25 juillet 2005

LE VRAI GRAND DÉRANGEANT

Herbert Marcuse : parmi les grands

Herbert Marcuse, le grand philosophe politique, social et culturel aurait eu 107 ans le 20 juillet dernier.

Marcuse fait parti du club d’élite des grands analystes des structures de société avec Bertrand Russell et Noam Chomsky.

Sur le blogue du journaliste Doug Ireland, on peut lire un bel hommage à Marcuse…c’est au www.direland.typepad.com où on peut trouver plusieurs liens qui feront connaître le philosophe majeur du milieu du 20ième siècle.

Herbert Marcuse a été le père d’une nouvelle synthèse de critique social et culturel qui avaient fortement influencé tous les progressistes qui n’aimaient pas le totalitarisme communiste ou capitaliste pendant les années 50, 60 et 70.

Dans son article, le journaliste Ireland nous décrit le concept social le plus innovateur et toujours aussi pertinent de Marcuse, une théorie élaborée en 1965 qui s’appelle la tolérance répressive.

En gros, c’est le fait que le peuple tolère le gouvernement qui en retour tolère des formes d’oppositions délimitées dans un cadre très spécifique déterminé par l’élite.

Marcuse disait que ce qui normalement devrait être considéré comme le mal incarné est ainsi considéré comme bon du moment que ça mène à l’opulence.

On tolère donc l’abrutissement des enfants et des adultes avec la publicité et la propagande, la déception dans les marchés d’échanges, le gaspillage.

Bref, un système social qui prône la tolérance à tout rompre dans le but de mieux réprimer les classes inférieures et de supprimer des alternatives politiques et économiques.

Vous pouvez lire l’essai de Marcuse sur la tolérance répressive en ligne au www.marcuse.org

La section vidéo du site nous permet de voir un beau documentaire nommé Herbert’s Hippopotamus qui retrace la controverse autour de la présence de Marcuse sur le campus de l’université de la Californie à San Diego en tant que professeur de philosophie.

San Diego était un des endroits les plus farouchement conservateurs des ÉU à l’époque, le premier lieu d’où partait la majorité de l’artillerie militaire contre le Vietnam et le fameux American Legion travaillait très fort pour sortir Marcuse le fouteur de troubles de là.

Il y avait dans le groupe un certain Ronald Reagan qui ne l’aimait pas beaucoup non plus…

On aimait pas trop ce que Marcuse enseignait à la jeunesse américaine, notamment ses théories sur l’homme unidimensionnel qui démontrait la montée de l’État autoritaire dans une société avancée industriellement.

Il enseignait d’autres définitions des termes comme Nature et de Progrès, bien loin des définitions officielles capitaliste et communiste.

Il montrait une forme de pensée qui permettait de se libérer des liens de la conformité et de l’hégémonie capitaliste.

Marcuse a fait face à de multiples menaces de mort, il a participé à plusieurs manifestations et à des séances de désobéissance civile pendant sa vie et son séjour à San Diego.

Herbert Marcuse est mort le 29 juillet 1979, dix jours après sa fête et il est encore très pertinent à lire et à entendre aujourd’hui.

Un autre grand de la trempe de Marcuse, Noam Chomsky est encore là et persiste avec ses conférences partout sur terre et ses écrits, comme son plus récent texte sur l’outil de la peur utilisé par les système de pouvoir pour contrôler la population domestique.

Sans le dire directement, il trace une comparaison entre l’Allemagne du début du dernier siècle et les ÉU du début du 21ième siècle.

Avec Chomsky ce qui est bien c’est qu’on s’éloigne de l’analyse des gens au pouvoir pour plutôt se concentrer sur l’analyse d’institutions qui, dans le fond, n’ont pas beaucoup varié depuis les débuts du capitalisme.


Aucun commentaire: