09 mai 2005

JEUX DE CHAISES

Le parti de Tony Blair remporte un troisième mandat malgré le fait d'avoir trompé la population sur l'Irak. À Ottawa, les néo-démocrates tordent le bras du parti fédéral et soutirent quelques milliards de plus pour le nouveau budget fédéral. À New York, on discute de non-prolifération de l'arme nucléaire sans trop y croire. Einstein parlait souvent de Dieu et de spiritualité, mais pas de la manière traditionnelle.


Élections en Grande-Bretagne : en attendant Gordon Brown...

Tony Blair a démontré, tout comme George Bush l'a fait, qu’il était un homme-téflon, remportant ses élections malgré le fait d’avoir éhontement menti à sa population concernant la présence d’armes de destruction massives en Irak.

Rappelons que Blair avait dit, huit mois avant l’invasion de l’ancienne colonie britannique, que Saddam avait développé des armes de destruction massive qui pouvaient atteindre Londres en 45 minutes...même s'il savait fort bien que c'était faux.

Le parti travailliste a remporté son troisième mandat consécutif jeudi dernier, gagnant juste assez de sièges au parlement pour obtenir une majorité mince, mais assez confortable pour gouverner.

Là-bas, comme ici, le Premier ministre est choisi par les députés…pour plusieurs britanniques, ça ne valait tout simplement pas la peine de voter contre leur candidat local pour donner une leçon à Tony Blair.

Alors, jeudi dernier, le parti de Blair a vu son appui baisser de 42% à 36%…et cette chute en popularité leur ont fait perdre 47 députés.

Ils retournent quand même 356 députés au parlement britannique.

Le plus curieux dans tout ça, c’est qu’aucun des autres partis n’a pu bénéficier du mouvement anti-travailliste.

Les conservateurs, à droite des travaillistes, sont restés pris à 33% du vote national, le même niveau qu’aux dernières élections, malgré tout, ils ont augmenté de 33 sièges leur place au parlement.

À la gauche des travaillistes, les démocrates-libéraux ont été les seuls à connaître une croissance en popularité, augmentant leur part de vote de 18,8% à 22,7%…ils ont terminé la soirée avec 63 députés, la plus haute représentation en huit décennies, mais loin derrière les conservateurs.

Il demeure que Blair a aidé l’administration Bush à envahir illégalement un pays, causant la mort de 100 000 civils innocents, la destruction de Falluja, une ville de 300 000 habitants; renversant le système politique et judiciaire international; et provoquant de la sorte l'ouverture du plus grand terrain de recrutement pour le fondamentalisme islamiste.

Mais faut essayer de comprendre les Britanniques : les rapaces du parti conservateurs n’auraient pas fait le contraire et la plupart des députés travaillistes ont tout de même de l’allure.

L’espoir, pour plusieurs, est de voir Blair prendre sa retraite à mi-mandat et qu’il se fasse remplacer à la tête du pays par Gordon Brown, un Écossais favorable à l’État providence, les droits des travailleurs, et pas très content d’envahir d’anciennes colonies.

Jeux de chaises à Ottawa

On assiste à Ottawa à des relations étranges : le Bloc québécois et les conservateurs travaillant main dans la main.

Les libéraux et les néo-démocrates (j’ai dont hâte qu’ils arrêtent d’être nouveaux, eux-autres ! Non, mais, on peut être nouveau combien de temps ? 40 ans ?) bref, le NPD et les libéraux fédéraux ont formé une coalition provisoire le temps d’un budget.

Dans le fond, rien n’a vraiment changé, les néo-démocrates n’appui pas la corruption libérale parce qu’ils veulent voir plus de dépenses sociales.

Et non, les Conservateurs ne supportent pas l’indépendance du Québec parce qu’ils ont besoin du Bloc pour faire tomber le gouvernement.

En fait, logiquement, on devrait voir le Bloc s’allier au NPD et les Conservateurs avec les Libéraux.

La semaine dernière, le chef des conservateurs Stephen Harper a qualifié de disgracieux l’entente conclue entre le NPD et les Libéraux sur le prochain budget fédéral.

Ça nous montre vraiment qui est Stephen Harper, vraiment, qu’est-ce qu’il y a de disgracieux dans l’ajout d’1,6 milliards en logement social; l’ajout d’1,5 milliards de transfert vers les provinces pour baisser les frais de scolarité et de meilleurs programmes d’entraînement à l’assurance-chômage ?

Qu’est-ce qu’il y a de si disgracieux dans l’ajout de 900 millions pour de nouveaux programmes environnementaux et de l’argent pour le transport en commun ?

Le NPD a aussi forcé les Libéraux a augmenté l’aide à l’étranger de 500 millions, ce qui rapproche le Canada un peu plus de notre promesse de consacrer 0,7% de notre PNB à l’aide des misérables du tiers-monde.

