Élections en Irak
On a fait beaucoup de bruit hier avec le supposé succès du processus électoral irakien.
Malgré les quelques douzaines de morts, les chaînes de nouvelles aux États-Unis ont célébré le courage des Irakiens et leur volonté d’utiliser leur droit de vote pour la première fois depuis 1953.
Dire que la démocratie existe en Irak c’est faire l’erreur de croire que la démocratie se limite à remplir des cases sur une feuille.
Bien sûr, plusieurs irakiens apprécient la chance qu’on leur donne de s’exprimer sur leur choix de gouvernement.
Malgré le ton triomphant de Bush et les images d’Irakiens souriant jusqu’aux urnes il faut retenir une chose : une véritable élection ne peut pas se produire sous l’autorité d’une force occupante, qui non seulement gère le processus, a des préférences claires pour un type de résultat.
On l’a dit mille fois ici et ailleurs dans le monde : le but de l’invasion de l’Irak par les État-Unis et la Grande-Bretagne est de contrôler les réserves énergétiques de la région.
Ça fait deux ans que les plans secrets pour l’Irak sont dévoilés : allant de la restructuration de l’économie irakienne — le vol des ressources par la force occupante — jusqu’à l’implantation d’une douzaine de bases militaires permanentes.
L’instabilité et la violence au cours du processus électoral n’ont fait qu’améliorer les chances du candidat favori des EU de remporter l’élection.
Le PM par intérim Ayad Allawi a pu se présenter comme un symbole de force, a profité d’une excellente campagne télévisuelle pendant que les autres candidats ont été pratiquement anonymes.
Toute l’opération a été mené comme un pitch de marketing où des mots comme démocratie, liberté, pouvoir ne veulent plus dire grand chose, semblable à des marque de commerce.
Les élections auraient du avoir lieu 12 mois après la fin du régime de Saddam Hussein, mais il fallait laisser le temps à la force occupante de planter ses agents et de redistribuer la propriété des richesses naturelles.
Mais dans les conditions actuelles, surtout si on analyse d’un peu plus près le processus, on comprend que ce qui est arrivé hier ne fera qu’empirer la situation et augmentera la souffrance du peuple irakien.
Après le bloc musical, on regarde de plus près l’élection en Irak et les conditions qu’on aurait dû réunir pour permettre aux Irakiens de s’exprimer démocratiquement.
l’élection en Irak
Les élections d’hier en Irak qu’un appât pour la population irakienne et l’opinion mondiale. Peut-être que la France, l’Allemagne et l’ONU verront cette élection comme une manière honorable de participer à l’aventure américaine.
Il demeure qu’une majorité d’irakiens n’ont pas confiance au gouvernement intérimaire mis en place par les EU et qu’ils veulent une fin rapide à l’occupation et à l’influence des EU.
Une fois le nouveau gouvernement en place, vers janvier 2006, on peut s’attendre à ni plus ni moins ce que l’on voit en ce moment : violence, pauvreté, occupation étrangère, vol des ressources du pays.
La nouvelle assemblée nationale sera dominé par les représentants chiites, les chiites étant le groupe ethnique en faible majorité devant les Sunnites et les Kurdes.
Les Sunnites se sont trouvé devant le difficile dilemme de participer à un processus électorale ( y donnant, de la sorte, une légitimité) qui ne leur garantissaient pas un nombre adéquat de représentants ou de refuser de participer en bloc et ainsi courir le risque de voir les Chiites contrôler encore plus l’appareil étatique.
Voyons rapidement les défauts de ce processus démocratique bidon et ensuite les méthodes qu’on aurait pu utiliser pour favoriser l’émergence d’un véritable choix démocratique.
En somme, les Irakiens ne savaient pas pour qui ils votaient. Parmi les 98 entités politiques en liste, il n’y a eu aucun véritable effort de faire connaître les candidats, procéder à des débats, clarifier la différence dans les programmes, etc.
Les partis d’expatriés retournés en Irak après l’invasion EU sont entré dans le concours électoral avec beaucoup plus de ressources et d’organisation.
Les gagnants de l’élection d’hier seront probablement trois partis d’expatriés : l’alliance irakienne unie, la liste irakienne et l’alliance kurde.
On peut s’attendre à ce que ces trois partis, proche des EU, s’allie pour contrôler l’Assemblée nationale irakienne.
Qu’est-ce qu’on aurait du faire ? 1. Assurer une surveillance électorale non-partisane : tout le processus aurait dû être dirigé par une agence internationale non-affilié aux forces occupante ni à aucun parti irakien.
2. Permettre le développement adéquat et inclusif des partis. On aurait du prendre au moins les 12 derniers mois pour développer les partis de manière à ce que les programmes soient clairs, les candidats connus, et aux fusions de prendre leur cour. Ces mesures auraient peut-être permis de réduire le nombre de partis à deux douzaine, en masse pour représenter la diversité irakienne.
Empêcher les candidats qui se présentent d’avoir des postes au gouvernement par intérim au moins 6 mois avant l’élection.
Assurer une représentation plus local plutôt que de miser sur la représentation en un bloc national.
Peu importe les résultats d’hier, attendons-nous à la poursuite du statu quo : le vol des ressources irakiennes par les EU et une déstabilisation prononcée du Moyen-Orient.
Le Forum Social Mondial de Porto Alegre
C’est le moment de l’année ou deux visions du monde s’affronte : celle de Davos Forum économique mondiale et celle de Porto Alegre Forum social mondial.
Je parle bien sûr de la réunion de l’élite mondiale en Suisse et des 100 000 personnes que l’on attendait au FSM au Brésil au cours des 4 derniers jours.
Le FSM est selon la description officielle : un endroit ouvert aux rencontres d’activistes et de travailleurs d’ONG qui s’opposent à toutes formes d’impérialisme, mais engagés dans la construction d’une société planétaire centré sur la personne humaine, pour débattre d’idées démocratiquement, et créer un réseau efficace d’action.
Pendant ce temps-là quelques 2000 VIP du monde des multinationales et des chefs d’État planifiait la suite de leur domination global dans une chic station de ski.
À Davos, on a reconnu que le monde ne s’améliore pas aussi rapidement que les Néo-libéraux l’avaient promis alors un groupe sur place a suggéré des solutions : développer des nouveaux produits et trouver des manières profitables de livrer des produits et services abordables aux pauvre; fusionner les activités d’affaires et philanthropiques comme des PPP de la générosité…
À Porto Alègre, on est d’accord avec le constat de l’échec des promesses de la globalisation…on accuse à juste titre les entreprises multinationales…allant jusqu’à suggérer leur démantèlement et le retour du contrôle des ressources entre les mains des communautés.
Ou du moins, créer un cadre législatif assez puissant pour les responsabiliser.
Tenir le FSM en même temps que le FEM n’est peut-être pas la meilleure idée. Un délais de deux semaines permettrait de pouvoir suffisamment critiqué les élites à Davos, de pouvoir mener toutes sortes de manifestations, mais assez près pour offrir une autre vision d’un monde qui fait la promotion du progrès et du bien-être humain.
Rendez-vous en Afrique pour le FSM de 2007.
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