24 octobre 2005

LA LAÏCITÉ, C'EST LA SANTÉ

Sociétés séculaires vs. religieuses : devinez qui gagne...

On a parlé à quelques reprises à La Levée du rôle et de la place de la religion dans la société.

Surtout à savoir si une société se portait mieux en séparant nettement l’Église et l’État ou si au contraire l’absence complète de spiritualité laissait trop de place aux valeurs de l’économie de marché : égoïsme, avarice, gloutonnerie, bref, les sept péchés capitaux, quoi!

Mais on regarde en ce moment, y’a le pape qui persécute encore les homosexuels et qui enlève le droit aux femmes de décider ou non si elles poursuivent leur grossesse.

Des leaders chrétiens s’opposent à l’euthanasie.

Bref, si l’absence de doute est le comportement le plus dangereux qu’un humain peut adopter, y’a lieu de s’inquiéter parfois du comportement des certaines personnes qui ont la foi.

Mais du côté de la morale, d’autres disent que l’absence d’un Dieu qui veille sur nous et qui juge de nos actions ferait en sorte que tout est permis.

En fait, si la vie est absurde et n’a pas de sens, pourquoi s’en faire avec ce que les autres vivent ou pensent?

Jusqu’à maintenant, personne n’a tenté de vérifier ces questions avec une bonne recherche scientifique sérieuse.

Le chercheur Gregory Paul a publié les résultats de son enquête dans le Journal of religion and society : l’hypothèse étant à savoir si une société plus religieuse à un taux moins élevé de violence meutrière, de suicide, d’activité sexuelle non monogame et d’avortement.

Il a comparé des données dans 18 pays démocratiques et développés et ses découvertes en surprendront plusieurs.

Alors en général, des taux plus élevés de croyance en un Dieu et de pratiques religieuses ont une corrélation avec de plus hauts taux d’homicides, de mortalité juvénile, d’infection aux MTS, de grossesses chez les adolescentes, et d’avortement.

Aucun des pays fortement séculaires, donc où la séparation entre l’Église et l’État est clairement établie, ne présente autant de dysfonctionnement social.

Un constant se dégage clairement du rapport de Gregory Paul : les liens entre la religion — surtout une croyance absolue et fondamentaliste — et la mortalité juvénile, les MTS et l’avortement chez les adolescentes.

Exactement le contraire de ce qu’affirme le Vatican.

Donc dans les pays riches où on fait fortement campagne pour l’abstinence sexuelle chez les adolescents, généralement basées sur des croyances religieuses, sont les endroits où on retrouve les plus hauts taux de grossesse chez les adolescentes.

Parce qu’en général l’éducation sexuelle est mauvaise et le fait de nier que les ados pratiqueront ce genre de choses dégradantes font en sorte que les ados qui participent à des programmes d’abstinence engrossent leurs partenaires plus souvent que les autres.

Mais est-ce que c’est juste de blâmer tout ça sur la religion? L’économie aurait aussi son rôle à jouer.

Il adonne que les pays les plus séculaires ont les taux les plus élevées de distribution équitable des richesses.

Ça voudrait donc dire que les pays plus chrétiens sont plus frileux pour partager les richesses avec les pauvres qui d’une manière ou d’une autre sont en fait en train de gagner leur ciel…

Faut être juste et dire que la recherche de Gregory Paul n’enquêtait que sur les pays fortement chrétiens, donc les autres religions n’ont pas été vraiment un objet d’étude.

On aura sûrement l’occasion d’en reparlé, parce que globalement la religion et la spiritualité font un retour en force.

Ce phénomène est compréhensible dans le contexte actuel de globalisation financière, car c’est Bertrand Russell qui le disait : plus une communauté perd son autonomie politique et économique, plus elle a tendance à se tourner vers la religion pour se sécuriser.

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