27 juin 2005

L'OEA : ARME DIPLOMATIQUE

Nicaragua : prochaine cible de l'arme diplomatique des États-Unis
Le 35ième sommet de l’OEA, l’organisation des états américains, a eu lieu au début du mois de juin à Fort Lauderdale et on a eu droit à une belle défaite de Bush et de Condoleezza Rice qui ont tenté de transformer l’organisation en arme pour dicter la politique en Amérique latine.
Rice avait tenté de convaincre les dirigeants d’Amérique latine d’accroître les pouvoirs de l’OEA pour superviser la démocratie dans ces pays et de pouvoir intervenir si nécessaire.
La proposition, vu par tous comme un moyen de contrôler le Venezuela de Chavez, a été rejeté majoritairement.
Le Venezuela dont on accuse de fomenter les rébellions en Bolivie et de servir de locomotive à tout le virage à gauche qu’on observe en Amérique centrale et du sud...
Ça l’indique à quel point les ÉU compte utiliser l’OEA pour contrôler les affaires internes des pays de ce qu’ils considèrent encore comme leur arrière-cours.
On avait même envoyé des agents de l’OEA pour sauver le président en chute du Nicaragua, l’ami des ÉU Enrique Bolanos.
Ça rappelle la mission d’observation qu’avait déclenché l’organisation des états américains en Équateur suite à la démission du président Lucio Gutierrez en avril dernier.
Le gouvernement de l’Équateur avait d’ailleurs critiqué le fait que l’OEA ne fait nulle part mention des violations constitutionnelles commises par Gutierrez précédant sa démission.
En fait, l’Équateur avait totalement rejeté le rapport des observateurs de l’OEA , disant, en gros, de quoi ils se mêlent eux-autres.
L’OEA a tenté dernièrement de mousser la popularité du candidat favori des ÉU pour la présidence de la Bolivie, Carlos Mesa, un homme détesté par la population parce qu’il est, entre autres, ami des ÉU, du FMI et des transnationales.
Et là vu que le Nicaragua est sur le point de se joindre au virage à gauche en Amérique latine, on utilise à nouveau l’OEA pour limiter les dégâts.
Il n’y a donc plus d’appuie pour le président Bolanos au Nicaragua alors en mai de cette année l’OEA a envoyé une mission technique pour superviser la dispute entre l’assemblée nationale et le président.
Résultat : le rapport de l’OEA prenait évidemment le parti de Bolanos, même s’il a été reconnu d’avoir mal utilisé des fonds électoraux.
Au Pérou, le président Toledo a aussi été reconnu du même crime.
Mais les deux ont droit au jugement favorable de l’OEA : pourquoi ? Bien parce qu’ils sont des amis des ÉU et de fervents amateurs de l’économie néo-libérale, la seule permise par l’Oncle Sam.
Faudra garder un œil sur l’OEA, parce qu’on est en train là-bas de développer un modèle d’intervention diplomatique fait spécifiquement pour abattre la vague anti-impérialiste qui s’étend en Amérique latine. Au Nicaragua, pour empêcher l’Assemblée nationale de changer sa constitution comme bon lui semble, et en Bolivie pour empêcher la nationalisation des ressources énergétiques...

Aucun commentaire: