28 juin 2006

LA LEVÉE 31 MAI 2006

Coup d’État au Timor-Oriental

On voit aux nouvelles dernièrement que ça brasse au Timor-Oriental depuis quelques semaines, avec les premières émeutes ayant eu lieu le 28 avril dernier, mais les raisons de la violence dans les rues ne sont toujours pas bien expliquées...
Depuis son indépendance en 1999, le Timor oriental s’est trouvé déchiré entre deux forces politiques : celle qui cherche une croissance lente, stable, durable et indépendante des grandes puissances, et l’autre, représentée par une élite qui cherche à donner les ressources du pays aux plus offrants et donc se payer de beaux jours aux dépends de la population.
Le problème de base, pour cette élite, l’Australie et les États-Unis, c’est le premier ministre Mari Alkatiri.
Alkatiri veut que le Timor oriental conserve sa souveraineté sur les hydrocarbures abondantes qui dorment au large.
Et l’allié des grands intérêts qui veulent mettre la main sur le gaz et le pétrole c’est le président du Timor : Xanana Gusmao.
Les medias en Australie font les meneurs de claque pour l’expulsion d’Alkatiri…et envoie une belle image des soldats australiens sur le territoire qui contribuent à rétablir l’ordre dans le pays, c’est-à-dire, qu’ils contribuent à réprimer ceux qui appuient le premier ministre rebel.
Un peu comme on a vu en Haïti, lorsque des groupuscules violents qui manifestaient contre Jean-Bertrand Aristide devenir des ensembles militaires imposant dans le temps de le dire, avec de l’aide d’intérêts étrangers...
On voit le même phénomène au Timor, les gangs qui s’opposent à Alkatiri gagnent en momentum et en force d’une manière difficile à expliquer... autrement que par l’intervention étrangère.
Ça fait quatre ans à peu près que l’élite du pays, l’Australie et les ÉU tentent de renverser Alkatiri...
Il y a trois ans, le président est même allé jusqu’à la menace de dissoudre le parlement et de former un gouvernement de l’unité qui exclurait Alkatiri.
Sauf que le peuple est en forte majorité du côté de leur premier ministre, avec raison, eux qui ont assez goûter au pillage de leur pays par l’Indonésie, l’Australie et les ÉU.
Alors le premier ministre refuse de démissionné, disant que seul le Fretlin, son parti politique, est en mesure de lui indiquer la porte.
Pendant ce temps là, les soldats australiens sur le terrain accompagnent les rebelles qui terrorisent la population, laissant le pays brûler comme il le fait depuis 25 ans sous le regard complice de son voisin du sud.
L’Australie qui, soit dit en passant, contrôle déjà le gaz et le pétrole du Timor-Oriental...

Enron

Alors la saga Enron vient de terminer son plus récent chapitre : ses deux grands patrons Kenneth Lay et Jeffrey Skilling ont été reconnu coupables d’avoir fraudé leurs actionnaires.
Sauf qu’ils sont restés innocent pour leur plus gros crime, c’est-à-dire d’avoir volé des milliards de dollars aux californiens et aux texans dans les marchés déréglementés de l’énergie.
Pour mieux saisir tout ça, je vous recommande fortement le documentaire sur le scandale d’Enron : The smartest guys in the room.
Vous verrez comment ils ont avec la connivence d’une douzaine de banques et de compagnies d’énergie manipuler le marché des actions et de l’électricité, et bien qu’ils doivent remboursé près de 3 milliards, aucune charge criminelle n’a été déposé contre eux.
Il reste un 9 milliards qui ne sera pas remboursé dans tout ça.
Alors oui bravo, la justice américaine a cru bon les punir pour leur crime envers la classe des propriétaires, les actionnaires, mais n’a pas jugé valable de rendre justice à la classe des travailleurs qui devaient payé leur comptes d’électricités boostés frauduleusement.
Rappelons aussi qu’Enron était l’entreprise à avoir le plus contribué aux campagnes électorales de G Bush, lui prêtant même leur jet privé en 2000.
Et en retour Bush a laissé Enron dicté la politique énergétique du pays, le laissant jouer à l’architecte de la déréglementation de l’énergie notamment en Californie.
Enron jouait la grosse brute en Inde aussi, dans l’État de Maharastra, donnant des millions en pot-de-vin aux officiels pour pousser les indiens à accepter un contrat de 30 milliards.
Mais une fois le réseau électrique d’Enron en place, s’était tellement cher que le gouvernement à préféré payer 220 millions par année à Enron pour rien.
Alors voilà, Enron, l’exemple parfait de la nature même d’une entreprise sans contrôle, la preuve qu’elles ne sont que d’immenses tyrannies privées : dès que l’on laisse une institution agir de manière non démocratique, dès que la justice et l’équité prennent le bord, la masse de la population écope.
Demander aux milliers de familles qui ont vu leur avenir détruit par l’avarice des dirigeant d’Enron, demandé aussi aux millions de personnes qui ont payé des prix de fou pour leur électricité.

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