15 décembre 2008

La Levée 10 décembre 2008

1. La crise financière et politique au Canada : comment le gouvernement Harper a tenté de nous faire subir la doctrine de choc.

2. La fin d'une dictature vieille de trois décennies aux Iles Maldives : un beau cas de réussite de la résistance non-violente.

3. La guerre des ressources : les services d'informations américains indiquent que les conflits vont s'accentuer d'ici 2025.

4. De nouveaux rapports sur les changements climatiques indiquent que le point de non-retour, c'est demain.


CRISE POLITIQUE CANADA

La crise financière actuelle nous montre clairement comment un gouvernement au service de l'élite peut tenter de nous imposer la doctrine de choc comme l'a si bien décrit Naomie Klein.

Dans son énoncé économique qui a fait réagir, avec raison, les partis d'opposition, le gouvernement Harper a montré sa volonté d'imposer un plan économique radical... qui n'a rien à voir avec ses promesses électorales... et surtout rien à voir avec le mandat qui lui a été accordé.

Donc la doctrine de choc, c'est ce que l'essayiste et activiste canadienne Naomie Klein décrit comme étant l'utilisation d'une crise afin d'implanter des mesures impopulaires favorables aux riches et aux puissants.

Voici ce que le gouvernement Harper avait a exposé comme intention dans son énoncé économique: nier le droit des employés du secteur public de faire la grève, couper drastiquement les fonds publics envers les partis politiques... quelques éléments qui étaient nulle part durant la campagne électorale.

Lors d'une récente entrevue, Naomie Klein a affirmé que la chose la plus importante à faire si les libéraux et le NPD conservent leur coalition et arrivent à renverser le gouvernement minoritaire d'Harper... serait d'imposer la représentation proportionnelle à la chambre des communes.

Ce qui est proposé par la coalition est beaucoup plus proche de la démocratie représentative que ce que nous avons au moment où je vous parle :

Un gouvernement en place avec un peu moins de 35% des voix obtenues lors d'une élection où seulement 59% des gens sont sortis voter.

Donc en plus de proposer la représentation proportionnelle aux Canadiens pour nos prochaines élections, le Nouveau parti démocratique devra s'assurer que des changements soient apportés au régime d'assurance emploi.

... et aussi de voir à ce que nos troupes sortent de la cause perdue d'avance qu'est l'Afghanistan.

Concernant le sauvetage de l'industrie automobile, faudra que la coalition s'assure que l'argent qui sera donnée aux producteurs d'autos que l'industrie prennent un virage vert.

Donc, minimalement, si la coalition prend le pouvoir en janvier, faudra s'assurer de changer notre système électoral de manière à ce que plus jamais un parti obtenant 35% des votes puisse gouverner...

... et, pire, puisse être en mesure de nous imposer des mesures radicales néo-conservatrices dont personne ne veut.

Un problème spécifique à cette crise est que ça fait 15 mois que les gouvernements de partout injectent massivement de l'argent dans le système financier et que malgré tout les banques ne veulent plus prêter de l'argent à personne... du moins à des taux d'intérêts intéressants.

Mais ça se pourrait aussi que les banques ne puissent tout simplement pas nous sortir de la crise économique à venir tout simplement en nous prêtant de l'argent.

On a même des échos venant d'économistes de droite disant que le cas des banques est tellement désespéré qu'il faudrait tout simplement les nationaliser... en faire un service public.

Et pourquoi pas? Les banques ont trop souvent montré qu'elles ne peuvent pas survivre sans l'État qui garanti leur survie.

A Ottawa, avec l'arrivée probable des néo-démocrate au pouvoir pour la première fois, on pourrait peut-être envisager un virage favorable vers la démocratisation de notre économie en nationalisant nos banques.

En période de crise comme nous connaissons présentement on se retrouve à un point tournant, soit on laisse le gouvernement minoritaire de Harper imposer sa doctrine de choc, soit on pousse la coalition qui a obtenu 62% des votes à la dernière élections implanter des politiques qui visent le bien-être et le progrès humain.










ARRESTATION DICTATEUR MALDIVES

La récente victoire sur le corrompu et autocratric président des iles Maldives dans l'océan indiens, Mahmoud Gayoom, est une autre belle victoire dans la lutte globale pour les droits et la démocratie.

Gayoom a été défait lors d'une élection nationale le 28 octobre dernier après avoir contrôlé l'archipel d'ile d'une main de fer pour plus de 30 ans.

Il y a quelques raisons pour lesquelles le régime Gayoom a finalement accepté de mener des élections libres, et qu'il ait enfin accepté sa défaite.

Avant tout, la campagne de résistance non-violente d'activistes pro-démocratiques qui ont fini par détruire le mythe voulant qu'il y ait consensus national autour de la dictature de Gayoom...

Cette résistance a exposé le régime au monde, abaissant ses appuis à l'étranger, a donné du pouvoir aux partis d'opposition et a divisé l'élite pro-gouvernementale.

Pour les deux premières décennies du règne de Gayoom, les partis d'opposition étaient interdits et la résistance politique était rapidement supprimée.

En août 2004, des milliers d'activistes pacifiques ont pris les rues de la capitale Male... et se sont fait brutalement attaqué par la police.

plus de 200 d'entres eux ont été mis en état d'arrestation et Gayoom a déclaré l'état d'urgence, limitant drastiquement les droits des citoyens.

