17 octobre 2005

UNE CONFIANCE À REFAIRE

Méfiance compréhensible de l'Afrique envers l'Ouest

La semaine dernière j’avais parlé de la dette que devait la Grande-Bretagne et les autres pays esclavagistes envers l’Afrique et qu’il serait grand temps d’arrêter de faire semblant d’éliminer la dette des pays les plus pauvres.

L’exploitation de l’Afrique par l’Europe et l’Amérique du nord a encore lieu aujourd’hui de toutes sortes de manières.

Ce qui fait en sorte que beaucoup de gouvernements africains ont du mal à faire confiance aux organisations non-gouvernementales venant des pays riches et oeuvrant sur place pour promouvoir la santé, l’éducation et l’alimentation et combattre le SIDA dans le continent le plus pauvre du monde.

Même si les ONG sont très importantes dans l’avancement économique et le développement social, plusieurs gouvernements africains les voient comme un outil des pouvoirs de l’ouest.

Le président Mugabe du Zimbabwe a mené un assaut contre les ONG en signant un projet de loi qui limiterait l’accès des ONG étrangers dans son pays.

D’autres pays africains accusent les ONG d’être des chevals de Troie pour les gouvernements de l’Ouest.

Au Soudan on accusait l’ONG britannique Save the Children de se mêler de ses affaires internes au Darfour.

En général, les travailleurs dans les ONG accusent les pays critiques envers eux de ne pas aimer le fait que les œuvres de charité étrangères lèvent le voile sur les abus de ces gouvernements.

Ce qui complique la relation entre l’Ouest et l’Afrique c’est la tendance venant de la banque mondiale et du FMI de cacher l’exploitation de l’Afrique avec des politiques économiques supposées aider les pays et surtout un discours qui semble dire que l’Afrique est sur la bonne voie quand c’est clairement le contraire qui se produit.

Les richesses de l’Afrique vont systématiquement vers les pays de l’Ouest et du Nord : les richesses de son sous-sol, ses forêts et le capital africain qui fuit le continent à cause des programmes d’ajustements structurels du FMI.

Pour en savoir plus là-dessus consultez le site www.globalizethis.org

Alors on voit la dette des 18 pays les plus pauvres non pas complètement éliminé mais gardé à un niveau suffisant pour que le FMI et la BM puisse garder leur hégémonie macroéconomique sur ces pays.

L’ONG Christian Aid a récemment calculé que les dommages causés aux pays africains à cause de la libéralisation des échanges s’élèvent à 272 milliards de dollars depuis 1980.

Si on entre l’épuisement des richesses naturelles et la pollution causé par les projets des investisseurs étrangers en Afrique, on conclue facilement à quel point la présence des pays riches en Afrique appauvrit le continent.

Selon l’ONU la valeur des minerais dans le sol africain est tombée de 112 milliards en 1960 à 55 milliards de dollars en l’an 2000 : c’est donc un autre 57 milliards qui ont été volé au continent.

Faut comprendre une fois pour toutes que c’est la dépendance aux investisseurs étrangers qui tuent les économies des pays du tiers-monde.

La meilleure solution pour l’Afrique serait que l’on élimine les dettes contractées par des régimes non-démocratiques, que l’on sorte la Banque mondiale et le FMI de l’Afrique et que l’on favorise plutôt l’avènement d’une démocratisation des politiques économiques.

Du moment que l’on arrêtera de faire passer de l’exploitation pour de la bienveillance, alors la confiance pourrait être complète entre les Africains et les ONG de l’ouest qui vont là dans le but sincère de les aider.

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