31 octobre 2008

LA LEVÉE 24 SEPTEMBRE

1. Entente bilatérale de libre-échange : Alors que le Japon ouvre ses bras à un nouveau premier ministre, les pêcheurs des Philippines craignent le pire.

2. Marché mondial de l'armement


LIBRE ÉCHANGE JAPON PHILIPPINES



Le conservateur Taro Aso a été élu aujourd'hui Premier ministre par le Parlement japonais, avec pour mission difficile de mener son parti à la victoire aux prochaines élections législatives, sur fond de récession économique.

Le Parti libéral démocrate (PLD, droite), qui gouverne le Japon sans partage depuis 1955, à l'exception d'une parenthèse de 10 mois dans les années 90, compte sur la popularité de M. Aso pour remporter les prochaines élections législatives et maintenir sa domination.

Durant ce temps là, l'opposition à un accord de libre-échange bilatéral entre le Japon et les Philippines monte dans la population de l'archipel du pacifique...

Cette semaine, une alliance de pêcheurs, le Pamalakaya, a annoncé son intention de mener la campagne contre l'entente de libre-échange.

Alors que les négociations à l'intérieur d'institutions telles que l'OMC continue de flancher, plusieurs pays du G8, tels que le Canada, les ÉU et le Japon, tournent leur attention vers des accord bilatéraux ou régionaux à travers le monde.

Ces genres d'accord sont d'habitude des copie conforme de ce que cherche à faire l'OMC, qui voit des ressources naturelles, les institutions publiques et l'environnement en termes strictement économiques, c'est-à-dire uniquement comme des sources de profits.

Aux Philippines, l'alliance de pêcheurs Pamalakaya s'oppose à l'accord avec Japon car dans le texte de l'entente de libre-échange sont inclus des articles qui ouvrira des zones économiques exclusives dans les Philippines aux entreprises de pêcherie japonaises.

Les eaux nationales de pêche des Philippines tomberaient sous l'industrie japonaise, qui enverraient ses navires technologiquement sophistiqués... une différence marquante avec les méthodes traditionnelles de pêche.

L'équipement traditionnel souvent utilisé pour la pêche aux Philippines fait en sorte que moins de poissons sont sortis de l'eau

Mais dans l'entente bilatérale de libre-échange avec le Japon, particulièrement les articles 28 et 29 du texte on y indique que l'industrie des pêches du japon auront libre accès aux zones de pêche traditionnelles.

D'après les standards de l'industrie, c'est près de 50 tonnes métriques de thon par navire de pêche que le Japon pourrait aller chercher chaque année...

...potentiellement des centaines de mille de tonnes par année pour toute une flotte de navires japonais.

Il va sans dire que cette entente de libre échange causera la disparition rapide des poissons des eaux des Philippines.

Ce qui ne semble pas déranger la présidente des Philippines Gloria Macapagal-Arroyo... qui devant ses propres difficultés à maintenir sa légitimité à la tête du pays, cherche de l'appui d'une puissance comme le Japon.

L'administration Arroyo doit faire face aux scandales des enlèvements et des assassinats politiques qui prennent pour cible les activistes des Philippines... que des rapports de l'ONU ont lié avec l'armée des Philippines et l'administration en place.

Encore un autre chapitre horrible dans le grand livre de la globalisation de l'OMC et ses clones qui n'ont rien fait nulle part pour la vie des gens ordinaires, pire, qui détruisent le mode de vie de pêcheurs traditionnels ou les travailleurs en général aux Philippines.

VENTES D'ARMES



J'en ai parlé déjà ici...

Les hauts placés de l'industrie pétrolière peuvent avoir l'oreille de nos dirigeants à Ottawa...

Les PDG des grands manufacturiers d'armement ont en masse d'occasions de serrer la pince de hauts placés à Washington, incluant les plus hauts grades de la machine militaire.

Une belle occasion pour ça c'est au ComDef 2008, une rencontre qui a eu lieu à Washington au début du mois de septembre.

Parrainé par les géants de la fabrication d'armes tels que Boeing, Raytheon, BAE Systems, la conférence a été organisée autour du thème «les priorités à la défense dans une ère de conflit persistant»

Le thème commun de telles conférence, l'ombre par dessus tout ça, c'est la crainte de voir les budgets militaires, qui en passant ont augmenté aux ÉU par 2/3 entre 2001 et 2008... au Canada le budget militaire pour 2008 était de 18,2 milliards $... et l'on compte ajouter un autre 12 milliard $ au cours des 20 prochaines années... amenant le budget à 31 milliards $ par année d'ici 2031.

... donc un des thèmes persistants de telles conférence c'est que les budgets militaires ne continueront pas à monter en flèche pour toujours.

Pourtant, une compagnie comme Lockheed Martin a réussi à aller chercher entre 2001 et 2008 des contrats à Washington s'élevant de 130%, de 14 milliards à 32 milliards $.

Et donc, dans l'économie en stagnation et en plein inflation aussi, les marges de profits vont très bien pour Lockheed Martin.

Le budget alloué à la défense aux ÉU, qui n'inclut pas l'armement nucléaire ni le 12 milliards par mois alloué aux guerres en Irak et en Afghanistan, s'élève à 515 milliards $ pour l'année fiscale 2009.

Mais il n'y a pas que Washington et Ottawa qui délient les cordons de la bourse à l'industrie militaire, Lockheed Martin a eu plus de 10 milliards $ en contrats récents avec des pays étrangers.

Même le gouvernement Maliki en Irak embarque et a récemment commandé 36 avions F-16... Lockheed Martin a récemment vendu pour 100 millions $ de tels avions au Maroc, le Pakistan et la Roumanie.

Bref, on le doute, la guerre et l'instabilité sont très bonnes pour la business de l'armement.

Les ventes d'armes des ÉU vers les pays étrangers en 2008 sont à 45% plus élevé qu'en 2007.

Cette année, les ÉU offriront pour 34 milliards $ en armes à l'Irak, le Pakistan, l'Arabie Saoudite entre autres.

Presque 20 ans après la chute du mur de Berlin et la fin supposée de la guerre froide, le monde est plus couvert d'armements que jamais, et l'industrie de l'armement veut que ça demeure comme ça pour longtemps.

Et même si les pdg et les généraux à la retraite se rencontre lors de conférence comme ComDef pour se plaindre que les budgets militaires pourraient éventuellement ralentir leur cadence de croissance... disons que le jour où ils auront vraiment de mauvaises nouvelles sera une bonne journée pour le reste de la planète.

Ça sera le jour où la lumière de la paix, la diplomatie, la démocratie et les droits humains prendront le dessus.

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