08 mai 2008

LA LEVÉE 23AVRIL 2008

GREENWASHING




Hier c’était la 38e journée de la Terre, et encore une fois l’événement se produit avec sa dose épaisse de peinture verte qui couvre tout.

Des compagnies comme Wal-Mart qui annonce des initiatives environnementales, General Electric et sa campagne d’écomagination…

Le programme de conversion de factures papier en factures électroniques, en partenariat avec Desjardins et Vidéotron

De lundi à dimanche, les marchands IGA verseront à l'organisme 10 ¢ par transaction lorsque des clients apporteront leurs sacs, et les consommateurs seront également invités à faire une contribution.

L'argent amassé permettra de créer un Fonds Écomunicipalité IGA, permettant de financer un projet environnemental.

Home Depot Canada offrira pour sa part un soutien à une municipalité aux prises avec un problème d'algues bleues.

En surface, toutes de belles initiatives, mais qui en font plus pour l’image, la marque des entreprises que pour sauver la Terre.

Le plus gros problème avec le Jour de la Terre c’est que c’est devenu un rituel de sympathie pour l’idée de protection environnementale…

On nous répète sans cesse que de petites choses quotidiennes, comme retourner ses bouteilles, apporter ses sacs en coton, fermer le robinet lorsque l’on se brosse les dents…

Tout ça ne mène à absolument rien sur le long terme sans de grandes actions systémiques en plus.

La transformation du Jour de la Terre en cette nouvelle version corrompue par les entreprises n’a pas été un accident.

C’est le reflet de stratégies très méticuleusement calculées par l’industrie des relations publiques qui a compris à coup de sondages que la majorité des gens s’inquiètent de l’impact humain sur la planète et les dommages causés aux écosystèmes.

Donc au lieu de convaincre le public qu’il n’a pas à s’en faire autant, on a préféré prendre la voie de la propagande environnementale.

Les clients de l’industrie pourront ainsi poursuivre leurs activités profitables tout en se drapant d’intentions vertes.

C’est du lavage au vert, du greenwashing, l’appropriation de vertus environnementales par une entreprise, une industrie, le gouvernement et même une ONG pour créer une image écologique, pour vendre un produit ou une politique… ou pour réhabiliter leur image après s’être sorti une controverse.

L’industrie des relations publiques avec le lavage au vert est à la fin une tentative d’obscurcir la conscience écologique, de la polluer, en polluant le langage et la pensée…

Empêchant les masses de réfléchir clairement et d’amener des changements au seul endroit où ça compte : l’arène politique.

Une manifestation afin de « se réapproprier » le Jour de la Terre a d’ailleurs eu lieu dimanche à Toronto.

Les organisateurs voulaient notamment condamner les solutions faciles proposées par le Jour de la Terre, qui servent à déculpabiliser les gens par rapport à leur impact sur l’environnement.

Malgré tout, il y a de bonnes initiatives et ce n’est pas tout qui est complètement du greenwashing… Mais faut savoir reconnaître une campagne de lavage à vert avant.

Super site en anglais, SourceWatch donne des exemples de greenwashing à travers la planète.

Faut pas être totalement cynique non plus… Mais plus intelligent. L’hygiène de son environnement mental… Tiens! Pourquoi pas commencer votre ménage du printemps par l’intérieur de votre boîte crânienne?

NON VIOLENCE



L’émeute après le match du Canadiens lundi soir m’a fait réfléchir à toutes les fois où il y a de la casse et des conflits avec les escouades anti émeutes…

En 1933 Ghandi avait écrit que la stratégie de l’activisme non violent, qu’il appelait aussi la loi de l’amour, allait fonctionner tout comme la loi de la gravité, que l’on le veuille ou non…

Et si on regarde des exemples à travers l’histoire : en Chine antique, les débuts du christianisme, le démantèlement de l’Union soviétique, la fin de l’Apartheid en Afrique du sud… de bons exemple de mouvements non-violents qui ont fonctionné.

Et on serait porter à croire, en se rappelant d’autres exemple comme le soulèvement anti-colonial en Inde, le mouvement pour les droits civils aux sud des ÉU… que plus personne allait en douter.

Aucun commentaire: