1. Bolivie
2. Attaque démocratie Amérique latine
3. Obama et Wright
4. Pharmaceutiques et OMS
BOLIVIE
Commençons l’émission par le pseudo référendum tenu dimanche dernier en Bolivie…
Près de 86% des votants, sur une population de 2,5 millions d'habitants, se sont prononcés pour l'autonomie, mais 40% se sont abstenus…
Donc dans un référendum pour l'autonomie de ce département riche en gisements de gaz, qui concentre 30 % du PIB du pays andin - le plus pauvre du sous-continent.
Premier d'une série de quatre consultations organisées par les dirigeants conservateurs des régions de l'est du pays, était rejeté par le président Evo Morales et boycotté par ses partisans.
Au coeur des nouvelles tensions en Bolivie se trouvent les plans par l’élite du département de Santa Cruz à l’Est, le château fort de l’oligarchie de la Bolivie, de reprendre le contrôle face au gouvernement central d’Evo Morales.
Malgré le fait que le référendum ait été déclaré illégal par la cour électorale nationale, la cour électorale de Santa Cruz a décidé d’appuyer le processus.
Les géants de l’agrobusiness sont en guerre contre Morales à la suite de récentes décisions de limiter les exportations de certains produits agricoles, pour affronter la crise alimentaire qui sévit partout.
Depuis l’inauguration de Morales en 2006, l’élite politique et économique du pays se sent menacée par le premier gouvernement autochtone de la Bolivie… et vue que la Bolivie est composée au 2/3 de population autochtone bien l’élite s’est retranchée dans l’est du pays.
Nationalisation du gaz, la convocation d’une assemblée constituante pour réformer la constitution, l’implantation de programmes sociaux importants pour renverser la pauvreté et des siècles d’oppression… bref, toutes des actions qui ont motivé l’élite d’accélérer leur campagne de déstabilisation.
Ils en veulent surtout à la réforme agraire, qui a redistribué des centaines de milliers d’hectares de terres aux paysans…
Derrière les appels à l’autonomie se trouvent donc des intérêts économiques qui espèrent remettre plus de pouvoir à l’opposition de Morales qui contrôle l’est du pays, et donc plus de contrôle sur les ressources naturelles qui se trouvent en majorité dans l’est.
Je rappelle que la Bolivie est assise sur la deuxième plus grande réserve de gaz naturelle de l’Amérique du sud, après le Venezuela.
La campagne référendaire sur l’autonomie a comme but donc de déstabiliser le gouvernement Morales mais surtout d’atteindre l’avènement d’un État indépendant dans l’est où il y a toutes les richesses… et tous les blancs…
Il y a donc beaucoup de racisme dans cette campagne, une peur de la «revanche indigène».
La Bolivie semble donc être la première cible d’une attaque en règle contre la révolution rose en Amérique latine.
Le 22 avril dernier a eu lieu le sommet de l’alternative bolivarienne des Amériques, réunissant le Venezuela, Cuba, Nicaragua la Bolivie et l’île de Dominique.
Une déclaration de solidarité envers le peuple de la Bolivie a été signée par les chefs des pays présents.
La déclaration affirme que les nations de l’ABA rejetaient les plans de déstabilisation qui visent la paix et l’unité de la Bolivie.
Que les pays de l’ABA ne reconnaîtront aucune figure juridique qui souhaite se séparer de l’État national de la Bolivie ou qui viole l’intégrité territoriale de la Bolivie…
Espérons que ce soit la même approche du Canada, des États-Unis et des pays de l’Ouest en général…
Mais… sans chercher à créer des théories de conspiration… j’ai l’impression que Washington a du avoir un rôle à jouer dans tout ça… je parlais donc d’une attaque en règle contre la révolution rose en Amérique latine?
Après la musique on se déplace au cœur de cette attaque : la Colombie et le Venezuela…
ATTAQUE SUR LA DÉMOCRATIE AMERIQUE DU SUD
Au-delà de l’horrible chaos de sa guerre en Iraq en Afghanistan et de ses plans contre l’Iran, Washington mène une autre sorte de guerre sur un autre continent : sa cour arrière, l’Amérique latine.
Utilisant des pantins, Washington vise à restaurer et renforcer le contrôle politique des groupes privilégiés qui s’appellent eux même la classe moyenne…. Mais qui est dans les faits la classe riche et dominante.
Le but c’est d’éteindre les espoirs des masses pauvres, encouragées par les réformes politiques au Venezuela, l’Équateur et la Bolivie.
… et comme en Afrique du sud, le racisme joue pour beaucoup dans la lutte des classes en Amérique latine. Par exemple au Venezuela, où on a longtemps ignoré les pauvres, voire détesté.
