22 août 2005

FINI LE NIAISAGE POUR PURIFIER NOTRE AIR!

Le contrôle du smog par les transports en commun gratuits!

L’été n’est pas encore terminé, mais pour les personnes comme moi qui se déplace partout en vélo on a un petit pincement au cœur, pour ne pas dire au porte-feuille à l’idée de devoir remiser mon vélo dans quelques mois et commencer à me déplacer avec les transports en commun.

Les autobus trop pleins aux horaires irréguliers, la chaleur étouffante du métro, les coûts qui augmentent…sans parler de l’impossibilité de sortir de Montréal et de se rendre à destination en moins de trois heures quand ça prend 20 minutes en auto...

Au Canada, la moyenne du temps consacrer à l’aller-retour quotidien s’élève à 58 minutes pour les automobilistes et à 100 minutes pour les usagers du transport en commun.

Me semble que ça devrait être l’inverse…L’excellent site www.transportdurable.qc.ca démontre que le gouvernement québécois en fait beaucoup plus pour les automobilistes que pour ceux qui prennent le transport en commun.

Non, les usagers du transport en commun n’ont pas la vie facile malgré le fait qu’ils sont bien les seuls à se déplacer de manière écologique.

Jim Stanford, l’économiste du syndicat des travailleurs automobile du Canada a publié un article cette semaine où il plaide pour rien de moins que la gratuité totale du transport en commun.

Il souligne qu’en Ontario ils ont eu droit à 41 alertes au smog cette année et qu’il risque d’y avoir plusieurs problèmes en ce qui concerne la qualité de l’air d’ici l’Action de grâce dans plusieurs régions du Canada.

La pollution de l’air a bien sûr des coûts économiques et de santé exorbitants.

Par exemple, des médecins estiment que le smog cause la mort prématurée de 5800 ontariens par année. Rien de grave, c’est juste deux attaques du 11 septembre par année…

Il va sans dire que la qualité de l’air qui se dégrade d’année en année c’est totalement inacceptable et qu’il faudra changer fondamentalement notre comportement collectif pour résoudre le problème.

Y’a pas grand chose qui a été proposé qui pourrait régler le problème, surtout pas la fameuse campagne canadienne le défi d’une tonne qui fait appel au volontarisme des citoyens.

Il faut changer la donne qui fait en sorte qu’une majorité de nord-américains préfère prendre leur voiture plutôt que l’autobus et le train pour se rendre au boulot.

Le parti Conservateur de Stephen Harper a récemment proposé un crédit de taxe de 16% sur les passes mensuelles.

C’est un peu ridicule parce que la vaste majorité des usagers du transport en commun ne gagne pas assez d’argent et ne paient donc pas d’impôt fédéral.

Des mesures fiscales pour favoriser le transport en commun sont quand même un pas dans la bonne direction, mais je suis d’accord avec la proposition de Jim Stanford voulant que l’on rende le transport en commun entièrement gratuit.

On demande déjà aux usagers de payé avant même de passer le guichet en quelque sorte : un service irrégulier, des autobus et des métros bondés, des heures supplémentaires pour se déplacer…

Ils se sacrifient pour nous tous, dans le fond. Ils ne devraient pas avoir à payer en plus au guichet ou pour une passe.

Vu les bénéfices pour l’économie et pour la santé publique, le transport en commun devrait tout simplement devenir un service public.

Voilà un bel incitatif pour prendre l’autobus!

En plus, ça laisse un peu plus d’argent dans les poches des usagers qui pour la grande majorité en ont bien besoin.

D’autant plus que chaque étude d’envergue démontre hors de tout doute qu’investir dans les transports en commun rapporte au gouvernement et à la société…

Le pire c’est que le programme pour les transportS en commun gratuits serait étonnamment facile à financer.

Les systèmes de transport en commun à travers le pays récolte 2,5 milliards en revenus de passager chaque année, c’est à peu près le 2/3 de la taxe que récolte Ottawa sur les ventes de pétrole à la pompe.

On pourrait prendre tout l’argent investi dans la collecte et la gestion des paiements aux guichets pour améliorer le système.

Jim Stanford propose même de doubler graduellement la taxe de 10 cents que le fédéral charge sur le gaz et prendre cet argent pour améliorer encore plus le réseau.

Ça serait suffisent pour faire face à la demande qui grandirait avec la gratuité.

C’est une solution radicale, mais beaucoup plus efficace que le niaisage que l’on voit en ce moment pour lutter contre la pollution atmosphérique pendant que l’on respire du smog.

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