TILMA
SOMALIE
VIOL TEMPS DE GUERRE
KARZAI ET PAKISTAN
PRISONS ET INEGALITE
TILMA
Lorsque les Premiers ministres de la Colombie-Britannique Gordon et l’ex Premier ministre Ralph Klein ont signé le Trade, Investment and Labour Mobility Agreement (TILMA) en 2006, à l’époque ils avaient de grands plans pour le Canada.
TILMA était supposé débarrasser le Canada de supposées barrières aux échanges commerciaux et ainsi créer un seul espace économique de la mer du Pacifique à l'Atlantique...
Et heureusement, une bonne partie des provinces canadiennes ne veulent rien savoir de se joindre à cette chose-là.
Cette semaine, le Premier ministre du Yukon Dennis Fentie ont choisi de ne pas s'embarquer, à cause de possibles difficultés à implanter des politiques environnementales et socio-économiques... et des coûts élevés liés aux disputes.
C'est sous le TILMA, les niveaux de gouvernement provincial, régional et municipal ne peuvent pas implanter librement des politiques visant, par exemple, la santé des communautés ou la protection de l'environnement, sans voir des entreprises les poursuivre s'ils sentent que leur capacité de faire des profits sont limités.
Donc des personnes non élues mises sous autorité par TILMA pourraient voter contre un programme ou une loi du gouvernement, imposant des amendes allant jusqu'à 5 millions.
Tant que le palier de gouvernement décidera de garder la politique fautive en place, il sera frappé d'une autre amende, de multiples amendes jusqu'au recul, le retrait du gouvernement.
L'an dernier, la province de Saskatchewan avait aussi décidé d'éviter TILMA à cause de la menace qu'il représente aux entreprises publiques, et la possibilité des gouvernements municipaux de développer l'économie locale.
Le Manitoba a aussi dit non au TILMA, préférant baser ses échanges sur une entente antérieure, le Agreement on Internal Trade signé en 1994 qui a tout compte fait pratiquement éliminé les dernières barrières à l'échange.
En fait, c'est ça qui est le plus étrange avec TILMA : si toutes les barrières aux échanges ont été éliminées depuis 14 ans déjà... à quoi ça sert?
Ça sert à éradiquer toutes différences dans les politiques locales et provinciales, peu importent à quel point elle sont légitimes.... et que cette légitimité démocratique de choix concernant la santé et l'environnement est inscrite dans la constitution.
C'est que plusieurs entreprises transnationales des ÉU et d'Europe voient notre système fédéral comme une suite de barrières à leur volonté d'imposé des standards à travers les sphères de gouvernement.
Mais, au Québec, le gouvernement libéral de Jean Charest tente de signer une entente avec l'Ontario, copié sur le TILMA entre la CB et l'Alberta...
Encore une fois, en nous faisant croire qu'il existe des barrières aux échanges commerciaux entre les deux provinces... quand dans le fond ce que l'on cherche à faire c'est d'accroître la possibilité pour des firmes étrangères de faire du profit chez nous...
... Tout en réduisant encore plus notre pouvoir démocratique de choisir un environnement sain.
Pourtant, les échanges entre les provinces vont très bien, et s'accroît à un rythme plus élevé que les échanges entre le Canada et les ÉU, par exemple.
Curieux de constater que les provinces où l'on a choisi d'appliquer TILMA sont précisément les endroits où l'on a choisi de ne pas consulter la population... contrairement aux Parlements qui l'ont rejeté.
SOMALIE
Une entente de paix signée à Djibouti, pays médiateur, a peut-être manqué la cible... dû à trop d'ambiguïté et l'absence de signature de certains acteurs dans le conflit entre la Somalie, les rebelles locaux et l'Ethiopie.
Après 10 jours de négociations à Djibouti, parrainée par l'ONU, le gouvernement Somalien et une partie de son opposition ont signé un traité de paix sur 11 points fait pour cesser tout conflits armés à l'intérieur de 30 jours.
Les dirigeants pour l'alliance de la relibération de la Somalie, le groupe d'opposition au gouvernement, ne se sont pas tout entendu sur les principes du procédé de paix, alors une aile plus radicale s'est détachée...
Le groupe mené par l'islamiste Hassan Dahir Aweys a boycotté les discussions et rejette d'avance ces résultats.
Un autre groupe, pas vraiment reconnu comme étant officiellement dans l'opposition au gouvernement somalien, mais coupable des attaques les plus violentes contre le gouvernement et les troupes d'occupation venant de l'Éthiopie ont aussi, sans surprise, carrément rejeté le processus de Djibouti.
Que fait l'Éthiopie dans cette histoire? Bien, poussé par les ÉU, le voisin du nord-Ouest de la Somalie a envoyé ses troupes sur place, craignant l'influence grandissante des mouvements d'opposition armées islamiste en Somalie.
Alors, une coalition de l'opposition islamiste s'est formée sous le nom de l'alliance, et leur approche envers Djibouti c'est en premier lieu la quête du retrait des troupes éthiopiennes en Somalie.
Donc pour eux pas de négociations possibles avec le gouvernement de transition en Somalie tant et aussi longtemps que l'armée de l'Éthiopie est sur leur territoire.
Or, le texte de l'entente de paix, selon le porte parole de l'Alliance, est trop ambigu et ne semble pas directement demander le retrait des troupes comme faisant partie du cessez-le-feu général.
Le gouvernement somalien affirme que l'article 7 de l'entente ne demande pas un retrait automatique de l'Éthiopie, pas, du moins, avant 120 jours moment où l'on espère installer des troupes de l'ONU à la place.
Rappelons que le conflit dure depuis 18 mois et des confrontations violentes ont eu lieu quotidiennement depuis. Allez dans mon blogue et tapez Somalie pour plus de détails...
Donc l'article 7 n'est pas clair car il n'y a pas de garantis que l'ONU aura les forces nécessaires d'ici 120 jours, vu son manque d'effectifs en ce moment... étant, bien entendu, occupées ailleurs, par exemple au Darfour.
Et dans tout ça, malgré qu'on vise un cessez-le-feu à l'intérieur de 30 jours à la suite de la signature de l'entente, les troupes éthiopiennes qui appuient les forces gouvernementales de la Somalie et les nombreux groupes d'insurrection continuent leurs confrontations quotidiennes.
En fait, depuis le 9 juin dernier, plus de 100 personnes ont été tuées... presque tous des civils, au cours des nombreux affrontements dans cette partie de la corne africaine.
Ne manque qu'une assurance béton de la part de l'ONU que des troupes remplaceront celles de l'Éthiopie et la paix aura une véritable chance de s'imposer...
ANTI-VIOL EN TEMPS DE GUERRE
La nouvelle résolution du conseil de sécurité de l'ONU contre la violence sexuelle est un grand progrès historique qui doit être reconnu et souligné.
C'est un plan clair pour recueillir systématiquement de l'information sur la violence sexuelle... car, jusqu'à maintenant, le conseil demandait de telle information que sur des cas précis.
La résolution a été démarrée par les ÉU et adoptée le 19 juin dernier, par vote unanime du conseil de sécurité, après un débat présidé par le secrétaire d'état Condoleezza Rice et les Nations unies.
Les éléments clés incluent des paramètres de mesure clairs pour évaluer l'efficacité de politiques pour empêcher la violence sexuelle... la possibilité de sanctions contre des agresseurs sexuels dans les zones de conflits... et une directive du secrétaire générale de l'ONU de toujours accumuler des données sur la prévalence de violence sexuelle en période de conflit.
La résolution demande aux forces de maintient de la paix de l'ONU qu'elles soient mieux préparées pour protéger des civiles contre la violence sexuelle, et souligne aussi le rôle vital que les femmes jouent dans la prévention de conflits, le maintien de la paix et la sécurité... et l'établissement de la paix post conflit.
On y indique aussi l'implantation d'une politique de tolérance zéro par rapport à l'exploitation sexuelle et les abus perpétrés par les forces de paix de l'ONU.
Tout ça envoi un message clair à travers l'ONU que le viol est un crime qui devrait être empêché, et s'il ne l'est pas, bien qu'il devrait être systématiquement rapporté, documenté et les coupables amenés devant la justice.
Mais pour que ça fonctionne, faudra que l'ensemble du conseil de sécurité et l'ONU prennent des actions concrètes...
Sur le terrain, ça veut dire la justice, des services de santé, la démocratie participative, et l'éradication de l'impunité pour les agresseurs sexuels.
Comme toujours, les solutions qui fonctionnent le mieux sont celles développées en consultation avec les personnes les plus affectées.
Donc le Conseil devra travailler de très près avec les groupes de femmes qui travaillent sur les fronts pour chercher à mieux composer avec les crimes sexuels durant les conflits armés.
KARZAI ET PAKISTAN
L'éventualité n'est pas très probable... mais on peut se demander qu'est-ce qui arriverait si Hamid Karzai décidait d'aller de l'avant avec ses menaces récentes d'envoyer des opérations militaires dans le territoire pakistanais...
Le président afghan a dit au cours des dernières années, surtout en 2006 avec la remontée des attaques des Taliban... que les insurgés dans son pays compte sur l'aide essentiel d'organisations de l'autre côté de la frontière.
Et oui, il y a du vrai dans ce qu'il dit... mais ça sert aussi d'excuse pour l'état déplorable de l'Afghanistan, six ans après le renversement des Talibans.
Karzai n'est pas, bien sur, le seul responsable de cet état déplorable, il y a bien sûr la présence de l'ONU, qui le garde au pouvoir, et qui doit recevoir une bonne part du blâme.
Comme en Irak, on croyait vraiment pouvoir envahir le pays rapidement et atteindre la paix et le bonheur tout aussi rapidement, sans coups durs.
Et la population afghane, qui reçoit par mégarde un paquet de bombes de l'ONU par la tête, qui n'a rien a mangé ou de quoi gagner sa vie, embarque de plus en plus du côté des insurgés et la résistance aux envahisseurs.
Oui, bien que l'on ne s'ennui pas trop des diktas culturels des Talibans, on reconnaît qu'au moins le pays était beaucoup plus sécuritaire dans le temps que les Talibans étaient au pouvoir.
Pour revenir à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan... une véritable passoire... les forces de l'ordre pakistanaises s'avouent incapables d'aider à empêcher les passages de stocks de leur côté vers les Talibans.... ni les jihadistes, non plus.
Et dans tout ça, le journal britannique The Independent publiait un article en avril dernier sur le rôle joué par la mafia russe, qui fournit les Talibans en armes par la frontière du Tadjikistan.
Supposément qu'un kilogramme d'héroïne vaudrait six kalashnikovs... les drogues vont vers les rues de la GB, et les armes aux fronts talibans.
Au-delà de tout ça, faut reconnaître les dégâts causés par les troupes de l'ONU, dont le Canada joue un grand rôle depuis quelques années.
8000 vies de civils officiellement perdues en 2007...
Alors, si Karzai décidait d'entrer militairement au Pakistan pour tenter de couper les sources d'approvisionnement, les résultats ne pourraient être autres que catastrophiques.
La coopération, plutôt, entre les deux pays, au lieu des attaques directes serait beaucoup plus idéale pour tenter de limiter la capacité guerrière des Talibans.
Mais l'espoir d'une coopération amicale menant à la paix est mince, dans le cas d'un pays sous occupation et de l'autre qui risque constamment d'être à feu et à sang sous un régime qui vacille... et nos bons soldats, nos concitoyens canadiens que l'on a lancé au milieu de tout ça... jusqu'en 2011 et au-delà... c'est une cause perdue, ramenons-les à la maison immédiatement.
PRISONS ET INÉGALITÉS
Encore une fois je vous fais part d'une récente chronique de George Monbiot, intellectuel britannique qui met toujours le doigt précisément sur les choses ne fonctionnent pas dans notre société moderne de pays développé...
Il pose la question, que je vous relance : lequel de ces pays a le plus haut taux d'emprisonnement de ses citoyens?
Le Soudan, la Syrie, la Chine, la Birmanie, l'Arabie Saoudite, le Zimbabwe ou l'Angleterre?
En fait, les pays avec proportionnellement plus de prisonniers viennent d'être énuméré en ordre inverse.
L'Angleterre a donc plus de prisonniers, possède un système judiciaire plus punitif que les pires dictatures de la planète.
Vendredi dernier, le gouvernement britannique a sorti ses chiffres sur la population carcérale... qui bat des records encore une fois.
Une montée de 38% depuis que les Travaillistes sont au pouvoir... est-ce que les crimes, surtout les crimes violents avaient augmenté pour autant? Pas du tout, en fait, c'est l'inverse...
Donc on enferme plus de gens, plus longtemps, durant une période où le crime est en baisse année après année.
Mais ça n'empêche pas le gouvernement britannique de construire de nouvelles prisons, assez pour enfermer 96 000 personnes d'ici 2014.
Avec ces données, la GB risque de rejoindre les ÉU, #1 mondial pour sa population carcérale ou 1% de sa population adulte est enfermée.
Six fois le taux de prisonniers qu'un pays comme la Turquie... deux fois le taux du #2 mondial, l'Afrique du sud.
Fait étonnant, 60% des hommes afro-américains qui n'ont pas terminées leurs études secondaires se retrouvent à un moment ou à un autre derrière les barreaux.
Ça ressemble beaucoup moins à l'emprisonnement d'individus, qu'à l'enfermement à clé de toute une classe sociale...
Pour revenir aux données sur le crime en GB, en baisse de 2% l'an dernier, avec les crimes violents en baisse de 9%.
Et la chute n'a rien à voir avec le taux d'emprisonnement, qui a baissé de 9% entre 2004 et 2006.
La population des prisons en GB augmente car on enferme les gens plus longtemps.
Entre 1997 et 2004, la sentence moyenne a augmenté de 15.7 mois à 16.1 mois... le résultat de nouvelles lois pénales introduites en 1998 et 2003.
Alors, en vue de la chute de crimes violents, pourquoi les sentences plus longues?
Pourquoi, alors que la GB devient plus paisible, elle est devenue plus punitive?
Monbiot a trouvé la réponse : d'après ses recherches, et vous pouvez aller voir ses références sur son site Internet Monbiot.com
Les pays avec les plus hauts taux d'emprisonnement, sont aussi ceux avec les plus hauts taux d'inégalité de revenus.
Dans l'OCDE, les ÉU ont le 2e plus haut taux d'inégalité... le Mexique, en première place, a le 3e plus haut taux d'emprisonnement.
En Europe, 4 des 5 nations les moins égalitaires se classent parmi les 5 premiers pour la population carcérale.
La corrélation, certes pas exacte, semble s'appliquer à travers tous les pays riches.
On n'a peut-être pas une démonstration de relation causale, par contre.
Mais on a trois connections probables... 1. l'inégalité est source de criminalité... 2. la prison est source d'inégalité et 3. l'inégalité cause l'emprisonnement.
Plus les gens en haut de l'échelle sociale accumulent des richesses, plus ils demandent avec ferveur une protection face au reste de la société.
Les personnes ou les groupes qui réclament, génère une demande pour des sentences de prison plus longue et ceux en position d'implanter ces sentences sont tous issu des classes sociales capitalistes ou coordonatrice.
L'argent génère de la paranoïa, et la paranoïa garde les gens en prison... plus de gens en prison engendrent plus d'inégalité...
qui envoie plus d'argent vers les riches et les puissants... augmentant leur ferveur pour l'emprisonnement des classes sociales inférieures... et voilà... beau cercle vicieux qui nous ramène, éventuellement, à l'état de société fasciste.
24 juillet 2008
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