Ukraine
On a tous vu cette semaine les centaines de milliers d’Ukrainiens vêtus d’orange protester contre les résultats de l’élection présidentielle. En trois minutes, nous allons tenter de clarifier la situation.
L’Ukraine est un pays de 42 millions qui a gagné son indépendance en 1991. Donc une ancienne république de l’URSS.
Comme dans le reste de l’empire soviétique, au fur et à mesure que l’État se retirait et que l’économie de marché prenait sa place, la corruption s’est imposée.
La dernière élection présidentielle en Ukraine se tenait entre les deux hommes ayant tenu le poste de Premier ministre sous le président sortant Léonid Koutchma.
D’un côté, le candidat Viktor Iouchtchenko, pro-occidental et réformiste à la tête du parti «Notre Bloc d’Ukraine»
De l’autre, l’homme préféré du pouvoir et de Moscou, le chef du parti «régions d’Ukraine» Viktor Ianoukovitch.
Alors, suite au deuxième tour de l’élection, la commission électorale a déclaré Ianoukovitch gagnant sur Iouchtchenko 49,46% à 46,61% des votes.
Appelant à la fraude électorale, le parti de Iouchtchenko a refusé de se soumettre à la décision de la commission électorale.
L’Europe et l’Amérique du Nord refusent aussi de reconnaître les résultats. Appuyant le candidat pro-occidental Iouchtchenko.
Vladimir Poutine, président de Russie, à quant à lui salué la transparence de l’élection et félicite son candidat Ianoukovitch pour sa belle victoire.
Depuis, Iouchtchenko appel à la grève générale partout au pays. Une barricade autour des principaux édifices gouvernementaux a été érigée.
La cour suprême de l’Ukraine a aussi refusé de reconnaître le gagnant et examinera les irrégularités lundi.
La cour a donc indiqué au président Koutchma de rester en poste jusqu’au dénouement de la crise.
Koutchma, de son côté, accuse le parti de Iouchtchenko de vouloir organisé un Coup d’État.
Iouchtchenko dit être en possession de preuves que plus de trois millions de votes ont été falsifiés. On a des échos d’irrégularités chez les observateurs internationaux venus surveiller l’élection.
Des médiateurs européens se rendent sur place pour s’assurer que le pays ne sombre pas dans la guerre civile.
Premier ministre de l’Ukraine entre les années 1999 et 2001, Viktor Iouchtchenko s’est rendu populaire auprès des Ukrainiens grâce à l’implantation d’un ensemble de réformes visant à combattre la corruption politique et financière.
Les oligarques dans l’entourage de Koutchma n’ont pas vraiment apprécié le travail de Iouchtchenko alors il a été limogé de son poste en avril 2001 pour être remplacé par Viktor Ianoukovitch.
Ianoukovitch est le chouchou du pouvoir financier et du consortium médiatique en Ukraine et du régime de Poutine à Moscou.
Ce qui ajoute à la tension déjà élevée en Ukraine est cette étrange maladie qui a frappé Iouchtchenko quatre mois avant l’élection. En peu de temps, il est passé d’un bel homme au début de la cinquantaine, en santé, à une espèce de troll hideuse.
La version officielle de son état est qu’il souffre d’une maladie dermatologique rare, mais une rumeur coure — nourrit par Iouchtchenko lui-même — voulant qu’il ait été la victime d’un empoisonnement par ses opposants.
À suivre…
Spéculation monétaire
La montée du dollar canadien et la chute de la devise états-unienne fait beaucoup de bruits en ce moment.
On craint pour les économies fortement axées sur l’exportation vers les États, comme c’est le cas au Canada.
Ça soulève la question de la spéculation sur les devises. Le casino global où on mise sur les monnaies nationales pour faire du profit, peu importe les dommages que ça cause dans les économies touchées.
La spéculation sur les devises ne produit absolument rien. Pas une paire de chaussure, pas de tube de dentifrice, rien. La volatilité des devises ne sert pas à personnes sauf à quelques escrocs de la haute finance.
Chaque jour, à peu près 1,5 trillions de dollars sont échangés dans le marché des devises. Va sans dire que c’est beaucoup plus que ce qui est échangé en produits et services.
Au fur et à mesure que l’argent est acheté et vendu à travers des transactions électroniques rapides comme l’éclair, 24 heures par jour, plusieurs pays à travers le monde subissent les effets néfastes des fluctuations volatiles de la valeur de leur monnaie.
Ceci créer pour beaucoup de nations des situations instables qui affectent toute l’économie, les emplois (comme ici au Canada), le prix des services tels que l’électricité, l’eau, tout.
La spéculation sur les devises s’effectue lorsque des gens mettent de l’argent dans le marché des devises en misant dessus.
Cette situation a pris racine au début des années 70 aux ÉU, lorsque Nixon a annoncé que le pays allait enlever sa devise de l’étalon or.
C’était devenu nécessaire de prendre cette décision selon eux car il y avait trop de monnaie des ÉU en circulation à travers le globe.
La Federal Reserve Bank exige comme la plupart des banques centrales de conserver une quantité minimale de richesse réelle dans leurs coffres, en relation à l’argent qu’il prête. Donc 10% de l’argent prêtée par la banque doit être disponible si jamais les gens veulent leur cash.
Le seuil critique était dépassé de loin au tournant des années 70. Il y avait trop d’argent US qui circulait dans le monde pour la quantité d’or dans la réserve.
Alors ils ont enlevé le dollar de son étalon or. Ça l’a complètement déstabiliser ce qui était jusque là un système de taux d’échanges de devises relativement stables.
Les banques centrales des pays gaspillent des sommes immenses pour défendre leur devise face au casino global.
Malgré ça, il y a une illusion qui persiste chez plusieurs économistes que la spéculation sur les devises aide au développement économique des pays.
C’est juste bon pour ceux qui regardent des ordinateurs circuler des monnaies pour générer des profits.
Pendant ce temps, les citoyens ordinaires se fendent en quatre pour arriver et les gouvernements coupent dans les programmes sociaux pour rembourser des prêts.
Ce que les gens veulent ce sont des prix stables et justes. Sauf que c’est la dernière chose que souhaitent les spéculateurs. Leur seule manière de faire du profit c’est par l’instabilité des prix.
Alors on se retrouve devant une profonde contradiction structurelle entre les intérêts des spéculateurs qui veulent le plus de volatilité de prix possible et le reste de la planète qui aimerait pouvoir se fier sur des prix stables.
On tente de nous faire croire que la montée et la descente du huard c’est bon pour nous. N’en croyez pas un mot.
Le système de santé canadien
Est-ce que le système de santé coûte trop cher ? C’est certainement le message que l’on entend de ceux qui veulent profiter de la privatisation du système, et certains premiers ministres qui ne savent pas compter.
Plusieurs ministres de la finance affirment qu’il n’y aura pas d’argent pour rien d’autre que la santé si rien n’est fait pour changer le système, tel qu’ouvrir la porte à une certaine privatisation.
En surface, les gouvernements provinciaux ont l’air d’avoir raison. Ils paient de plus en plus pour les services médicaux, ambulanciers et pour les programmes d’assurance médicaments.
À moyenne, c’est 39% des budgets provinciaux qui sont consacrés à la santé.
Dans ce cas, il faut regarder le portrait global avant de jouer les Cassandres.
Je n’ai pas les chiffres au Québec, mais en Ontario, même si près de 50% du budget est dépensé pour la santé, ça ne représente que 5,8% du produit intérieur brut.
Ça veut dire que moins de 6 cents sur chaque dollar dépensé en Ontario va au système public de santé.
La part consacrée à la santé augmente car les gouvernements passent leur temps à couper dans les autres programmes sociaux !
Les gouvernements provinciaux coupe dans leurs revenus en baissant les taxes et impôts : pendant les années 90, c’est 250 milliards qui ont été coupé du système de santé à cause de la baisse des impôts.
Il reste que selon l’OCDE (l’Organisation pour la coopération et le développement économique ) allez voir le site de l’OCDE et vous comprendrez beaucoup sur les politiques de nos gouvernements : on y montre que les fonds consacrés au système de santé au Canada comte pour 6,7% du PIB en 2002, le même niveau qu’en 1990.
6ième sur 29 pays analysés par l’OCDE pour ses dépenses en santé, le Canada dépense en tout 9,6% de son PIB pour le public et le privé.
Les ÉU consacrent 14,6% de son PIB aux soins de santé, mais se range constamment plus bas que le Canada en ce qui concerne l’espérance de vie et la mortalité infantile.
Les pays ayant un système public de santé s’en tirent beaucoup mieux que le seul pays de l’OCDE avec un système dominer par le privé, les ÉU.
Le Québec et le Canada sont en mesure de payer pour un système de santé viable, si les gens sont prêts à payer les taxes pour le supporter.
Les faits démontrent hors de tout doute que plus on privatise un système de santé, plus les coûts augmentent rapidement pour l’ensemble de la société touchée.
Oui, il est vrai que l’ensemble des coûts reliés à la santé a augmenté plus rapidement que le reste de l’économie, mais ce n’est pas dû aux coûts des hôpitaux et des médecins.
