31 janvier 2005

ÉLECTIONS IRAK; PORTO ALEGRE

Élections en Irak

On a fait beaucoup de bruit hier avec le supposé succès du processus électoral irakien.

Malgré les quelques douzaines de morts, les chaînes de nouvelles aux États-Unis ont célébré le courage des Irakiens et leur volonté d’utiliser leur droit de vote pour la première fois depuis 1953.

Dire que la démocratie existe en Irak c’est faire l’erreur de croire que la démocratie se limite à remplir des cases sur une feuille.

Bien sûr, plusieurs irakiens apprécient la chance qu’on leur donne de s’exprimer sur leur choix de gouvernement.

Malgré le ton triomphant de Bush et les images d’Irakiens souriant jusqu’aux urnes il faut retenir une chose : une véritable élection ne peut pas se produire sous l’autorité d’une force occupante, qui non seulement gère le processus, a des préférences claires pour un type de résultat.

On l’a dit mille fois ici et ailleurs dans le monde : le but de l’invasion de l’Irak par les État-Unis et la Grande-Bretagne est de contrôler les réserves énergétiques de la région.

Ça fait deux ans que les plans secrets pour l’Irak sont dévoilés : allant de la restructuration de l’économie irakienne — le vol des ressources par la force occupante — jusqu’à l’implantation d’une douzaine de bases militaires permanentes.

L’instabilité et la violence au cours du processus électoral n’ont fait qu’améliorer les chances du candidat favori des EU de remporter l’élection.

Le PM par intérim Ayad Allawi a pu se présenter comme un symbole de force, a profité d’une excellente campagne télévisuelle pendant que les autres candidats ont été pratiquement anonymes.

Toute l’opération a été mené comme un pitch de marketing où des mots comme démocratie, liberté, pouvoir ne veulent plus dire grand chose, semblable à des marque de commerce.

Les élections auraient du avoir lieu 12 mois après la fin du régime de Saddam Hussein, mais il fallait laisser le temps à la force occupante de planter ses agents et de redistribuer la propriété des richesses naturelles.

Mais dans les conditions actuelles, surtout si on analyse d’un peu plus près le processus, on comprend que ce qui est arrivé hier ne fera qu’empirer la situation et augmentera la souffrance du peuple irakien.

Après le bloc musical, on regarde de plus près l’élection en Irak et les conditions qu’on aurait dû réunir pour permettre aux Irakiens de s’exprimer démocratiquement.

l’élection en Irak

Les élections d’hier en Irak qu’un appât pour la population irakienne et l’opinion mondiale. Peut-être que la France, l’Allemagne et l’ONU verront cette élection comme une manière honorable de participer à l’aventure américaine.

Il demeure qu’une majorité d’irakiens n’ont pas confiance au gouvernement intérimaire mis en place par les EU et qu’ils veulent une fin rapide à l’occupation et à l’influence des EU.

Une fois le nouveau gouvernement en place, vers janvier 2006, on peut s’attendre à ni plus ni moins ce que l’on voit en ce moment : violence, pauvreté, occupation étrangère, vol des ressources du pays.

La nouvelle assemblée nationale sera dominé par les représentants chiites, les chiites étant le groupe ethnique en faible majorité devant les Sunnites et les Kurdes.

Les Sunnites se sont trouvé devant le difficile dilemme de participer à un processus électorale ( y donnant, de la sorte, une légitimité) qui ne leur garantissaient pas un nombre adéquat de représentants ou de refuser de participer en bloc et ainsi courir le risque de voir les Chiites contrôler encore plus l’appareil étatique.

Voyons rapidement les défauts de ce processus démocratique bidon et ensuite les méthodes qu’on aurait pu utiliser pour favoriser l’émergence d’un véritable choix démocratique.

En somme, les Irakiens ne savaient pas pour qui ils votaient. Parmi les 98 entités politiques en liste, il n’y a eu aucun véritable effort de faire connaître les candidats, procéder à des débats, clarifier la différence dans les programmes, etc.

Les partis d’expatriés retournés en Irak après l’invasion EU sont entré dans le concours électoral avec beaucoup plus de ressources et d’organisation.

Les gagnants de l’élection d’hier seront probablement trois partis d’expatriés : l’alliance irakienne unie, la liste irakienne et l’alliance kurde.

On peut s’attendre à ce que ces trois partis, proche des EU, s’allie pour contrôler l’Assemblée nationale irakienne.

Qu’est-ce qu’on aurait du faire ? 1. Assurer une surveillance électorale non-partisane : tout le processus aurait dû être dirigé par une agence internationale non-affilié aux forces occupante ni à aucun parti irakien.

2. Permettre le développement adéquat et inclusif des partis. On aurait du prendre au moins les 12 derniers mois pour développer les partis de manière à ce que les programmes soient clairs, les candidats connus, et aux fusions de prendre leur cour. Ces mesures auraient peut-être permis de réduire le nombre de partis à deux douzaine, en masse pour représenter la diversité irakienne.

Empêcher les candidats qui se présentent d’avoir des postes au gouvernement par intérim au moins 6 mois avant l’élection.

Assurer une représentation plus local plutôt que de miser sur la représentation en un bloc national.

Peu importe les résultats d’hier, attendons-nous à la poursuite du statu quo : le vol des ressources irakiennes par les EU et une déstabilisation prononcée du Moyen-Orient.

Le Forum Social Mondial de Porto Alegre

C’est le moment de l’année ou deux visions du monde s’affronte : celle de Davos Forum économique mondiale et celle de Porto Alegre Forum social mondial.

Je parle bien sûr de la réunion de l’élite mondiale en Suisse et des 100 000 personnes que l’on attendait au FSM au Brésil au cours des 4 derniers jours.

Le FSM est selon la description officielle : un endroit ouvert aux rencontres d’activistes et de travailleurs d’ONG qui s’opposent à toutes formes d’impérialisme, mais engagés dans la construction d’une société planétaire centré sur la personne humaine, pour débattre d’idées démocratiquement, et créer un réseau efficace d’action.

Pendant ce temps-là quelques 2000 VIP du monde des multinationales et des chefs d’État planifiait la suite de leur domination global dans une chic station de ski.

À Davos, on a reconnu que le monde ne s’améliore pas aussi rapidement que les Néo-libéraux l’avaient promis alors un groupe sur place a suggéré des solutions : développer des nouveaux produits et trouver des manières profitables de livrer des produits et services abordables aux pauvre; fusionner les activités d’affaires et philanthropiques comme des PPP de la générosité…

À Porto Alègre, on est d’accord avec le constat de l’échec des promesses de la globalisation…on accuse à juste titre les entreprises multinationales…allant jusqu’à suggérer leur démantèlement et le retour du contrôle des ressources entre les mains des communautés.

Ou du moins, créer un cadre législatif assez puissant pour les responsabiliser.

Tenir le FSM en même temps que le FEM n’est peut-être pas la meilleure idée. Un délais de deux semaines permettrait de pouvoir suffisamment critiqué les élites à Davos, de pouvoir mener toutes sortes de manifestations, mais assez près pour offrir une autre vision d’un monde qui fait la promotion du progrès et du bien-être humain.

Rendez-vous en Afrique pour le FSM de 2007.

23 janvier 2005

BUSH; MARTIN LUTHER KING; GÉNOCIDE RWANDA; MODÈLE SUÉDOIS; PENSÉE ÉCONOMIQUE

L’inauguration de Bush


Jeudi dernier, l’homme le plus haït de la planète se faisait célébrer au coût de 40 millions de dollars.

Je parle, bien sûr, du président américain qui vient de passer 4 ans à faire de son mieux pour renforcer le contrôle des riches et puissants, d’augmenter sans bon sens les dépenses militaires, à agrandir la zone d’influence de l’empire américain, à augmenter l’insécurité globale, à tuer l’environnement et à réduire la liberté politique en Amérique du Nord.

George W Bush, W… pour why god why ? A été inauguré officiellement à ses fonctions de terroriste global numéro un.

Bush est pour le christianisme ce que ben Ladden est pour l’Islam, en fait.

On pouvait voir la procession à la télé, qui ressemblait à s’y méprendre à des pompes funèbres, …c’était très intéressant d’entendre les commentaires des analystes à NBC, ABC, CBS et CNN pendant que Bush passait devant les milliers de manifestants hostiles, on se demande bien pourquoi, à W…

Les participants à la contre-inauguration on fait du mieux de l’espace que les forces de l’ordre leur ont donné : y’avait plus d’affiches dans la foule qu’à un show de lutte de la WWE : ce qui n’est pas peu dire.

Dire qu’avant, on interdisait tout simplement l’accès aux manifestants lors d’une inauguration. Pire, on ne se gênait pas pour les brutaliser.

On a eu droit à une contre-inauguration qui a dépassé de loin les attentes de principaux organisateurs.

Le groupe Anti-War Network a orchestré la procession de centaines de cercueils noirs, histoire de bien symboliser ce que représente l’administration Bush.

Comme toujours, ce sont les étudiants universitaires qui était la démographie la mieux représenté, les associations étudiantes s’étaient somme toutes assez bien organisée.

Bush a dit le mot liberté 4000 fois au moment de son discours, il voulait tout simplement que l’on comprenne la vertu du marché libre, de l’action unilatérale libre, de la liberté d’agrandir l’empire américain, la liberté de détruire l’environnement.

Un beau discours qui ne dit absolument rien, ça semble être la norme pour l’ensemble des politiciens…Charest est pas mal bon là-dedans aussi.

La présence de Bush a peut-être une bonne chose : de plus en plus de gens s’ouvrent les yeux à la réalité du monde : la politique est bel et bien l’ombre de la big business. Les citoyens sont devenus des consommateurs, les communautés sont devenues des marchés.

Choisir entre le parti républicain ou démocrate, comme on choisit ici entre péquistes et libéraux, ça équivaut à choisir au sein du même parti unique : celui des affaires.

La Chine a le parti communiste, nous avons le parti capitaliste…tout simplement.

John Kerry aurait servit les intérêts financiers autant que le fait Bush, peut-être d’une manière moins intense et plus discrète, comme le faisait si bien Clinton, dans le fonds.

Mais on lâche pas…faut prendre le pari qu’on peut changer le monde pour le mieux, sinon on est foutu !

Restez là, nous avons de la très très bonne musique pour accompagner votre lundi matin, nous reviendrons avec une émission à saveur économique. Au retour, le dernier rêve du grand Martin Luther King.

Le dernier rêve de Martin Luther King


C’était la journée Martin Luther King aux États-Unis lundi dernier, l’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur ce grand homme, prophète de la véritable liberté et de la justice pour tous.

On est habitué d’entendre des extraits de son discours I have a dream, sont rêve d’une Amérique sans haine raciale, d’unité et de solidarité, mais la pensée et le travail de King pour les dernières années de sa vie ne sont pas souvent mentionné dans les médias de masse aux EU.

On peut prendre, par exemple, son travail dans le temps de son assassinat à Memphis le 4 avril 1968.

À l’époque, les EU commettaient des atrocités similaires à ce qu’ils font en Irak aujourd’hui. King avait dit lors d’un discours que les EU sont la plus grande source de violence de la planète.

Les éditoriaux étaient assez virulents contre King pour avoir dit une telle chose : il avait perdu une grande partie de son capital de sympathie…

Tant qu’il parlait du besoin d’éliminer le racisme, son amour de la liberté et de la justice, c’était correct, assez vague pour que personne au pouvoir ne se sentent visé.

Avant sa mort, King avait délaissé un peu la question raciale pour attaquer de front le problème de la pauvreté. Après tout, c’était les pauvres que l’on envoyait de force à l’abattoir du Vietnam.

Réduire l’inégalité croissante entre riches et pauvres était devenu son premier combat.

Il avait élaboré les plans pour une campagne nationale contre l’injustice économique : le Poor People’s Campaign devait culminer en un camp de réfugiés de 500 000 personnes parmi les plus pauvres du pays, une cité de tentes pas très loin de la Maison blanche lors du printemps de 1968.

Le but était de mettre de la pression sur les élus pour qu’ils s’opposent à la guerre du Vietnam et d’implanter une charte de droits économiques.

Le Readers Digest avait même dit qu’il s’agissait là de plans d’insurrection.

Avec un demi-million de pauvres à Washington, plusieurs autres millions allaient travailler par solidarité pour faire passer le message de King.

