1. Follow the money : derrière la fracture Belge
2. Merci, mais on le savait déjà! Le pétrole devient officiellement la première motivation pour l'invasion de l'Irak
3. On n'a plus besoin de vous! La toute récente paix entre la Chine et Taiwan déplait aux ÉU
4. La guerre pour l’Eau : comment notre assoiffé voisin du sud lorgne notre ressource bleue
5. Le cas d'Omar Khadr : pourquoi la vidéo de son interrogatoire devrait faire frémir tous les Canadiens...
BELGIQUE
Le chaos s’est installé en Belgique!
Le gouvernement vient de s’effondrer et le Premier ministre a déposé sa démission.
… et avec l’État des institutions politiques de la Belgique, on peut sérieusement se demander si le pays est sur le point de se facturer à tout jamais.
Le PM Yves Leterm a lancé la serviette lundi de la semaine passée, disant qu’il ne pouvait pas forcer un consensus entre les membres francophones et flammands de la coalition au pouvoir.
Je rappelle que la Belgique est séparée en deux régions : La Flandre dans le nord et la Wallonie au sud… deux régions qui ont connu une autonomie grandissante depuis les années 1970.
… et le nord, beaucoup plus prospère, cherche à obtenir encore plus d’autonomie.
Ce qui veut dire, pour des réformes qui vont transférer la responsabilité pour la taxation et la sécurité sociale au niveau régional.
Les partis francophones accusent les flamands de tenter de séparer la région plus riche du nord de la région du sud où le chômage est trois fois plus élevé.
La question centrale est donc de voir à quel point les Belges sont prêts à faire preuve de solidarité nationale.
Donc au-delà du clivage linguistique, la fracture de la Belgique a plus à voir avec la redistribution des richesses d’un pays qui est beaucoup plus riche que la moyenne européenne.
Le sud de la Belgique a été frappé de plein fouet par la globalisation… et les riches du nord ne veulent pas payer pour ça… à la fin, la fracture de la Belgique aura lieu sur une simple question d’argent.
PÉTROLE ET IRAK
Le micro suivant est tiré d'une récente entrevue qu'a accordé Noam Chomsky sur le sujet de l'Irak :
L’entente qui se prépare en ce moment entre le Ministère du pétrole en Irak et quatre compagnies pétrolières de l’ouest nous pousse à sauter vers quelques conclusions concernant l’invasion et l’occupation de l’Irak.
Les négociations avancent pour Exxon, Shell, Total et BP : les partenaires originaux du Irak petroleum company qui existait il y a quelques décennies… perdu aux mains des nationalistes irakiens.
Les contrats sans appels, apparemment écrits par les compagnies ont eu le dessus sur les offres de 40 autres compagnies pétrolières venant entre autres de la Chine, l’Inde et la Russie.
Tout ça se passe dans le plus grands des secrets…
Dans un pays, l’Irak, qui contient probablement la 2e réserve en hydrocarbures du monde, qui sont en plus très facile à extraire.
Pour les planificateurs américains l’Irak doit donc impérativement rester sous contrôle des ÉU, un endroit où des bases militaires peuvent rester en permanence.
Le pétrole. La raison ultime de l’invasion, alors… bien visible à travers la successions de prétextes : les armes de destruction massives, les liens de Saddam Hussein avec Al-Qaida, la promotion de la démocratie et la guerre au terrorisme…
Dans la déclaration de principes signée par Bush et le PM irakien Nouri al-Maliki en novembre dernier, on a mis ça bien au clair que l’économie irakienne devra être ouverte aux investisseurs étrangers, surtout américains, on s’entend.
Mais l’écho que l’on a le plus souvent du réseau de propagande de Washington, c’est que le seul à blâmer pour les problèmes en Irak, c’est son voisin imposant, l’Iran.
On menace l’Iran de représailles et d’agression militaire.
Or le paradoxe peu connu ici… c’est que le gouvernement irakien de Maliki est issu du secteur de la société irakienne la plus proche de l’Iran, appuyé par l’Iran.
