28 juin 2006

LA LEVÉE 17 MAI 2006

Le pétrole et l’avenir

Eh oui le prix de l’essence a recommencé son irrésistible ascension au cours des dernières semaines, dépassant les 70$ le baril dernièrement.
Avant on aurait parlé d’une barrière psychologique qui vient d’être franchie, mais maintenant les hausses ne sont plus une surprise pour personne.
On a même l’impression que le règne du pétrole dans nos vies tire à sa fin.
En Russie, le politologue réputé Boris Kagarlitsky rapporte que la population croit que les prix du pétrole vont baisser, où que le pays épuisera ses ressources.
Tout à coup, même les grands investisseurs du monde commencent à paniquer avec la chute des ressources en hydrocarbures qu’ils sont les premiers responsables à avoir provoquées.
Pourtant, il y a assez de pétrole pour quelques décennies encore, contrairement à l’eau potable qui commence vraiment à se faire rare dans certaines parties des ÉU et de l’Europe, sans parler du tiers-monde…
Ce qu’il faut comprendre par rapport au pétrole c’est que l’on est pas devant une crise de ressources, mais plutôt devant une crise profonde de gestion de la ressource.
Kagarlitsky compare ce problème à l’Union soviétique sous Brezhnev qui débordait de ressources mais où les gens n’avaient rien.
La hausse du prix du pétrole a le mérite de provoquer la quête d’énergie alternatives, mais l’histoire nous montre que cette quête arrête dès le moment que le prix de l’or noir revient sous contrôle.
Lors de la crise du pétrole des années 1970 de gros efforts avaient été réalisés pour développer l’énergie solaire, de l’essence synthétique, des moteurs roulant à l’alcool, etc.
Rien de tout ça est très présent dans nos vies aujourd’hui car le prix du pétrole était revenu sous la normale.
Pas parce que ces énergies alternatives sont inefficaces, c’est plutôt notre système économique qui est incapable de voir sur le long terme et d’utiliser les ressources naturelles efficacement.
Oui, le problème de base c’est le paradigme du capitalisme contemporain qui veut consommer de plus en plus de ressources et cherche la croissance infinie dans un monde qui a ses limites.
Même si l’univers en entier était disponible on a l’impression que ça serait insuffisant.
On a qu’à regarder ce qui flotte au-delà de notre atmosphère, paraîtrait que l’espace immédiat déborde de déchets en orbite.
Bientôt faudra vraiment sérieusement revoir les principes économiques qui gèrent nos vies.
Et tant que la quête d’une alternative au capitalisme semble irréaliste ou utopique, bien faudra s’attendre à ce que les choses aillent de pire en pire.

Violence et nutrition

Le débat à savoir si la télévision provoque la violence fait rage depuis des décennies.
Jusqu’à ce jour, les criminologues ne semblent pas être en mesure de trancher le débat avec certitude.
On a un doute que le fait d’être exposé à des actes de violence à la télé quotidiennement, pendant des années, risque de provoquer un comportement agressif, ou pire, une insensibilité à la violence.
Mais de récentes études semblent indiquer que la télévision pourrait plutôt causer des comportements violents d’une autre façon : non pas en causant du mimésis mais plutôt en encourageant la malnutrition et l’inactivité physique.
Dans la plus récente édition du Archives of Pediatrics and adolescent medecine, on semble dire que plus un enfant regarde la télévision, plus il est porté à manger du junk food.
Chaque heure d’écoute au-dessus de la moyenne serait donc associée à une addition de 167 calories par jour.
Regarder la télévision, l’étude dit que c’est inversement proportionnel à la consommation de fruits et légumes.
On le sait, les taux d’obésité ont augmenter du double chez les ados au secondaire depuis les dix dernières années…ça adonne aussi que durant cette période de plus en plus de gens ont augmenté le nombre de postes de télé, la qualité des systèmes d’entertainment…
Mais le plus intéressant dans tout ça c’est de savoir ce qu’une telle consommation de junk food fait à notre cerveau.
De plus en plus d’études démontrent que ça fait autant de mal au cerveau qu’au pancréas et au cœur.
On dit aussi qu’il y aurait un lien assez solide entre la mauvaise nutrition et le comportement anti-social.
En 1997, le Journal of Nutritional and environmental medecine avait dévoilé les résultats d’une étude sur de jeunes contrevenants âgés de 13 à 17 ans.
On s’est rendu compte que beaucoup de garçons manquaient d’éléments nutritifs.
Alors on a donné des vitamines et changer l’alimentation d’un groupe et des placebos à un autre.
Ceux qui ont consommé les vitamines et changer leur régime ont baisser leur incidents de violence par 80%.
Ceux qui ont pris les placebos mais changer leur alimentation ont calmé leur agressivité par 56%.
On a vu aucun changement chez le groupe qui a pris des placebos et qui n’a rien changé chez son alimentation.
Branchés sur des encéphalogrammes, on a même remarqué des disparités étonnantes par rapport à l’activité cérébrale.
Même chose en 2002, le British journal of Psychiatry avait découvert que les jeunes prisonniers à qui on avait donné des vitamines, des minéraux et d’autres suppléments dont ils manquaient..l’activité violente avait baissée de 26%.
En Finlande, une étude avait trouvée que l’ensemble des 68 criminels violents qu’ils avaient testé souffraient d’une forme d’hypoglycémie réactive, une tolérance anormale au glucose causé par une consommation excessive de sucre et de stimulants comme la caféine.
Tout ça est très logique, le cerveau comme le reste du corps fonctionne selon des processus biochimiques.
Et la machine risque d’être défectueuse si on ne lui fourni pas le matériel brut nécessaire.
Le groupe Sustain avait publié une étude l’an passé dévoilant les liens entre les mauvais régimes et la croissance de la dépression, des troubles de comportements, l’Alzeimer et la maladie mental.
Alors semblerait que plus on mange de junk food, le moins de place qu’il y a dans notre cerveau pour stocké les produits chimiques qu’il a besoin.
Au lieu de prendre le virage de la répression pour contrer la criminalité comme le souhaite Bush et Harper chez nous, on devrait plutôt chercher à comprendre les contextes et les habitudes de vie qui provoquent un tel comportement.

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