28 juin 2006

LA LEVÉE 24 MAI 2006

Réchauffement climatique

Déjà que le parti libéral fédéral a fait un boulot absolument désastreux concernant le rôle du Canada dans la lutte au réchauffement climatique… bien voilà que les Conservateurs de Harper nous engage sur une voie catastrophique.
On savait que Harper et ses cohortes étaient des fans invétérés des néocons qui dominent la scène politique aux États-Unis, mais de là à s’aligner à copier tout ce qu’ils font…bien, disons que la vaste majorité de Canadiens n’ont pas voté pour ça.
La ministre Rona Ambrose patine sur de la glace mince et tente de nous faire croire que son gouvernement résoudra ce qui sera sans doute l’événement le plus catastrophique à frapper la Terre et l’humanité en proposant de faire plus de gaz avec du blé d’inde…
On vient de passer un hiver exceptionnellement doux, et dans ce temps-là je m’inquiète qu’un tel climat nous endorme, nous fasse croire que rien de grave ne se produira si on laisse tout simplement les GES s’envoler vers le ciel…
Dans ce cas-là, je m’oblige à lire des articles comme celui de John Hepburn, qui a une certaine époque travaillait dans l’industrie du pétrole et du charbon.
Il souligne avec raison que nos petits-enfants, dans 4 générations, n’auront rien à foutre du 11 septembre ou de qui a gagné la coupe mondiale de soccer en 2006…
Ils voudront savoir pourquoi nous avons été des spectateurs aux changements climatiques qui causent la 6e grande extinction de vie sur Terre.
Des chercheurs ont démontré que le pergélisol sibérien, qui couvre un territoire d’un million de km carrés est en train de fondre pour la première fois depuis qu’il a été formé il y a 11 000 ans.
Et en fondant, il dégagera dans l’atmosphère des milliards de tonnes de méthane, un gaz 20 fois plus dommageable que le dioxyde de carbone.
Cette nouvelle a à peine faite les manchettes et est rapidement tombée dans l’oubli…
Une étude publiée en 2004 par le magazine nature dévoilait que 15% à 37% des espèces de cinq régions riches en biodiversité allaient disparaître d’ici 2050.
On va même jusqu’à dire que 50% des espèces de la Terre seront éteintes d’ici 2100.
Pour mettre ça en contexte, il y a eu 5 grandes extinctions au cour des dernière 5 milliards d’années.
La dernière fois, c’était il y a 65 millions d’années quand les dinosaures ont disparus.
Oui, c’est certain que l’humain peut s’adapter à Presque n’importe quoi. On pourrait massivement déménager pour quitter les côtes inondées, se diriger vers les régions non désertiques, faire pousser nos légumes dans des serres…
Sauf que l’on oublie un peu trop vite que nos vies dépendes de systèmes écologiques fonctionnels : les aliments, les médecines, l’air et l’eau propre dépendent de l’équilibre de systèmes tellement complexes que la science ne les comprends même pas tout à fait.
C’est comme si on charcutait 90% de notre cerveau vu que l’on comprends juste comment 10% fonctionne…
Et là on regarde nos politiciens faire tout sauf attaquer le problème de front : ils regardent les prochaines élections et veulent à tout prix que l’économie poursuive sa croissance sur le court terme.
Nous sommes rendu à un point où des cibles de réduction de 10% du GES, que l’on a tout le mal du monde à atteindre, ne seront vraiment pas suffisant.
On n’a pas le choix : une transition radicale et urgente vers une économie verte est essentielle à notre survie.
Faudrait comme dit John Hepburn, un programme de développement économique qui donnera l’impression que le plan Marshall était un pique-nique du dimanche en comparaison.
Il existe plein de solutions, les plus grands cerveaux de l’histoire sont ici et maintenant prêts et en mesure de d’agencer un plan viable.
Ne rien faire, ou de tout simplement regarder Rona Ambrose sourire pendant qu’elle nous engage collectivement vers la dévastation écologique serait totalement irresponsable.

L’État impotent

Les gouvernements Charest et Harper ont remporté leurs élections surtout parce qu’ils promettaient des baisses d’impôts et de taxes.
Ces baisses de revenus empêcheront de plus en plus l’État de jouer son rôle de régulateur de marché, c’est-à-dire qu’on avait compris, après la grande dépression, que le marché capitaliste avait besoin de l’État pour combler ses graves carences en redistribution juste des richesses, la santé et l’éduction, entre autres.
Le pire, c’est que les apôtres des baisses d’impôts croient sincèrement que leurs actions contribueront à augmenter, éventuellement, les revenus de l’État.
Cette croyance se base sur une théorie loufoque et surtout pas scientifiquement fondée qui s’appelle la courbe Laffer.
Nommé d’après l’économiste proche de Ronald Reagan Arthur Laffer, un produit de l’Université de Chicago, l’incubateur du néo-libéralisme.
Sa théorie veut que les réductions de taxes et d’impôts provoquent d’un côté une réduction des revenus direct pour l’État, mais que, d’un autre côté, cette baisse d’impôts et de taxes allaient tellement motivé les gens à travailler fort et les entreprises à investir, qu’éventuellement les coffres de l’État allaient débordés.
La courbe de Laffer part de 0% de taxes à 100% de taxes.
À 0% bien sûr l’État ne reçoit rien, et à 100% l’économie ne roule pas parce que personne n’est assez motivé pour se fendre en quatre à travailler ou à innover un secteur industriel pour ensuite tout remettre les revenus au gouvernement.
À mi-chemin dans la courbe, paraîtrait qu’il y a un point parfait où il y a juste assez de revenu qui reste dans les poches du monde pour les motiver, et juste assez de recette fiscales pour donner des marges de manœuvre à l’État.
Une courbe comme celle-là à l’air bien belle sur papier, mais je le répète aucune preuve solide existe pour valider son efficacité.
Sauf que depuis la vague néo-libéral, depuis Reagan, Tatcher, Mulroney… et récemment Bush, Harper et Charest on ne jure que par la courbe Laffer.
Basé sur une théorie qui fait bien l’affaire des riches tout en haut de l’échelle sociale, on coupe les revenus de l’État, on réduit la capacité de nos institutions publiques de redistribuer les richesses, d’offrir des soins de santé accessibles et efficaces, d’avoir un système d’éducation public de premier ordre…et de boucher tout les autres trous de l’économie de marché.
Et ça se passe non seulement ici, mais partout ailleurs, et les dégâts se trouvent surtout dans les pays du Tiers-Monde qui n’ont jamais eu véritablement l’occasion de se bâtir des institutions publics solides et efficaces.
Le problème c’est que les économistes de la Banque mondiale et du FMI croient aussi au mythe de la courbe Laffer.
Alors ils vont dans les pays en voie de développement et disent au gouvernement voici à quel taux vous devrez limité vos taxes, les revenus de l’État stagnent, ils restent totalement impotents pour aider leur populations… et belle surprise!
Les transnationales en profitent pour tout privatiser et pour profiter de bassins de main-d’œuvre à très faibles coûts.
Au moyen âge, on justifiait la domination de l’Église, des rois et de l’aristocratie en disant que c’était la volonté de Dieu, c’est comme ça que Dieu voyait la société humaine…
Aujourd’hui, ce sont les théories économiques bidons qui enchantent nos représentants et qui endorment les citoyens…

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