La pseudo armée irakienne, une milice, en fait, est en grande partie basée sur la brigade Badr, qui a été entraînée par l’Iran et s’est battu pour le côté iranien lors de la guerre Iran-Irak.
Téhéran semble donc bien heureux de voir les ÉU qui implantent et maintient un gouvernement en place qui est sous son influence…
Encore une fois, du moment que le pétrole coule dans la bonne direction, on est même prêt à installer un gouvernement facilement influençable par le plus gros pays de l’axe du mal.
Plus d’un million d’irakiens mort cinq ans après l’invasion, qui est selon la loi internationale un crime de guerre…
Pendant ce temps là, la majorité de la population irakienne et américaine souhaite le retrait immédiat des troupes…
Mais… avec les grandes pétrolières qui salivent à la conclusion imminente de leur saisie du pétrole irakien… est-ce que l’on va les écouter?
PAIX CHINE ET TAIWAN
Pour les Chinois qui historiquement ne tiennent pas tant que ça aux allégeances du passé, faire la guerre est vue contre une manière contre productive de mener ses affaires… et la Chine a maintenant assez de confiance pour agir là-dessus.
La Chine et l’île voisine de Taiwan ne font même plus semblant d’être des ennemis et s’engagent maintenant dans une série d’associations au grand jour.
Vendredi dernier, des vols d’avion directs entre la Chine et Taiwan ont eu lieu pour la première fois en 60 ans.
Ce chapitre de la guerre froide est terminé et on semble bien être embarqué dans une nouvelle ère de paix entre les anciens rivaux.
Les hommes d’affaire de Taiwan sont déjà des investisseurs importants en Chine, et le gouvernement de Taiwan est en plein processus de normaliser les échanges entre les deux territoires.
Est parti, donc, l’excuse numéro un qu’avait l’armée américaine pour être installée dans cette partie là du pacifique…
Véritable scénario catastrophe pour la machine militaire américaine qui tire plus de 50% du budget du gouvernement américain de son côté…
La peur de la Chine est essentielle pour justifier l’achat des jouets de guerre à la fin pointe de la technologie…
Selon la dernière analyse du Pentagone, on estime que la Chine aura besoin de trois ans encore avant de pouvoir produire une force militaire capable de remporter un adversaire de taille moyenne.
Mihkail Gorbachev a dit mardi dernier, en pleine séance critique de Bush et des candidats à la présidence, que les ÉU investissent massivement dans la machine militaire sans qu’il n’y ait de place à ce sujet là dans l’espace public.
Un véritable tabou qui… avec les récents développements entre la Chine et Taiwan… devrait être levé.
GUERRE POUR L'EAU
En octobre dernier, le secrétaire général des nations unies Ban Ki Moon nous a fait part du fait que la planète entière se dirige vers une crise sans précédent pour l’eau.
Il a dit que près de 700 millions de personnes dans 43 nations sont affectés par la rareté de l’eau potable… et que ce nombre pourrait gonfler à trois milliards de personnes dans 17 ans.
Évidemment, pas besoin des avis experts pour comprendre que les changements climatiques vont empirer la situation.
Et nos voisins du sud, au sud des ÉU, commencent à être sérieusement assoiffés… et comme pour notre pétrole, ils ont l’œil sur nos réserves d’eau.
Et selon le point de vue, l’eau ne peut pas être inclus dans le traité de pseudo libre échange qu’est l’ALENA.
D’un côté on dit que l’eau n’est pas une commodité dans son état naturel et de l’autre on affirme que bien que l’ALENA ne peut pas forcer une province de vendre son eau… dès qu’une province décide d’aller de l’avant ça créer un précédent et ensuite avec l’ALENA plus moyen de revenir en arrière.
Le Pentagone en ce moment reçoit des conseils du manufacturier d’armes Lockheed Martin sur les moyens d’avoir accès aux sources d’eau de pays étranger… car on s’approche de la crise au sud, au point où ça deviendra une menace à la sécurité nationale.
Les grands lacs tiennent 20% de l’eau douce de la planète, mais seulement 1% de cette eau est renouvelée annuellement par la pluie et les nappes phréatiques.
Le Gordon Water Group a récemment publié un rapport disant que le Canada, même sans la menace américaine sur notre eau, est sur le point de bousiller ses propres réserves.
Dans le rapport intitulé Changing the Flow on indique que la croyance des Canadiens qu’ils ont des ressources d’eau illimitée est non fondée.
Nous utilisons en moyenne 50% plus d’eau que nécessaire…
Si la température moyenne s’élève de 2 à 4 degrés, le lac Ontario verrait son débit réduire de 24% et le fleuve St-Laurent baisserait d’un mètre à certains endroits.
Pour revenir à nos assoiffés du sud, 70% de la prise d’eau est due à de l’étalement urbain et la pollution agricole… et ça s’accélère.
Raison pour laquelle les Canadiens doivent absolument mettre de la pression sur leurs gouvernements pour empêcher les ÉU de mettre la main sur notre eau.
… Et pour ceux qui croient en la désalinisation oubliez ça : c’est une technique qui prend de grandes quantité d’énergie pour convertir l’eau salée en eau potable… contribuant du coup au rejet de plus de GES… menaçant encore plus les sources d’eau potable.
LE CAS KHADR
Vous avez peut-être vu la vidéo d’Omar Khadr, 16 ans, en train de se faire interroger par des agents des services secrets canadien à Guantanamo… une vidéo qui révèle bien des choses.
Le gouvernement canadien ne semble pas du tout s’incommoder du fait que les ÉU tient des combattants ennemis sans les chargés de quoi que ce soit, sans aide légale aussi…
Dans le clip, tourné en 2003 peu de temps après l’ouverture de la prison Khadr à l’air soulagé d’avoir rencontré des agents canadiens… mais lorsqu’il a réalisé qu’on était là plutôt pour l’interrogé il est tombé en pleurs…
Mais ce qui est le plus troublant dans cette histoire, ce n’est pas l’interrogatoire, assez soft, mais plutôt qu’il ait tout simplement eu lieu.
Pour commencer l’agent du SCRC l’a interrogé sans même lui faire part de ses droits légaux, une violation de droits fondamentaux.
Et plus important encore, bien que le Canada n'ait pas construit la prise de Guantanamo, le Canada porte quand même une certaine responsabilité légale et morale de ce qui arrive là-bas.
En flagrant contraste avec ce que d'autres pays de l'ouest ont fait... Khadr est le seul citoyen d'un pays de l'ouest qui demeure en détention, car tous les autres pays ont conclu des ententes avec les ÉU pour rapatrier leurs détenus.
En plus, Khadr est le seul détenu restant qui était un enfant lors de sa capture par l'armée américaine.
Son père l'avait initié à al-qaida lorsqu'il avait 10 ans, il a été capturé 5 ans plus tard et conduit à Guantanamo quelques mois plus tard...
Et l'appui du Canada pour la détention et le tribunal militaires d'enfant soldat est non seulement en contraste profond par rapport à d'autres pays de l'ouest, mais aussi en pleine contradiction de ses obligations internationales et son appui exprimé pour la réhabilitation d'enfants soldats!
Dans le protocole signé par le Canada, on y reconnaît que les enfants soldats devraient être considéré en premier lieu comme des victimes d'offenses contre la loi internationale... et appelle les États à mettre de l'emphase sur la justice restauratrice et la réhabilitation sociale lorsque l'on fait affaire à des combattants mineurs.
En supportant activement la détention et le traitement de Khadr à Guantanamo, le Canada indique clairement que sa position internationale sur les enfants soldats n'est que du vent.
... Et tous les citoyens canadiens devraient se sentir concernés... car si le Canada n'est pas vraiment commis à ses obligations domestiques et internationales, et la loi, bien, dans ce cas-là, aucun citoyen n'est en sécurité.
24 juillet 2008
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