Pour contrôler tout ce beau monde qui menaçait d’utiliser toute l’artillerie de la résistance non-violente de King, l’élite s’inquiétait du fait que les forces de l’ordre nécessaire pour contrôler tout ce beau monde était drainé par l’effort militaire au Vietnam.

Fallait donc trouver d’autres moyens pour empêcher le projet de Martin Luther King.

Le 3 avril 1968, King est allé au Motel Lorraine à Memphis, le lendemain il a été assassiné sur le balcon de sa chambre.

Allez voir le site Internet www.kingcenter.org pour en savoir plus sur King, entre autres comment le gouvernement américain a conspiré pour le faire assassiner.

Martin Luther King a dit : la véritable compassion c’est beaucoup plus que lancer 25 cents à un quêteur, la véritable compassion c’est comprendre que l’édifice qui pousse autant de personnes à quêter doit être restructuré.

Les racines du génocide rwandais

Le compte-rendu d’un nouveau livre, en plus du film sur le sujet à l’affiche, Hôtel Rwanda, sur le génocide rwandais m’a fait réaliser que je ne savais pas grand chose sur cet horrible événement.

Permettez-moi de prendre quelques minutes pour expliquer ce qui est arrivé là-bas.

Ce sont des informations tirées du livre de Linda Melvern, intitulé Conspiracy to murder, publié par Verso l’année passée.

Elle revient aux racines du génocide de 1994 qui recule jusqu’en 1884, elle analyse la source de l’ethnocentrisme rwandais.

En 1884 avait eu lieu la conférence de Berlin où les pouvoirs européens s’étaient divisé le continent africain entre eux.

Le pouvoir colonial avait érodé le pouvoir du roi du Rwanda et changer la structure de l’appareil étatique.

Les divisions au sein de la société rwandaise avaient été accentuées, en 1933, l’administration belge avait procédé à un recensement.

Des équipes de bureaucrates belges avaient arbitrairement classé la population en Hutu, Tutsi ou Twa, donnant à tout le monde une carte d’identité avec un groupe ethnique clairement indiqué.

L’influence du pouvoir colonial belge a fait en sorte que les Tutsi occupaient un plus haut rôle hiérarchique que les Hutu.

Éventuellement, la liberté pour les Hutu équivalait à se débarrasser du pouvoir Tutsi.

En 1959, les Hutus ont commencé à tuer des centaines de Tutsis. Les Belges ont changé de bord et ont appuyé les Hutus, les aidant à remplacer les chefs et sous-chefs Tutsis par des Hutus.

La même année, une enquête de l’assemblée générale de l’ONU déclarait que le racisme des Hutus contre la minorité Tutsi frisait le nazisme, et que l’administration belge était à blâmer.

Une armée rebelle de Tutsi s’est lentement formé, et en 1990 le Front patriotique rwandais avait commis des interventions militaires tout en demandant la fin de la division ethnique, l’élimination des cartes d’identité et la démocratisation des forces de sécurité.

L’insurrection du Front avait échoué à cause de l’intervention de la France, qui avait permit au régime rwandais de rester en place, grâce à de l’aide financière et militaire.

Suite à l’affront de la rébellion Tutsi, le régime rwandais a lancé une campagne nationale pour entraîner et armé la jeunesse Hutu, des instructeurs français ont gracieusement contribué à cet entraînement.

Entre les années 1990 et 1993, le Rwanda était devenu le plus grand importateur d’armes de l’Afrique, les marchands d’armes français étaient bien contents.

Les rues du Rwanda ont été mystérieusement inondées de radios portables et une nouvelle station de radio avait instantanément gagné en popularité.

Vous connaissez la suite, en 100 jours en 1994, un million de Tutsi et d’Hutus modérés ont été massacrés, avec toutes les horreurs que ça comporte.

Le livre de Linda Melvern porte une accusation sévère contre l’ONU, la France, la Belgique, et les EU. Il détruit une fois pour tout le mythe que la communauté internationale ignorait ce qui se passait au Rwanda.

La social-démocratie contre le néo-libéralisme


L’exemple suédois nous démontre que les apôtres du néo-libéralisme se trompent sur toute la ligne, surtout sur les remèdes pour contrer la pauvreté.

Pour le démontrer, on peut comparer le modèle idéal du néo-libéralisme : le Royaume-Uni, au dernier rempart de la social-démocratie, c’est-à-dire la Suède.

Les néo-libéraux disent que le plus de liberté que l’on donne aux riches, mieux s’en sortiront les pauvres.

Sans embûches, les riches sont plus en mesure de créer de la richesse qui fini par descendre vers les classes inférieures. C’est le mantra qu’on entend de la part des néo-libéraux : lorsque la marée monte, tous les bateaux sont soulevés.

Comparons la Suède, qui a un État qui intervient dans l’économie pour réduire les inégalités au Royaume-Uni qui fait tout pour réduire l’influence de l’État depuis Margaret Thatcher, célèbre pour avoir défendu le virage néo-libéral en disant «There is no alternative».

Côté Produit national brut, en 2002, la Suède avait un revenu par tête de 27 320 $, le Royaume-Uni est à 26 240 $.

La Suède a un surplus annuel budgétaire de 10 milliards et le Royaume-Uni a un déficit de 26 milliards. Même selon les unités de mesure des néo-libéraux, la Suède l’emporte : un taux plus bas d’inflation, de meilleurs taux selon les indicateurs d’innovation.

Côté bien-être humain, il n’y a aucune compétition : selon l’index de développement humain, la Suède est troisième au monde, le Royaume-Uni est 11ième. La Suède a le troisième plus haut niveau d’espérance de vie, le RU est 29ième.

C’est pire si l’on compare la situation des personnes au bas de l’échelle sociale. En 2004, 6,3% de la population suédoise vivait sous le seuil de la pauvreté, au RU ça monte à 15,7%.

En Suède, on a trois fois plus de chance de sortir de sa classe économique, donc d’améliorer son sort, qu’au RU.

Ça en dit beaucoup sur la capacité du marché libre et sans contraintes de l’État de permettre aux classes inférieures de s’en sortir.

Par des mesures de redistribution tant décrier par les néo-libéraux, en Suède le 10% des plus riches gagnent 6.2 fois plus que le 10% plus pauvre, au RU le ratio s’élève à 13.2

Collectivement, nous pouvons choisir entre le modèle suédois de redistribution de richesse ou le modèle RU qui concentre la richesse entre les mains d’une élite.

Malheureusement, le FMI, la BM et l’OMC favorisent l’implantation du modèle RU dans les pays en développement, mais avec encore moins de mesures de redistribution.

C’est pourquoi la pauvreté s’accentue partout où on applique la médecine libérale.

Peut importe ce qu’on nous dit depuis 25 ans, la vérité demeure que c’est en modérant les riches que l’on aide les pauvres, et surtout pas le contraire.

Brève histoire de la pensée économique

J’ai découvert un site extraordinaire qui explique clairement la théorie et les enjeux économiques. www.dollarandsense.org On y raconte une brève histoire de la pensée économique qui va comme suit…

Au début du 19ième siècle, alors que l’industrialisation capitaliste transformait la société européenne occidentale, les défenseurs et les critiques de l’ordre social émergent utilisaient les mêmes termes d’analyse.

La société était divisée en classes : les propriétaires terriens, les travailleurs, les capitalistes. Et on les définissait selon leur pouvoir sur les ressources économiques.

Pour analyser le nouveau système capitaliste, il fallait comprendre des choses comme la création et la distribution de surplus sociaux : la production au-delà du nécessaire pour loger et nourrir les travailleurs, puisque les surplus donnaient des loyers et des profits à la classe capitaliste.

Au milieu du 19ième siècle, Karl Marx avait élaboré une puissante critique du capitalisme. Marx disait que la classe des travailleurs était exploités dans le système capitaliste, puisque le fruit de leurs labeurs étaient volé et transformé en profits avec lesquels les capitalistes créaient des outils d’exploitation encore plus puissants.

Les socialistes, les communistes et d’autres mouvements radicaux ont commencé à demander des changements politiques et économiques, certains appelant à la révolution et la fin de la propriété privée des moyens de production.

Au tournant du 20ième siècle, en partie pour réagir face à la pensée marxiste, un autre langage a été développé pour parler de l’économie capitaliste.

C’était l’économie néo-classique, qui a été adopté très rapidement par les universités comme fondement de la nouvelle science économique.

Les néo-classiques se sont débarrassés des notions classiques telles que classe sociale et le contrôle sur les moyens de production.

Dans leur nouveau paradigme, la société n’est qu’un assemblage d’individus égoïstes, en compétition avec l’univers pour maximiser leurs gains économiques.

Dans le monde imaginaire des néo-classiques (la pensée économique dominante encore aujourd’hui) il n’y a pas de place pour l’histoire, la politique, les institutions, les centres de pouvoirs, sauf le pouvoir dérangeant des gouvernements.

Les marchés compétitifs, pour les néo-classique, ne sont pas le résultat de luttes issues de l’histoire, mais plutôt la forme naturelle d’une organisation économique efficace.

Dans un marché libre, un individu est libre de vendre ou de ne pas vendre son travail, d’acheter ou de ne pas acheter.

La pensée économique orthodoxe qui est enseigné dans nos universités a été conçue il y a un siècle en réponse à une critique sévère et menaçante.

La théorie économique dominante ne reconnaît pas le rôle de la publicité dans les choix de consommation, l’existence de multinationales ne fait pas partie des calculs.

Il existe une panoplie de penseurs économiques qui refuse le monde imaginaire néo-classique : ces économistes sont soit hétérodoxe, progressiste, féministe, institutionnaliste, post-Keynésien, Marxiste, sociaux, écologiste : tout ces groupes s’attaquent au monde économique réel : les structure de pouvoir, les iniquités, les classes sociales, le sexisme, l’écologie et la stabilité sociale.

Faites votre choix. Mais de grâce, ne vous enfermez pas dans le cadre néo-classique!

02 janvier 2005

TSUNAMI; SOCIÉTÉ PARTICIPATIVE

Génocide géologique


Le lendemain de Noël, dimanche dernier, un jour de la pleine lune, un tremblement de terre à fait bouger la planète au complet.

Vous connaissez le reste : des vagues géantes ont frappé l’Inde, les Maldives, le Sri Lanka, et la Thaïlande, tuant jusqu’à présent 125 000, blessant 500 000 et laissant des millions à la rue, vulnérables à la maladie et une terrible pauvreté.

Partant à 250 KM de l’île indonésienne de Sumatra, les tsunamis ont attaqué les rivages d’au moins 10 pays, voyageant des milliers de kilomètres, incluant le Kenya et la Somalie en Afrique.

Est-ce que cette inconcevable perte de vie aurait pu être évitée ?

Bien que le tremblement de terre ne pouvait pas être prévu, il y avait certainement moyen de lancer un avertissement pour les tsunamis qui ont suivi.

Surtout en Asie du sud-est ou les vagues ont frappé deux bonnes heures après le tremblement à l’échelle de 9 a été détecté.

Selon l’agence de presse Reuters, le mur d’eau lancé par le tremblement avait en effet été détecté par des sismologues aux États-Unis qui ont affirmé ne pas avoir été en moyen d’avertir les gouvernements concernés.

Pas de Google ? Pas de cellulaires ?

N’importe quel sismologue de la région devait se douter qu’un séisme de cette importance sous l’océan allait provoquer des réactions.

Justement, les sismologues thaïlandais s’en doutaient mais non pas lancer l’avertissement approprié car ils avaient peur de faire fuir les touristes.

Des pays comme l’Inde, l’Indonésie et le Sri Lanka sont trop occupés à débourser de grandes parties de leur budget national en armements plutôt qu’en technologie qui pourrait sauver des vies en cas de désastre.

L’excuse indienne pour ne pas avoir investi dans un système de détection de tsunamis qui aurait coûté au minimum 500 000$ ? Il n’y a pas de tsunami qui a frappé l’Inde depuis 1941 et la technologie est trop chère…

Là c’est le temps de réparer et de reconstruire. L’Inde et le Sri Lanka auront besoin de volontaires en grand nombre, ce sont les deux endroits les plus touchés.

À long terme, la tâche la plus difficile sera de refaire l’économie, de trouver des moyens de subsistance pour des millions de sinistrés.

Faudra développer des projets intelligents pour les enfants devenus orphelins, des programmes spéciaux pour les invalides.

L’érosion des côtes devra aussi être adressée.

D’ici là, faudra endurer les images à répétition des corps flottant vers l’océan, les carcasses gisant sur les plages et tous les autres aspects de la souffrance sous la loupe de nos médias.

La presse de l’Ouest excelle dans le genre, une sorte d’atmosphère de célébration pour la catastrophe humaine.

Si l’Irak, avec ses 100 000 morts depuis l’invasion, et ses 6000 victimes de l’agression contre Falluja avaient été couvert comme les dommages du tsunami aux États-Unis, l’appui du public à l’intervention militaire se serait érodé, et les États-Unis seraient obligés d’acheter leur pétrole au lieu de l’extraire par la force.


La société participative

Le début d’une nouvelle année est l’occasion idéale pour élaborer une vision du monde dans lequel on aimerait vivre.

Sans vision, sans buts à atteindre, il est pratiquement impossible de concevoir et d’appliquer des stratégies et des tactiques pour changer les choses pour le mieux.

Le 17 octobre dernier, nous avons présenté les grandes lignes de l’économie et de la politique participative. Nous vous invitons à consulter le site Internet de l’économie participative au www.zmag.org/parecon Aujourd’hui, nous verrons quelques exemples d’une société où l’économie participative, ou Écopar, serait appliquée.

L’écopar est une proposition d’un modèle économique désirable en alternative à l’économie capitaliste.

C’est le modèle alternatif qui gagne le plus en popularité à travers le monde en ce moment.

En gros, une économie participative est fait de fédérations de conseil de travailleurs et de consommateurs, les moyens de productions sont la possession de la société, la planification participative détermine quels biens et services sont produit selon une série de procédures et de règlements organisés par des conseils de facilitation.

Tout le monde travaille dans un ensemble équilibré de tâches, c’est-à-dire combinant des tâches de travail pour une distribution égale de travail désirable permettant l’autogestion.

La rémunération ce fait en accord avec l’effort et le sacrifice.

Les travailleurs dans les conseils de producteurs proposent ce qu’ils veulent produire, quelle quantité, les ressources dont ils auront besoin et les effets humains sur leurs choix de production.

Les consommateurs proposent de leur côté ce qu’ils veulent consommer, quelle quantité, et décrivent aussi les effets humains de leurs choix de consommation.

Le système d’allocation génère de l’information qualitative et quantitative qui sera utilisée pour les prix indicatifs.

Ces prix sont utilisés par les conseils de facilitation pour mettre à jour les propositions des conseils pour les rondes ultérieurs d’itération.

Un plan de production et de consommation est choisi pour l’année à venir et implanté.

Un plan participatif est le choix d’une distribution juste du travail social d’une manière faisable et désirable des fardeaux et des bénéfices.

Le degré des décisions des participants à l’écopar se font en mesure qu’ils sont affectés par celles-ci. Les ressources humaines et naturelles devront être utilisées avec efficience et produire une variété de résultats.

Encore, www.zmag.org/parecon

L’architecture dans une société participative.

Chaque ville est une toile profondément interconnectée d’espaces.

La propriété privée des moyens de production, les marchés, la hiérarchie dans les entreprises dans les villes capitalistes : tout ça produit et reproduit la division de classe, la ségrégation sociale et de la hiérarchie.

La pollution, le bruit, les ghettos, la publicité tapageuse, etc.

La toile de notre environnement bâti a évolué en toile spatiale facilitant la consommation de masse et la production compétitive.

Nous allons voir brièvement qu’une ville bâtie selon les principes de l’économie participative : la solidarité, la diversité, l’équité, l’autogestion et l’efficience serait bien différente et plus désirable.

Bien sûr, les villes ne sont pas faites juste à partir de l’angle économique, mais en relation avec les autres sphères de l’interaction humaine : la politique, la culture et les relations de parenté.

Dans une écopar, les architectes et les planificateurs urbains auront bien sûr reçu une éducation, une formation et du travail préparatoire.

Leurs efforts sont équilibrés pour leur désirabilité et la capacité d’autogestion, ils sont rémunérés selon leur effort et leurs sacrifices.

Ils travailleraient dans un ensemble équilibré de tâche comme tous les autres membres de la société, ils recevront des évaluations de leur effort comme tout le monde.

Ils devront élaborer un plan qui comprend les ressources nécessaires, les outils et l’équipement, et proposer ce plan au reste de la société par la planification participative.