31 octobre 2008

LA LEVEE 29 OCTOBRE

LA FONTE DE L'ÉCONOMIE ISLANDAISE




L'Icelande avait suivi les prescriptions économique d'un idéologue de la droite, et maintenant le petit pays nordique paie un prix qui est hors de sa portée.
C'est en fait la première catastrophe de la débâcle économique mondiale de 2008.
L'Icelande est tout compte fait en faillite, après que le gouvernement ait pris le contrôle de trois banques majeurs.
Le pays doit 60 milliards $ à l'étranger, à peu près 6 fois son rendement économique annuel.
Aucun autre pays ne s'est écroulé comme ça en temps de paix.
Alors, qu'est-il arrivé?
L'Icelande, malgré ses gouvernements de coalition et ses valeurs sociales nordiques était devenu le porte-étendard de réformes économiques néoconservatrices inspirées par Milton Friedman au cours de la dernière décennie.
Friedman aurait inspiré une génération de jeunes conservateurs qui ont pris le pouvoir à travers le parti de l'indépendance en 1991 qui a mené le gouvernement à travers différentes coalitions depuis.
Milton Friedman est peut-être mort aujourd'hui, mais l'écroulement économique et financière de 2008 en Icelande démontre concrètement comment peuvent se mesurer ses idées par rapport aux théories d'un autre géant de l'économie au 20e siècle : John Maynard Keynes.
On pourra dire ce que l'on veut sur Keynes, mais faut reconnaître avant tout que son analyse était complexe et très nuancée.
L'essai pour lequel il est le mieux connu, The General Theory of Employment, Interest and Money était la base théorique nécessaire aux réformes économiques de l'époque du New Deal, des investissements dans les travaux publics qui a aidé plusieurs pays à se sortir de la Grande dépression.
Les théories de Keynes étaient la base de la plupart des politiques macro économique du monde capitaliste entre les années 1930 et 1970.
Friedman et son école de Chicago sur l'économie a eu beaucoup de succès à vendre son idéologie en réaction au Keynésianisme, inspirant la politique économique de plusieurs pays depuis les années 1980.

Vous connaissez la chanson : restreindre le rôle du gouvernement, la déreglementation, la privatisation, baisser les impôts, la lutte obsessive à l'inflation, bref, la philosophie du marché au-dessus de tout.

Alors on voit en ce moment l'effet Friedman en Icelande, un pays physiquement isolé avec une population de 320 000 personnes.

Après avoir precrit les réformes où par exemple les impôts des entreprises ont passé de 50% à 18% et toute la panoplie de privatisations et de déreglementation...

Le FMI et l'OCDE avaient félicité le petit pays, gardant les risques à son secteur fincancier dans leur angle mort... jusqu'à maintenant.

Le pire, c'est qu'un autre grand économiste, d'inspiration keynésienne, du nom de Joseph Stiglitz, avait écrit une lettre à la banque centrale d'Icelande en 2001, l'avertissant du danger imminent à son économie de telles pratiques.

Mais on l'a carrément ignoré, avec le résultat que l'on connait.

À première vue on peut comprendre pourquoi : l'économie de l'Icelande grandissait à vue d'oeil, atteignant un des taux de PNB les plus élevés du monde. Et en 2007, l'Iceland a fini en première place pour l'index de développement humain de l'ONU.

Les banques et les entreprises de l'Icelande se sont agressivement investit ailleurs dans le monde, avec l'aide gouvernemental bien sur, et un paquet de nouveaux milliardaires sont apparu sur l'ile.

Et tout le château de carte s'est écroulé, ensuite.

Aucun commentaire: