31 octobre 2008

LA LEVÉE 8 OCTOBRE

1. À la veille d'un autre coup d'État du privé : les gouvernements du Québec et l'Ontario tentent de limiter en douce la portée de la démocratie.

2. Dans tout le bruit des élections fédérales, aucun candidat ne semble vouloir faire part de ses intentions par rapport à l'ALENA

3. Les organisations non gouvernementales dans une dictature : L'État chinois semble découvrir les vertus d'une société civile vivante et active.




TILMA QUEBEC ONTARIO




Le 2 octobre dernier, avec tout le bruit entourant les élections fédérales, vous n'avez peut être pas remarqué que les premiers ministres de l'Ontario et du Québec s'étaient rencontré lors du 5e sommet économique de l'ontario.

Un rendez-vous pour discuter de coopération économique, incluant des plans pour une nouvelle entente d'échange entre les deux provinces qui créerait un espace économique commun au centre du Canada.

Tout ça semble juste et bon... jusqu'au moment où l'on regarde de plus près ce que font McGuinty et Jean Charest, et comment leur nouveau partenariat pourrait limiter la capacité de nos gouvernements d'implanter des politiques sociales pouvant nous aider collectivement.

Les premiers ministres ont donc annoncé une entente de partenariat économique entre le Québec et l'Ontario.

un pas de plus vers un véritable traité de libre-échange calqué sur le controversé TILMA, le fameux Trade, Investment and Labour Mobility Agreement signé par les PM de l'Alberta et de la CB, sans débat public, en avril 2006.

Dans TILMA on retrouve un élément toxique : une clause sur les droits des investisseurs qui permet aux entreprises de poursuivre un gouvernement provincial pour toutes mesures qui limitent les échanges ou les possibilités d'investissements entre les deux provinces.

Des mesures qui, selon la définition de TILMA, inclueraient toutes législation, réglementation, standard, directive, demande, guide, programme, politique, pratique administrative ou toutes autres procédures

en d'autres mots, TILMA affirme que les gouvernements provinciaux ne doivent rien faire dans ses activités normales pour restreindre ou limité les échanges ou les investissements d'entreprises oeuvrant entre provinces.

il va sans dire qu'une telle entente augure rien de bon pour les travailleurs, et TILMA a le potentiel de rendre criminel toutes politiques visant la protection de la santé publique et l'environnement... ou toutes formes de subventions qui viseraient à protéger un secteur de l'économie... donc des emplois.

Ça veut dire si l'on tente de limiter la privatisation des soins de santé, des mesures pour limiter la pollution, d'aider le secteur agricole : tout ça pourrait souffrir des pressions de la menace possible de poursuites si le Québec et l'Ontario s'embarque dans le processus de résolution de conflit de TILMA.

ça serait encore un autre coup d'État de la part du privé, des entreprises et des investisseurs... une sacralisation de la propriété des moyens de production au-dessus de toutes considérations légales pour protéger l'intérêt commun.

la question s'impose, alors : pourquoi n'y a -t-il pas de débats publics à ce sujet?

le gouvernement de la Saskatchewan l'a fait au milieu de 2007 et a éventuellement décidé que TILMA menacerait les entreprises publiques et l'autonomie des municipalités.

Au Yukon, le gouvernement a dit non car ça limiterait les politiques environnementales.

Des consultations au Québec et en Ontario? D'après ce que l'on voit ni M. Charest ni M. McGuinty ne semblent bien intéressé à faire ça.

À la place, nos PM continuent de discuter plutôt avec le secteur privé... d'une chose qui est essentiellement une priorité pour le privé au Canada : la déreglementation déguisée en coopération économique.


