’armes.
En 2003 seulement, les pays du G8 ont vendu pour plus de 24 milliards en armement : la majorité allant aux pays en développement.
En fait, 89% du transfert d’arme de pays riches aux pays en développement venait des ÉU, de la France, de la GB, de l’Allemagne et de la Russie.
Il va sans dire que l’argent dépensé en armement de pointe dans les pays pauvres c’est de l’argent de moins pour la santé, l’éducation et l’infrastructure.
Il va sans dire aussi que les pays du G8 devront arrêter d’être les pushers d’armes du monde s’ils sont sérieux dans leur mission d’alléger la misère globale.

MÉMO DE LA RUE DOWNING EN LIGNE

C'est quoi le fameux Mémo de la rue Downing? Voyez par vous-même!
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