Ce sont plutôt le coût des médicaments qui augmentent plus rapidement.
En tout, notre système public de santé sera gérable jusqu’en 2040.
D’ici là, faudra faire attention de ne pas trop coupé dans les autres programmes sociaux, tel que la sécurité du revenu. La pauvreté étant directement liée à une mauvaise santé, faudra pas faire exprès pour augmenter les coûts du système.
À moins que la stratégie soit de rendre le système ingérable, question de dorer la pilule du privé.
Les taxes et nos enfants
Ce n’est pas parce que Oncle Bush perd la tête et qu’il décide de couper les taxes et impôts dans son pays jusqu’au moment où le marché aura la complète domination sur l’appareil politique qu’il faut faire de même.
On est les plus taxés en Amérique du Nord. J’entends un autre se plaindre de ça et je lui casse les dents. Regardons à quoi servent nos taxes et impôts avant de pleurer.
Plus notre économie grandie, plus on semble mettre notre argent dans des jouets de consommation. Pour les bébelles, babioles et autres gadgets, l’Amérique du Nord est en avance sur une bonne partie du monde.
Les européens n’investissent pas autant que nous dans leur consommation personnelle.
Une des raisons pour ça c’est qu’ils investissent considérablement plus de leur revenus en taxes que nous.
Un des avantages qu’ils ont grâce à un compte de taxe plus élevé c’est leur merveilleux programmes sociaux pour enfants.
Ici, en voulant payer moins de taxes, on a choisi une meilleure télévision pour servir de gardienne.
Le fait de consacrer moins d’argent dans les programmes sociaux pour jeunes enfants laissent trop de parents se débrouiller seul avec leur enfant.
Où on retrouve d’excellentes garderies stimulantes et accessibles en Europe, trop d’enfants se retrouvent ici dans des sous-sols, emprisonnés dans des environnements où on ne voudrait même pas passer une partie de la journée. Encore moins des mois.
Pour plusieurs parents, la seule solution demeure une gardienne — et le concept même d’un endroit enrichissant et stimulant pour l’enfant est un rêve inabordable.
On peut se poser la question : préfère-t-on un environnement rempli d’art, de musique et de lecture pour notre enfant ou le 20ième visionnement de Finding Nemo dans une garderie sur chargée ?
Nos taxes et impôts doivent servir au bien-être et au progrès de notre société. Si ce n’est pas le cas, bottons le derrière de nos responsables pour que ça change, mais arrêtons de nous plaindre qu’on est les plus taxés en Amérique du Nord.
La société états-unienne n’est pas l’exemple à suivre. Vous conviendrez.
L’économie néo-classique
Selon ses propres affirmations, l’économie est la plus scientifique des sciences sociales.
Nous allons voir trop brièvement comment la théorie économique dominante : la micro et la macro économie néoclassique est plus un assemblage de niaiseries qu’une véritable science.
Nous toucherons que la microéconomie aujourd’hui : depuis les premiers jours de leur théorisation, les économistes se sont demandés comment des producteurs et des consommateurs indépendants, chacun poursuivant leurs buts sans s’entendre d’aucune manière, agissent tout de même de manière à ce que le total de leurs actions constitue une organisation ordonnée.
C’est la théorie de l’équilibre concurrentiel, qui assume que chaque acteur cherche à remplir pleinement ses préférences personnelles grâce à ses connaissances inouïes de ses conditions économiques.
Le capitaliste, de son côté, est à la fois un consommateur mais cherche à maximiser le retour sur ses investissements, c’est-à-dire les profits.
Le capitaliste veillera à payer ses travailleurs assez pour qu’ils consomment de manière à lui retourner du profit. L’équilibre divin est atteint.
Ce que ça dit, en gros, c’est que l’avarice personnelle est la seule façon de créer le bonheur commun.
Une économie décentralisée motivée par les intérêts personnels et guidée par le signal des prix est la seule possible et imaginable selon cette théorie.
La majorité du travail des économistes mathématicien est dévoué à la démonstration de cette affirmation.
La théorie de l’équilibre assume que chaque acteur dans l’économie, vous et moi, à une connaissance parfaite de toutes les probabilités de tous les résultats de l’économie. C’est de cette manière que nous optimisons notre situation : parce qu’on connaît l’ensemble des possibilités qui s’offrent à nous on fait le meilleur choix — toujours. Même chose pour les capitalistes. C’est le bonheur. Si on oublie les quelques abstractions qui permettent aux calculs de fonctionner…
Les théoriciens de l’équilibre font abstraction du temps et de l’incertitude. Ils ignorent que les agents ont des niveaux de conscience et d’expérience de vie différents.
La théorie générale de l’équilibre concurrentiel ne tient pas compte des sans-emploi. Ils n’existent pas dans les calculs.
Les oligopoles et la compétition imparfaite font aussi l’objet d’oubli volontaire.
L’entreprise ne coûte rien à démarrer et rien dans sa structure interne ne viendra nuire à sa maximisation de profit. Tous des assomptions qui n’ont rien à voir avec la réalité.
En gros, les théoriciens de l’équilibre concurrentiel ne tiennent pas compte des institutions dans leurs calculs.
En plus d’ignorer les effets du marché sur les préférences personnelles, l’inévitabilité du chômage et de l’inflation, la structure des milieux de travail, le rôle des classes, le syndicalisme, le sexisme, les externalités liées à la consommation/production et l’État.
C’est une excellente théorie microéconomique qui fonctionne parfaitement…sur papier. Pas dans le vrai monde.
En voulant jouer aux scientifiques, transformant une science humaine en science pure bidon, les économistes de l’école néoclassique sont devenus la nouvelle caste cléricale prêchant pour leur église au lieu d’œuvrer à rendre l’économie viable pour tous.
La semaine prochaine, la macroéconomie imaginaire.
Langage et nature humaine
Qu’est-ce que ça prend comme connaissance pour parler une langue ? Par quel processus ces connaissances se sont-elles rendues dans notre cerveau ?
C’est le travail des linguistes de répondre à ces questions. Leur approche pour analyser le langage peut-être transférable à d’autres formes d’études.
Les linguistes ont peut-être la clé pour percer le mystère de la nature humaine.
Le langage humain dépend de structures. Ce qui veut dire qu’aucune langue est linéaire. Des groupes de mots s’associent pour rendre des phrases compréhensibles, donc grammaticales. Ce n’est pas seulement qu’un alignement de certains type de mots qui constitue une phrase.
En découvrant que l’ensemble des langages est dépendant d’une structure de groupes pour être grammaticalement correct, ils ont découvert le principe de base de la grammaire universelle.
La grammaire universelle étant «le système de principes, de conditions et de règles qui sont des éléments ou des propriétés de toutes les langues humaines» Chomsky.
La grammaire universelle est donc la connaissance qui réside dans le cerveau d’une personne qui connaît une langue.
Faut souligner qu’il existe deux types de linguistes : les externes et les internes. Les externes se concentrent sur les circonstances sociales de l’apprentissage et de l’utilisation d’une langue.
Les internes se concentrent surtout sur l’aspect, disons, biologique, de l’esprit et de la nature humaine.
Nous allons concentrer notre attention sur le travail des linguistes interne et leur découvertes.
Ils affirment que les principes de la grammaire universelle ont un certain nombre de paramètres d’association qui peuvent être fixé d’une manière ou d’une autre.
Lorsqu’un émetteur connaît la grammaire universelle en plus d’un ensemble des paramètres d’association, il ou elle connaît la grammaire d’une langue particulière.
Les règles de l’utilisation d’une langue impliquent donc une interaction entre la grammaire universelle que nous connaissons tous, les paramètres particuliers à notre propre langue et le lexique que nous apprenons individuellement pour notre langue d’usage.
Pour les linguistes internes, la grammaire universelle n’est pas apprise par mimésis, par des leçons ou par exemples et corrections.
La grammaire universelle est innée à chaque être humain, partie de notre assemblage génétique, comme la structure de base de notre foie ou de notre cœur.
L’argument principal pour défendre cette affirmation s’appelle la pauvreté de stimulus. Qui s’applique non seulement à la linguistique mais à d’autres domaines aussi comme on verra tantôt.
Pourquoi un enfant n’apprends-t-il pas à parler comme tarzan ? Moi faim, moi vouloir eau…
Non, ça ne se passe pas comme ça. Malgré le fait d’être exposé à toutes sortes de stimulations langagières qui varient grandement d’un enfant à un autre, chacun apprend à manier des structures complexes de groupes de mot avec brio.
Les enfants en viennent à lancer des phrases grammaticales complètement nouvelles. En plus de maîtriser l’usage d’une douzaine de nouveaux mots par jour au zénith de leur apprentissage d’une langue.
Il est donc faux de croire que l’on vient au monde comme une page blanche, une cruche vide attendant que l’on nous remplisse des règles de la grammaire et de la vie en société.
L’humain est un animal social qui s’est développé pendant des centaines de milliers d’années. Nous portons déjà beaucoup de bagages lorsque nous venons au monde.
Pour apprendre une langue, d’avoir un esprit scientifique, le sens de l’esthétique, comprendre les concepts et un sens moral.
C’est trop d’inné et pas assez d’acquis ?
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