14 février 2005

L'AVENIR N'EST PAS ROSE

La Levée 14 février 2005

Portrait d'injustice contre des victimes du Tsunami. Washington ne veut pas créer de précédent avec la Cour pénale internationale. Monsanto : prochain maître mondial des fruits et légumes ? Sombre avenir pour la planète, ça va chauffer ! L'iran, une autre menace fictive au Moyen-Orient ?



Nouvelles du Tsunami : recrutement d’enfants soldats au Sri Lanka et déplacements massifs en Aceh

Il va sans dire que l’Asie du sud-est se relève encore du Tsunami, à l’occasion on ira faire un tour là-bas pour voir comment ces braves personnes s’en sortent…et comment certains criminels profitent de la situation.
Au Sri Lanka, le mouvement indépendantiste des Tigres Tamoules — des rebelles du Sri Lanka qui participent à une guerre civile pour obtenir l’indépendance le leur coin de pays — profite de la situation pour recruter des enfants afin de les intégrer dans leur armée.
Human Rights Watch fait appel à Paul Martin pour qu’il fasse pression sur les Tigres Tamoules pour arrêter le recrutement d’enfants soldats.
Et de remettre en liberté les enfants soldats déjà dans leurs rangs.
Le Canada a déjà ouvert la porte dans le passé à des milliers de Tamoules qui ont fuit le Sri Lanka pendant la guerre contre l’armée du Sri Lanka pendant les années 80-90.
En novembre dernier, HRW a dévoilé comment les Tigres Tamoules utilisaient l’intimidation pour recruter des d’enfants soldats dans les régions tamoules au Nord et à l’Est.
Depuis le Tsunami, le recrutement se poursuit avec plus de 40 cas rapportés par l’UNICEF. Plusieurs directement dans des camps de réfugiés.
Paul Martin pourra mettre de la pression sur l’aile humanitaire Tamoule — l’organisation de réhabilitation tamoule — et exiger qu’ils laissent de la place à d’autres organisations humanitaires pour aider les victimes du Tsunami.
Du côté de l’Indonésie, une autre région indépendantiste, vit une période de convalescence troublée : dans le nord de l’île de Sumatra, en Aceh, le gouvernement indonésien compte déplacer plus de 100 000 personnes dans des camps semi-permanents.
C’est en attendant la reconstruction des régions frappées par le Tsunami.
Mais l’armée indonésienne a depuis longtemps la mauvaise réputation d’enfermer les citoyens d’Aceh déplacés par des conflits dans des camps où ils limitent sans raison leurs mouvements et leur liberté.
La police paramilitaire Brimob a aussi une très mauvaise réputation de violence en Aceh.
Vu que la région est en plein conflit de guerre d’indépendance, la présence de l’armée et des paramilitaires indonésiens permet de croire qu’il y aura des abus.
Le déplacement vers des camps devrait donc être organisé par des agences civiles et non par l’armée et les paramilitaires.
Selon l’ONU, tout déplacement interne dans un pays doit se faire avec le plein consentement des personnes affectées.
Mais le gouvernement d’Indonésie ne semble pas vouloir informer les citoyens d’Aceh de leurs droits.

Washington niaise sur la CPI pendant que le Darfour brûle
L’administration de notre cher W. Bush continue de se faire des amis.
Washington provoque un délai meurtrier pour le peuple du Darfour en tentant d’empêcher le Conseil de Sécurité de l’ONU d’amener les coupables des atrocités au Darfour devant la Cour pénale internationale, la CPI.
La semaine passée, suite au bombardements de l’armée soudanaise qui a tué 100 civils au sud du Darfour, les ÉU ont poussé pour un tribunal ad hoc au Darfour.
Un tribunal ad hoc, c’est un tribunal kangourou que les ÉU aiment à la place du CPI, une cour mondiale et permanente qui pourrait amener des Américains devant la justice pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Des cours kangourous sont pratiques parce qu’elles sont installées temporairement pour juger des méchants Milosevic et les Rwandais qui ont commis le génocide…Elles ne sont pas une menace pour les présidents américains qui sont coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité depuis la deuxième guerre mondiale.
Oui, si on appliquait la même justice de Nuremberg (utilisée contre les dirigeants nazi) à chaque président US vivant, il pendrait au bout d’une corde.
Ce que craint l’administration Bush, c’est que d’utiliser la Cour pénale internationale ça serait y donner de la crédibilité.
Sauf que l’installation d’une cour kangourou retarderait d’un an la poursuite des responsables d'exactions, ces Soudanais qui s’acharnent contre la population du Darfour.
Au début de 2003, le gouvernement soudanais et sa milice des janjaweed ont créé un désastre humanitaire au Darfour, une région à l’ouest du Soudan.
1,6 millions de personnes ont fui les attaques sur leurs villages depuis ce temps-là.
C’est surtout à Condoleeza Rice que revient ce retardement stupide des procédures judiciaires...


Monsanto sur le point de contrôler le marché mondial des graines de fruits et de légumes

La multinationale de la biotech (OGM) Monsanto vient d’annoncer son intention d’acheter Seminis, le plus grand producteur de graines de fruits et de légumes au monde.
Tout de suite après l’annonce, Monsanto a fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention d’utiliser la biotech pour développer les graines…du moins, pas pour l’instant.
Monsanto doit trouver de nouveaux marchés pour ses OGM, surtout depuis que l’Europe a clairement indiqué ne pas vouloir de ces cochonneries.
Alors Monsanto se tourne vers les pays en voie de développement.
L’industrie des OGM dit que ses produits serviront à combattre la fin dans le monde et à augmenter la production agricole.
Sauf qu’il n’y a aucune preuve scientifique qui confirme ça.
Même que les études menées à l’Université du Nebraska, en Australie et en Argentine indiquent qu’il y a une baisse de 10% à 30% de production en utilisant des OGM.
Le but de Monsanto est de contrôler le système agricole en passant par la production de graines.
Vu le passé pas tout à fait immaculé de Monsanto, permettez nous de douter de leur intention de ne pas utiliser de biotech dans la production de graines de fruits et de légumes.
Ils ont le don de cacher ce qu’ils font.
L’offre de Monsanto pour acheter Seminis doit encore être approuvé.
Espérons qu’il y aura quelqu’un en position d’empêcher cette transaction d’avoir lieu.

L’humanité avance vers la fin de la Terre

Difficile de rester optimiste par les temps qui courent sur les perspectives d’avenir de l’humanité et de la Terre.
Rares sont ceux qui affichent une confiance honnête envers notre futur collectif.
Personnellement, je me sens mal pour mes amis qui ont des enfants et qui doivent penser à l’héritage qu’on va leur laisser…on préfère peut-être ne pas y penser !
Un groupe de 200 scientifiques concernés par le climat s’est réuni dans le patelin de Tony Blair la semaine dernière pour dire au monde que les dégâts dû au réchauffement planétaire ont lieu en ce moment.
Inondations, ouragans, sécheresses, les océans qui virent acide…
Le constat du groupe d’expert est alarmant : nous atteindrons le point de non-retour dans dix ans, si rien n’est fait.
La semaine prochaine, le protocole de Kyoto va entrer en fonction après un délai de 7 ans.
Mais il est clair que Kyoto est nettement insuffisant pour attaquer le problème.
On vient de passer le mois de janvier le plus chaud de mémoire d’hommes.
Déjà, les dégâts liés au réchauffement planétaire sont déjà inévitables. Ça c’est même si on arrêtait toutes formes d’émission de gaz à effet de serre.
Imaginez les dégâts à venir après 10 ans sous le protocole insuffisant de Kyoto que les ÉU ne veulent même pas respecter.
Il reste que pour éviter le pire, il y a toute une gamme de solutions techniquement simples et relativement peu coûteuses…si les gouvernements peuvent être convaincus d’agir immédiatement.
Il faut absolument tenir le réchauffement global sous la barre des 2 degrés c. si on veut éviter les pires catastrophes.
Ça veut dire garder les émanations de GES sous 400 ppm.
En ce moment, les concentrations s’élèvent à 370 ppm et augmentent…les experts à la conférence disaient qu’on peut monter brièvement au-dessus de 400 mais qu’il fallait baisser drastiquement après ça.
Ce qui veut dire réduire les GES par 50% d’ici 2050 et les pays riches doivent réduire de 30% d’ici 2020.
Économiquement : Si on attend 10 ans ça va coûter deux fois plus…si on attend 20 ans, le prix à payer sera de 4 à 7 fois plus.
Qu’est-ce qui nous attend si rien n’est fait ?
La fonte des glaces menace d’élever le niveau de la mer par 15 à 35 pieds : c’est 90% de la population mondiale qui sera directement affecté.
Les océans vont s’acidifier, menaçant toutes formes de vie marine.
Les guerres pour les sources d’eau, la disparition de milliers de kilomètres de côtes dues aux inondations, dont les villes de New York, Londres, Tokyo…
Des feux de forêts vont ravager l’Amazonie, le poumon de la terre.
Les sécheresses causeront des famines en transformant des terres agricoles en désert.
Des maladies tropiques vont migrer vers le Nord, comme la Malaria qui tue 2 millions de personnes par année, plus le climat va se réchauffer, plus les insectes qui transportent des maladies vont se multiplier.
Des ouragans du type qui ont frappé les Caraïbes et la Floride l’année passée deviendront chose commune : vu que les ouragans ont besoin d’eau chaude dans les océans pour prendre leur énergie...
Faut vraiment être aveuglé par une idéologie économique stupide à court terme pour faire la promotion de l’inaction en ce qui concerne le réchauffement climatique.
Mais les catastrophes sont bonnes pour la croissance du PNB, comme l’a si bien démontré la crise du verglas chez nous…

L’Iran nucléaire ?

Washington bas ses tambours de guerre de plus en plus fort dernièrement. L’Iran, le plus gros pays dans l’Axe du Mal, est la plus récente cible.
On persiste à dire que l’Iran est sur le point de développer l’arme nucléaire.
En fait, l’Agence Internationale d’Énergie Atomique qui inspecte régulièrement les installations nucléaires de l’Iran n’a pas trouvé un seul indice qui confirmerait l’inquiétude américaine.
Pendant ce temps-là, l’administration Bush s’amuse à défaire le Traité de non-prolifération nucléaire (NPN).
Le NPN, signé en 1968 par les ÉU et presque tous les autres pays, oblige les pays qui n’ont pas l’arme nucléaire à ne pas la développer et les pays qui l’ont déjà à cesser leur développement et à détruire leur stock existant.
L’administration Bush adore la première partie, celle qui empêche les autres d’en avoir, mais veut se débarrasser de l’obligation d’arrêter la production chez eux.
Bush veut démarrer un programme de nouvelles armes nucléaires : comme des bunker busters et des mini-nukes.
Le congrès a bloqué son projet l’année passée mais il entend se reprendre en 2005.
Le monde est parfaitement au courant des plans nucléaires des ÉU.
Avec ses actions militaires unilatérales et illégales, oui, des pays qui se sentent menacés seront motivés à développer l’arme atomique.
Y’a la Corée du Nord qui a officiellement annoncé en avoir en sa possession.
Au mois de mai, il y aura une réunion à l’ONU concernant le Traité de non-prolifération nucléaire, ça risque d’être très intéressant d’entendre ce que l’administration Bush va dire pour justifier sa nouvelle politique nucléaire.

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