Harper avait eu sa chance au dernier budget fédéral d’influencer son contenu, mais n’a rien fait…tout ce qu’il veut, ce sont des élections hâtives qu’il est certain de gagner…probablement à tort parce qu’il n’est pas très haut dans les sondages.

En gros, le nouveau budget boosté par le NPD ajoute 4,6 milliards en dépenses sociales…la preuve qu’Ottawa accumule des surplus depuis un bon bout de temps,

60 milliards au cours des sept dernières années et que sa prend une menace sérieuse pour le que le parti au pouvoir réajuste le tire un petit peu plus équitablement.

Négociations nucléaires : à quelle fin ?

La conférence de révision du traité de non-prolifération nucléaire, une rencontre quinquennale, a commencé à NY le 2 mai dernier sans programme précis.

En gros, deux groupes de nations s’affrontent : ceux qui ont déjà un arsenal de bombes nucléaires sous les termes du traité, j’ai nommé : ÉU, Russie, GB, France et la Chine.

De l’autre côté, qu’on pourrait appeler les proliférateurs, viennent de s’approprier l’arme atomique ou aimerait l’avoir bientôt : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et l’Iran, semblerait-il.

Ceux qui ont la bombe veulent empêcher tout les autres de l’avoir, et ceux qui la veulent aimeraient que les premiers réduisent considérablement leur arsenal avant de faire la morale aux autres.

En fait, en ce qui concerne le nucléaire en générale, tous devraient pouvoir y avoir accès ou aucune nation ne devrait en avoir.

Mais avec l’administration Bush, on risque de voir un retour à la course à l’armement nucléaire, Washington ayant clairement indiqué que le pays ne gênera pas d’utiliser son arsenal atomique s’il se sent menacé.

Il demeure que tout les membres des deux groupes augmentent leur capacité nucléaire, dans un sens, mêmes s’ils menacent mutuellement d’éradiquer toute vie sur terre, ils poussent le monde vers la globalisation atomique.

Dire que la fin de la guerre froide était sensée menée à la fin de la menace nucléaire, mais là, 15 ans plus tard, nous commençons l’ère de la renaissance nucléaire.

Y’a même Ben Laden qui veut jouer avec les grands, ayant déclaré que c’est la responsabilité religieuse des musulmans d’obtenir la bombe atomique.

Le pire c’est que la population mondiale préfère de loin une planète sans armes nucléaires, unanimement.

La population des 183 pays présents à la conférence est d’accord avec ça, incluant les ÉU à un niveau de 66%.

Einstein religieux ?

L’année mondiale de la physique en 2005 parce qu’on célèbre le 100ième anniversaire de l’année miraculeuse d’Albert Einstein.

En 1905, Einstein a écrit trois articles, en quelques mois, qui ont complètement transformé le champ de la physique.

Le premier article affirmait que la lumière doit se comporter parfois comme un courant de particules ayant des énergies discrètes, des quanta.

Le deuxième offrait un test expérimental pour vérifier la théorie de la chaleur.

Le troisième était une percée révolutionnaire pour les physiciens de l’époque, Einstein a réglé le problème de la connexion entre la théorie de l’électromagnétisme et le mouvement ordinaire avec le principe de la relativité.

Dix ans plus tard, il avait terminé sa théorie générale de la relativité, renversant les veilles notions d’espace et de temps en imposant une nouvelle définition de la gravité.

Mais un mythe persiste encore aujourd’hui sur le bon vieux Albert. Le mythe que c’était un homme religieux.

Il a quand même utilisé le mot dieu et religion souvent, mais jamais d’une religion centralisée ou d’un dieu monothéiste.

Pour Einstein, l’existence même était Dieu. Et lorsqu’il parlait de sens religieux, il parlait plutôt d’éthique et de spiritualité générale chez l’humain.

Il ne croyait pas en un Dieu fait uniquement pour l’être humain et la Terre, dans ce sens il était panthéiste, il voyait la présence de Dieu partout dans l’univers.

Concernant sa propre religion, Einstein était Juif, il n’aimait pas beaucoup le concept de peuple choisi, il voyait ça comme une infantile divinisation d’un clan.

Einstein considérait Gandhi comme un guide spirituel exemplaire et sa plus grande peur n’était pas l’apocalypse de la bible, mais la destruction de la terre par un holocauste nucléaire.

La seule élévation spirituelle digne de mention pour lui était la libération de l’identification rigide à soi. Voilà une définition de la religion qui n’est pas pour tout le monde, la plupart préférant la division et l’exclusivité parce que ça justifie mieux nos ambitions matérialistes égoïstes.

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