28 juin 2006

LA LEVÉE 28 JUIN 2006

Canada 2020

Du 13 au 15 juin dernier s’est tenu dans un hôtel du Mont-Tremblant la première conférence Canada 2020 qui, selon les organisateurs vise à provoquer un débat d’idées progressistes sur l’environnement, la cohésion sociale, la prospérité et le leadership mondial.
Al Gore, Jeffrey Sachs et des proches du parti libéral fédéral participaient à cette naissance d’un think tank progressiste…
Une pépinière à idée pour répondre un peu aux think tanks de droite qui ont totalement dominée la scène politique et économique depuis les trente dernières années…
Cette pépinière à idées progressistes, sous la bannière de Canada 2020 tiendra des séminaires à travers le pays et des conférences annuelles.
Les fondateurs de ce think tank veulent que l’on prenne avantage des opportunités immenses qui s’offrent au Canada en ce moment.
On peut voir sur le site Internet de Canada 2020, sous la rubrique perspective, que selon les géniteurs de ce think tank, le modèle de développement capitaliste canadien est le meilleur mélange imaginable.
Alliant les meilleurs éléments des modèles japonais, européens et américains…
Il y a un potentiel intéressant pour le développement de politiques économiques et sociales nouvelles avec une organisation de l’ampleur de Canada 2020…
Mais faut vraiment pas exagéré en allant jusqu’à dire que nous avons le meilleur modèle de capitalisme au monde… en tenant ce discours là, les organisateurs n’arriveront pas à formuler des politiques véritablement progressistes.
Non, pour ça, faudrait qu’ils s’attaquent à la structure même du capitalisme…
De toute façon, la vérité sur notre pseudo-prospérité économique c’est qu’elle carbure au développement chaotique et non durable des États-Unis…
La réalité de l’économie canadienne c’est plutôt le chômage chronique, la disparité grandissante des revenus, des coupures dans les programmes sociaux, les transports en communs sous financés, des infrastructures municipales inadéquates, etc.
Malgré les bonnes intentions de Canada 2020, on ne semble pas vouloir avouer que de plus en plus de gens travaillent pour des salaires de misère, que l’on préfère baisser les impôts plutôt que de financer les services publics.
Les think tanks de droite ont remporté la bataille des idées sur l’arène politique depuis trente ans parce qu’ils ont convaincu tout le monde que ça ne servait à rien d’être solidaire, de travailler collectivement pour améliorer le sort de tous et chacun.
La droite nous dit que le marché fait très bien le boulot pour gérer l’économie, que le système politique est corrompu et inefficace, bref, qu’on est mieux de penser chacun pour soi et tout ira pour le mieux.
Alors ceci étant dit, j’aimerais que Canada 2020 soit une véritable pépinière à idées progressistes et qu’elle transforme le parti libéral en profondeur pour en faire un NPD en puissance…
Mais pour ça, faudrait qu’ils voient sobrement les ravages causés par le capitalisme contemporain et non de prendre un coup dans des hôtels huppés en célébrant le modèle économique du Maple Leaf…


Pénurie d’Omega-3

Sans le vouloir je me suis retrouvé à parler à plusieurs reprises au cours des dernières semaines de la composition chimique de notre cerveau et de l’influence que celle-ci a sur notre cognition et notre comportement.
C’est peut-être le fait d’animer cette émission pendant l’heure du dîner qui m’a amené vers ce sujet quand même assez important…
Nous avons vu qu’une mauvaise alimentation est une source importante de comportement agressif ou dépressif, qu’en fait plus une personne regarde la télévision, plus elle mange mal et en conséquence plus son mentale devient perturbé…
D’autres études démontrent comment la dyslexie, le comportement obsessif-compulsif, la dyspraxie et d’autres problèmes d’ordre neurologique sont associés à une carence en oméga-3, surtout lors du développement du bébé dans le ventre de sa mère…
Les liens de cette carence avec la démence, la dépression et la fatigue chronique sont moins évidents, mais ils sont tout de même très significatifs…
C’est assez constant avec ce que l’on remarque chez l’être humain : nos maladies modernes sont des maladies générées par des carences.
Pour revenir sur la cognition humaine, au cours de l’époque paléolithique, les êtres humains consommaient à peu près la même quantité d’acides gras oméga-3 que d’oméga-6.
Aujourd’hui, nous consommons 17 fois plus d’oméga-6, qui se trouvent dans les huiles végétales, alors que les omégas-3 se trouvent surtout dans les poissons.
En fait, tout indique que se sont les huiles de poisson qui ont permis à l’être humain de faire son grand saut cognitif vers l’avant.
La concentration d’oméga-3 dans le cerveau semble être une preuve indiquant que l’humain a été pendant un bon bout de temps une créature semi-aquatiques… Ce qui est le cas encore aujourd’hui, du moins si on regarde le temps de canard que l’on subit depuis le mois de mai…
Lorsque nos cellules responsables de la perception visuelle – les neurones magnocellulaires – manquent d’oméga-3, elles ne forment pas assez de connections avec les autres cellules.
Résultat : elles ne passent pas l’information aussi efficacement qu’elles le devrait.
C’est ce développement perturbé qui fait en sorte que les enfants dyslexiques voient les lettres tout mêlées dans les mots…
Alors sachant tout ça, l’idée de donner des capsules d’huile de poisson aux jeunes élèves semble être une excellente idée!
Sauf que, le seul problème, c’est qu’il n’y a juste pas assez de poisson pour en fournir à tout le monde…
Et non, la bouffe bourrée d’oméga-3 ne fera pas la job, ça prend des vrais oméga-3 venant des poissons.
Et vous vous en doutez, la pêche industrielle et la pollution ont fait en sorte que les stocks de poissons disparaissent à haute vitesse partout sur terre.
Les gouvernements aident les pêcheurs à tout prendre ce qu’il y a sur les côtes, on subventionne la construction de bateaux plus gros et plus puissants pour aller plus loin en mer et éventuellement, les pêcheurs des pays riches vont éradiquer les bancs de poissons dans les pays en voie de développement…
La gestion des ressources en poisson au niveau international est absolument catastrophique : on utilise des poisons pour nourrir nos ruminants, nos porcs, nos poulets et même d’autres poissons.
Trois ans après la publication d’une étude publiée dans Nature démontrant que les stocks globaux de poissons prédateurs ont chuté de 90% rien n’a changé.
Alors, oui, si on laissait les stocks de poissons récupérer et que nos politiques de pêche suivaient les conseils scientifiques il y en aurait assez pour tout le monde…
Une entreprise Suisse affirme être en mesure de convertir une espèce d’algue en acide gras dont notre cervelle a besoin.
Pour l’instant, il n’y a aucun consensus scientifique affirmant qu’une telle chose est possible
Ça reste à voir et on leur souhaite bonne chance… Sinon l’espèce humaine est destinée à faire un grand pas cognitif en arrière.

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