24 juillet 2008

LA LEVÉE 9 JUILLET 2008

1. Colombie
2. G8


COLOMBIE




Ça se voit comme un film d'Arnold Schwarzenegger... des commandos de l'armée colombienne ont descendu dans la jungle et en sont ressortis avec 15 otages, parmi eux Ingrid Betancourt : ancienne candidate à la présidence de la Colombie.

Les otages avaient été tenus là 6 longues années...

Le Pentagone a été félicité pour sa participation à l'opération.

Toujours une bonne nouvelle lorsque des otages sont libérés... mais il ne faut pas perdre de vue le rôle que le Canada joue dans le long et sale conflit qui fait rage en Colombie.

Eh bien que ce soit la guérilla qui reçoit toute la couverture médiatique, il ne faut pas croire pour autant que les FARC sont les seuls responsables de la violence...

Des gouvernements colombiens successifs ont fait la guerre contre toutes formes d'opposition à leur autorité... avec l'appui tacite du Canada et des ÉU.

Contre des syndicalistes, des leaders de paysans, des activistes... des personnes qui, d'ailleurs, n'approuvent pas du tout des tactiques de prise d'otage des FARC.

Et bien que les causes qui ont créé la guérilla existent toujours, la prise violente de terres paysannes, la stratégie et la balance militaires a changés...

La célébration universelle de la libération d'Ingrid Bétancourt indique à quel point les FARC sont devenus impopulaires...

Et pendant ce temps là, un conflit se déroule entre la cour constitutionnelle et le président colombien, Alvaro Uribe Velez.

La cour suprême a condamné un membre du congrès d'avoirs acceptés un pot-de-vin en faveur de son vote appuyant une loi qui permettait à Uribe de se présenter pour un nouveau mandat présidentiel.

Contrairement au FARC, Uribe se croit assez populaire pour retourner en élection tout de suite pour démontrer sa légitimité de gouverner... encouragée, surtout, par le récent traité de libre-échange qu'il a signé avec le Canada.

Cette popularité a donné le feu vert au gouvernement colombien pour réprimer encore plus les mouvements paysans, comme présentement au Nord Cauca, attaquant des membres de la nation Nasa.

Et avec la libération héroïque d'Ingrid, le danger est bien réel que l'on oublie que la Colombie est sous le règne d'un gouvernement qui est en place par des pots-de-vin, la violence paramilitaire... qui vend ses richesses naturelles aux multinationales aux dépens des gens qui vivent sur ces territoires.

Les voix des gens qui souffrent de ces injustices ne doivent pas êtres enterrés dans l'acte héroïque de libération des otages... surtout au cours des prochaines semaines.

G8



Ça faisait 13 mois que les dirigeants du G8 ne s'étaient pas rencontrés... et si vous avez oublié ce qu'ils se sont dit l'an dernier, voici un petit rappel :

On disait que l'économie globale était en bonne condition et que la croissance était mieux distribuée à travers les régions.

On affirmait avec confiance dont l'inégalité globale allait se balancer grâce à la croissance économique envisagée.

Rien à dire sur la spéculation dans les marchés du pétrole et de l'alimentation, grande responsable de la flambée des prix.

La spéculation sur la valeur des commodités a été multipliée par 20 au cours des 5 dernières années... et, durant ce temps, le prix d'un panier de nourriture a globalement augmenté de 183%.

Et encore cette semaine, on voit bien que les dirigeants du G8 sont incapables de prendre des engagements sérieux envers les changements climatiques... dont la croissance économique est en grande partie responsable!

Pourtant, l'économie globale est à risque avec les pénuries de pétrole à venir, et les dommages de plus en plus significatifs causés par les changements climatiques.

C'est triste... car si l'on regarde l'histoire récente, aux deux moments où l'économie globale connaissait des crises équivalentes : 1930 et 1970... il y a eu des changements radicaux.

Au lieu d'avoir des échanges foisonnants d'idées neuves et révolutionnaires pour nous sortir du pétrin, tout ce que l'on a de la part des dirigeants du G8 c'est le néant.
Un pamphlet sera publié dans un mois qui suggèrent des voies à suivre pour remédier à la crise actuelle, titré Green New Deal, qui exigera une réglementation plus sévère sur le capital, des changements aux systèmes fiscaux, et des investissements importants dans la conservation d'énergie et l'énergie renouvelable.

Des solutions existent, et l'on se demande bien à quoi servent les rencontres du G8 si c'est pour ne pas en parler sérieusement.

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