27 mars 2006

LA LEVÉE 27 MARS 2006

Milosevic

Revenons sur la mort de Slobodan Milosevic, qui a eu lieu le 11 mars dernier…
Milosevic comparaissait depuis le 12 février 2002 pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre civile qui a déchiré les Balkans au début des années 1990.
Son procès, souvent perturbé par son état de santé, venait d'entrer dans sa cinquième année.
L’analyse auquel je vous invite est de voir comment l’intervention de l’OTAN, donc du Canada, dans les Balkans a servi de précédent qui a préparé le terrain à l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan.
Je rappelle que l’OTAN a bombardé la Serbie durant 78 jours, entre le 24 mars et le 10 juin 1999… et que la justification pour ces bombardements étaient basée sur des mensonges.
Se sont surtout les médias de masse EU, GB aussi Canadiens qui ont vendu la nécessité de bombarder la Serbie : causant la mort de 500 civils serbes et plus de 100 milliards en dommages…
Mais plus important encore, les mensonges concernant le génocide perpétré contre la population du Kosovo, le massacre de Srebrenica nous ont mené à la nouvelle doctrine de l’intervention humanitaire…
Raison utilisée depuis quelques années pour bombarder et occuper l’Afghanistan et l’Irak depuis plus de trois ans.
Malgré l’absence de preuves, entre les années 1998 et 1999, les médias GB et EU ont mentionné à des centaines de reprises que les Albanais du Kosovo subissait un génocide aux mains des troupes serbes de Milosevic.
Pourtant, pas longtemps après les 78 jours de bombardement, des sources solides comme le Wall Street journal, même l’OTAN ont confirmé que 2000 personnes sont mortes, des deux côtés du conflit entre Serbes et des paramilitaires séparatistes du Kosovo…
Alors on a vu, depuis la mort de Milosevic, aucune mention du fait qu’à l’époque ont était complètement hystérique par rapport à Milosevic et que l’action de l’OTAN constitue un crime de guerre.
On a oublié que tout le monde parlait d’un génocide de dizaines de milliers d’Albanais au Kosovo alors qu’il n’y en avait pas.
Surtout, depuis la mort de Milosevic, on a concentré l’attention du public sur le massacre de Srebrenica en 1995.
Et à Srebrenica, aussi, on n’a pas hésité à mentionner la présence de génocide, pourtant, ce qui a vraiment eu lieu, c’est un déplacement forcé de la population…
On verra, dans le cas de Srebrenica, que les atrocités commises par Milosevic n’étaient pas aussi graves qu’on nous le laissait entendre.
Tout ça, bien sûr, je vous le dit non pas pour exonéré ou blanchir le nom de Milosevic, mais bien pour que l’on comprenne comment on a dû évoqué le spectre du nazisme, de l’épuration ethnique, afin de nous embarquer dans l’ère de la guerre humanitaire où la loi internationale prend le champs…
Convenu d’appeler le massacre de Srebrenica où les troupes Serbes ont été accusées d’avoir tué 8000 hommes et garçons musulmans de cette ville bosniaque.
Ce qu’il faut avant tout comprendre c’est que l’OTAN, l’organisation militaire dont fait partie le Canada et les États-Unis, avait besoin d’une raison valable de bombarder allègrement ce qu’il restait de la Yougoslavie…et Srebrenica était l’appât idéal pour faire avaler la pilule d’une agression illégitime contre la Serbie.
Des Bosniaques musulmans, des hauts placés de leur armée, ont avoué que l’entourage de Bill Clinton leur avait dit que Washington ne pouvait pas les aider dans leur conflit contre les Serbes tant qu’ils ne réussiraient pas à prouver que les Serbes ont massacré au moins 5000 personnes.
Srebrenica, avec son taux fictif de 8000, patenté par les Bosniaques musulmans, le tribunal criminel international pour l’ancienne Yougoslavie et les médias ont fait le reste pour vendre l’histoire.
Edward S. Herman est un professeur émérite en finance à l’université de Pennsylvanie, un économiste et un analyste des médias…Il a entre autre écrit Manufacturing Consent avec Noam Chomsky.
Monsieur Herman a écrit
un article exhaustif sur le massacre de Srebrenica qui nous permet d’ouvrir un peu nos yeux sur les manières que les médias de masse et les gouvernements nous manipulent lorsque vient le temps de faire des choses pas trop correct, comme de nous faire croire que le peuple Serbe est incarné du diable et que c’est correct de les bombarder comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Srebrenica est donc devenu le symbole du mal incarné, plus spécifiquement le symbole de la diablesse des Serbes.
Le massacre aurait eu lieu entre le 10 et le 19 juillet 1995 lorsque l’armée serbe de Bosnie a occupé la ville musulmane.
On accuse donc les Serbes d’avoir exécuté de sang froid 8000 hommes et garçons musulmans après les avoirs séparé des femmes et des filles.
En vérité, l’armée serbe avait évacué les femmes de la ville avant que les combats commencent, et encore aujourd’hui, on n’est pas en mesure de dire combien de victimes sont mortes au combat et combien ont été exécutées.
En fait, des preuves indiquent que 5000 hommes et garçons ont été laissés libre de fuir la ville parce qu’on savait qu’ils n’avaient rien à faire dans le conflit militaire.
Sauf qu’encore aujourd’hui, on compte ces rescapés parmi les 8000 massacrés à Srebrenica, l’événement ayant le plus contribué à la propagande pro-OTAN entourant les guerres des Balkans.Le taux véritable de morts musulmans de Srebrenica serait donc de 2000, quatre fois moins, et non pas 2000 exécutés, mais plus ou moins 2000 décédés pendant un combat militaire.
On avait droit à un conflit militaire en Ex-Yougoslavie à l’époque et personne n’était propre; des preuves bétons existent pour démontrer que les Musulmans bosniaques (aidés par Ben Laden, entre autres) et les Croates ont causé autant sinon plus de crimes haineux que les Serbes durant le conflit.
Mais dans les médias de masse, il n’y avait que de la place pour la brutalité serbe et le reste demeurait en angle mort.
C’est important de rappeler que des recherches exhaustives n’ont toujours pas démontré le chiffre de 8000 exécutés. On n’a toujours pas trouvé les corps, ni aucune photo satellite démontrant les exécutions ou des déplacements de cadavres.
Mais il y a eu un autre massacre — de Serbes cette fois-ci — par des Croates, qui a vraiment eu lieu et qui n’a jamais attiré l’attention de l’OTAN et des médias de masse :
Et encore aujourd’hui, on commémore le faux massacre de Srebrenica, dix ans plus tard, histoire de justifier dans notre conscience collective les bombardements contre les Serbes, un peuple qui évoque toujours l’incarnation du diable…fort injustement.
Activisme de l’eau
C’était le Forum mondial sur l’eau dans la ville de Mexico entre le 16 mars et le 22 mars dernier …
2,6 milliards manque d’accès à une eau sanitaire, et 1,1 milliard à l’eau potable…
La clé du combat pour les activistes de l’eau est de défendre le principe de sa gestion par les institutions de l’État, de loin le meilleur outil pour la gestion et la distribution de l’eau…
En Afrique du sud, 1,5 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable parce qu’il ne sont pas en mesure de payer leur part des installations privés d’aqueducs.
C’est l’entreprise sud africaine Conlog qui installe les compteurs pour l’eau pré-payé qui fait en sorte de couper l’accès à l’eau pour des millions de sud africains.
Et au moment où on se parle, Conlog installe cette technologie à travers l’Afrique…
L’eau est sur la voie d’être privatisée au Ghana, avec l’aide de la Banque mondiale…
Mais il y a de bonnes nouvelles aussi.
En Bolivie, le nouveau ministre responsable de l’eau est nul autre que Abel Mamani, grand responsable de la lutte contre la cie Suez et sa privatisation de l’eau à El Alto.
Au Forum mondial sur l’eau à Mexico, Mamani à souligner cinq points importants :
L’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental, un pré-requis pour la réalisation d’autres droits humains;
L’eau appartient à la terre et tout ses habitants et c’est le devoir de tous de veiller à sa protection;
L’eau est un bien public et doit être gérée par le public, par la communauté et jamais sur le principe du profit;
L’eau ne doit jamais faire partie des ententes de libre-échange et d’investissements;
Et il devrait y avoir des changements importants au Forum mondial sur l’eau pour permettre une participation majoritaire et décisive aux populations des pays pauvres et ceux qui ont les besoins les moins comblés en eau.
On assiste à un beau virement global par rapport à la privatisation de l’eau au cours des dernières années :
La Suez a été rejeté par la société civile en Atlanta, au Buenos Aires et à Montevideo.
À Johannesburg son contrat pour un autre 25 sera révisé au mois de juin…
Le but à viser pour tous les activistes de l’eau serait donc d’empêcher sa privatisation, d’améliorer son accès, d’améliorer les conditions des travailleurs de l’eau et une meilleure gestion.
Faudra aussi poursuivre la lutte contre l’irrigation improductive et inappropriée, l’abus de l’eau par les terrains de golf et l’extraction abusive de la part de compagnies comme Coca-Cola et Nestlé.
Le réseau mondial des activistes de l’eau est un très bel exemple d’une coopération à travers les frontières de la société civile…
Et avec l’augmentation de la population et les dégradations des écosystèmes, ce réseau devront s’agrandir et s’approfondir et servir de base essentielle à l’avènement d’un monde durable et équitable.

Voter à droite
J’aime à croire que la majorité des personnes à l’écoute en ce moment sont des progressistes, des humanistes, bref, des personnes qui sont plutôt de gauche… où qui sont en voie de le devenir!
En ce moment, nous sommes gouverner par la droite en Amérique du Nord : les Républicains aux ÉU; les Conservateurs au Canada et le parti Libéral ici au Québec…
On peut se poser la question à savoir pourquoi les gens votent à droite, et pourquoi, avec la gauche qui semble être de loin la meilleure option pour la société, voire l’humanité, elle ne soulève pas assez les masses à voter pour elle…
Ezequiel Adamovsky, éditeur d’El Rodaballo un des journaux de politique et de culture les plus importants de l’Argentine, tente de répondre à cette question dans un article que j’ai trouvé sur Z magazine…
Alors pourquoi les gens ont-ils plutôt tendance à voter pour la droite, plus axé sur les profits avant tout, la défense de la classe riche et aisée et la loi et l’ordre avant la répartition des richesses?
Selon Adamovsky, c’est un peu simpliste et condescendant de dire que c’est le pouvoir des médias, ou que c’est monsieur madame tout le monde qui ne comprend rien…
La force de la droite vient de l’image qu’elle projette : une source d’ordre et de stabilité.
Mais on peut se demander pourquoi l’ordre est-il un attrait pour l’électorat qui ne fait pas partie de l’élite dirigeante…
Et bien sa prend racine dans la division du travail qui s’accentue de minute en minute…
Sans s’en rendre compte, chacun de nous dépendons du travail de millions de personnes pour profiter des produits et services quotidiens auxquels on s’attend…
Le paradoxe est que nous sommes de plus en plus individualistes, atomisés, Séparés de nos communautés…
Acheter et consommé, voter pour des candidats lors d’élections, tous sont des actions et des décisions que l’on prends plus souvent qu’autrement sans consulter personne.
Alors oui, on peut s’habiller comme un clown, on est complètement libre de jouer à des jeux vidéo durant tout nos moments libres, mais il ne faut pas toucher à l’ordre social.
Notre profonde dépendance mutuelle pour nos biens quotidiens contraste paradoxalement avec notre hyper individualisme.
Alors on dépend continuellement à ce que les autres membres de la société fassent la bonne chose, ne perturbe pas le système qui contribue à notre liberté individuelle qui est, somme toute, très subjective.
Notre crainte collective d’individus atomisés est qu’un groupe ou un individu décide de perturber le système : c’est pour ça que l’on voit autant de films de bons contre méchants… ça calme un peu l’anxiété de voir le bon triompher.
L’appel à l’ordre avant toute chose venant de la droite à donc un effet apaisant pour les plus angoissés de la société…
L’ordre, ce n’est pas quelque chose que la gauche peut vraiment promettre, la gauche propose plutôt de briser les vieilles habitudes, de casser les injustice, de renverser l’ordre établi…
Mais les gens, écrit Adamovsky, ne sont pas dupes et savent, quelque part, que le capitalisme est mauvais et qu’il faudrait trouver d’autres moyens de P, C, A les ressources d’une manière axée plus sur la solidarité et l’entraide.
La faiblesse de la gauche réside donc dans sa manière de lutter contre l’angoisse profonde de chacun : que son confort individuel soit bouleversé par une perturbation trop prononcée de l’ordre social…

13 mars 2006

LA LEVÉE 13 MARS 2006

Philippines

Nous allons revoir ensemble la situation politique aux Philippine avec l’aide d’un article trouvé sur le site Focus on the Global South, à focusweb.org : Herbert Docena, professeur d’économie à l’université des Philippines.
Alors à la fin du mois de février, le jour même où les Philippins devaient souligner le 20e anniversaire du soulèvement du peuple qui a mené à la fin de la dictature de Ferdinand Marcos…
Le style de gouvernance de Marcos a fait un retour en force : le 28 février la présidente Gloria Arroyo a déclaré l’état d’urgence suite à la décision d’un groupe de soldats de se joindre aux protestations contre son gouvernement.
L’état d’urgence nationale a duré du 24 février au 3 mars et la présidente Arroyo a déclaré le 7 mars dernier qu’elle n’hésiterait pas de l’imposer à nouveau si le besoin se présente…
Tout ça vient d’une crise politique qui dure depuis juin 2005 avec la sortie de bande audio où la présidente des Philippines semble affirmer ouvertement qu’elle a triché lors des élections de 2004.
Les appels à sa démission ou son renversement se sont fait entendre de plus en plus depuis avec des protestations quasi quotidiennes dans les rues et des coalitions politiques qui se forment même entre rivaux pour tenter de la déloger.
Mais ce qui se passe aux Philippines ne se limite pas juste à la survie politique d’Arroyo… On assiste surtout à un point tournant pour la vie politique des Philippins en général…
Suite à la chute du régime de Marcos en 1986, l’élite dirigeante conservatrice, avec l’aide des ÉU, a rapidement réintroduit le système politique pré-dictatorial qui les avait si bien servi pour leur main-mise sur les richesses du pays.
L’élite a donc restauré des libertés civiles, mais a limité la démocratie à un concours électoral fortement biaisé en leur faveur.
Alors depuis 1986 on a donc une forme de démocratie très limitée aux Philippines :
L’élite a donc été en mesure de soumettre les masses à l’obéissance, non pas par la force d’une dictature mais en rappelant à la population qu’ils ont été le choix du peuple.
En dominant ainsi l’État par le processus électoral, l’élite au pouvoir a été en mesure depuis 1986 de couper court aux aspirations des Philippins qui exigent une meilleure distribution de pouvoir, de richesse et d’opportunités économiques.
Mais malgré ces forces, le système politique post Marcos demeure assez instable.
Cette incapacité d’améliorer le sort de millions de citoyens a fortement érodé la légitimité de l’ordre politique, même si cette démocratie à basse intensité est ce qui permet aux mouvements d’opposition de s’organiser et de manifester.
Alors malgré la faiblesse et la fragmentation de l’opposition aux Philippines, elle n’a pas, au moins, été écrasé de la même manière que l’a été celle de ses voisins en Thaïlande ou en Indonésie.
Après la musique, nous verrons d’où vient cette récente vague de soulèvement du peuple et les racines de ce retour au style de gouvernance de l’époque de Ferdinand Marcos…
En janvier 2001, les factions de l’élite qui avaient été déplacés par la présidence de Joseph Estrada ont profité de la colère générale concernant des allégations de fraude au gouvernement pour saisir le pouvoir avec un discours populiste.
En commettant, selon toutes suppositions, des fraudes lors de l’élection de 2004, et surtout en étant assez imprudente pour se faire prendre sur cassette en train de l’avouer, Arroyo s’est attirée les foudres de ses collègues de l’élite.
Alors on se retrouve aujourd’hui avec une lutte à finir entre ceux qui veulent préserver leur position de domination sur la société et ceux qui veulent les renverser : en somme, ceux qui veulent conserver le système instauré après 1986 et ceux qui veulent le démantelé.
Face aux menaces venant des autres groupes d’élite et venant aussi des mouvements de gauche, Arroyo s’est tournée vers des mesures autoritaires, érodant, en quelque sorte, le système très limité de liberté démocratique instauré après le renversement de Marcos.
La plus forte menace à son règne vient du mouvement noir et blanc, regroupant des centristes, des droitistes, des gens de centre gauche aussi : tous représentés par la famille Aquinos, la hiérarchie catholique et la classe affairiste.
Leurs solutions exigerait une intervention extraconstitutionnelle et ne serait donc pas limité par les paramètres du système électoral instauré en 1986.
En défense de ce système se trouve des groupes militaires au sein du gouvernement Arroyo qui font appel à des mesures répressives telles que l’on a vu entre le 24 février et le 3 mars dernier.
Alors pendant que différents groupes se battent pour le pouvoir, bien disons que l’ambassade américaine est devenue une destination très populaire…
Faut rappeler que les Philippines ont été une colonie américaine jusqu’en 1946, mais même après ça Washington a pesé lourd dans la vie socio-économique des Philippins
Étant même responsable de l’instauration du régime répressif et profondément corrompu de Ferdinand Marcos
En voyant comment les soulèvement précédents du peuple n’ont mené qu’au remplacement d’un groupe d’élite au pouvoir par un autre, ce qui n’a en rien changé leur bien-être économique, les masses risquent cette fois-ci de ne pas embarquer passivement dans une nouvelle ronde de chaise musicale au pouvoir…
On verra bien comment les Philippins réagiront au cours des prochains mois…

Papouasie de l’Ouest
Le journaliste et documentariste John Pilger a été un des premiers a exposé le génocide commis par la dictature indonésienne contre le peuple du Timor oriental.
Il nous rappelle dans un récent article que même Pol Pot n’avait réussi à massacrer proportionnellement autant de monde que l’avait fait Suharto … et tout ça avec l’appui tacite de la communauté internationale, dont notre beau pays le Canada.
La commission sur la vérité concernant les événements horribles au Timor oriental, mené par l’ONU, a produit un rapport de 2 500 pages le 24 janvier dernier.
Alors on peut y lire que plus de 180 000 timorais ont été directement tués par l’armée indonésienne ou tué par famine forcée.
Le rapport décrit aussi les rôles indéniables dans ce carnage joué par les ÉU, la GB et l’Australie :
L’appui politique et militaire de ces trois pays a été crucial pour mener sans se faire déranger des exécutions massives, d’horribles abus sexuels et de la torture en plus d’abus d’enfants.
La GB a été dénoncé pour avoir été le principal fournisseur d’armes aux troupes indonésiennes.
Et tout ça, nous dit John Pilger, se passe encore sous nos yeux, avec le même appui tacite de la communauté international, jouant les mêmes rôles de supporteurs et de bénéficiaires de l’écrasement d’un peuple sans défense.
L’occupation brutale de la Papouasie de l’Ouest par l’Indonésie, une vaste province riche en ressources naturelles pillée et volées, comme c’était le cas au Timor-oriental.
On estime à 100 000 personnes, soit 10% de la population, qui ont été tué par l’armée indonésienne…et ce n’est qu’une fraction du taux réel selon les réfugiés.
Depuis un an, près de 6000 personnes se cachent dans la jungle dense après que leur village et leurs récoltes aient été détruits par les forces armées indonésienne, parce que l’on a tenté de hisser le drapeau de la Papouasie de l’ouest.
Lorsque les Pays-Bas ont remis l’indépendance à l’Indonésie en 1949, ils avaient affirmé que la Papouasie de l’ouest était une entité géographique et ethnique distincte, reconnaissant même la formation d’un État autonome.
Mais les Pays-Bas ont éventuellement cédé aux pressions de l’administration Kennedy pour permettre le contrôle temporaire de l’Indonésie sur ce que la maison blanche a qualifié à l’époque de quelques milliers de kilomètres de territoire cannibale.
Et en 1969, sur une population de 800 000, 1000 d’entre eux, choisi à la main par l’Indonésie ont voté pour rester sous la gouverne du général Suharto.
En 1981 on apprenait pour la première fois qu’entre les années 1963 et 1969 près de 30 000 Papous de l’ouest avaient été tués.
Alors comme c’était le cas au Timor oriental, la raison du silence de la communauté international vient de la grande richesse naturelle de la Papouasie de l’ouest.
L’ONU doit donc revenir sans attendre en Papouasie de l’Ouest, comme elle l’a fait 25 ans trop tard, au Timor oriental.
Pour en savoir plus et surtout pour aider leur cause, visitez le
www.freewestpapua.org


Immigration au Canada
Je vous parle maintenant d’Abdelkader Belaouni, cet homme aveugle d’origine algérienne qui a trouvé refuge à l’église St-Gabriel ici à Montréal depuis le 1e janvier 2006, défiant l’ordre de déportation d’immigration Canada.
Le 21 novembre dernier, le gouvernement l’avait averti que le 5 janvier de cette année il serait déporté, abandonnant de la sorte une vie et une communauté qu’il a passé les 3 dernières années à construire et 10 ans à trouver.
Monsieur Belaouni a fuit l’Algérie en 1996, fuyant une guerre civile qui a coûté la vie à 100 000 personnes…
Après un séjour à New York, il a décidé de quitter l’insécurité des lendemains du 11 septembre pour venir ici.
Il a fait une demande pour le statut de réfugié, se joignant aux 200 000 personnes vivant au Canada sans statut officiel.
Ceux et celles qui demandent le statut de réfugié peuvent attendre des mois, voire des années avant que le Canada leur accorde statut de résident permanent.
Et c’est l’absence de ce statut qui rend extrêmement difficile la recherche d’emploi.
Faut rappeler que quitter son pays, sa communauté, sa famille ce n’est pas un choix que les gens prennent à la légère : ils le font parce qu’ils fuient la plupart du temps la guerre, la pauvreté extrême et l’oppression…
Et bien qu’ils se considèrent chanceux d’être ici, disons que le Canada a eu rôle a joué dans le fait qu’ils sont aujourd’hui des réfugiés.
La politique étrangère et le système d’immigration du Canada contribue à l’apartheid global :
Un système qui fait en sorte qu’une minorité de la population contrôle la vaste majorité et possède pratiquement toute la richesse
Un système global où le capital peut se déplacer à son aise et non pas les personnes.
Les projets miniers des transnationales canadiennes déplacent les paysans qui perdent tout au profit des intérêts économiques canadiens.
…Et pour accéder au statut de résident permanent ici il faut démontré que l’on s’est bien établi…
Et selon immigration Canada, le fait que Belaouni n’a pas d’emploi, n’a pas d’épouse et d’enfant ici signifie qu’il ne s’est pas bien établi en fin de compte.
Sauf qu’il y a plus de 40 organisations à Montréal qui appuient sa demande de statut de réfugié…
Et il travaille depuis qu’il est ici, il n’a juste pas été payé : depuis un an il contribue son temps à l’association multi-ethnique pour l’intégration des personnes handicapées.
Monsieur Belaouni est aveugle, juste l’an dernier, seulement 25% des handicapés visuels ont un boulot.
Et en tant que résident non-permanent, il ne pouvait tout simplement pas se qualifier pour les programmes gouvernementaux pour augmenter ses chances de se trouver un travail.
En juin dernier, près de 1000 personnes ont pris par à la marche personne n’est illégal, une marche de 200km de Montréal à Ottawa organisée par Solidarité sans frontières…
Cette organisation affirme que tous, sans exception, devraient pouvoir décider de l’endroit où ils vivront et travailleront.
Ils appellent donc à la fin des déportations et la remise du statut de résident permanent à tous ceux qui le souhaite.
Une personne devrait pouvoir rester ici non pas parce qu’elle à 200 000 $ en banque ou un doctorat, mais parce qu’elle est un être humain.
Oui, les frontières des pays riches seraient aussi tôt envahies de réfugiés si ce droit était accordé…
Mais il faut se dire que tant que l’on laissera nos transnationales et les autres pays opprimé les gens du sud, ceux qui sont forcés de se déplacé devraient avoir la pleine liberté de décider d’où elles veulent vivre et élevés leur famille...


06 mars 2006

CATACLYSME SILENCIEUX


Congo
Les experts travaillant au Congo estiment le nombre de morts élevés à 10 millions depuis les véritables débuts de la guerre 1996 avec le renversement de Mobutu.
6 millions en cobalt pour transformation en matériaux pour l’industrie nucléaire, chimique, l’aérospatiale, l’industrie de la défense.
On assiste au crime organisé depuis perpétré par des entreprises transnationales
Le rapport de HRW a exposé le rôle des officiels ougandais et des entreprises transnationales qui ont sorti l’or à travers la milice rebelle.
Un des premiers coupables est Anglo-Ashanti et son partenaire, la compagnie aurifère Barrick Gold.
Les pays riches sont totalement dépendants de sources étrangères de tantale.
Et les dossiers d’importation des ÉU montrent une augmentation importante de tantale venant du Rwanda et l’Ouganda au même moment que ces pays volaient le cobalt et le tantale du Congo.
Certains ont suggéré que la raison pourquoi personne ne parle de cette tragédie et que les activistes du monde ne se rallient pas pour empêcher la suite du massacre ou pour aider le pays à s’en remettre c’est qu’on ne sait juste pas quoi faire.
En effet, le réseau de ceux qui profitent de la situation au Congo est assez complexe, quoique facile à voir, et contrairement à l’Irak où l’appel au retrait des ÉU est la solution il n’y a rien de si simple pour le Congo.
Pourtant la marche à suivre est assez claire...