ELEC ALENA



nous sommes en pleine campagne électorale au fédéral américain et canadien... et malgré ça, du moins ici, aucune mention jusqu'à présent de ce que l'on compte faire avec l'Alena... accord de libre échange des états nord américains.

oui, Obama et Clinton en n'ont parlé, disant qu'ils voudraient ouvrir le traité pour revoir les changements possibles à y apporter pour protéger des emplois, l'environnement et surtout la clause qui permet aux entreprises de poursuivrent les gouvernements pour des politiques considérées comme des menaces à leur accumulation de profits.

et leurs discours avaient fait déraillé le sommet du PSP partenariat pour la sécurité et la prospérité qui a eu lieu en nouvelles-orléans où Bush, Calderon et Harper se sont trouvé à défendre le PSP plutôt que de le promouvoir...

trois mois plus tard, un sondage angus reid indiquait que plus de la moitié des canadiens veulent absolument que l'on renégocie les termes de l'Alena.

ce qui fait penser que les candidats de l'élection fédérale au Canada devrait au moins en faire mention, au moins pour la forme, quelque chose sur la possibilité d'ouvrir l'Alena après le 1e janvier 2009!

Après tout, l'Alena n'a vraiment rien à voir avec les intérêts du Canada.

qui pourrait être la source principale de l'inaction des gouvernements fédéraux face aux changements climatiques, notre politique énergétique, les menaces à notre eau douce, l'érosion des politiques sociales et l'élimination des bons emplois à travers le pays.

Les Canadiens devraient savoir s'ils iront aux urnes pour ré-élire l'Alena comme il est, ou encore pire, s'ils vont voter pour un candidat en faveur du PSP, un Alena plus dans le fond.

Non seulement les citoyens veulent clairement en parler, ils devraient savoir ce que compte faire leurs élus devant la possibilité de s'asseoir avec la nouvelle administration américaine pour discuter sérieusement de l'avenir du continent... et conséquemment, de notre vie à tous.

ONG CHINE



Les organisations non gouvernementales en Chine ont sérieusement amélioré leur sort et leur place dans la société chinoise au cours des récentes années... au point de jouer un rôle important dans le développement économique de leur pays.

Pour plus de deux décennies, ce troisième secteur de l'administration publique a pu quand même assister l'État afin de combler les brèches dans les services offerts à la population, des brèches laissées ouvertes par la croissance du marché et les politiques sociales inadéquates.

pourtant, les moins de 800 000 ONG en Chine aujourd'hui sont loin de pouvoir atteindre leur plein potentiel à cause de lois et d'institutions sous développés.

jusqu'à récemment, les ONG chinoises opéraient sous les lois édictés pas longtemps après la crise de Tiananmen en juin 1989 alors que l'État chinois voulait mettre la main sur toutes les activités des ONG.

De telles contraintes légales et institutionnelles ont poussé les ONG à s'adapter à cet environnement politique et d'accepter leurs obligations d'opérer en étroite collaboration avec les têtes dirigeantes de l'État.

Or, de récents développements dans le climat politique montrent que le gouvernement serait maintenant prêt à certains compromis envers les ONG.

Cette nouvelle société civile peut être vu dans le rôle accrue des ONG en activisme environnementale, de nouveaux règlements concernant des fondations publiques, la croissance d'une démocratie au niveau locale en Chine rurale, et aussi, l'amélioration de l'aide légale.

dans une société civile idéale, l'État a la responsabilité de s'assurer d'une coexistence avec des institutions civiles en santé et active.

car à la base, la relation entre l'État et la société est toujours un mélange de coopération et de coexistence, de conflits et d'affrontement.

L'État ne devrait pas étouffer le fonctionnement autonome de la société, mais plutôt facilité et d'améliorer l'environnement propre à son existence et son développement.

et ça prend la forme de systèmes légaux efficaces, des institutions sociales qui appuient la bonne marche de la société civile, le tout encadrer par les règles de loi.

Une société forte en est une qui permet à ses citoyens de s'associer librement avec des organisations sociales qui intègrent toutes les voix des individus dans le système politique.

La société civile est donc essentielle à l'atteinte des objectifs d'un bon gouvernement qui vise le développement et des réformes.

Les ONG, petites et grandes, sont beaucoup plus alertes aux nouveaux problèmes et s'avèrent donc des sources très utiles aux décideurs et législateurs.

En Chine, l'État reconnaît progressivement la société civile comme un outil précieux pour s'en prendre aux problèmes sociaux qui apparaissent inévitablement dans une économie de marché.

C'est certain que ça prendra encore un certain temps avant que l'État chinois ouvre et facilite complètement la place à une société civile vigoureuse et indépendante.

Mais les récents développements permettent de croire que la situation change pour le mieux.

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