18 juillet 2005

LE SRI LANKA POST-TSUNAMI : HAVRE DES TOURISTES

Le Sri Lanka nouveau

L’industrie touristique au Sri Lanka va bon train ces temps-ci.

Le tsunami du 26 décembre semble avoir donné l’opportunité de produire les plans de constructions touristiques laissés de côté pendant des années…tout en permettant de faire du marketing auprès d’une classe plus aisée de touristes.

Aux lendemain du tsunami qui a causé 30 000 décès et les déplacements d’un million de Sri Lankais, le gouvernement a annoncé ses plans pour déplacer les habitants côtiers à l’intérieur des terres.

Alors que ceux qui vivaient sur la côte Est seront déplacés à 200 mètres vers l’intérieur et ceux qui vivaient au sud ouest iront à 100 mètres de la côte…

Pendant que les hôtels et les stations balnéaires seront reconstruits aux endroits d’origine.

Les pêcheurs et les autres qui vivent de la mer devront se trouver un autre mode de vie, pendant que les touristes gras prendront les places de choix sur les côtes sri lankaises.

L’industrie touristique reprend ses affaires, pendant que les vraies victimes continueront de vivre dans des refuges.

Le pire c’est que tous ces plans de développement étaient sur la glace avant le tsunami parce que le gouvernement récemment élu était en quasi-faillite.

Jusqu’au jour où un tremblement de terre sous-marin à amener une vague destructrice…et les millions en fonds d’aide de la communauté globale dans son sillon!

Ce qui est alarmant maintenant c’est la manière dont le gouvernement dépenses cet argent inattendu.

La reconstruction de maisons et d’habitats se fait à pas de tortue.

De lourdes taxes sur les importations de biens pour l’aide font en sorte que ces produits gisent inutilement au port.

Oxfam a été forcé de payer 1 million en taxe d’importation pour ses 25 jeeps amené au Sri Lanka pour apporter de l’aide aux communautés rurales ravagées.

Mais pendant ce temps-là, on a signé des ententes avec les gérants d’hôtels leur permettant d’important des biens sans aucune taxe d’importation.

L’organisation gouvernemental en charge de la reconstruction avait été nommé seulement deux semaines après le tsunami, et c’est un organisme constitué des plus riches affairistes du pays, les représentants de la société civile n’ont tout simplement pas été invités.

Le plus troublant dans tout ça c’est que le plan de reconstruction a été déposé et endossé par le gouvernement un mois après le désastre.

Alors on prépare la construction d’une autoroute le long de la côte sud et l’addition de huit ports : deux projets opposés avec véhémence par la société civile.

La pêche industrialisée écrasera les petits pêcheurs et l’élite prendra la place qu’elle croit mérité le long des côtes, aux dépends de dizaines de milliers de Sri Lankais.

Des 1,5 milliards mis de côté pour la reconstruction d’habitations, 20 millions ont été alloués pour les abris temporaires et 80 millions pour les pêcheurs. Mais la balance de cet argent ira vers la construction de zones d’habitations à plus d’un kilomètre de la côte…pas exactement ce que les victimes du tsunami demandent!

Pourtant, l’implantation de systèmes d’alertes efficaces et la plantation de mangroves sont tous ce qu’il y a de plus simples à construire pour permettre à toutes les victimes de vivre à nouveau au lieu de leur choix.

Vous penserez à ça si jamais vous irez manger des crevettes et siroterai un cocktail dans une villa touristique sur la côte du Sri Lanka…

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