Dans les médias privés au Venezuela, on a du mal à cacher sa haine pour le mouvement d’Hugo Chavez et ceux qu’ils tentent de sortir de leur misère.
C’était le plus évident lors du coup d’état manqué contre Chavez en avril 2002… qui était rappelons le immédiatement appuyé par Washington.
Et maintenant la guerre contre la démocratie en Amérique latine a sa ligne de front en Colombie et sa première cible est bien sûr le Venezuela.
Pas difficile de comprendre pourquoi : un des premiers gestes de Chavez a été de revitaliser l’OPEC et de forcer la montée en flèche des prix du pétrole.
En même temps il réduisait le prix du pétrole pour les pays les plus pauvres des Caraïbes et de l’Amérique centrale… a utilisé la nouvelle richesse du Venezuela pour rembourser des dettes nationales, notamment celle de l’Argentine… rejetant le FMI d’un continent sur lequel il effectuait un contrôle morbide.
Chavez a réduit la pauvreté extrême de moitié… pendant que le PDN montait en flèche.
C’est ça la pire ironie : les riches sont juste devenus plus riches sous la gouvernement de Chavez!
Mais tout ça est noyé dans la propagande intraitable des médias locaux et de chez nous disant que Chavez planifie l’instauration d’une dictature…
L’autre côté de la frontière se trouve la Colombie, que les ÉU ont transformée en Israël de l’Amérique latine.
Sous le Plan Colombie plus de 6 milliards de dollars en armes, en avions, en forces spéciales, en mercenaires et en logistiques ont été données aux groupes les plus meurtriers de la planète.
Les paramilitaires de la Colombie, proches du gouvernement, ont commis des actes atroces entre les années 1996 et 2006 : 31 656 assassinats et disparitions forcées…
Les paramilitaires sont responsables du déplacement forcé de trois millions de personnes en Colombie.
L’homme de confiance de Bush et je dirais même de Harper en Colombie est le président Ivaro Uribe, un Pinochet des temps modernes.
Jusqu’à présent, 62 de ses alliés politiques se sont trouvés sous enquête pour leur proche collaboration avec les paramilitaires et leurs escouades de la mort.
Depuis 2002, au moins 31 journalistes ont été assassinés en Colombie… et l’an dernier seulement, quatre journalistes majeurs ont été menacés de mort après la publication d’articles critiques sur Uribe.
Le 10 mars dernier, l’administration Bush annonçait commencer le processus de la mise en place du Venezuela sur la liste des États terroristes, avec la Corée du Nord, la Syrie, Cuba, le Soudan et l’Iran… qui attend pour sa part une attaque de l’État terroriste numéro un : les ÉU.
Tout ça le résultat direct du Plan Colombie et sa pseudo guerre contre la drogue… dont le vrai but était d’éliminer les FARC….
Tout ça base sur le modèle de la campagne des Contras mené par la CIA au Honduras au cours des années 1980 qui visait l’élimination du gouvernement réformiste du Nicaragua.
La défaite des FARC est un prélude à une attaque en règle contre le Venezuela si l’élite du pays gagne confiance lors des élections générales en novembre prochain.
OBAMA ET WRIGHT
Jeremiah Wright, le preacher ex ami et guide spirituel de Barack Obama a fait beaucoup de bruit la semaine dernière… mais il a résumé sa motivation ensuite en disant qu’il a bien le droit de dire ce qu’il veut puisque ce n’est pas lui qui se présente pour une élection…
Le révérend Wright est un preacher afro-américain qui n’a aucune hésitation à utiliser des mots comme impérialisme, les opprimés, les oppresseurs et le désir de Dieu pour un changement radical…
Rev. Wright is an unapologetic African American preacher who has no hesitation speaking the truth in the best of the religious prophetic tradition.
Il a aussi dit qu’un pays ne peut pas terrorise d’autres peuples et ne pas s’attendre à des répliques terroristes…
Pour sa part, Barack Obama cherche à s’élever dans le monde à travers le parti democrate…qui est l’aile gauche du duopole au pouvoir avec le parti républicain…
Obama a dit le 29 avril dernier lors d’une conférence de presse où il reniait officiellement ses liens avec son pasteur de 20 ans que c’était devenu clair que le révérend Wright a un point de vue global en contradiction du mien…
On peut comprendre qu’avec l’attention médiatique mise sur Obama, qu’il ait voulu une fois pour toute exposer les profondes différences de point de vue global entre lui et Wright… qui existent vraiment, après tout… pour ceux qui prennent le temps de lire son livre The Audacity of Hope.
Mais ce n’était pas vraiment nécessaire pour lui d’utiliser des mots comme «diviseur et destructeur» pour qualifier les discours de Wright… spectacle, des railleries non fondées dans la vérité…
Il y avait du très bon comme du très mauvais dans le discours de Wright au National Press Club, l’endroit d’où émerge toute la controverse… mais Obama a tout rejeté en bloc.
Pourtant, Barack Obama a jusqu’à présent fait un réel effort pour mener une campagne électorale différente, une basée sur les sujets, la politique, plutôt que les attaques personnelles sur les adversaires.
Mais dans le cas du révérend Wright, Obama a échoué… les médias de masse américaines l’ont fait plier dans ses principes…
Si Obama gagne la nomination democrate et éventuellement la présidence, on devra s’attendre à d’autres moments où il rejettera ses positions progressistes.
Souhaitons maintenant qu’avec l’affaire Wright derrière lui qu’il garde le cap sur une campagne aux discours progressistes et qu’il mène le combat pour des politiques gouvernementales progressistes…
PHARMACEUTIQUES ET OMS
Les nations du monde débattent présentement sur la nature de nouveaux mécanismes de recherche et de développement dans le domaine médicale.
On cherche à faire la promotion de l’innovation tout en rencontrant les besoins particulier des pays en voie de développement afin d’assurer les médicaments essentiels leur soit rendu peu importe leur revenus.
Des conclusions positives aux cours de ces négociations aux bureaux de l’OMS, organisation mondiale de la santé… pourraient produire des bénéfices spectaculaires pour la santé publique aux cours des prochaines années et décennies.
Les besoins longtemps ignoré des pays pauvres pourront enfin être adressées…
De nouveaux produits importants pourraient devenir abordable pour tous les patients, pas seulement pour les gens vivant dans les pays riches ou tout simplement riche.
De nouveaux systèmes de collaboration, de nouvelles manières de mener de la recherche et du développement menant à des réalisations scientifiques concernant des nouvelles menaces à la santé publiques pourraient voir le jour.
Mais il y a une ombre sur les négociations à l’OMS, eh oui vous avez deviné : les grandes compagnies pharmaceutiques.
Ces compagnies sont très inquiètes du fait que de nouveaux mécanismes de recherche et de développement pourraient brasser le système du monopole des brevets autour duquel ils ont construit leur modèle d’affaire qui permet de générer des profits annuels indécents.
Dans un effort de rediriger les négociations à l’OMS qui mèneraient à des mesures visant le bien-être et le progrès public plutôt que les profits des actionnaires, l’industrie pharmaceutique déploie tous ses instruments d’influence politique.
Comme prévu, on tente donc d’influencer les positions officielles des gouvernements des pays riches assis à la table des négociations de l’OMS.
Récemment on note de l’intransigeance décevante de la part des ÉU, de l’UE et du Japon… qui fait dévier la ligne des négociations antérieures…
Le IFPMA, International Federation of Pharmaceutical Manufacturers and Associations a rempli les corridors à l’extérieur des salles de négociations de lobbyistes…
L’IFPMA a 59 personnes d’officiellement enregistré pour participer aux rencontres.
Encore plus insidieux, l’industrie finance des groupes d’intérêt pantin et des think tanks alliés qui ensemble discréditent toute l’initiative de l’OMS…
Un réseau global de soi disant penseurs indépendants avec des liens très proches à l’industrie pharmaceutique remplissent les journaux et médias du monde avec leurs opinions dénonçant les négociations de l’OMS.
On comprend la motivation de l’industrie pharmaceutique qui cherche à influencer les négociations à l’OMS concernant l’innovation et l’accès aux médicaments…
Mais on sait fort bien chez les hauts placés que l’industrie n’a pas tout à fait le point du vue favorable de la part du public… c’est la raison pour laquelle on procède d’une manière beaucoup plus subtile pour influencer les choses… comme la nouvelle politique globale sur la santé publique.
Ce que l’on tente de faire à l’OMS en ce moment est capitale pour la santé mondiale… ce n’est pas juste une question de donner de l’argent aux pays qui n’en ont pas… ça concerne surtout des changements aux règlements de l’innovation médicale… s’arranger pour que les nouvelles drogues dont on aura partout besoin soient bien développé et accessible à ceux qui en ont besoin.
Mais avec des intérêts financiers aussi élevés, est-ce que les gouvernements présents aux négociations auront le courage de passer à travers et faire la bonne chose?
Grâce à la campagne de pression de l’industrie pharmaceutique, bien, ça reste à voir.
08 mai 2008
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