Paul Wolfowitz sera fort probablement élu président de la Banque mondiale. Les ÉU champions de la démocratisation du Moyen-Orient ? Pas vraiment…La vérité sur l’histoire de la journaliste Sgrena. Hugo Chavez : locomotive de la gauche en Amérique latine. Le désastre Jetsgo est un symptôme d’une industrie aérienne nationale malade.
Loup après Loup
Après avoir jouer avec l’idée d’élire le chanteur Bono de U2 à la tête de la Banque mondiale, les ÉU ont choisi un des pires néo-conservateurs comme candidat : Paul Wolfowitz.
Il succèderait à James Wolfensohn, alors un loup en suivrait un autre à la tête de la banque crée pour aider les pays pauvres à se sortir de leur misère, mais qui échoue lamentablement partout où elle intervient.
Wolfowitz est le bras droit du secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, il est en grande partie responsable de la débâcle irakienne.
En fait, si on regarde son CV, selon la loi internationale en ce qui concerne les droits humains et les crimes de guerre, Wolfowitz devrait être confortablement assis en prison.
Il était l’ambassadeur américain en Indonésie qui a appuyé le régime meurtrier de Suharto jusqu’à la fin, en plus d’avoir empêché l’implantation de la démocratie partout au Moyen-Orient ,bref, juste pour l’invasion irakienne les preuves sont suffisantes pour l’accuser de crimes de guerre.
Mais Wolfowitz ne serait pas le premier criminel de guerre à servir comme président de la banque mondiale.
Robert McNamara est passé de secrétaire à la défense à président de la banque mondiale en 1970, après avoir dirigé les massacres de paysans vietnamiens à coups de tapis de bombes et des vagues de napalm.
La nomination de Wolfowitz démontre encore une fois l’arrogance impérialiste qui domine à Washington, rappelons que cette nomination suit de près l’envoit de John R. Bolton, un homme ouvertement hostile à l’ONU, comme ambassadeur des EU aux Nations unies.
Imposer Wolfowitz comme chef de la BM est une tentative de soumettre encore plus la banque aux instances financières du gouvernement américain.
Cette nomination doit être contestée par l’ensemble de la communauté progressiste globale…on pourrait en profiter pour non seulement dénoncer Wolfowitz, mais aussi tout le régime d’aide étrangère qui ne fait rien, en fin de compte, pour les pauvres.
Les USA et démocratie au Moyen-Orient
C’était le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Irak par les ÉU en fin de semaine, et le moment est propice pour une petite historique de l’Oncle Sam au Moyen-Orient.
Washington se félicite de promouvoir la démocratie en Irak et au Liban, même si c’est de la pure hypocrisie.
En fait, les ÉU sont concernés par la démocratie au MO que lorsque ça fait avancer ses intérêts économiques, militaires ou stratégiques.
L’histoire des 60 dernières années démontre une nette préférence pour des dictatures au service des ÉU qu’une démocratie au service du peuple.
L’implication active de Washington au MO a commencé en 1933 lorsque la Standard Oil Cie de la Californie a lancé une tonne d’argent pour l’exploitation de réserves pétrolières en Arabie saoudite.
On avait rapidement compris l’importance géostratégique de la région…
En 1949, la CIA aide une junte militaire à prendre le pouvoir en Syrie, renversant de la sorte le gouvernement démocratiquement élu.
En 1953, les ÉU provoquent un coup d’état contre le gouvernement démocratiquement élu de l’Iran.
Washington n’a strictement rien fait pour la promotion de la démocratie en 1961 lors de l’indépendance du Koweït, ni en 1962 lorsque la famille royale de l’Arabie saoudite a décidé d’enterrer ses projets de démocratisation.
En 1971, lorsque la GB s’est retirée du Golfe, laissant derrière 4 nouveaux pays indépendants, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, et l’Oman. Les ÉU n’ont pas favoriser l’émergence de démocraties mais ont plutôt signé des ententes secrètes avec les régimes en place, se fiant aussi sur l’Arabie saoudite pour empêcher toute émergence démocratique.
Washington appui aussi sans réserve le régime semi-dictatorial du président égyptien Moubarak depuis 1981.
En contraste, George W Bush se plaint encore d’absence de liberté et de démocratie en Iran.
Reste que depuis 1979, l’Iran a connu sept élections parlementaires, huit élections présidentielles et deux élections locales : tout ça avec de multiples candidats et partis et un suffrage universel à partir de 15 ans.
C’est une feuille de route démocratique bien meilleure que l’Arabie saoudite, un régime monarchique où un homme sur cinq peut voter et les femmes n’ont aucune voix.
La différence c’est que l’Iran s’oppose activement aux ambitions économiques, stratégiques et militaires des ÉU au MO.
En fait, la tradition historique des ÉU de s’opposer à la démocratie aux dépends de leurs intérêts nationaux est en ligne directe avec leurs actions en Amérique central et du sud, ainsi qu’en Asie du sud-est.
Pendant ce temps-là, la revue Time discute sérieusement de la possibilité de remettre le prix Nobel de la paix à Bush suite à la supposée réussite des élections en Irak. Envoyez-leur un livre d’histoire quelqu’un !
Guiliana Sgrena
Vendredi le 4 mars dernier, Nicola Calipari, un agent secret italien parti à la rescousse de la journaliste Guiliana Sgrena tenue en otage par des Irakiens, se faisait abattre par des soldats américains.
Depuis, l’Italie au complet est en deuil et le président Berlusconi tient les ÉU entièrement responsables du meurtre de Calipari.
Il y a une opposition dans le compte-rendu des événements : du côté Américain on dit que la voiture qui contenait Calipari et Sgrena n’avait pas ralenti à une zone de contrôle près de l’aéroport de Bagdad…ce qui a forcé les soldats américains à tirer dessus.
Du côté italien, on affirme que non seulement la voiture avait déjà traversé toutes les zones de contrôle avant l’aéroport, mais en plus la voiture s’était arrêtée dès que des soldats américains l’avaient éclairée d’un phare.
Certains hauts placés italiens affirment même que les Américains savaient qui étaient à bord de la voiture et qu'ils ont tiré dessus volontairement pour taire la journaliste qui est contre l’occupation de l’Irak par les ÉU.
On attend les résultats d’enquête des deux côtés vers le début du mois d'avril...
Sgrena était en Irak pour rapporter les faits entourant l’attaque des troupes américaines sur la ville de Fallouja lorsqu’elle s’est fait enlevé par des jihadistes.
Auparavant, Sgrena avait couvert la guerre en Afghanistan. Elle était à Bagdad lors des bombardements de la ville il y a deux ans. Elle est retournée à plusieurs reprises en Irak pour écrire des articles sur la souffrance quotidienne des Irakiens depuis l’invasion.
Le métier de journaliste peut-être mortel en Irak. En fait, les journalistes sont 10 fois plus à risque de mourir à cause du conflit que les soldats eux-même.
Un haut placé de CNN avait même démissionné de son poste parce qu’il savait de 10 cas bien documentés où des soldats américains avaient ciblé des journalistes.
Il y a le cas de 4 journalistes de Reuter et de NBC qui ont été emprisonné et torturé à Falluja par des soldats américains.
Alors, a quand le film d’Hollywood sur le travail courageux de Guiliana Sgrena, son enlèvement et son sauveur Nicola Calipari abattu alors qu’il la protégeait des coups de feu américains ?
Chavez et la gauche en Amérique latine
Il serait grand temps pour le Québec et le Canada d’apporter son appui au président du Venezuela Hugo Chavez.
C’est tout de même un représentant plus que légitime de son peuple, puisqu’il a remporté trois élections et référendums directs et six indirects depuis les six dernières années.
Surtout en ce moment puisque les ÉU travaille fort pour isoler le Venezuela en plus de chercher à l’éliminer...
On parle de Chavez à Washington comme d’une force négative, le pays à surveiller de près en Amérique du sud, selon les services secrets américains.
La Colombie est le pays qui reçoit le plus en subvention des ÉU et on semble vouloir attaquer le Venezuela par son voisin acheté.
La déstabilisation du Venezuela semble être la priorité des ÉU au sud à causes des programmes sociaux implantés avec succès par Chavez.
Des programmes visant à aider les pauvres : accès aux soins de santé, une meilleure distribution des terres, des programmes d’alphabétisation, du micro-crédit, bref, des programmes qui aide des centaines de milliers de pauvres au Venezuela.
Comme toujours, la république de l’empire déteste les pays satellites qui peuvent servir d’exemple aux autres, et le Venezuela est à la tête du mouvement politique de gauche qui prend possession de l’Amérique du sud.
En Uruguay, le nouveau dirigeant Tabaré Vasquez est à la tête d’une coalition de socialistes depuis la semaine dernière; Ricardo Lagos au Chili; Lula da Silva au Brésil; Lucio Guttierez en Équateur; et Nestor Kirchner en Argentine.
Du groupe, c’est vraiment juste Chavez qui semble vouloir remplir ses promesses électorales de lutte à la pauvreté et de nationalisation des ressources.
En fait, le Venezuela est le seul pays d’Amérique latine où les sondages indiquent que la population a plus foi aux institutions démocratiques qu’il y a 10 ans.
70% de la population du Venezuela vit sous le niveau de pauvreté, et les programmes sociaux de Chavez sont les mesures les plus efficaces de la planète pour subvenir à leurs besoins.
Il faut donc s’assurer que le coup d’État contre lui en avril 2002 ne se répète pas…l’inviter au Québec et au Canada serait une très bonne manière d’y arriver.
Jetsgo : feu vert au laisser-aller aérien.
Jestgo est la plus récente ligne aérienne à s’écraser depuis que l’industrie est passée dans le moulinet du libre marché en 1987.
Jetsgo fait partie des douzaines d’entreprises à avoir échoué lamentablement depuis 18 ans.
Mais notre bon gouvernement fédéral, le ministre des transports, le représentant d’Outremont qui est à deux pas d’ici, Jean Lapierre, ne semble pas comprendre qu’il y a un problème avec notre système aérien…
Les crises financières à répétition, la mise à pied de milliers d’employés, des dangers d’ordre sécuritaire, genre, des avions qui pourrait nous tomber dessus...
Eh oui, qui dit problèmes financiers dit on coupe dans les dépenses d’entretiens de l’appareil et les autres questions de sécurité…
Jetsgo a abandonné des milliers de voyageurs qui avaient pourtant acheté en avance un passage sécuritaire vers une autre destination.
Des centaines de travailleurs sans emploi.
Et des pertes pour des investisseurs.
Reste que Transport Canada veillait sur la sécurité des passagers de Jetsgo.
On avait interdit aux avions de Jetsgo d'aller au-delà de 29 000 pieds suite à la découverte d’irrégularités concernant la sécurité des passagers.
La hauteur moyenne est de 35 000 pieds, au moins les passagers auraient été plus à l’aise de tomber de 6000 pieds de moins dans le cas d’un moteur qui saute.
Malgré la répétition de cas comme Jetsgo, Ottawa cherche à ouvrir la voie à encore plus de concurrence dans notre ciel… à nos risques et périls.
Tous les nouveaux joueurs dans l’industrie finissent par s’étendre beaucoup trop rapidement par rapport au capital accessible.
Jetsgo se joint donc au cimetière des lignes aériennes nées depuis la libéralisation du marché en 1987, incluant : Canadian Airlines, Wardair, Greyhound Air, Royal Air, Canada 3000, Vistajet, Intair, Québec Air, City Express, etc.
C’est vraiment devenu ridicule de partir une ligne : louer des avions, trouvé un logo qui pogne et espérer vendre assez de billets pour acheter l’essence avant que l’avion décolle.
Même Westjet y goûte en ce moment, empilant perte après perte à cause de sa sur-expansion et ses coûts de billets ridiculement bas.
Malgré ça, le Ministre Lapierre a démarré un processus pour voir si c’est possible de déréglementé encore plus, invitant d’autres joueurs dans la compétition, même si ça fait 18 ans que la déréglementation et la privatisation ont lamentablement échoué.