14 février 2008

LA LEVÉE 13 FÉVRIER 2008

1. Timor-Oriental
2. Système de santé canadien
3. Vidéophilie

TIMOR ORIENTAL




L'état d'urgence a été décrété au Timor-Oriental au lendemain des attaques qui ont visé le président José Ramos-Horta, qui est dans un état extrêmement sérieux à l'hôpital, en Australie.

Le Parlement timorais a tout récemment approuvé la prolongation de l'état d'urgence jusqu'au 23 février, proposé par le Premier ministre Xanana Gusmao à la suite de la tentative d'assassinat dont lui et le président José Ramos-Horta ont fait l'objet lundi.

Lauréat du prix Nobel de la Paix 1996, Ramos-Horta a été atteint au niveau de la poitrine et de l'estomac lorsque des hommes armés à bord de deux voitures ont ouvert le feu sur lui à l'aube.

Le chef rebelle Alfredo Reinado a été tué dans l'attaque contre le domicile de M.amos-Horta.

Alfredo Reinado était l'un des 600 soldats mutins démis par les autorités en 2006, une décision qui avait déclenché une vague de troubles dans le jeune pays, dégénérant en batailles des rues entre gangs et affrontements inter-ethniques, qui avaient fait au moins 37 morts et plus de 150 000 déplacés, et provoqué la chute du gouvernement.
Le Timor Oriental se dirigeait vers une crise de la sorte depuis plusieurs années.

La loi du fusil, l'appauvrissement et la corruption en montée, et une crise de légitimité de l'ensemble des acteurs politiques : tous ont mené à la crise des derniers jours.

La loi du fusil était la règle au TO durant les trois premières années à la suite de l'indépendance.

La rébellion menée par Reinado en 2006 et la tentative de coup d'État en 2008 devrait être vu comme les premières tentatives de l'armée timoraise de tout simplement prendre le pouvoir... pratique courante dans cette partie là du monde.

L'absence de développement du côté des infrastructures, une mauvaise répartition du budget du gouvernement, surtout à l'extérieur de la capital Dili contribue au bouillonnement des rébellions.

Des autres question pour le gouvernement demeurent les revenus des hydrocarbures.

Les revenues s'accumule dans un compte à l'étranger... l'idée était bonne au départ : faire fructifier cet argent pour un temps plutôt que de le dépenser au fur et à mesure...

Mais le mécontentement général manifesté dans le coup d'État manqué pourrait convaincre le gouvernement timorais de piger dans cet argent.

Faut aussi se rappeler que le TO n'est pas un État totalement autonome.

C'est un protectorat des Nations unies. La présence d'une administration étrangère demeure encore très imposante.

La sécurité est maintenue par une force de coalition étrangère... et le budget de fonctionnement du gouvernement est encore largement attribuable aux dons étrangers.

Depuis la fin de la guerre froide, la mission de l'ONU au TO est de loin la plus importante, montrant si oui ou non l'ONU est capable de s'occuper et de développer une région en proie à la violence et la décadence.

Si l'expérience de la création de l'État du TO échoue, l'ONU y pensera deux fois avant de s'embarquer sur une telle mission.

Et dans ce cas là, il ne restera peut-être que le conflit génocidaire comme alternative.


OBSESSION DES MÉDIAS CANADIENS AVEC LA PRIVATISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ



Les médecins québécois devraient pouvoir travailler dans le privé après avoir effectué un certain nombre d'actes ou d'heures de service au secteur public, proposera le rapport de Claude Castonguay sur le financement de la santé.

La commission a confirmé hier qu'elle rendrait public son rapport le 19 février, après l'avoir remis au gouvernement le vendredi 15, comme l'a indiqué La Presse hier.

Les quotas de pratique au public, une fois remplis, permettront aux médecins d'exercer dans des cliniques privées sans devoir se désaffilier du système public.

Actuellement, pour se faire payer directement des actes médicaux par un patient, le médecin doit renoncer à participer au régime public où il est rétribué par la Régie de l'assurance maladie du Québec.

C'est commun non seulement au Québec, mais ailleurs aussi au Canada de sortir des rapports, de publier des articles ou de diffuser des reportages en faveur de l'entrée du privé dans notre système de santé.

