15 août 2005

LA TERRE : FOSSE SEPTIQUE DES RICHES

Pourquoi les riches sont-ils contre l'écologisme?

Nous sommes tous un peu responsable de la crise écologique dans laquelle nous sommes pris en ce moment, mais il y en a qui sont plus responsables que d’autres.

Des personnes qui par la richesse et la puissance qu’elles possèdent influence grandement notre démarche collective.

Faut pas se tromper : l’humanité fait partie intégrante de la biosphère, sans cette mince pellicule qui englobe la terre, non seulement il n’y a pas de capitalisme il n’y a pas d’être humain non plus.

Mais le capitalisme global contemporain semble vouloir croire que la réalité est le contraire, que les entreprises transnationales peuvent exister en dehors de la nature.

C’est ce que l’on peut lire sur le site de l’essayiste Michael Parenti au www.michaealparenti.org

Il affirme que la motivation première des grandes firmes d’investissement est de convertir les matériaux naturels en commodités et ces commodités en profits, transformant de la sorte la nature vivante en une vaste accumulation de capital mort.

Cette accumulation de capital traite les systèmes qui supportent la vie comme une réserve sans fin d’ingrédients jetables à être consommer et empoisonner à volonté.

Et en conséquence, nos systèmes écologiques sont menacés par le réchauffement planétaire, une érosion massive et l’élimination de la couche d’ozone.

La collision de la sur-expansion sans limites du capitalisme et de notre écosystème fragile et limité causera des résultats désastreux.

On peut se demander qu’elle est la position des riches et des puissants sur cette calamité imminente ?

Steve Symms, le sénateur républicain de l’Idaho l’a très bien résumé en ayant déjà affirmé que s’il devait choisir entre le capitalisme et l’écologisme, il choisirait le capitalisme.

Notre monsieur Symms ne semble pas réaliser que sans un système écologique fonctionnel, il n’y aurait pas de capitalisme.

Alors, pourquoi les riches et les puissants semblent-ils tant vouloir prendre le chemin anti-environnement actuel qui selon toutes apparences est totalement suicidaire?

En grande partie parce que ces gens-là ne vivent pas comme nous. Leur expérience de vie, leur statut social les expose à une autre réalité.

Et même si un cancer devait frapper un de leurs enfants, ils n’est pas évident qu’ils feront le lien entre cette tragédie et les facteurs environnementaux : même si la science nous confirme que l’épidémie présente du cancer est liée à des causes humaines comme la pollution chimique.

Michael Parenti affirme qu’à la longue la classe en haut de l’échelle sociale provoquera notre fin à tous, mais comme nous, ces personnes ne vivent pas dans le long terme mais plutôt dans l’ici et le maintenant.

Ce qui est important pour eux en ce moment n’est pas la viabilité écologique, mais l’accumulation de capital.

Le destin de la biosphère est une abstraction lointaine par rapport à leurs investissements immédiats.

D’autant plus que la pollution c’est payant et que la protection de l’environnement coûte des sous.

C’est juste plus profitable de traité l’environnement comme une fosse septique, d’externaliser le plus de coûts de production possible en dompant les déchets industriels directement dans l’atmosphère et dans les rivières.

Une approche écologique dans notre consommation, notre production et notre allocation de ressources réduiraient considérablement la marge de manœuvre du capitalisme contemporain.

Ça demande de la planification et des mécanismes de contrôle plus grands et plus forts que le marché global.

Ça demande des systèmes d’énergies propres et à bas coûts plutôt que les systèmes profitables et polluants…

Les exigences d’une approche écologique en demanderaient tout simplement trop à la classe capitaliste qui préfère donc vivre dans un monde d’illusion…

Alors Michael Parenti souligne que la lutte pour l’environnement fait partie intégrante de la lutte des classes, un fait que semble avoir oublié beaucoup d’écologistes.

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