24 octobre 2005

L'HUMAIN, CET ANIMAL QUI MANGE

Journée mondiale de l’alimentation

C’était la journée mondiale de l’alimentation samedi le 15 octobre dernier, une journée propice à la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir de l’agriculture.

C’est l’ONU qui avait organisé ça, plus précisément la FAO, le Food and Agriculture Organisation des Nations unies.

Vu l’importance de l’agriculture pour notre survie et son rôle central dans l’économie, il va de soi que l’agriculture soit une priorité dans l’arène politique, nous rappelle John Hepburn de Greenpeace international.

Il nous rappelle qu’aujourd’hui à peu près 840 millions de personnes sont sévèrement mal nourris, et que pendant ce temps-là l’obésité a atteint le niveau d’épidémie dans plusieurs pays.

On ne s’en rend pas compte ici au Québec, mais la nourriture la plus importante dans le monde c’est le riz.

Le riz est l’aliment de base pour près de trois milliards de personnes à un point tel que même la culture des communautés est intimement liée au riz.

Pendant des millénaires, les fermiers ont développé des dizaines de milliers de variétés de riz, adaptant les variétés selon les conditions de l’environnement et de la culture.

Et c’est cette diversité, cet héritage qui permet de nourrir autant de monde aujourd’hui.

C’est un peu sur ce thème-là qu’a été tenue la plus récente journée mondiale de l’alimentation : le dialogue agricole et interculturel.

Pourtant, des milliers de sortes de riz qui existaient il y a 50 ans ont disparus pour être remplacée par les monocultures de l’industrie agricole.

En plus la diversité et la pérennité des rizières sont menacés bien sûr par la venue de familles de riz modifiées génétiquement.

Les deux versions d’OGM proposées pour la commercialisation sont connues sous les noms de riz Bt et de riz BB.

Le riz Bt a été conçu pour produire un pesticide pendant que le riz BB résisterait à une forme de bactérie dommageable.

Même si le débat sur les OGM est retourné à la marge, ça ne veut pas dire qu’ils ne représentent pas les mêmes dangers qu’avant.

Les transnationales poussent ces produits d’une manière agressive, souvent avec des arguments bidons comme mettre une fin à la malnutrition.

La réalité c’est que les OGM sont toujours aussi mal connus, c’est-à-dire que personne n’est vraiment en mesure de dire s’ils sont propres à la consommation.

C’est surtout vrai dans le cas de semences qui produisent leur propre pesticide…

Il faut comprendre qu’on ne règlera pas la faim dans le monde en produisant plus et mieux…on a déjà amplement atteint des niveaux de production pour nourrir tout le monde.

Le problème demeure encore et toujours la distribution. Les gens ne crèvent pas de faim parce qu’il n’y a pas de bouffe, ils crèvent de faim parce qu’ils sont pauvres et n’ont pas accès à elle.

De toute manière, aucune preuve concrète n’existe pour démontrer que les OGM augmentent la productivité agricole.

John Hepburn de Greenpeace souligne donc qu’au lieu de chercher des solutions high-tech qui ne serviront qu’en fin de compte qu’à garnir les comptes en banques des transnationales il faudrait plutôt s’inspirer du passé et trouver des voies axées sur la diversité et le partage des semences.

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