Les protestations ont été reprises peu de temps après le tsunami de décembre 2004, moment où les pauvres s'en sortaient beaucoup moins bien que l'élite privilégiée.

La dissidence grandissante a forcé le régime à relâcher des prisonniers politiques en 2006 et 2007, libéré la presse et a légalisé la présence de partis politiques d'opposition... même si la répression de la liberté politique se poursuivait.

Éventuellement, le régime Gayoom a perdu ses appuis à l'étranger, alors que les protestations non-violente ont provoqué des pressions internationales pour des élections libres et justes.

En août 2007, une série de démissions de la part de membres du gouvernement Gayoom ont affaibli le régime dictatorial...

chaque obstacle mis de l'avant par le gouvernement ensuite a été rapidement exposé par les activistes, les ONG, les enseignants, les étudiants, des avocats et des journalistes... exposant le désespoir du régime Gayoom devant les pressions de tenir des élections.

l'opposition s'est réunie derrière Mohammed Nasheed, un ancien prisonnier politique de 41 ans qui avait fondé le parti démocratiques des Maldives alors qu'il était en exil.

Et malgré les avantages et les ressources énormes de Gayoom, lorsque les élections ont eu lieu le 28 octobre dernier l'opposition a obtenu 54% des votes.

Le triomphe de la démocratie aux iles Maldives devrait être compté comme encore un autre bel exemple du pouvoir énorme de la résistance civile afin de créer un gouvernement pour le peuple, par le peuple.


RESSOURCES 2025

Un nouveau rapport du National Intelligence Council aux ÉU intitulé Global trends 2025 a attiré l'attention du monde entier pour ses prédictions concernant un monde où les ÉU auront beaucoup moins de pouvoir et d'influence qu'aujourd'hui face à une constellation de nouveaux pays puissants.

Que les EU connaissent un déclin de sa force par rapport au monde au cours des 10 ou 15 prochaines années n'est pas vraiment une surprise.

Mais un aspect beaucoup plus intéressant du rapport est son emphase sur le rôle que joueront les changements climatiques pour la compétition globale d'appropriation des ressources de la Terre en 2025 et au-delà.

La disponibilité du pétrole et de l'eau mérite particulièrement notre attention.

Les ressources pétrolières seront nettement insuffisantes pour combler les besoins, et les pays importateurs seront forcés de consommer moins et ou d'accélérer la production d'alternatives.

L'eau sera un problème tout aussi grand... en ce moment, 600 millions de personnes dans 21 pays n'ont pas accès à des sources d'eau adéquates

en 2025, il est estimé que 1,4 milliard de personnes dans 36 pays feront face à ce péril... ce qui affectera certainement la production et l'accès global à l'alimentation.

le rapport du National Intelligence Council décrit comment ces phénomènes entreront dans les relations entre États et pourraient provoquer de la violence.

La rareté des ressources fera en sorte que les États investiront plus de moyens et d'efforts pour les sécuriser, provoquant des guerres civiles, des luttes géopolitiques, le terrorisme ou tout simplement la guerre entre nations voisines.

On commence à voir de telles relations émerger en Asie centrale, où la Chine, la Russie et les EU sont embarquées dans une compétition féroce pour avoir accès et contrôler les réserves d'hydrocarbures de la région.

La concentration de richesse entre les mains de pétro-élites en Angola, Azerbaijan, Kazakhstan et au Nigéria sera une autre source de conflit potentiel.

Parce que ces élites alloue rarement les revenus du pétrole au peuple sur des bases équitables... donc chaque transfert de pouvoir gouvernemental risque d'être accompagné d'une période de violence.... menaçant aussi l'infrastructure de l'industrie pétrolière dans le pays concerné.

ce risque de voir la source en pétrole perturbée pourrait inviter des forces militaires étrangères à intervenir, selon le rapport.

C'est le cas notamment de l'Afrique sub-saharienne, le moyen orient, et l'asir centrale.

Chacune de ces régions connaît des tensions accentuées par des conflits ethniques et religieuses, des disputes internes, et l'implication de joueurs globaux qui tentent de gagner un avantage géopolitique.

Sous ces circonstances, ça ne prendrait pas grand chose pour transformer un conflit régional, comme c'était le cas entre la Russie et la Georgie... en quelque chose de bien pire.



Alors que les changements climatiques affecteront l'approvisionnement en ressources essentielles, rendant plusieurs milieux ruraux inhabitables, on risque de voir des centaines de millions de jeunes hommes se ruer sur les centres urbains, espérant améliorer leur sorts.

Surtout dans le nord de l'Afrique, le moyen orient et l'asie, les villes ne seront pas en mesure de les recevoir à bras ouvert, ce qui poussera un grand nombre d'entre eux à s'embarquer dans la criminalité ou à militer dans des mouvements idéologiques violents.

ces mouvements massifs de personnes aura sûrement un impact sur les politiques d'immigration de pays hôtes... ce qui mènera inévitablement à une violence anti-immigrants.

Les sonnettes d'alarme du rapport sur l'intensification des luttes pour les ressources en 2025 devront suffires pour nous convaincre de la nécessité suprême d'empêcher l'accélération des changements climatiques.

On en reparle, restez là.

Aucun commentaire: