10 octobre 2005

L'AIDE À INTÉRÊTS ÉLEVÉS

Banque mondiale : la finance qui suit les tanks

Nous parlerons en grande partie de l’économie mondiale aujourd’hui.
Pour bien comprendre son fonctionnement c’est essentiel de connaître les institutions financières internationales que sont la Banque Mondiale et le FMI.
Leur noms disent se qu’ils font : le fonds prête de l’argent et s’occupe de régler la finance globale et la Banque s’engage plutôt sur des projets à long terme.
Traditionnellement, la direction du FMI est nommée par l’Europe et celle de la banque par les ÉU.
Lorsque l’administration Bush a nommé son ancien secrétaire adjoint à la défense pour devenir le nouveau président de la banque mondiale, le choque était quasi-unanime : à la gauche comme à la droite on avait été outré par cette nomination.
Bush venait de nommer un des architectes de la guerre en Irak à la tête du plus grand développeur financier de la planète.
Déjà qu’on reproche aux ÉU d’être aller en guerre en Afghanistan et en Irak pour voler du pétrole et distribuer de gros contrats de reconstructions aux entreprises près de Bush et Dick Cheney…
Maintenant le cerveau de ces opérations mène l’institution qui avait été fondé à l’origine pour venir en aide aux pays en voie de développement.
Rappelons que Wolfowitz a toujours préféré les bonnes ententes commerciales au-dessus des droits humains et la démocratie : il a appuyé sans conditions les régimes de Marcos aux Philippines, Chun Doo Hwan en Corée du sud et Suharto en Indonésie.
En plus de ce beau CV Wolfowitz n’a aucune expérience en développement, ni en politique financière et économique, ni dans les autres domaines qu’il faut connaître pour mener la BM : la santé, l’éducation, l’eau et les systèmes sanitaires.
Tout ça pour dire que la BM est bel et bien un outil de la politique étrangère états-unienne.
La nomination de Wolfowitz rappelle celle de Robert McNamara, l’ancien secrétaire à la défense sous Lyndon Johnson en 1968.
McNamara avait été le chef d’orchestre de la tuerie qu’a été la guerre du Vietnam…
En fait, c’est à McNamara que l’on doit la transformation de la BM en machine à profits pour des entreprises américaines.
L’union s’est créer avec le FMI qui en passant est aussi situé à quelques rues de la Maison blanche.
Cette mission s’est surtout concrétisée après la chute du mur de Berlin devenant un véritable projet global : l’économie de la reconstruction d’après-guerre.

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Après la deuxième guerre mondiale la BM avait été créer pour aider les pays en voie de développement à améliorer leurs infrastructures, leurs systèmes de santé et d’éducation. Bref, pour en faire des meilleures économies qui allaient contribuer à la richesse mondiale.
Depuis la fin des années 1960, la BM s’est plutôt spécialisé dans le lancement de méga-projets mal adaptés aux pays où on les implantaient, dans le but bien sûr de remplir les poches de compagnies américaines.
Depuis 15 ans la BM travaille main dans la main avec le FMI pour prendre le contrôle des économies dévastées par la guerre : les transformer en économies d’exportation où les investisseurs étrangers peuvent privatiser les entreprises publiques.
Aux cours des dernières années, la volonté de transformer la BM en prédateur de pays affaiblis par les conflits s’est accentué.
En 2004, on a parti le OCRS : l’Office of the Coordinator for Reconstruction and Stabilisation.
L’OCRS s’amuse maintenant à rebâtir l’Irak au goût des entreprises américaines.
Alors en peu de temps, l’Irak est devenue une des économies les plus ouvertes aux investisseurs étrangers de la planète.
La reconstruction d’après-guerre et la transition du communisme au capitalisme sont devenues des opportunités d’affaires en or.
Et pas pour le mieux pour les populations qui ont droit aux services! Systématiquement, partout où la BM et le FMI se sont investi depuis 20 ans les pays se retrouvent dans des situations pires qu’elles l’étaient à l’époque.
Gardez un œil sur les pays et régions où la BM est le plus impliqué en ce moment et vous m’en redonnerez des nouvelles dans quelques années :
Afghanistan, Cambodge, la région des grands lacs africains, les Balkans, Libéria, Népal, Sierra Leone, Timor orientale, Sri Lanka, Cisjordanie et Gaza.
Alors systématiquement, la BM imposera des réformes forçant ces pays à ouvrir bien grand leurs marchés, à privatiser leurs entreprises et systèmes publics et l’élimination des subventions agricoles.
Les activités de la BM sont larges et variées : donner des conseils — qui finissent par être des diktas — il finance les enquêtes et mène même les campagnes de dons de charité.
Y’a pas juste les pays ravagés par la guerre qui ont droit aux bonnes actions de la BM : depuis 2002, elle a fondé le LICU Low Income Countries Under Stress qui veille sur les pays sous stress.
Le LICU donne son rapport tous les 6 mois à la banque révisant sa liste de pays fragiles qui mériteraient ses précieux services…
Même s’il n’a aucune expérience en développement, le passé de Wolfowitz lui servira à merveille pour son nouveau boulot à la BM.

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