Le Frontier Center, un think tank de Winnipeg, vient de sortir son propre rapport Castonguay.

Dans ces moments là je sens que j'ai le devoir de rappeler à quel point financer la santé par le privé est stupide et inefficace.

le DVD de Michael Moore, Sicko, est sur les tablettes et je vous invite à le visionner.

Selon l'OMS tous les pays européens investissent une part de leur financement dans la santé par le privé:

GB : 14%; Suède 15%; France 22%... le Canada 30%.

Le Canada dépense donc pas mal plus... et par hasard, la qualité de notre système est inférieure aux standards européens.

Faut rappeler pourquoi : Le gouvernement Chrétien-Martin a décidé tout bonnement de couper les transferts allant à la santé et à l'éducation des provinces de 17.3 milliards en 1995; 12.9 milliards en 1996 et ensuite 10.3 milliards en 1997... c'est une coupure de 40% en deux ans!

Au Québec, en 1996 seulement, c'est 1.1 milliard, 50% des paiements pour les médecins qui ont été perdus.

Et dans tout ça, oui, faut toujours comparer avec le système américain : par tête, ça nous coûte 48% moins cher pour notre système que les Américains, et ce pour 100% de couverture.

En 2006, c'est 10.3 % du PNB, aux EU, 16... 55% plus élevés.

Malgré les coupures sauvages d'il y a 10 ans, selon l'OMS, notre système est encore un des meilleurs au monde.

Or on continue d'avoir le débat sur plus de place au privé, des forces puissantes poussent pour plus de privé en santé.

Alors si notre système est bon, pourquoi cette constante poussée vers le privé? La réponse est simple : les profits.

Même si un système de santé privé est plus cher et moins efficace, il est très payant pour de petits groupes d'intérêt.

Notamment les compagnies d'assurance et d'autres actionnaires de compagnies liées au système de santé.

Il s'avère que ces personnes ont des amis au gouvernement qui pourront s'en occuper : couper les fonds pour créer une crise dans le système, voter des lois pour ouvrir des brèches.... et à la fin, nous faire avaler un système nettement inférieur.

Non merci!


VIDEOPHILIE



Les visites aux parcs nationaux d'Amérique du nord sont en chute depuis le milieu des année 1980, et selon un rapport du Nature Conservancy c'est la vidéophilie qui est à blâmer.

La vidéophilie est l'amour des médias électroniques.

Les jeunes nord américains sont tellement collés à leurs écrans que l'idée d'aller jouer dehors et dans la nature ne leur effleure pas vraiment l'esprit.

Le rapport, subventionné par le National Science foundation, a remarqué les mêmes tendances au Japon et en Espagne.

On parle donc de nature deficit disorder, un manque de contact avec la nature... qui inquiète beaucoup les environnementalistes.

Sans contact avec la nature, les jeunes qui deviendront les citoyens de demain n'auront pas le mêmes soucis de protection des systèmes écologiques.

Pourtant, le contact avec la nature a des effets très bénéfiques pour les enfants, selon le Center for environmental health : réduit le déficit d'attention, aide au développement cognitif, améliore la créativité et réduit le stress.

Le rapport indique qu'une série d'études confirment sans l'ombre d'un doute que les personnes ayant une conscience environnemental aient eu une expérience transcendante avec la nature pendant leur enfance.

Les enfants vidéophiles d'aujourd'hui lient des livres, consultent des Cd-Rom et voient des émissions de télé sur l'environnement et sa protection... mais, à la fin, la nature est vue comme un objet sans plaisir.

Et pour les plus vieux, les discussions constantes sur la pollution et les changements climatiques est en train de les programmer à associer la nature avec l'apocalypse.

Oui, bien d'accord à ce que l'on informe les jeunes des menaces à l'environnement, mais avant, ils devraient personnellement développer un amour de la nature.

Aller dehors, dans un boisé ou une forêt, sentir les fleurs et le vent, chercher des salamandres sous des roches, prendre une grenouille dans sa main, voir une libellule s'accrocher au chandail...

La vidéophilie gagne du terrain et brise les liens entre les jeunes et la nature, mais heureusement, débrancher la machine et aller dehors est encore assez facile et presque gratuit.

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