Les 6 mythes sur les bénéfices des investissements étrangers
On entend souvent l’argument d’économistes orthodoxes ou d’ignorants pro-globalisation financière disant qu’il faut abattre toutes les barrières au capital, parce-que l’investissement étranger n’a que du bon pour les économies du Tiers-Monde.
Rien n’est plus faux, comme nous le verrons avec l’aide de James Petras, un ancien professeur de sociologie à l’université Binghamon de New York et co-auteur des essais Globalization Unmasked et Social Mouvements and the State : un essai sur les mouvements gauchistes en Amérique latine.
Petras détruit facilement les 6 mythes perpétrés par les économistes et les autres apôtres néo-libéraux qui louangent sans retenue les valeurs de l’investissement étranger dans les pays pauvres.
Mythe #1 : l’investissement étranger créer de nouvelles entreprises, enrichi et accroît les marchés locaux, tout en stimulant la recherche et le développement technologique nationale.
En fait, l’investissement étranger est plus dirigé vers l’achat et la privatisation d’entreprises publiques et des firmes locales, envahissant de la sorte les marchés existants.
Et ce, trop souvent à des prix bien en-dessous des prix véritables du marché.
Aucune recherche, aucune technologie n’est développée sur place, le tout est plutôt importé de la mère-patrie pour consommation locale.
Donc au lieu de complémenter le capital local public et privé, les investissements étrangers le déloge et affaiblissent les centres de recherches et de développement locaux.
Mythe #2 : L’investissement étranger augmente la compétitivité d’exportation d’une industrie et stimule l’économie locale via les achats et les ventes secondaires et tertiaires.
En réalité, les investisseurs étrangers s’approprient les ressources minières lucratives et les exportent presque sans valeur ajoutée.
L’extraction de matériaux bruts est un investissement qui exige peu de main-d’œuvre, ce n’est que la transformation et la distribution qui sont plus créateurs d’emplois.
Mythe #3 : Les investisseurs étrangers fournissent du revenu fiscal supplémentaire pour le gouvernement local procurant de la sorte plus d’argent pour les programmes sociaux et les importations.
La réalité c’est que les investisseurs étrangers s’engagent plus souvent qu’autrement dans des fraudes fiscales, fomentent des magouilles pour s’acheter des entreprises publiques et utilisent des brèches dans le système financier local et mondial pour ne pas payer de taxes ni d’impôts.
Mythe #4 : Maintenir le paiement des dettes à l’étranger est essentiel afin de sécuriser une bonne stature financière dans les marchés internationaux et de maintenir l’intégrité du système financier global. Les deux sont cruciaux pour s’assurer un bon développement.
Sauf que l’histoire révèle qu’encourir des dettes sous des conditions douteuses et de rembourser les prêts contractés illégalement par des régimes non-démocratiques perturbent la santé financière à long terme, menant de la sorte assez souvent vers des écroulements financiers.
D’autant plus que la plupart des prêts étrangers ont été utilisés pour l’achat d’équipement militaire et l’importation de produits de luxe.
Mythe #5 : La plupart des pays du tiers-monde dépendent d’investissement étrangers pour fournir le capital nécessaire pour le développement puisque les sources locales sont inexistantes ou inadéquates.
Contrairement à l’opinion des économistes néo-libéraux, le majeur parti de ce qu’on appelle l’investissement étranger n’est rien d’autre que l’emprunt étranger d’économies locales pour financer l’achat d’entreprises locales et pour financer des investissements.
Les investisseurs étrangers et les entreprises transnationales s’assurent des prêts garantis par le gouvernement local, ou même fourni à même les fonds de pension.
C’est une pratique commune d’emprunter de l’argent local pour envahir les marchés locaux : ce qui réfute encore plus le mythe que les investisseurs étrangers amènent du capital frais dans un pays.
Ça réfute encore plus le fait que les pays du Tiers-monde ont besoin de capital étranger pour se développer.
Mythe #6 : Les apôtres de l’investissement étranger à tout rompre disent que l’ouverture au capital sert d’ancre pour attirer encore plus d’investissements et sert en fait de pole de développement.
C’est totalement faux parce que les transnationales vont plier bagages dès qu’un bassin de cheap labour devient plus attrayant ailleurs.
En somme, la dépendance aux investissements étrangers est une stratégie très limitée de développement, une entreprise très risquée et très coûteuse en bout de ligne.
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