26 septembre 2005

VEILLER À L'HÉRITAGE

Parents non-oppressifs

On entend souvent dire qu’il n’existe pas un guide parfait pour les nouveaux parents…qu’en fait c’est très essais et erreurs…que l’important c’est d’être à l’écoute de son enfant et lui donner une tonne d’affection et tout ira pour le mieux.

Bien que tout ça soit vrai, c’est toujours utile pour les parents et ceux à venir de connaître certains principes de base qui permettraient d’élever ses enfants d’une manière non-oppressive.

J’ai trouvé un entretien avec Cynthia Peters, une activiste et écrivaine pigiste de Boston qui a des idées très intéressantes sur ce qui fait de bons parents.

Elle souligne que les parents ont beaucoup de pouvoir sur les enfants.

Ils décident où ils vivront, comment ils s’appelleront, avec qui ils vivront, la langue qu’ils parleront, à quelles sous-cultures ils s’intègreront, ce qu’ils mangeront et la quantité d’affection qu’ils recevront.

Mais tout ce pouvoir n’émane pas que du parent.

Car celui-ci est influencé par les institutions de la société.

Son salaire décidera d’où il vivra, donc dans quelle communauté l’enfant grandira.

La manière dont a été élevé le parent décide en grande partie comment sera élevé l’enfant.

L’accès aux privilèges et la prévision de ce qui s’en vient pour l’enfant affectera en grande partie ce que le parent transmettra comme attentes pour l’avenir.

Alors le parent est sous l’influence de plusieurs pressions sociales, économiques et culturelles qui affectera profondément les options qui seront mises à la disposition de l’enfant.

Rendre ces institutions moins oppressives est la chose la plus importante que nous puissions collectivement réaliser afin d’influencer les parents à être moins oppressant envers leurs enfants.

Par exemple, enlever le stress de la pauvreté et les valeurs culturelles dictées par l’économie de marché libèreraient les familles; leur permettant d’évoluer loin des soucis financiers.

Les parents seraient moins oppressants envers leurs enfants dans la mesure qu’ils n’auraient pas à les élever dans des quartiers violents, près de décharges toxiques ou dans des villes surpeuplées et des banlieues mal conçues qui isolent les gens au lieu de créer des communautés.

C’est important aussi de faire en sorte d’humaniser le plus possible le monde à l’extérieur de nos portes.

Parce que, comme le dit avec raison Cynthia Peters, dépendre de la sphère privée comme seul endroit dans notre vie où les personnes fonctionnent selon les principes du partage, de l’affection et de l’altruisme gratuit…tout ça c’est beaucoup trop à demander à un seul lieu.

Elle suggère aux parents de faire en sorte que la famille ne soit pas le lieu unique où les enfants peuvent recevoir leurs besoins affectifs.

Peters dit aux parents de prendre surtout garde contre la tendance dangereuse de vouloir faire de leurs enfants l’expression de leurs vœux inassouvis.

Mais d’un autre côté il est important de leur servir de guide, de leur transmettre des normes de comportement et de les éclairer sur les interactions auxquelles ils devront s’attendre dans le monde.

Il faut, avant tout, baser la relation avec son enfant sur le respect mutuel et surtout pas la peur.

L’autorité devrait être ancrée dans la volonté d’accomplir honnêtement ce qui est le mieux pour l’enfant.

Si l’enfant fini par comprendre que le pouvoir et le contrôle importent plus que le souci honnête pour le bien-être de l’enfant…ça sera ne pas bien long avant qu’il n’écoute plus les conseils du parent.

L’attitude importante à adopter envers l’enfant est de l’écouter et non pas de constamment dicter; de donner l’exemple plutôt que de commander.

C’est crucial pour un parent de bien comprendre la nature du pouvoir qu’il a sur son enfant — un petit être humain qui n’a pas la possibilité d’échanger ses parents pour des adultes ayant moins de défauts.

Plus de raisons pour être bien conscient des défauts que l’on a en nous en plus des institutions qui nous entourent.

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